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Deux nouvelles très surprenantes.

La première a un sujet inhabituel. Un corps donné à la science mais la personne qui habitait ce corps est toujours présente. En suivant ce qui arrive à ce corps et les pensées de cette jeune femme, on découvre son passé. C'est surprenant, parfois poétique, parfois morbide.

La seconde, plus courte, relate une relation entre deux hommes et l'influence de l'un des deux sur les femmes.

Dans ces deux nouvelles, on découvre des pans de la culture japonaise concernant les rites funéraires et la culture en général (reniement des femmes stériles).

C'est un auteur vraiment intéressant. très différent de ceux que j'ai pu rencontrer dans le passé.

Quelques mots relevés

A comme Aedes : moustique.

J comme Jizô : statuette bouddhique protectrice des voyageurs et des petits enfants.

K comme Kannon: statue de la divinité bouddhique de la compassion et de la fertilité.

L comme Lucane: insecte coléoptère.

P comme Pulvérulent: qui a la consistance de la poudre ou se réduit en poudre.

S comme Stupa : monument bouddhiste.

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Une lecture perturbante, celle de la première nouvelle davantage encore, et un sentiment étrange qui s'est emparé de moi en refermant ce livre. le convoi de l'eau, de cet auteur, m'avait touchée par sa poésie et son humanité. La force de Akira Yoshimura réside dans ses mots, dans sa capacité à retranscrire des émotions avec une grande précision, à décortiquer la complexité de la condition humaine en alliant poésie, dépaysement et justesse.
Dans la première nouvelle, c'est une poésie glaçante qui nous attend. Une jeune fille, Mieko, vient de mourir et son esprit, son âme nous emmène sur le chemin de l'après, du devenir de son corps : de la récupération des organes à la crémation, en passant par les séances de dissection orchestrées par des étudiants en médecine. Certaines scènes sont difficilement soutenables et pourtant, je n'ai pas eu le sentiment de sombrer dans le macabre. Avec un peu de recul, cette méditation sur la mort est d'une grande beauté, dérangeante quelque peu, certes, mais unique et originale. En parallèle de la vision de Mieko sur le devenir de son enveloppe charnelle, un autre constat ébranle la jeune fille; celui du déni et du rejet de ses parents. Et c'est un pan douloureux de l'Histoire du Japon que nous donne à voir Akira Yoshimura, celui de l'occupation américaine d'après-guerre. Avant que la politique de "démocratisation" menée par le général Mac Arthur, accompagnée de nombreuses réformes, ne porte ses fruits, la désorganisation économique du pays, la famine, a conduit des personnes à commettre l'impensable, comme, dans le cas de cette nouvelle, monnayer le corps de son propre enfant.
La deuxième nouvelle, le sourire des pierres convoque la mort dans la vie, la mort comme trame de la nouvelle, donnant dans le mystérieux, le fantastique, encore davantage que dans la première nouvelle. le style y est plus sombre aussi, mais tout aussi fluide. Une dissection, finalement, également, celle de la relation entre deux amis d'enfance, Eichi et Sone, devenus jeunes hommes, et qui avaient fait d'un cimetière leur terrain de jeu. Sone, personnage énigmatique, attiré par la mort, a quelque chose d'insaisissable, de surnaturel, d'étrange ... il pourrait très bien intégré un récit de Stephen King !

Une préférence pour la première nouvelle, qui a eu une résonance toute particulière pour moi puisque lue, alors que nous faisions nos adieux à un être cher, rendant cette lecture davantage déstabilisante, émouvante ... et fascinante aussi.

Prochaine lecture de cet auteur : Naufrages.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Novices en littérature japonaise, réticents à l'idée de tomber sur des descriptions interminables de cerisiers en fleurs et de reflexions philosophiques en bambou zen, sachez qu'il n'en est rien dans ce tout petit livre de nouvelles d'Yoshimura Akira.





Une première pour moi dans le monde de la littérature japonaise ; une rencontre avec un style d'écriture très riche, aux termes parfaitement choisis et à la traduction très réussie.

La 1ère nouvelle nous transporte dans le corps d'une jeune fille et nous fait vivre et ressentir tout ce qu'il va subir. Sa position est à la fois en dehors de et dans son corps. C'est donc, en quelque sorte son âme qui nous parle.

Ce jeune et joli corps - de son cerveau, aux organes, de ses veines à sa peau - sera ouvert, découpé, dépossédé de son contenu, coloré par des produits, objet de travail pour de jeunes médecins en apprentissage. Voilà précisément ce à quoi sont destinés les corps légués à la science. L'écriture d'Akira Yoshimura nous ouvre cette porte de mystère, avec une extrême finesse et un réalisme parfait. On frémit en s'imaginant certains actes, mais l'auteur a l'immense mérite de ne jamais franchir la frontière du dégoutant ou du choquant ; ce qui m'aurait amené à fermer ce livre, ce qui ne fut pas le cas, bien au contraire, moi, petite âme sensible, je fus captivée.

En parallèle de cette partie de la nouvelle dédiée au devenir du corps, l'auteur nous livre également tout un pan de culture japonaise, teintée de pauvreté, d'inexpressivité des émotions, où la rigueur et la dignité prônent au détriment de l'amour et de la compassion. Les parents de la jeune fille, leurs réactions face à la mort de leur fille, puis le rapport monétaire qui s'y substitue, sont tout autant déstabilisants. Mais le contexte culturel étant incroyablement bien posé par l'auteur, on ne porte pas de jugement, on ne les comprend pas non plus, on les observe. La jeune fille elle-même, en s'attribuant une part de responsabilité dans sa propre mort (dûe à'une maladie foudroyante), en culpabilisant des conséquences morales et financières de sa mort sur la situation de ses parents, nous offre une manière autre de se remettre en question, à mille lieux de nos comportements et de nos valeurs d'européens.

La deuxième nouvelle « le sourire des pierres » n'a aucun lien, ni thématique en commun avec la première. Il s'agit, comme le résumé l'indique, de retrouvailles de deux jeunes garçons, dont un à la personnalité étrange. Celui-ci a pour première occupation de voler des statuettes mortuaires dans les cimetières, pour les revendre. Sa deuxième raison de vivre est celle d'être aimer jusqu'à l'extrème, également par le biais, parfois, de ces statuettes. Dans ce texte – probablement trop subjuguée par la première nouvelle – je n'ai pas retrouvé la finesse des mots de l'auteur, ni le réalisme des descriptions. Mais les personnalités des deux garçons et de leur entourage et les images de la culture japonaise décrites par l'auteur restent captivantes. Nous rencontrons dans cette nouvelle, Sone, un jeune homme extrêmement malin, macabre et manipulateur.

Prenez le temps de le lire et de découvrir cet auteur….et continuez donc votre chemin avec un autre tout petit livre d'un autre auteur japonais…. "Sommeil " de d'Haruki Murakami.
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Premier livre de Akira Yoshimura que je lit et là ... une grande découverte. Deux nouvelles, la première est la plus troublante, fascinante. J'ai eu du mal à lâcher le premier des ces deux récits, je me suis senti comme en apnée, ne prenant ma respiration qu'aux derniers mouvements de Mieko. L'histoire de Mieko Mizuse d'une jeune fille de 16 ans qui vient de rendre son dernier souffle atteinte d'une pneumonie aigüe. Une fois passé de l'autre côté : ses sens sont accrus "Son ouïe est pure et pénétrante". le ton de l'auteur est léger tel une âme au dessus de son corps et des actes de dissections que celui subira. Mais la plume est aussi acéré que les scalpels utilisés par les étudiants et les médecins.

La mère de Mieko a vendu le corps de la jeune fille à un hôpital universitaire dès son dernier souffle. La vie est rythmée des dissections, éviscérations, entourés d'un professeur en admiration devant un squelette. des employés qui ne peuvent se défaire de l'odeur des cadavres et que leur femme quittent. le manque d'humanité de la mère est étonnant : n'appellera le médecin qu'à la dernière extrémité, fait travailler sa fille comme strip-teaseuse (Un métier qui rapporte plus)

On se prend au jeu, et une dose d'empathie envahit, la douleur qui devrait s'en suivre n'existe pas, elle est non ressentie, sauf par le lecteur. Sa plus grande douleur : le rejet et le déni de ses proches.

Quels qualificatifs : Remarquable, Addictif , Envoutant, pour cette nouvelle. Je ressors troublé de ce premier roman de Yoshimura, Cette lecture m'a donné envie de découvrir d'autres romans de cet auteur. J'attaque le prochain que l'on m'a recommandé : "Le convoi de l'eau", afin d'approfondir cette première rencontre avec Yoshimura.
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Vendue par sa mère à la science, la dépouille de la jeune fille raconte son ennui, sa gêne devant les blouses blanches se disputant la dissection de son corps d'ex-strip-teaseuse en patins à roulettes...
Dans la seconde nouvelle, 'Le sourire des pierres', le narrateur Eichi nous raconte sa soeur chassée de sa belle famille pour cause de stérilité et l'incrustation de Sone, trafiquant de statues de cimetières.

Petites nouvelles surréalistes, un peu glauques mais excellentes!
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Je me souviens surtout de la première nouvelle, celle de la jeune fille. Ce qui m'a frappé au premier abord, c'est le point de vue de la jeune fille décédée. Son âme ? Elle decrit les moindres gestes que les employes des pompes funèbres font de son corps. J'ai trouvé cela très déstabilisant. Mais je pense que pour un lecteur japonais, ça l'est beaucoup moins car la mort n'est pas vraiment vecue comme une coupure radicale d'avec les vivants. Et donc cette jeune fille raconte comment elle se retrouve en cendres dans une petite boite à attendre que quelqu'un vienne la récupérer, si je me souviens bien.
La seconde nouvelle est également sur le theme de la mort, mais l'intrigue est beaucoup plus classique.
Donc, à lire pour mieux appréhender le theme de la mort au japon, mais également pour la construction et le point de vue du récit de la première partie.
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Ce petit livre de 240 pages regroupe deux nouvelles. La première donne le titre au recueil : la jeune fille suppliciée sur une étagère
Il s'agit d'une nouvelle qui est racontée par une jeune morte de 16 ans (on sait dès la première ligne que la narratrice est morte)
La forme est très intéressante puisqu'elle décrit tour à tours toutes ses impressions : comment elle en arrive à mourir à 16 ans, comment elle devient une fois morte un « cobaye » dans un hôpital….On ne sait pas dans quel pays cela se passe, vraisemblablement au Japon.
Sur le fond c'est une histoire très dure car, au-delà de la mort, cette jeune fille bien qu'ayant une mère et un père, était très seule. Pour tout dire la mère m'a horrifiée par son absence de sentiments à la mort de sa fille.

La deuxième nouvelle est intitulée « le sourire des pierres » (il y sera question de statues).
L'action est vue par un jeune homme qui est étudiant à la faculté. Un jour il rencontre un de ses anciens amis avec qui il était à l'ecole en primaire. le thème principal de cette nouvelle est le suicide. Là aussi sur le fond le sujet n'est pas trop drôle mais il est très très bien raconté : la tension monte, on se demande si le narrateur se fait des idées ou si effectivement son ami est un manipulateur ou seulement un garçon marqué par plusieurs suicides parmi ses proches.
Un recueil donc très original dont j'ai beaucoup apprécié l'écriture formelle à défaut d'être enthousiasmée par le fond.
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La jeune fille suppliciée sur une étagère
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Cette nouvelle de Akira Yoshimura est des plus troublante. J'ai ressenti un profond malaise à sa lecture parce que ce démembrement dépasse le cadre physique, corporel, parce qu'il est la métaphore d'une négation de la personne.
Nous sommes loin du don d'organe (il y aurait renaissance, continuité, respect) et l'acte de marchandisation procure la sensation d'un vol brut et vulgaire. La mort est ici froide, absurde, dérangeante.
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C'est un pléonasme de dire que la mort a rarement été aussi omniprésente que dans ce récit. C'est par la voix de la narratrice, une jeune fille de seize ans, qui vient de mourir, que nous est racontée cette disparition. Et pas seulement la mort, mais les heures, les jours qui vont suivre. Posément, comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre, elle nous invite à la suivre dans la voiture qui l'emmène à l'hôpital, puis dans la salle de dissection, et enfin pendant les cours où son corps va être utilisé jusqu'à ce qu'il n'en reste rien.

Rien de scabreux, ni même, si j'ose dire, de macabre dans ce très beau récit. Seule reste l'âme de la jeune fille qui voit se défaire un à un les liens qui l'attachaient à la terre. Il n'y a bientôt plus de corps, plus d'amour (de terribles scènes avec la mère). Que reste-t-il ? Chacun aura sa réponse.

Le deuxième récit, forcément un peu moins fort, est aussi très douloureux avec toujours l'omniprésence de la mort. le cimetière, la statuaire funéraire, le mort du père, l'amour qui ne peut finir que dans la mort ; autant de thèmes traités de manière très délicate par Yoshimura.
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Ce livre est composé de deux nouvelles. La première, ‘'La jeune fille suppliciée sur une étagère'' est une nouvelle très originale, par son titre et par son texte.
Mieko, une jeune fille de 16 ans meurt. Ses parents sont très pauvres et vendent le corps de leur fille au monde de la mort. Mieko, raconte ce qu'elle ressent, dès la première minute de sa mort. Cette toute jeune fille nous fait partager ses gênes, lorsqu'elle se retrouve nue devant les différents interlocuteurs de ce sinistre métier, ainsi que le découpage morceau par morceau de son corps et de ses organes. L'auteur, Akira Yoshimura nous fait vivre avec une description précise, sans filtre et émouvante chacune de ces étapes. Alors qu'il reste très peu de son corps, Mieko est incinérée. L'urne est, alors, redonnée à ses parents. La jeune fille revit, alors, le voyage inverse, six mois après le départ de chez ses parents. Mais, ceux-ci l'accueillent avec une grande froideur, car l'indemnité ne correspond pas du tout avec le contrat initial. Sa mère refuse, alors, l'urne de sa fille, qui devient une urne anonyme. Mais que deviennent ces urnes anonymes ???
En lisant cette extraordinaire nouvelle de ‘'La jeune fille suppliciée '', Mieko vous en dira beaucoup plus.

Quant à la seconde nouvelle, ‘'Le sourire des pierres'', celle-ci est très sombre, peu compréhensible et nous laisse sur notre faim.
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