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sur 118 notes
Le ciel est gris, l'âme alanguit et le corps fatigué, Antonia, une jeune bourgeoise italienne des années 1960 tient son journal. Une plume élégante et poétique raconte dans un récit court ses mélancolies, ses souvenirs et ses déceptions accumulées. Une vie oisive, un mariage décevant, une maternité non assumée, Antonia s'ennuie, souffre, seule et en silence. La jeune femme étouffe dans une société qui enchaîne les femmes. L'héritage bienvenu de sa grand-mère la projette bien malgré elle dans les réminiscences d'une famille cosmopolite, blessée par la Seconde Guerre mondiale puis jetée sur les routes de l'exil. Une parenthèse appréciée, où elle tente d'oublier ce sentiment d'oppression ; elle retrouve pour de brefs instants, Nonna, sa grand-mère adorée. Des lettres, des photographies lui ramènent par vagues lentes et surannées des souvenirs d'enfance, des traumatismes qu'elle cachait au fond d'un tiroir. Antonia regarde tourner les aiguilles du temps dans le sens contraire et elle ose affronter son regard dans un miroir. Elle refuse les chaînes d'une société masculine entravante, blessante et autoritaire. Frileuse, petit à petit, elle se dévoile et assume sa féminité. Elle s'émancipe et se précipite dans les rayons timides d'une vie ensoleillée et libre.
Un roman bref et court comme une existence aux accords lancinants et monotones qui bouleverse par les silences. Sobre, efficace, il interroge sur la condition féminine d'une époque pas si lointaine. Nous nous surprenons à nous pencher par-dessus l'épaule d'Antonia et lire ses confidences toutes en pudeurs et nous soupirons avec elle, conquis et pleins d'empathie pour Antonia qui se cherche dans son rôle de femme.
Un premier roman séduisant et une romancière à suivre !
Une fin ouverte, chargée d'espoir : demain peut-être …

Sélection février - Prix des lecteurs 2021 - le Livre de Poche.
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Pour commencé j'ai été étonnée de son peu de nombre de pages (160 pages).
J'ai trouvé le format sous forme de journal intime surprenant et rafraîchissant.
C'est un roman court dans lequel Antonia (la narratrice) nous dévoile son enfance, sa vie, ses rêves de liberté.
Les lettres de sa grand-mère Nonna sont enchassées dans le récit. Cette double temporalité est une vraie valeur ajoutée.

Une histoire de femme et de la place des femmes dans la société dans les années 60. L'histoire d'une épouse, d'une mère et surtout d'une femme en quête d'émancipation dans une société où la gente féminine est soumise et étouffée.

Une histoire de résilience, d'indignation. Chapitre après chapitre les doutes sur sa vie, sur son couple s'instillent dans les pensées d'Antonia et on suit son cheminement.

Une fin rapide et ouverte. J'ai beau aimé les fins qui laissent place à l'imagination, j'ai  trouvé celle-ci trop rapide.

J'ai passé un bon moment de lecture et ce livre m'a réellement surprise positivement. Je trouve néanmoins un manque de profondeur dans le récit. Malgré un thème, un format qui incite à l'intimité, le contexte historique et la vie actuelle de la narratrice restent très peu développés ici. On lirait bien quelques pages de plus 😉
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🏆Prix des lecteurs @livre de poche - Sélection de Février - Livre 2/3🏆

📓Antonia nous convie dans la plus grande intimité au coeur de son journal Intime.
Elle nous y dévoile, deux ans durant, comment elle accède à ses souvenirs d'enfance ceux qui l'ont écorchée à vie et à vif. Ses souvenirs éclosent lorsqu'elle reçoit en héritage des malles, des boites et des photographies de sa Nonna.

📓En parallèle elle exprime ô combien il est difficile pour elle d'être femme mariée à Franco, cet homme quelle déteste un peu plus chaque jour et pour qui elle doit être « juste » une perfect housewife, rien de plus, rien de mois.

📓Sa condition de femme étant étouffée, elle puise d'abord un semblant de réconfort dans l'écriture de son journal puis dans un autre acte salvateur dévoilé dans une fin inattendue.

📓Son journal est un premier pas vers l'acceptation et l'abandon d'un passé emprisonnant, la grande nécessité d'en faire le deuil est vitale pour une nouvelle vie. Antonia nous est raconté à travers la plume sensible et à fleur de peau de Garbiella Zalapi.

📓C'est toujours avec une certaine consternation que j'assiste à ces récits relatant la stricte réalité de la condition féminine à une certaine époque, dans les années 1960 pour ce roman. L'émancipation est un mot qui nous colle à la peau, nous les Femmes.
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Je ne connaissais pas du tout Gabriella Zalapi et n'avait jamais vu son roman. Je suis donc très contente d'avoir pu la découvrir et la lire avec ce prix. C'est un premier roman, et c'est plutôt réussi, en tout cas la forme est originale puisque l'histoire se présente sous forme de journal que tient la narratrice et l'héroïne du livre, Antonia.

 

Antonia est une jeune femme de vingt-neuf ans, elle est mariée à Franco et à un fils Arturo. Ils vivent à Palerme. Antonia et Franco ont eu un coup de foudre, mais celui-ci n'existe plus depuis longtemps, Antonia n'aime plus son mari et cela semble réciproque, son mari est froid et distant, il rabaisse tout le temps sa femme et ne lui trouve aucune qualité. Antonia se pose des questions sur son mariage, elle se demande même si elle aime son fils, surtout depuis que la gouvernante s'occupe de lui et domine totalement Antonia. Son histoire familiale personnelle est très riche. du côté de sa mère, les origines juives et allemande et du côté de son père, de riches anglais installés en Sicile. Un jour, Antonia reçoit en héritage de sa grand-mère paternelle, Nonna, des cartons qui contiennent plein de photos, de documents, de lettres lui racontant la jeunesse de ses parents, l'histoire de sa famille. le père d'Antonia est mort très jeune à la seconde guerre mondiale, sa mère sera presque toujours absente pour elle, elle se remariera et aura un autre enfant. Antonia va trouver dans ces cartons des réponses à ses questions sur sa famille, sur le comportement de sa mère, qui lui ouvriront les yeux sur sa propre situation personnelle.

 

Suivre Antonia de février 1965 à novembre 1966 a été fort intéressant. On est dans le milieu des années 60, avant mai 68, la condition féminine, surtout en Italie, est difficile et compliquée. Elle est souvent rabaissée par son mari, qui la cantonne à bien tenir sa maison, bien se tenir à table, toujours être bien soignée et toujours honorer son mari. Une sorte d'esclavage qui n'est pas vieux, et lire cela est révoltant. Lorsqu'elle se confiera à son grand-père maternel, croyant trouver un appui, celui-ci au contraire sera irrité de sa façon de penser et se fâchera même contre elle. C'est ce mal-être qui la fait se décider à tenir un journal où elle se confie, où elle réfléchit à sa situation.

 

Je me suis attachée à Antonia, mais je dois bien avouer qu'il m'a manqué un peu de densité pour ressentir encore mieux les émotions. le livre est très court, à peu près 150 pages au format poche, le texte est très aéré, parfois une page ne comporte que quelques phrases, des photos viennent étayer le récit. Tout cela fait que j'ai trouvé le texte trop court et pas assez profond. Néanmoins, j'ai apprécié le style de Gabriella Zalapi, très doux, très subtil, tout en délicatesse, avec une poésie des mots et des phrases qui font que le texte a lire est très beau et sensible. J'ai vraiment beaucoup aimé l'écriture de cette jeune auteure. La fin est porteuse d'espoir, comme on dit, c'est une fin ouverte, où le lecteur s'imagine lui-même ce qui peut se passer. Je n'aime pas toujours ce genre de final, mais là, j'ai trouvé qu'il allait très bien avec le reste de l'histoire et de la pudeur des mots et des sentiments. Mon attachement pour Antonia vient surtout du fait que le choix narratif de l'auteure est celui que je préfère pour ressentir au mieux les émotions, puisque tout est raconté à la première personne du singulier, ce qui est tout à fait logique, puisqu'il s'agit d'un journal. Ce « je » me permet de me mettre à la place de l'héroïne, de rentrer dans sa tête et de ressentir au plus près la moindre de ses émotions.

 

J'ai apprécié cette lecture, que j'ai lu rapidement, du fait du texte très aéré, des chapitres parfois très courts. Mais ma lecture a été rapide aussi, car j'avais envie de savoir ce qui allait se passer pour Antonia, connaitre son passé, et savoir comment cela allait se terminer. Mon seul regret est de ne pas savoir les événements après novembre 1966, savoir comment elle finirait sa vie. C'est un personnage dont j'aimerais avoir des nouvelles.

Les points forts de ce roman sont les messages que fait passer l'auteure au travers d'Antonia, sur les femmes, leurs conditions de vie, sur l'après-guerre, sur les différents problèmes entre les peuples.

Ses points faibles seront sûrement le manque de profondeur. Pourtant, j'avoue que je n'oublierai pas Antonia, elle a su me marquer, et saura rester dans ma mémoire. Peut-être l'auteure prévoit-elle de la retrouver dans les années suivantes, il y aurait matière pour faire une belle suite de son journal.

 

J'ai aimé découvrir la plume de Gabriella Zalapi, et je serais ravie de la retrouver dans un autre roman, pour voir quel serait le sujet et comment elle le traiterait. Sa plume douce et sensible est prometteuse et donne envie de lire plus de livres d'elle. Je vais donc la suivre, afin de la lire à nouveau.

Je ne peux que vous conseiller ce roman, pour toutes les valeurs qu'il véhicule, pour Antonia, sa vie, ses joies et ses peines. La lire, c'est rendre hommage à toutes ces femmes qui ont dû supporter des maris ou des hommes trop durs. Quand on lit ça à notre époque, on ne peut qu'être en colère, et surtout ne pas avoir envie de vivre de cette façon, et pour cela, il faut toujours rester vigilante…


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Déception. Ce livre présenté comme une expérience littéraire, une quête d'histoire familiale n'est rien de tout cela. Mettre quelques photos anciennes dans un livre n'en fait pas une expérience hors du commun. Retracer une mini généalogie, n'en fait pas une quête. J'ai eu l'impression d'avoir été trompée. Quant au personnage d'Antonia, si partir avec un autre homme qu'elle ne connaît pas vraiment s'appelle "prendre en main sa vie", c'est pauvre.
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Antonia est une bourgeoise italienne marié sans amour à un homme plus intéressé par sa fortune que par elle même.
À la mort de sa grand-mère, elle plonge dans les photos, journaux et autres souvenirs de cette dernière ... et de sa propre histoire.
Avec ce roman qui n'est pas sans rappeler « Rendez-vous à Positano » de Goliarda Sapienza, Gabriella Zalapi nous plonge dans l'Italie bourgeoise des années 60 où quelques unes de ces femmes bien nées découvrent ce que peut être l'indépendance et l'émancipation.
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A Palerme, dans les années 60, Antonia a épousé un homme qu'elle n'aime pas, dont elle a eu un fils. Elle s'ennuie, étouffe, dans cette vie bourgeoise alors qu'elle rêve d'horizons libres. La découverte de lettres et de photos suite au décès de sa grand-mère lui font prendre davantage consciente de l'insatisfaction qui est la sienne. "Antonia, écrit-elle, tu dois : émerger, apparaître, sortir, te montrer, jaillir des tréfonds, manifester ta présence. Qu'attends-tu ?". Dans le journal qu'elle tient sur un an et demi, elle raconte les souvenirs de sa vie passée, sa souffrance actuelle, sa mélancolie, ses déceptions, ses difficultés à être une bonne mère. Elle dit aussi son dégoût pour son mari et cette vie étriquée qu'il lui fait mener. Au bout de dix-huit mois d'écriture, elle se décide enfin à exister, et à faire craquer les coutures du corset dans lequel elle était enfermée. On pourrait reprocher à ce récit diariste sa brièveté, cette concision me parait cependant suffisante pour rendre compte du cheminement progressif qu'elle parcourt. En revanche, on se perd un peu dans le nombre important de membres de la famille et des liens qui les unissent – ou les séparent -, ce qui aurait mérité, pour le coup, quelques pages supplémentaires.

Roman lu dans le cadre des 68 premières fois

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Ce roman m'a tout d'abord emballé par son style épuré : peu de mots et de pages, mais qui raconte beaucoup de choses. L'essentiel est dit sans fioriture.
Mais je me suis malheureusement vite lassée de cette histoire, me mélangeant les pinceaux entre les personnages et me sentant légèrement agacée par le l'héroïne principale, Antonia, que j'ai trouvée un peu trop stoïque et plaintive à mon goût. Elle se sent étouffer dans sa vie d'épouse et de mère. Dommage que ce triste sort ne prenne fin qu'au moment où un autre homme vienne la séduire. J'aurais aimé qu'elle se suffise à elle-même.
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Antonia est une jeune femme censée vivre en Sicile dans les années 60, mais le beau portrait qu'en fait Gabriella Zalapi est très actuel.
La forme du journal intime permet de vivre dans l'esprit de la narratrice. Les pensées d'Antonia s'offrent en partage avec ses interrogations et ses doutes, entre son mariage insatisfaisant et ses espoirs douchés... le texte est court (moins de 100 pages), l'écriture est vive, les situations bien campées, les photos qui parsèment les pages ne sont pas redondantes, elles aident au contraire à figurer les personnages.
Seul problème et il est de taille : la fin – abrupte - m'a frustrée ... Pour tenter de comprendre, j'ai hâte de lire des interviews de l'auteure, en espérant que la question lui sera posée sur ce point.

Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage (sans masque) auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.
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Court premier ouvrage d'une quarantaine de pages, ensemble de photos et d'extraits d'un journal intime sur une période clé qui permet à la narratrice de retracer par bribes une chronique familliale sur plusieurs générations et cela dans l'ensemble assez sombre. Désamour de la narratrice, issue d'une famille plutôt aisée mais complexe,  trop vite mariée à un personnage peu sympathique, manque de sentiments maternels envers l'enfant né de cette union.... dont on découvre les racines dans une série de flashs par les relations et échanges qu'elle a subi avec sa propre mère. Se lançant dans la découverte d'une série d'archives constituées de courriers et papiers familliaux, Antonia tente de se reconstruire et partage avec ses lectrices et lecteurs son histoire. 

Ensemble de chroniques de la splendeur passée d'une famille avec ses travers, ses rigidités et compromissions pour lesquelles le lecteur adhère ou non. 

A l'issue de cette lecture, je reste sur ma faim tant je voudrais avoir plus de réponses.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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