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3,44

sur 118 notes
Me rappelant "Inconnu à cette adresse" par son éloquente concision, Antonia aussi est un texte court qui progresse habilement vers la métamorphose d'une existence ordinaire.

Ici toutefois, pas d'échange épistolaire mais des fragments de journal intime, les mots d'une jeune femme des années soixante qui suffoque en son quotidien de grande bourgeoise palermitaine. Un monologue intérieur pour ne pas sombrer, pour se convaincre de se sauver, dans les deux sens du terme.

Chronique touchante que celle d'Antonia que l'on découvre au fil de ses confidences et de ses pensées, mais hélas un peu trop succincte pour que l'on parvienne à s'y attacher vraiment. Je referme ce Journal assez dubitative, partagée entre la délicatesse du propos et la trop légère empreinte qui subsistera dans mes souvenirs de lecture (et accessoirement les deux ou trois fautes d'accord qui m'ont grave picoté la rétine).


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Comme l'indique le titre, il s'agit du journal d'une jeune femme de trente ans, mariée à un italien très pris par ses occupations professionnels, maman d'un petit garçon qui lui inspire peu de sentiments maternels,

Au fil des pages qui recueillent ses confidences , et partir de documents et de photos récupérés à la mort de sa grand-mère maternelle, on découvre peu à peu son histoire, celle d'une famille assez chaotique pour l'époque, en raison des recompositions familiales mais aussi de la période complexe que fut la seconde guerre mondiale, et ce d'autant que l'on est juif an Autriche.

Ce journal aurait pu s'intégrer dans un récit plus complexe, débordant du simple ennui quotidien et de l'amertume de cette femme malheureuse.

C'est un peu trop léger pour susciter un intérêt majeur et c'est dommage car le sujet était intéressant.
Roman en partie autobiographique, dont l'écriture a sans doute un raison d'être et une utilité pur l'auteur, mais trop court pour avoir une valeur de témoignage historique et trop superficiel pour marquer la mémoire.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Antonia est mariée à un homme pour qui elle n'éprouve aucun sentiment, Antonia se sent prisonnière de son entourage et d'elle-même, Antonia est mal aimée, il est vrai qu'Antonia semble avoir subi les avances de son beau-père il y a quelques années, essuyant la colère de sa mère qui l'incrimina, elle et elle seule... Antonia se voit priver de son rôle de mère par une gouvernante qui la domine, Antonia a pourtant essayé à certains moments, d'après ses écrits de refaire surface…


Un petit roman très court mais très superficiel et confus et qui manque grandement d'intérêt :

superficiel parce qu'écrit sous forme de journal, que peu d'informations sont délivrées clairement, que l'on n'a sous les yeux que la version des faits de notre héroïne et donc une facette unique du personnage et la vision dont l'auteur veut bien nous faire part et qu'il serait bon de pouvoir sonder un peu plus l'entourage, parce que de rapides allusions au passé des protagonistes sont mentionnées, sans plus...

Et confus parce que l'on s'y perd, que l'on a bien des difficultés à établir le lien entre les personnages, (je ne me suis aperçue de la présence d'un arbre généalogique qu'en fin d'ouvrage), parce que l'auteur saute rapidement d'un personnage à l'autre, parfois sans information sur son identité, parce que les informations n'arrivent que par bribes, à coup de lettres et photos sorties des caisses qu'Antonia explore après la mort de sa grand-mère.

Et puis cette héroïne qui se vautre dans son malheur, victime de son entourage et de son refuge dans un mariage qui lui permettrait d'échapper à son enfance et à sa famille, ne montre
aucune qualité qui permettrait au lecteur de s'y attacher.

Un roman d'une grande banalité que j'oublierai rapidement.

Je remercie les 68 premières fois pour ce partenariat.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Gabriella Zalapi a trouvé une façon originale d'entrer en littérature. Elle a imaginé un journal illustré de photos de famille pour raconter la vie d'Antonia dans les années soixante et transcrire la chronique d'une émancipation.

Arrêtons-nous une seconde sur le genre littéraire choisi par Gabriella Zalapi pour son premier «roman». le journal intime, en rassemblant les «trois je», c'est-à-dire le «je» de l'auteur, celui du narrateur et celui du personnage principal donne davantage de force au récit. Il est aisé de s'identifier ou d'entrer en empathie avec la rédactrice, surtout quand des photos d'archives – comme c'est le cas ici – viennent conférer davantage d'authenticité à la chronique proposée. Les dates au début de chacune des entrées permettent de parfaitement situer l'action dans le temps, au milieu des années 60, et de nous projeter à cette période.
Nous voici donc le 21 février 1965, au moment où Antonia prend la plume pour dire son mal-être. Son mari entend la confiner à un rôle de maîtresse de maison et n'hésite pas à la sermonner dès qu'elle déroge à sa mission. Frieda, la nurse, entend s'arroger un droit exclusif sur l'éducation de son fils Arturo, lui interdisant – entre autres – d'allaiter et de le garder auprès d'elle durant la nuit. Quelques rares dîners mondains lui offrent un peu de diversion: «Je ne serai plus seule avec cette bouche qui mastique bruyamment. Avec cette tête qui se penche si bas sur l'assiette qu'elle pourrait se décrocher et se noyer dans le gaspacho.»
Le testament de Nonna va lui apporter le moyen d'oublier quelques instants ce sentiment d'oppression en lui offrant de se replonger dans l'histoire familiale via une boîte remplie de documents et de photos. Comme par exemple celle du second mariage de sa mère: «Dans une enveloppe vierge, j'ai trouvé la photo de mariage de Maman et de Henry, qui avait eu lieu à l'ambassade de Nassau. C'est aux Bahamas qu'elle a trouvé son deuxième mari. Combien de temps après la mort de Papa? Quelques mois? Peu après, Maman m'a annoncé qu'elle était enceinte de Bobby, ce demi-frère, ce petit putto. Son arrivée a tout modifié: j'étais devenue un rappel encombrant d'une vie passée, il fallait que ma naissance reste un acte invisible. J'ai littéralement sursauté en revoyant le visage d'Henry. le jour de leur mariage, Maman, avec une voix mielleuse, m'avait dit: "C'est lui ton nouveau papa. Il faudra l'appeler Daddy."»
On l'aura compris, la belle vie espérée est vite devenue une prison dorée. le miel s'est transformé en fiel. Mais dire les choses et poser sur le papier un diagnostic implacable apporte déjà une voie vers davantage de liberté. le constat nourrit la volonté, donne de la force. Et si quelquefois, le doute s'installe, c'est plutôt dans l'envie de trouver le mot juste que de renoncer à la liberté. Quitte à en payer le tribut.
En creusant l'histoire d'Antonia et de sa famille – sans oublier de la romancer ici et là – Gabriella Zalapi anon seulement fait un travail de généalogiste et d'historienne, mais aussi admirablement illustré le combat d'une femme prête à tout pour se défaire de ses chaînes. Fort, violent et sans aucun doute jubilatoire.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Journal de Croquignolle : 3 septembre 2022 - 8 juin 2023

3 septembre 2022 :
Mon rendez-vous annuel au Livre sur les Quais à Morges a ravi tous mes sens aujourd'hui. Sous la tente des dédicaces chauffée par le soleil, j'ai longuement déambulé en compagnie de Pancrace pour tenter de rencontrer l'un.e ou l'autre auteur.e de ma préférence. Quels beaux moments !
Soudain, je me suis retrouvée nez à nez avec ma cousine par alliance Véronique. Avec sa soeur, elle venait à peine d'échanger quelques mots avec Gabriella Zalapi dont le roman Antonia : Journal 1965-1966 les avait bouleversées. Les étoiles habitaient leurs yeux et leurs gestes et leur enthousiasme nous a fait nous diriger vers cette auteure encore inconnue. Gabiella Zalapi était toute petite derrière sa table de dédicace, seule, sereine. Maladroitement, je me suis approchée et je lui ai avoué que je ne connaissais rien d'elle mais qu'on venait à l'instant de me vanter son Antonia. Ravie, elle m'a gâtée d'une jolie dédicace.

4 juin 2023 :
Après de longs mois, j'ai enfin rencontré Antonia aujourd'hui à l'ombre d'un pin à la Villa Clara.
Une beauté rare et rayonnante émanait d'elle et côtoyait un léger voile de tristesse et de regrets que je pouvais percevoir au-delà des mots.
Elle s'est livrée à moi comme si nous nous connaissions depuis toujours. Comme si j'étais sa soeur de sang, sa soeur de coeur, sa soeur d'âme.

5 juin 2023 :
Antonia m'a parlé de Franco, son mari bourgeois certainement infidèle, toujours indélicat, maltraitant et exigeant. Elle a baissé les yeux comme pour reconnaître une sorte de responsabilité et de culpabilité , un manque de force et de caractère au moment de s'engager dans cette vie d'épouse ressemblant plus à une prison qu'à un bonheur.

6 juin 2023 :
Je ressens le dilemme d'Antonia. Sa soif de liberté, de voyage et de sérénité se fait pressente mais elle s'inquiète pour son fils dont les racines sont ancrées au coeur de ce monde patriarcal si éloigné de ses aspirations à elle.

8 juin 2023 :
Je viens de tourner les dernières pages de ce roman qui m'a laissée sans souffle parfois. Aux côtés d'Antonia, j'ai vécu la médisance, les doutes, la quête des origine, l'amour pour un fils, la peur de l'avenir, la détermination d'une femme forte, les souvenirs d'une aïeule aimée, la soif d'attention d'une enfant, la peine des séparations, le besoin de dépaysement et la douleur du déracinement.

La forme de ce roman est originale. le journal intime nous plonge au coeur des émotions et des sentiments de la narratrice. La réalité se mélange à la fiction et les mots rejoignent les nôtres en profondeur.

Une très belle découverte littéraire que je recommande avec enthousiasme.
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Antonia : Journal 1965-1966 signé par Gabriella Zalapì me laisse songeuse.

Nous sommes en 1965 à Palerme, Antonia est mariée à Franco, un homme d'affaire aisé. Il attend d'Antonia qu'elle soit une "épouse inodore, incolore et sans surprise." Elle doit être excellente maitresse de maison, une mère de famille hors pair et le faire valoir en toute discrétion de son superbe mari.. Mais voilà il y a erreur de casting Antonia n'est pas celle qu'il espérait, Franco n'est pas celui qui lui aurait convenu.
En explorant les malles de Nonna sa grand-mère paternelle Antonia arrive enfin à reconstruire son identité.Au fil des pages de son journal intime on voit Antonia émerger de la grisaille oppressante de sa vie.

Ceci dit il me semble que ce récit manque de consistance. Tout est effleuré, suggéré à l'image sans doute de la société sicilienne des années 60.
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****

Antonia est une femme enfermée dans sa condition d'épouse et de mère. Elle se doit d'être un modèle de droiture, de sagesse et de soumission. Mais elle étouffe... Elle se veut libre, vibrante, vivante...

A travers les quelques pages de ce journal intime, Gabriella Zalapi nous offre les rêves, les blessures et les espoirs d'une femme des années 60 en Sicile.

Avec des mots simples, on ressent cette vie minuscule, ces jours ternes et ces émotions étouffées...

Au fil des pages, Antonia prend conscience que sa vie peut changer, qu'elle peut casser ses chaînes et qu'elle peut enfin se détacher d'un passé qui la hante.

Un immense merci aux 68 premières fois pour la découverte ce petit ouvrage. La force, le courage et le désir de vivre rythment le récit d'une femme touchante et touchée...
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"Je croyais avoir oublié mais tout refait surface. Ces souvenirs catapultés dans mon présent me tourmentent certes, mais me donnent aussi la sensation de finalement toucher le sol, de m'ancrer dans le réel. La brume diffuse, la confusion qui habitait ma mémoire se dissipe petit à petit. Avant, je doutais, ne sachant jamais avec certitude si mes souvenirs étaient des inventions."

Antonia est engluée dans un mariage sans amour ni même considération, un quotidien sans attrait, une maternité confisquée par une Nurse omniprésente, qui en viennent même à la rendre physiquement malade.

Nous sommes en 1965 à Palerme, et il n'y a aucune raison que sa situation évolue.

Mais ces cartons qu'elle hérite de sa Nonna, donc son oncle Ben lui a dit qu'elle ne trouverait rien là-dedans, "Il n'y a que de vieilles lettres dans ces boîtes, de vieilles photos", ces cartons dans lesquels elle va plonger vont lui restituer l'histoire de sa famille, son histoire à elle, loin des mensonges et des non-dits.

La rendre à elle-même.

De quoi prendre vraiment sa vie en main et décider seule ce qu'elle veut en faire.
Son journal raconte les quelques mois entre 1965 et 1966 qui l'amènent à décider de changer de vie, l'embarquent vers autre chose qu'elle aura choisi.

Il n'est pas exempt de retours en arrière, regrets, remords, tentatives de sauver les meubles, de rester dans cette vie qui l'étouffe lentement.
Le pas n'est pas facile à franchir.

Ce sont des fragments de vie épars, des cailloux sur le chemin de cette Poucette perdue dans une existence sans intérêt pour elle, des souvenirs qui s'invitent et l'aiguillonnent.

Se dessine le parcours d'une famille entre l'Italie, la Grande Bretagne et l'Autriche, qui s'éparpille jusqu'au Brésil et aux Bahamas au début de la Seconde Guerre mondiale. La spoliation des Juifs et l'antisémitisme, eux, éclatent au coin d'une réception ou bien d'un terrible réveil de mémoire enfantine.

Se dessine le portrait, presque en creux, d'une femme qui n'a jusque là pas eu à choisir souvent et se reproche de s'être beaucoup trompée, en se mariant et en ayant son fils si jeune, pour se retrouver dans cette impasse.

"Il paraît qu'un jour on se réveille affamé de ne pas avoir été ce que l'on souhaite."

Il lui faut du temps pour être réellement affamée mais les derniers mois, les exhortations à se saisir de sa vie et à rompre les amarres se multplient et remplacent les constats d'échec.

Les quelques photos qui parsèment ce journal expriment une forme de nostalgie, jusqu'à cette photo d'Antonia petite fille sautant/tombant/se jetant d'un petit muret, saisie dans son élan.

Dans son élan.
Elle est prête.
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Années 60, Antonia est mariée à Franco. Bourgeoise oisive, elle laisse la nurse la priver de son fils Arturo. La honte de ne pas se battre pour honorer une toute petite promesse : je t'emmènerai à l'école la paralyse, tout la plonge dans une atmosphère ouatée, sans saveur... Son mari lui reproche avec condescendance d'être trop gentille avec le personnel.

Elle s'ennuie. Se laisse porter par une langueur angoissée, son mariage n'a plus de sens. Sa grand-mère décède, son mari s'occupe de la succession et lui fait livrer des cartons remplis de lettres, photos et carnets.

Elle apprend ce que les femmes de sa famille ont vécu. Les secrets. Alors jour après jour, Antonia s'extrait de sa torpeur en ouvrant frénétiquement les cartons. Elle pose les mots dans ce journal, raconte avec justesse la lente sortie de l'abattement pour reprendre sa vie en mains.

"On serait tenté de dire "ce ne sont que des mots", mais au moment important de l'histoire, les mots sont des actes" Clément Attlee.

C'est ainsi que les mots qu'elle lit, la porte, lui insufflent le courage de se battre pour changer sa condition de femme malgré la violence de la société.

Difficile, tant elle est détachée, d'être touchée par cette femme qui pourtant est touchante, enfermée dans la condition que son époque a voulue pour elle. Une femme tout simplement bridée par les conventions qui choisit la Liberté, quelle que soit l'époque, est toujours une héroïne dont il faut connaître l'histoire.

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L'auteure Gabriella Zalapi, dans ce tout premier roman remarquable, nous présente le journal d'Antonia, rédigé entre 1965 et 1966. C'est une jeune femme, née en 1936, vivant à Palerme avec son mari qu'elle n'aime pas Franco et leur fils Arturo. A vingt neuf ans elle se pose des questions essentielles , ses "désirs tombent, s'enfoncent dans l'insonore. Impossible d'envisager une vie perfect house wife pour le restant de ses jours ". En épousant cet homme elle a cru être aimé. Peut être mais pas comme elle le désirait. Elle étouffe, se sent éteinte. Tout comme elle ne sait pas aimer son fils, croit ne pas être une bonne mère, elle jalouse la bonne et en même temps reste à distance de lui.

Mais qu'est-ce qu'être une bonne mère, cela existe t-il réellement ? Qu'est-ce qu'être une "bonne" épouse ? Que des questions !!

Elle a deux amours, sa grand-mère, mère de son père disparu, Nonna et son grand-père Vati, père de sa mère insaisissable. Ce sont ses anges gardiens.

Quand Nonna meurt, elle lui lègue des cartons de documents, des lettres, des photos et elle se met corps et âme dans ces souvenirs restituant un passé mal connu ou parfois même oublié, qui vont l'aider à ouvrir ses yeux et surtout se créer de nouveaux possibles.

Ce livre à tout pour me plaire, une très jolie maison d'édition, une belle forme que ce journal intime, une belle histoire que celle d'une femme mélancolique et qui sait se poser des questions ... alors qu'est-ce qui a manqué pour que je sois davantage transporter ... un certain romantisme absent... peut être ? Je serais curieuse de lire un prochain roman de cette auteure certainement prometteuse.
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