Régler ses comptes entre soeurs dans la maison en héritage après la perte des parents. Les souvenirs reviennent, les objets reprennent leur place, les codes de l'enfance se retrouvent dans les jeux de mains, de comptines et de danse.
Entre tendresse et rancoeurs, les deux soeurs tentent la mise au point, le bilan de ce duo imposé qu'est la fraternité. Des choses jamais exprimées se pressent: des rancunes, des reproches, des jalousies, des frustrations sur leur place dans la famille, l'aînée responsable imposée d'une petite soeur, l'absence ou l'indifférence des parents.
Il convient enfin de dire les choses pour se construire sans l'autre.
Une pièce de théâtre contemporain à deux voix qui explore la sororité, ce subtil mélange de liens très forts et parfois insupportables. le texte est très musical et de ce fait, le lire est un peu déstabilisant. Il m'est souvent difficile de projeter l'écrit théâtral sans l'appui d'une mise en scène. Je n'ai donc lu que cette partie du triptyque de Nadia Xerri, choisissant la thématique la plus proche de mon vécu.
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Ava, vingt-cinq ans, parle seule dans l'atelier de Camille, son « aimé » récemment décédé. Elle parle des derniers moments à l'hôpital et de l'immédiat après : le crématorium, le cimetière, l'urne vidée dans un étang, les mots qui font mal et les mots qui réconfortent, les sentiments mêlés, le refus de penser à autre chose et sa gourmandise, inentamée. En huit mouvements, ce monologue à l'écriture incisive, tendue, sans un mot de trop, dit le deuil et l'impossibilité première du « faire le deuil ».
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invitation à la lecture de Julie telle que de Nadia Xerri-L., au centre d'animation Binet