Série la plus récente de la prolifique
Kotetsuko Yamamoto, le Bonheur du démon, compte pour l'instant deux tomes (dont le troisième sort en septembre prochain) qu'il fallait absolument que je me procure. Je n'ai pour l'instant jamais été déçue avec les yaoi de la mangaka, ce sont toujours des histoires bienveillantes, drôles et qui abordent des sujets plus sérieux avec beaucoup de justesse et de simplicité. Ici, j'ai été surprise par le fait que l'histoire soit plus sombre que les autres séries que j'ai lues jusqu'à présent.
Pour résumer, Emu n'a jamais vraiment eu de chance dans la vie depuis qu'il est né. Sa mère l'a abandonné, son père buvait, il a toujours connu la pauvreté, il a dû arrêter le lycée, et à la mort de son père il écope de sa dette de cinq millions de yens qu'il doit rembourser alors que sa seule source de revenu provient de son boulot dans une supérette. Toujours très digne, Emu n'a jamais laissé personne l'aider. Mais un soir, il tombe par hasard sur un ancien camarade de classe, Fukutomi, qui insiste fortement pour l'aider avant de lui faire une déclaration. Mais Emu ne peut pas se laisser aller dans une relation tant que son énorme dette n'a pas été remboursée. Alors, pour la première fois de sa vie, il accepte d'être aidé et décide de suivre le grand-père de Fukutomi qui l'emmène chez lui à la campagne et lui donne des petits boulots mieux payés.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce premier tome ! L'histoire d'Emu est très touchante, et bien que ce soit plus sombre que ce à quoi je m'attendais, on ne tombe pour autant pas dans le tragique. Les gens qui vont l'entourer sont, pour la plupart, bienveillants et bien intentionnés.
Mais il est vrai que l'histoire d'Emu est bien triste. Seul et pauvre toute sa vie, son seul moment de joie, quand il peut aller au lycée, est gâchée par ses camarades qui stigmatisent sa pauvreté. Il ne sera pas vraiment harcelé, mais il sera mis à part et soupçonné de vol, on lui fait bien sentir qu'il n'est pas à sa place ici. C'est vraiment cruel, et à cause de ça Emu ne finira pas sa scolarité alors qu'il en a les capacités. Je trouve ce personnage très intéressant et touchant. Il fait pitié, mais malgré tout ce qui lui arrive, il reste particulièrement digne. Il refuse la charité et veut vivre sans impliquer qui que ce soit dans ses problèmes. Solitaire, il devra apprendre à compter sur les autres, chose qu'il n'a jamais pu faire jusqu'à présent. On va donc le voir progressivement mûrir, apprendre à différencier la pitié de la gentillesse et à faire confiance.
Concernant Fukutomi, j'avoue l'avoir trouvé agaçant. Il débarque par hasard, s'implique dans ce qui ne le regarde pas et se confesse de nulle part. Cependant, au fil des pages, on voit qu'en fait il est simplement gentil et désintéressé. Mais j'ai préféré son grand-père, qui a tellement de charisme !
On retrouve ici certains thèmes chers à la mangaka, comme la vie quotidienne, le Japon traditionnel comme décors (ici une brasserie de saké), une romance simple et mignonne, la vie dans une petite ville et bien-sûr l'humour très présent ! C'est donc un premier tome réussi pour cette jeune série. Que ce soit pour l'histoire ou bien pour les personnages, j'ai beaucoup aimé ma lecture. Cette série vaut le coup !