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EAN : 9781982131739
480 pages
Simon & Schuster (15/09/2020)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Bob Woodward’s new book, Rage, is an unprecedented and intimate tour de force of new reporting on the Trump presidency facing a global pandemic, economic disaster and racial unrest.

Woodward, the #1 international bestselling author of Fear: Trump in the White House, has uncovered the precise moment the president was warned that the Covid-19 epidemic would be the biggest national security threat to his presidency. In dramatic detail, Woodward takes rea... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Après Fear: Trump in the White House publié en 2018, Bob Woodward poursuit son étude du fonctionnement du président américain en place, comme il a l'habitude de le faire depuis des décennies. Trump en est à la moitié de son mandat et se projette déjà en vainqueur des élections présidentielles de 2020. Sauf qu'entre-temps, un impondérable qui s'appellera Covid-19 vient chambouler un paquet de choses...

Le ton change pour ce deuxième opus consacré au président Trump, car ce dernier a voulu participer à la rédaction de cet ouvrage, pensant, après avoir lu le premier qui n'était pas à son avantage, que cela lui permettrait d'être mieux vu, lui qui pensait que Woodward n'avait pas été "juste" avec lui. Ainsi, l'auteur et le président ont échangé à de nombreuses reprises lors d'interviews en personne et par téléphone. L'intérêt majeur de ce livre-ci, c'est bien la parole directe de Trump qui est retranscrite mot pour mot. Et ça continue de faire peur, tout en faisant rire un max vu certaines énormités, et vu l'avenir qui se dessinait alors (le livre est sorti deux mois à peine avant l'élection présidentielle, ce qui nous vaudra d'ailleurs un troisième ouvrage intitulé Peril que je ne vais pas me gêner de lire aussi).
On pourrait croire à tort que ce "tome" se concentre sur la gestion du Covid : au contraire, il reprend plus ou moins là où Woodward nous a laissés, fin 2018 début 2019. Ainsi donc, toute la première partie de l'ouvrage se concentre sur plusieurs points, notamment la relation de Trump et du dictateur de Corée du Nord Kim Jung-Un, qui se sont rencontrés plusieurs fois et se sont envoyé des lettres enflammées tout en se promettant monts et merveilles alors qu'on était à deux doigts quelques mois plus tôt de vivre une nouvelle guerre nucléaire. Ces épisodes sont fascinants de grand n'importe quoi et montrent Trump comme étant bien trop vulnérable aux flatteries et surtout toujours aussi peu sensible aux questions géopolitiques.
Le deuxième grand point, c'est le Mueller Report, cette fameuse investigation sur la possible ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016 en coordination avec l'équipe de campagne de Trump, ainsi que sur une obstruction à justice de la part de ce dernier. 22 mois qu'elle a pris cette enquête, de quoi rendre le président complètement fou. de quoi accroître sa paranoïa.
Le troisième point majeur, c'est son (premier) impeachment de 2019, Trump étant accusé d'obstruction au Congrès et d'abus de pouvoir, alors qu'il avait demandé au tout nouvellement élu président ukrainien Zelensky d'enquêter sur les Biden afin d'influencer les élections de 2020. Ohh qu'il était fier de lui, Trump, se cachant derrière des excuses bidons de "corruption" pour justifier ses gestes, tout content d'avoir enquite été acquitté (par un vote complètement partisan, alors que les Républicains avaient encore la majorité au Sénat) !
Si cette première partie n'était pas attendue, elle apporte quand même son lot de révélations, de précisions sur les coulisses du pouvoir, surtout sur ce qui s'est joué à deux doigts avec la Corée du Nord. Les réactions de Trump, après trois ans au pouvoir, vacillent toujours entre l'incompétence absolue marquée par d'incontrôlables tweets de jour ou de nuit et l'application à reculons des recommandations de ses conseillers. Les interviews montrent à quel point il est obsédé par son image, imbu de sa personne, avec une personnalité orgueilleuse construite avec le temps qui joue sur l'idée qu'il en est à la fois intimement convaincu qu'il est le meilleur en tout et/ou qu'il veut le faire croire à qui l'entend, y compris lui-même (dans tous les sens il est vainqueur selon lui, c'est cette fameuse gagne qui le définit). Trump participe obsessivement à la préparation de ce bouquin et veut à tout prix que son image en ressorte glorieuse, au point de souvent mentionner le processus d'écriture à Woodward, de le titiller sur leurs différences de point de vue, sur le fait qu'il soit démocrate ou travaille pour les médias que Trump qualifie systématiquement de "fake" ou de "corrupt" dès lors qu'ils ne vont pas dans son sens. le ton général est quand même largement plus apaisé voire respectueux, mais Woodward n'est pas dupe et hallucine souvent dans sa tête tout en parvenant à conserver un visage impassible...
Et puis fin 2019 pointe le bout de son nez, il est l'heure de parler de ce nouveau virus qui s'est déclaré en Chine et dont nombre de professionnels de la santé s'alarment déjà. On en est à la moitié du livre et ce sujet nous accompagnera jusqu'à la fin. Si on veut en apprendre plus sur la gestion de la pandémie par le gouvernement américain, ce livre est une excellente référence. le plus, cela reste les échanges avec Trump qui partage ses propres communications avec Xi Ji-Ping. On découvre également, même si les médias se sont chargé de tenir informé un minimum le grand public à l'époque, à quel point la Chine a fait de la rétention d'informations et a entravé l'effort mondial pour maîtriser un tant soit peu la contamination ou comprendre pourquoi et comment les choses ont pu se produire, des actes qui ont mené à des conséquences dramatiques et surtout mortelles.
C'est finalement dans ce contexte de Covid que Trump, bien que faisant quand même régulièrement n'importe quoi, a su prendre des décisions raisonnables (bien que tardives), a pu se rendre compte à quel point il a pu se faire berner par la Chine, ou a finalement l'air le plus humain en ayant conscience de l'impact humanitaire. C'est cet évènement qu'il qualifie d'"injuste" pour son mandat (moi moi moi, n'oublions pas d'autant plus que TOUTES les idées viennent de lui) qui l'aura rendu presque normal à certains moments.
Je suis juste surprise que Woodward, journaliste rigoureux, n'ait pas fait mention de la suggestion de Trump de guérir le Covid à l'aide d'ultra-violets ou d'injections de désinfectant (il n'a jamais dit le mot "Javel" ou "bleach", je viens de revoir la vidéo), chose qui a fait hurler les médecins du monde entier. Dommage aussi que Woodward ait publié son livre en septembre 2020, car début octobre, Trump a eu le Covid et a été à deux doigts d'être mis sous ventilateur, lui qui a pendant des mois et des mois minimisé la chose en disant que le virus passerait très vite. Très dommage qu'il n'ait pas pu mentionner cette grande ironie de la vie (ou le karma, voyez-le comme vous voulez)...
Sont ainsi donc arrivés en 2020 et ont été développés dans ce livre : les confinements, le chômage qui a explosé, les négociations avec les gouverneurs, les déconfinements trop rapides et hyper mal gérés, la course au vaccin, George Floyd et les manifestations Black Lives Matter, la photo-op de la Bible devant l'église proche de la Maison Blanche... ; mais également la campagne de Trump pour les élections de novembre, qui l'accaparait parfois bien plus que son job de président d'un pays en grave crise économique et sociale. Souvent d'ailleurs, précise-t-il qu'il n'a aucun plan, aucune stratégie, ni pour le pays, ni pour son potentiel mandat à venir, le flou parfait étant certes l'une de ses marques de fabrique mais fait hyper flipper quand on veut diriger un pays.
Des citations de ce bouquin, j'en ai un paquet. de nombreuses phrases sont phénoménales. Ce livre devrait être mis entre les mains de tous ces électeurs qui ne se rendent pas compte qu'ils se font manipuler au quotidien et dont on compte bien sûr sur les voix endoctrinées, profitant de leur misère et ras-le-bol à plusieurs niveaux, et profitant aussi d'un système électoral archaïque que les GOP et surtout la branche MAGA font tout pour ne pas faire évoluer, au risque d'avantager tous ces "gauchistes" et démocrates-libéraux" qui polluent un pays conservateur dont les lois ne sont pourtant plus en adéquation avec notre époque.
Ah ça oui, Trump provoque la rage. Tout comme lui-même la ressent et l'exprime sous forme de coups de gueule enragés que son équipe ne peut contrôler. le titre est parfaitement choisi... Bref, c'est encore une belle bombe à lire.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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critiques presse (1)
LesEchos
16 septembre 2020
« Rage », le dernier livre de la star iconique du journalisme, stupéfie par le haut niveau de ses informations. A 77 ans plus personne ne résiste à Bob. Surtout pas Donald Trump qui lui a accordé 18 entretiens, un record, où est prouvée sa duplicité dans son traitement de l'épidémie du coronavirus.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"What's the Trump-Pence strategy to win over, in the next 11 months, the persuadable voter?" I asked.
"I don't know, " Trump said. "You know what? I'll tell you what the Trump-Pence strategy is: To do a good job. That's all it is. It's very simple. It's not a-- I don't have a strategy. I do a good job."
[...]
"Okay. In a sentence, what's the job of the president? What is your job as you see it?
"I have many jobs."
I offered my standard definition. "I think it's figuring out what the next stage of good is for a majority of people in the country--"
"That's good," Trump said.
"--and then saying," I continued, "this is where we're going, and this is the plan to get there."
"Correct," Trump said. "But sometimes that road changes. You know, a lot of people are inflexible. Sometimes a road has to change, you know? You have a wall in front and you have to go around it instead of trying to go through it--it's much easier. But really the job of a president is to keep our country safe, to keep it prosperous. Okay? Prosperous is a big thing. But sometimes you have so much prosperity that people want to use that in a bad way, and you have to be careful with it."
As I listened, I was struck by the vague, directionless nature of Trump's comments. He had been president for just under three years, but couldn't seem to articulate a strategy or plan for the country. I was surprised he would go into 2020, the year he hoped to win reelection, without more clarity to his message.
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'Was it a good day or a bad day?' she [Marsha Coats] would ask carefully, but with intense curiosity.
'It was a good meeting today,' he [Dan Coats] said sometimes. The president listened, asked good questions. Trump was smart and could be engaging and even charming.
[...]
Bud the bad days were more frequent. Coats began to think Trump was impervious to facts. Trump had his own facts: Nearly everyone was an idiot, and almost every country was ripping off the United States. The steady stream of ranting was debilitating. The tension never abated, and Coats would not bend facts to suit the president's preconceptions or desires.
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Trump had had three meetings with Kim [Jung-Un] at that point. [...] An aide brought in pictures that show Trump and Kim. All of these shots were photos that had already been released and widely circulated at the time of the event.
"This is me and him," Trump said. "That's the line, right? Then I walked over the line. Pretty cool. You know? Pretty cool. Right? That's the line between North Korea and South Korea. That's the line. That's North and South Korea. That's the line. That line is a big deal. Nobody has ever stepped across that line. Ever." Many others had crossed the border into North Korea, but Trump was the first sitting U.S. president to do so.
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A fourth text Kushner advised was necessary to understand Trump was Scott Adams's book 'Win Bigly: Persuasion in a World Where Facts Don't Matter'. Adams [...] explains in 'Win Bigly' that Trump's misstatements of fact are not regrettable errors or ethical lapses, but part of a technique called "intentional wrongness persuasion." Adam argues Trump "can invent any reality" for most voters on most issues, and "all you will remember is that he provided his reasons, he didn't apologize, and his opponents called him a liar like they always do."
Kushner said that Scott Adams's approach could be applied to Trump's recent February 4 State of the Union speech when he had claimed, "Our economy is the best it has ever been." The economy was indeed in excellent shape then, but not the best in history, Kushner acknowledged.
"Controversy elevates message," Kushner said. This was his core understanding of communication strategy in the age of the internet and Trump. A controversy over the economy, Kushner argued--and how good it is--only helps Trump because it reminds voters that the economy is good. A hair-splitting, fact-checking debate in the media about whether the numbers were technically better decades ago or in the 1950s is irrelevant, he said.
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But he had a central, running argument with Trump concerning allies. Mattis saw that the Europeans in NATO, the Middle east, South Korea and Japan were essential. The relationships needed to be nurtured and protected.
"All the victories," he said, "were becoming just submerged by this mercurial, capricious tweeting form of decision making."
What, Mattis wondered, made Trump think anyone could make it alone in this world? What reading of history, what intellectual thought could give a person any confidence in that? A country always needed allies, he was sure. A person always needed allies. And this was the tragedy of Trump's leadership and the bottom line: "It was inexplicable to think otherwise. It was indefensible. It was jingoism. It was a misguided form of nationalism. It was not patriotism."
Trump's impact on the country would be lasting. "This degradation of the American experiment is real. This is tangible. Truth is no longer governing the White House statements. Nobody believes - even the people who believe in him somehow believe in him without believing what he says."
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Videos de Bob Woodward (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bob Woodward
Bob Woodward, journaliste au "Washington Post" est l'invité de Patrick Cohen dans le 7/9 de France Inter (8h40 - 7 avril 2011).
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