CHALLENGE NOBEL 2013/2014 (9/15)
Me voilà arrivée au bout d'un long parcours du combattant : si cette lecture n'avait pas été faite dans le cadre du challenge Nobel, je ne l'aurais sûrement pas terminée. J'ai honte de dire que ma culture occidentale est restée imperméable à l'histoire et que je m'y suis profondément ennuyée.
Dans un village chinois, Têtard le narrateur veut écrire une pièce de théâtre mettant en scène sa tante, gynécologue de campagne. Grande adepte de la politique de l'enfant unique mise en place sous Mao dans les années 60, celle-ci a autant fait naître d'enfants qu'elle a fait avorter de femmes. Sur la fin de sa vie, on la retrouve, hantée par les fantômes de ces enfants non-nés qui lui apparaissent sous forme de
grenouilles. Il faut dire que tout le livre est basé sur l'homophonie chinoise entre le bébé et la grenouille, que l'on retrouve également entre le coassement et les pleurs. Évidemment , traduits, ces "jeux de mots" ainsi que beaucoup d'autres dans le roman, perdent leur sens.
le début de ma lecture fut des plus ardus, l'histoire ne se déroulant pas vraiment dans un cadre temporel. D'autre part, je ne connaissais pas l'importance des caractéristiques physiques de chacun dans la culture chinoise. Et oui, ces dernières se retrouvent dans le prénom et me voilà en compagnie de Wan le Pied et Wan le Coeur (ceux-là c'est les deux héros) suivis de Chen le Sourcil, Chen le Nez, Yuan la Joue, Li la Main, Hao Grandes Mains, etc, etc. Rapidement, j'ai été larguée, d'autant plus facilement que les liens familiaux y sont également assez présents mais beaucoup plus compliqués que chez nous. Un exemple, la tante dont le narrateur parle est en fait la cousine de son père, mais, pour les Chinois, étant de la génération du père, elle est considérée comme une tante !
Trêve de plaisanterie : je suis nulle en culture chinoise (et je le reconnais), elle se limite à
Pearl Buck, lue au temps du lycée. Cette lecture n'a cependant pas été totalement inutile puisqu'elle m'a éclairée sur la politique menée par Mao dans les années 60, sur ses conséquences sur les femmes, sur ses dérives. Par contre, je n'ai pas adhéré au style de l'auteur, trop farfelu parfois, notamment dans la pièce de théâtre, transformée en farce, qui clôt le roman. Je reste persuadée que la traduction ne rend pas service à ce genre d'ouvrage mais de là à le lire en chinois.... 2/20