Lors de la dernière masse critique de Babelio, j'ai repéré
Mousseline la Sérieuse de
Sylvie Yvert, un roman historique consacré à
Marie-Thérèse de Bourbon, fille de
Louis XVI et de
Marie-Antoinette, qui vécu avec sa famille la Révolution et qui fut la seule à en réchapper.Si la Révolution de 1789 est loin d'être ma période historique préférée, je trouvais originale l'idée de découvrir cette époque à travers les yeux de ceux qui ont certainement le plus subi les événements. J'ai bien évidemment sélectionné ce titre et j'ai eu la chance d'être choisie pour le recevoir.
Venise, 1850.
Marie-Thérèse de France, au crépuscule de sa vie, revient sur son histoire. Née princesse, elle grandit dans l'insouciance et les splendeurs de Versailles. A dix ans, tout change : elle est plongée, avec le reste de sa famille, dans la Révolution de 1789. Elle connaitra alors les pires heures de sa vie : les émeutes, la violence, l'emprisonnement au Temple, la perte de ses parents, puis de sa tante et enfin celle de son jeune frère. En 1795, elle est finalement libérée et est jetée sur les routes de l'exil pendant près de 25 ans avant de pouvoir rentrer en France en 1814 sous la Restauration qui verra régner ses oncles. En 1830, une nouvelle révolution chasse de nouveau les Bourbons du trône et
Marie-Thérèse ne reverra plus la France jusqu'à sa mort en 1851.
Sylvie Yvert reprend le même principe que
Françoise Chandernagor dans
L'allée du Roi. Elle se glisse dans la peau de
Marie-Thérèse pour nous livrer ses mémoires fictives. L'héroïne revient donc sur sa vie de son enfance choyée à Versailles jusqu'à l'exil définitif de France. Elle s'attarde longuement sur les années révolutionnaires et revient sur le calvaire qu'elle et les siens ont vécu alors.
Bien évidemment, j'ai été touché par le parcours de cette princesse qui semble vouée au malheur. Comme elle, je me suis sentie oppressée par la foule de plus en plus hargneuse à l'égard de la famille royale. J'avais la gorge serrée quand elle a du dire adieu à
Louis XVI la veille de son exécution : car on en vient à ne plus voir le roi mais le père de famille.
Marie-Thérèse perd ainsi un à un les membres de sa famille.
Quand elle est libérée quelques années plus tard, on lui souhaite bien évidemment de trouver le bonheur. Mais ce dernier lui échappe : si elle fait un mariage heureux avec son cousin, celui-ci restera stérile. Puis, quand sa famille revient sur le trône, c'est pour mieux le perdre quelques années plus tard.
Ce roman m'a permis d'augmenter mes modestes connaissances sur la période révolutionnaire et surtout d'avoir un point de vue originale sur cette époque. Par contre, je regrette que la deuxième partie du roman n'ai pas été plus développé car je ne doute pas que la Restauration est également une période où l'héroïne aurait eu à dire. du coup, il y a une disproportion dans le livre : les dix-sept premières années de vie de la princesse au cours les deux tiers du livre et les cinquante-cinq dernières, le reste…
Par ailleurs, j'ai trouvé qu'il manquait un vrai souffle romanesque à ce livre. Si je ne doute pas que l'auteur s'est longuement documentée, j'aurais aimé qu'on sente moins les citations dans le texte et surtout qu'elle développe peut-être un peu plus les émotions de son héroïne. J'ai eu l'impression qu'en voulant coller au plus près à la réalité, elle en a oublié de prendre possession du personnage.
Mousseline la Sérieuse est un roman historique qui se révèle original de par son point de vue mais, pour moi, il manque quelque chose pour le rendre passionnant. J'ai également regretté une disproportion dans le traitement des différentes parties de l'héroïne. Un roman intéressant mais pas incontournable.
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