Sous l'emprise du mal

Malgré le thème abordé et le scénario qui avait tout pour me plaire, beaucoup de choses ont fait que je n'ai pas été embarquée dans ce roman. Un avis un peu long pour expliquer mon ressenti.

La plume déjà. L'écriture en elle-même n'est pas désagréable. Il reste encore pas mal de fautes non corrigées (grammaire notamment) ou oublis. Je donne un exemple dans ce dialogue:
"— Tout va bien se passer. Ils vont te dévorer.
— Co... comment ça qu'une bouchée ?"
Je suppose que Gaël aurait dû dire "Ils vont faire de toi qu'une bouchée"... Voilà le problème du texte, il faut souvent supposer pour combler les lacunes.
Mais l'énorme point qui m'a posé problème, c'est la narration. L'autrice utilise la narration omnisciente. Malheureusement, elle ne la maîtrise pas du tout. C'est en effet très difficile de choisir cette forme de narration, il faut beaucoup de subtilité pour passer d'un personnage à l'autre sans embrouiller le lecteur. Ici, on saute d'un personnage à l'autre, d'une tête à l'autre, sans transition. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai été perdue, incapable de savoir à quel personnage on avait affaire, même en relisant plusieurs fois le passage. Et cela, dans tout le livre. C'est extrêmement désagréable et a participé à mon détachement de l'histoire.
De plus, la fameuse scène du viol est beaucoup trop survolée. Alors, je ne demandais pas des détails gores, scabreux ou autre, mais c'est quand même LA scène qui aurait dû être travaillée, car elle est à l'origine de toute l'histoire finalement. Là elle est torchée en une page.

Autre point, également concernant la plume. J'ai vu passer dans les avis le même ressenti que le mien. Et je confirme. Les dialogues ne sont pas pertinents. Pas NATURELS. Dans une conversation, les gens ne parlent pas comme ça. Surtout Raphaël, qui n'a quand même que 23 ans, qui vient de la campagne et qui maintenant travaille dans un cabaret parisien. À un moment, dans un dialogue, il dit: "après tant de tourments, il me faut un peu de temps pour croire ce qui m'arrive". le mot tourments me gêne dans un dialogue. Dans la narration de ses pensées, cela aurait passé, mais pas quand il s'exprime. le texte regorge de longues tirades pas naturelles du tout, on se croirait dans une pièce de théâtre, où l'acteur, seul sur scène, fait un monologue de ce qui lui passe par la tête, au lieu de deux personnages qui entretiennent une conversation au XXI siècle.

Autre point dérangeant, l'aspect moralisateur omniprésent. J'ai eu la désagréable impression de lire une propagande pro-LGBT. L'autrice est engagée et cela se ressent tout au long du livre. Alors oui, c'est très bien, tout à son honneur, mais là c'est juste trop. Ce n'est pas ce que le lecteur attend dans une romance MM/ thriller policier. Un petit passage ici ou là pour défendre la cause homo, ok, mais ici c'est rabâché. Vraiment lourd à la fin.

Enfin, dernier point qui m'a dérangée, les personnages ne sont pas crédibles. Je m'explique. Je vais faire une généralité, et je dis bien "généralité", pour ce que cela implique, j'englobe mais cela reste vrai, le genre "romance MM" est un genre "nouveau", très à la mode (et j'en suis la première cliente) écrit PAR des femmes, POUR des femmes. Ce roman en est un exemple flagrant. Toujours en généralisant, parce que quoi qu'on en dise il y a quand même du vrai là dedans: les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. Vous voyez l'idée. Dans ce roman, les hommes viennent tous de Vénus! Pour être plus claire, les personnages masculins ici ont tous une psychologie féminine, zéro testostérone, et leur dialogues au secours, d'une mièvrerie maladive. Des "mon amour, mon chéri, mon chéri d'amour" à chaque tiret quadratin! du pathos à n'en plus finir. Homo ou pas, la plupart, et je dis bien la plupart, des hommes, ne pensent pas de cette manière, ils expriment leurs sentiments différemment des femmes. Là j'ai eu l'impression de lire des déclarations d'amour digne d'un poème à chaque dialogue.

Voilà, un avis un peu long, mais constructif je l'espère. Chaque lecteur a un ressenti différent, pour moi malheureusement cela ne l'a pas fait du tout.

[SERVICE PRESSE]
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Sous l'emprise du mal de Jane Yam
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Je remercie l'auteure de m'avoir confier son roman
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Raphaël est un jeune homme meurtri. Jeté à la rue, à 17 ans, parce qu'il est homosexuel, il est recueilli par Enrique et Ricky, un couple d'homosexuels, propriétaire du Sesame, un club parisiens. Raphaël fait alors la connaissance de Gaël Lemercier, un riche homme d'affaire. Mais Lemercier cache une nature sadique et Raphaël va en faire les frais. Blessé, meurtri, le jeune homme peine à remonter la pente. C'est sans compter sa rencontre avec Maxime, un flic qui compte bien mettre Lemercier sous les verrous.
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Raphaël est un jeune homme qui vient d'obtenir le bac avec mention. Fier, il en profite pour avouer à ses parents qu'il est homosexuel. Dans cette famille profondément croyante, mieux vaut taire ce genre de choses. Raphaël se trouve à la rue avec sa valise et 100€. Recueilli par les propriétaires d'un club où se produisent des artistes transformistes, Raphaël se révèle.
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Gaël Lemercier est un homme d'affaires réputé. Derrière le bel homme, les mondanités et les bonnes oeuvres, se cache un pervers manipulateur, qui ne prend son pied que dans la douleur qu'il inflige. Rapidement, il jette son dévolu sur Raphaël.
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Mon ressenti final :
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J'ai du mal à savoir si j'ai aimé ce roman, ou si mon retour est mitigé.
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Les sujets traités dans ce roman sont très forts. Homosexualité, rejet alors que le personnage principal est mineur, viol en réunion, meurtres, trafic. Je dois dire que le démarrage a été un peu difficile, malgré une écriture plutôt mature et entraînante. Les chapitres avec Raphaël sont assez lents, très narratifs et donc, m'empêchent de m'investir dans l'histoire.
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Le personnage de Lemercier m'a franchement convaincue ! La plume de l'auteur se fait plus noire, plus violente, plus agressive. J'ai adoré tous les chapitres le concernant, j'en aurai même aimé plus ! La scène qui fait tout basculer pour Raphaël est très forte, étouffante même si elle n'est pas très détaillée. C'est le vocabulaire explicite et très violent qui fait le job et à partir de la, je me suis plongée dans ma lecture avec beaucoup plus d'attention.
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Raphaël est pris en charge par Maxime et Dimitri, deux flics qui vont se charger de démasquer Lemercier. J'ai beaucoup aimé leur camaraderie, leur humour. J'ai adoré le personnage de Maxime, ses fêlures et ses faiblesses. Mais je suis très partagée quant à son histoire avec Raphaël. Je l'ai trouvé belle mais trop rapide. Raphaël a connu l'enfer, au bas mot, et j'ai trouvé que le rapprochement avec Maxime arrivait trop tôt. Mais en même temps, j'ai aimé la patience du beau flic, sa compréhension et sa douceur. On sent aussi que Raphaël se fait violence pour dépasser son traumatisme et en même temps, en ayant vécu ce qu'il a vécu, je reste dubitative
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Plus j'écris ma chronique, plus je trouve que cette romance possède pas mal de qualités, une écriture fluide et agréable, qui varie d'intensité en fonction des protagonistes, des thèmes forts et déchirants, des personnages attachants.
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En terminant ma lecture, je dois avouer que je suis mitigée car, si j'ai adoré l'histoire, plusieurs points m'ont dérangée.

Tout d'abord les premiers chapitres. Je suis d'accord qu'il faut placer le décor, néanmoins, le passé de Raphaël aurait pu être abordé bien plus tard. Arrivée au second chapitre, je ne savais plus du tout où j'habitais ! Il m'a fallut attendre le troisième ou quatrième chapitre pour comprendre que le point de vue avait changé.

Idem pour les dialogues qui sont, à mon sens, trop longs et peu naturels. Au lieu d'une interaction entre les personnages, on a l'impression que chacun fait un monologue. Les verbes d'action sont trop peu nombreux, si bien que je me suis très souvent demandé qui parlait. de plus, ils manquent cruellement de rythme car tout est déroulé à la suite, comme si les personnages discutaient dans une salle blanche, sans jamais se mouvoir.

Ensuite, comme pour les dialogues, je me suis très souvent perdue dans la narration. Tout est à la troisième personne et on alterne les points de vue de chaque personnage en fonction de ce que l'auteur veut nous montrer. Malheureusement, ce n'est pas assez maîtrisé pour que la lecture soit claire et fluide.

Enfin, je n'ai pas réussis à me représenter physiquement les personnages. C'est un goût personnel, je sais que certains lecteurs préfèrent imaginer l'allure des protagonistes, mais ce n'est pas mon cas, et ça ne m'a pas aidée à m'y retrouver.

Sauf que ça me tue de devoir relever ces points parce que sincèrement, c'est une histoire que j'ai adoré lire ! Une fois les premiers chapitres passés, j'ai eu beaucoup de mal à m'arrêter. Malgré le manque de descriptions, chaque personnage a un caractère et une personnalité bien distincts, sans parler du fait que l'histoire n'a rien de cliché ! La trame est travaillée, l'histoire d'amour est inattendue, la psychologie de chacun est soignée pour faire en sorte que chaque action soit cohérente et réaliste...

Et ce suspens ! J'ai frémis d'horreur quand le pauvre Raphaël a subit les pires atrocités, j'ai été tenue en haleine durant tout le déroulement de l'enquête, j'ai été fière pour nos héros durant tout l'interrogatoire, mené de main de maître par les deux agents...

Je finirais en parlant des scènes érotiques. Les histoires gays ne m'ont jamais vraiment attirées. Pas que j'ai quelque chose contre les homosexuels, chacun fait ce qu'il veut de ses fesses tant que c'est consentis, mais ce n'est juste pas ce qui m'attire en matière de lecture. Et pourtant, les passages de cul de ce roman ont tapés là où il fallait. C'est chaud, romantique, sensuel... On ressent l'amour et le désir que les deux hommes ressentent l'un pour l'autre.

En réalité, j'ai adoré ce roman. Les points cités au début n'ont pas aidés ma lecture, mais c'est une très belle histoire, pleine de rebondissements, et lorsque je la relirais, j'y prendrais le même plaisir qu'aujourd'hui.

Merci Jane Yam pour ta confiance, j'espère que tu écriras encore beaucoup d'histoires.

!!! Ce livre contient des scènes pouvant heurter la sensibilité de certains !!!
Raphaël a 17 ans lorsque ses parents le mettent à la porte, avec sa valise et cent euros. Il n'a pourtant rien fait d'autre que de leur avouer son homosexualité. Sa route va l'emmener à Montmartre, où il aura la chance de trouver un cabaret qui recherche quelqu'un pour quelques heures de ménage par semaine. Les patrons, Claude et Enrique, vont s'occuper de lui, comme s'il était leur fils. Malheureusement, Raphaël va aussi croiser la route de Gab Lemercier. Officiellement, c'est un grand mécène, découvreurs de nouveaux talents, qui possède des galeries d'art dans plusieurs pays. Officieusement, c'est un homme dangereux et violent, activement recherché par la police pour trafic de drogue et d'armes.
Cette rencontre va être pour le jeune homme le début d'une descente aux enfers, qui va le mettre en danger, lui et ses pères adoptifs .
Sera-t-il capable de faire les bons choix au bon moment ? Arrivera-t-il à se reconstruire après ce qu'il a subi ?
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Comme je vous le disais, je suis très largement sortie de ma zone de confort avec ce livre. Mais je ne regrette pas.
Impossible de rester froid et insensible face à ce qui arrive à Raphaël. On se demande comment des parents peuvent agir ainsi, éjecter leur fils unique de leur vie simplement à cause de son orientation sexuelle, allant jusqu'à dire qu'il est malade, que c'est une honte pour eux. Donc forcément, d'emblée, ce jeune est attachant, à la fois fragile et déterminé.
Claude et Enrique, les patrons du Sésame, forment eux un couple très ouvert, gentil, généreux et sensible. Raphaël va les toucher, comme il nous a touché aussi. Ils sont beaucoup dignes du nom de parents que le père et la mère biologiques du jeune homme…
L'auteure a su trouver les mots pour nous présenter son héros, peu sûr de lui, paumé face à la réaction incompréhensible de ses parents. Des mots tout en poésie et en tendresse, mais aussi parfois très durs lorsqu'il s'agit de parler de la violence de Gab. Une écriture agréable à lire, qui sait être sensible et porter la tendresse, mais qui sait aussi être froide dans les moments compliqués. Ce livre met l'accent sur l'acceptation de soi, par soi-même et les autres, sur la tolérance et le respect. J'ai trouvé l'histoire jolie et porteuse d'espoir. A la base, je lis très peu de romance, ce n'est pas mon genre favori. Néanmoins j'ai trouvé dans ce livre ce petit quelque chose qui a rendu agréable ce moment de lecture (même si j'aurais préféré un peu moins de romance , on ne se refait pas !).
A réserver aux amateurs du genre.
Je vous souhaite une bonne lecture

Dans ce livre 20 000 questions vont arriver dans ma tête :
Comment à notre époque, peut-on encore refuser la différence individuelle ? (que ce soit d'ordre religieux, physique, préférence sexuelle, opinion sur un sujet divers...)
Comment à notre époque peut-on encore volontairement faire subir de telles violences, qu'elles soient morales ou physiques (voire les deux)
...
Dés le début du livre tout vient comme une claque en plein visage.
On commence avec les géniteurs de Raphaël qui lorsqu'il trouve le courage de leur expliquer son homosexualité, décide de le rejeter et de le confier à un religieux qui voudra le "nettoyer" et le "remettre sur le droit chemin".
Mais on en apprend davantage sur la perversité de ces trois personnes à l'encontre de notre héros plus loin dans le livre et wow, le pire est que ça doit exister dans la vraie vie.
Mais restons sur notre livre et la rencontre que va faire Raphaël en les personnes de Claude et Enrique qui seront pour notre ado bien plus qu'une famille protectrice.
Pour autant, ce moment de bonheur intervient avant une descente aux enfers... Raphaël deviendra un jouet, un pantin inanimé d'un homme (si on peut encore appeler ce genre d'individu "homme") sans scrupule, pervers, écoeurant.
De là, le livre prend encore une nouvelle dimension, comment va-t-il réussir à se reconstruire ?
Comment sa nouvelle famille va réussir à l'aider à surmonter cette foutue épreuve (pour rester polie) ?
Vont-ils lâcher les nerfs et laisser sortir le monstre vengeur en eux ? Où rester dans le droit chemin et faire confiance à une famille de policiers ?
Ce livre est haletant, on souffre avec Raphaël, on s'attache à lui, on a envie de s'approcher et de lui dire "je suis là".
On ne peut lui dire "oublie ", car ce genre d'épreuves ne s'oublie pas, mais on peut lui dire "je t'aiderai à vivre avec ce souvenir, je t'aiderai à faire en sorte qu'il ne l'emporte pas sur ta joie de vivre."
Dans ce livre, Jane Yam a mis plusieurs sujets de société encore trop souvent tabous, mis sous silence... ... ... Elle est loin de nous faire un livre moralisateur, loin de faire un livre avec de la violence pour dire d'être violent et d'entrer dans du dark. Certaines scènes sont explicites, mais c'est nécessaire pour vivre encore davantage cette histoire. Ce livre est hyper prenant, touchant, émouvant, horrifiant (je ne suis pas sûre de ce mot, mais vous aurez compris l'état d'esprit.), interrogatif.
Notre auteure sait nous embarquer et nous transporter.
C'est le premier titre que je lis de Jane Yam et j'avoue qu'en aucun moment, je regrette cette découverte, c'est une plume juste, une plume touchante, une plume qui mérite d'être lue et découverte.
Lien : https://hearthanea.blogspot...