Vous lecteurs, qui commencez à lire ma chronique, avouez, tout comme moi,qu'en refermant votre manuel d'histoire des célèbres Mallet et Isaac, sur l'épisode qui vous narrait avec moult détails la décapitation de
Louis XVI et de
Marie-Antoinette, vous ne vous êtes jamais demandé ce qu'était devenue leur fille.
Mon professeur d'histoire a du faire son devoir et nous en parler, lorsque dans la torpeur de l'après-déjeuner elle nous chantait, d'une voix vibrante de passion ce chant révolutionnaire :
"Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Le peuple en ce jour sans cesse répète,
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Malgré les mutins tout réussira.
Nos ennemis confus en restent là
Et nous allons chanter «Alléluia!»
Ah! ça ira, ça ira, ça ira..."
Mais la mémoire...
Sylvie Yvert, d'une plume élégante vous donne rendez-vous avec
Marie-Thérèse Charlotte de France.
"Fille,nièce et belle-fille des trois derniers rois de France, qui étaient frères, j'ai été l'ultime et furtive reine de France et de Navarre, selon Napoléon « le seul homme de la famille". Qui se le rappelle? (1778-1851)."
Immédiatement sous le charme d'une écriture majestueuse et raffinée, sachant manier à la perfection l'emploi des temps (passé simple et imparfait du subjonctif) qui nous restitue l'attrait d'une époque en nous permettant de nous identifier à ce parcours.
Marie-Thérèse est avec nous, dans notre salon.
Une histoire, où chaque détail compte, le quotidien d'une éducation et d'un exil.
De félonies en tractations son sort est scellé pendant le long enfermement qui suit la mort de tous ses êtres chers...
D'héritière royale elle sera "une marchandise" pour certains..
Elle n'a d'autre choix que de se construire sur ces ruines et de survivre avec toute la dignité que lui ont inculquée ses parents.
Ainsi commence cinquante-six ans de survivance... Comment aurait-il pu en être autrement?
L'élégance de la narration ne nuit en rien à l'émotion de ce beau portrait, au contraire , s'attachant à rester au plus près de la réalité, cela donne au lecteur une idée de l'attachement de Madame Royale à la France et aux français.
Mousseline, c'est doux et c'est juste l'impression qui nous restera de cette petite fille, grandi trop vite.
Une belle idée, que ce livre-ci.
Je laisserai à
Victor Hugo le soin de conclure (Troisième lettre le Rhin) : "Un homme aborda le roi à la façon de Judas en disant : Bonjour Sire...; il y avait cinq personnes royales dans la voiture; le misérable, avec un mot, les frappa toutes les cinq. Ce Bonjour Sire, ce fut pour
Louis XVI, pour
Marie-Antoinette et pour Mme Elisabeth la guillotine; pour le Dauphin l'agonie du Temple; pour Madame Royale l'extinction de sa race et l'exil."
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