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3,44

sur 118 notes
Livre très court lu en tant que jurée littérature d'un prix de lecteurs, écrit sous forme de journal intime. Un an de la vie d'une femme au foyer dépressive des années 60. Au fil des pages, le mal être est décrit avec pudeur et la narratrice finit par expliquer les causes de son état. Les envies d'émancipation, de liberté transparaissent bien, tout comme l'impression d'être intuile. Rien à ajouter, rien de détonant mais il se lit bien.
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Ce livre ne m'a pas attendue sur une étagère. "Antonia – Journal 1965 - 1966" patientait sagement dans son enveloppe, parmi un amas de magazines, dans ma boîte à lettres. Je l'ai découvert à mon retour en Haute-Savoie. Je ne connaissais pas l'auteure Gabriella Zalapì. En revanche, j'étais heureuse de retrouver les Editions Zoé que j'affectionne.

"Journal 1965 - 1966", il s'agit bien, en effet, du journal d'une femme, Antonia. Issue d'une famille cosmopolite, elle s'ennuie ferme avec son mari Franco. Il faut dire que vivre aux côtés d'un homme qui vous assène que "les femmes de [ton] rang s'occupent d'organiser les mondanités et [tu] as beaucoup de progrès à faire dans ce domaine.", ne doit pas être rose. Elle ne peut – ne sait – par ailleurs s'occuper de son fils Arturo, toujours surveillé par sa gouvernante, ou plutôt "Nurse" comme elle souhaite être appelée. Lorsque sa grand-mère meurt, qu'elle reçoit des boîtes contenant nombre de documents, lettres, photographies, elle reconstruit sa vie familiale…

Deux ans d'un journal écrit au gré de ses découvertes et agrémenté de ces fameuses photos ou lettres. le temps de l'écriture – 1965/1966 – m'a semblé bizarrement en décalage avec les propos rapportés. J'avais plutôt l'impression de compulser le journal d'une femme des années quarante.
Mais, même si je l'eus, par ailleurs, préféré plus fouillé, plus universel, peut-être aussi plus romantique, j'ai aimé l'originalité de la forme. J'ai aimé aussi la sobriété de l'écriture, la manière qu'a Antonia d'analyser sa vie, la progression de ses sentiments, l'étude des différents personnages. J'ai aimé enfin l'angle choisi par l'auteure pour traiter le problème de l'émancipation féminine.

Ce ne fut pas un coup de foudre, j'ai même émis quelques réserves. Pour autant, j'en ai apprécié la lecture. Je trouve ce roman en parfaite adéquation avec la ligne éditoriale de la maison Zoé et j'attends avec plaisir la parution d'un deuxième roman de Gabriella Zalapì.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Une petite merveille de sensibilité et une écriture remarquable pour ce premier roman salué par Madame Figaro pour son grand Prix de l'héroïne. C'est également une très belle leçon d'émancipation dans la capacité à regarder en face une réalité qui n'est plus acceptable. Je ne peux que conseiller ce texte puissant et si juste.
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Très court roman composé de certaines pages d'un journal intime (entre le 21/02/1965 et le 14/09/1966) et de photos de famille. Antonia a épousé Franco, un bourgeois de Palerme, mais elle ne supporte pas son mari. Ils ont un fils Arturo dont elle ne s'occupe guère. Antonia ne s'épanouit pas dans la vie qu'elle mène et passe du temps à reconstruire le puzzle familial lorsqu'elle reçoit une boîte contenant des documents, des photos et des lettres à la mort de sa grand-mère.
Un roman qui traduit bien le malaise et l'ennui ressentis par Antonia dans la société fermée où elle vit ainsi que l'envie qu'elle a de s'émanciper.
Le roman est bien écrit mais je n'ai pas été embarquée dans cette lecture.
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Un magnifique récit...

Un instant de vie dans lequel nous entrons et lequel nous quittons emplis d'espoir. Cet espoir, matérialisé dans la relation avec Nonna, perdure malgré une vie tragique.

Cet espoir ne nous quitte pas, se lit, se comprend, se ressent. Mais il est mis à mal par la description pudique des sentiments, des relations, des liens familiaux.

La narratrice nous devient intime, nous voulons la protéger, l'aider, la réconforter, la consoler, mais également la bousculer, la réveiller et l'éveiller.

Que dire des questionnements quelques peu implicites qui nous sont livrés : la place de la femme, le rôle de la mère, la notion de couple...

Un court récit, court par la forme, mais intense par le fond, bouleversant dans les non-dits.

En un mot, une petite pépite!!!
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Dans les années 60, la femme est d'abord femme au foyer, épouse docile et mère accomplie. Dans ce rôle écrit d'avance, Antonia s'ennuie, Antonia s'étiole, mais elle en parle avec délicatesse et sagesse. Si son mari la cantonne exclusivement à ces rôles, la nurse lui vole sa fonction de mère en lui interdisant une approche trop intime avec son fils Arturo. Et un sentiment diffus se développe, comme si son propre fils lui était étranger, la poussant à s'interroger sur son rôle de mère.

Peu à peu, elle s'évade de ce quotidien. Un jour elle exhume du paquet qu'elle a reçu à la mort de sa grand-mère les lettres et albums photos de sa famille et de son passé. Elle va alors s'y pencher et à partir de là, tenter de se retrouver, de comprendre où elle en est.

Pendant deux ans, de 1965 à 1966, elle confie ses découvertes, mais aussi son mal-être à son journal intime. Elle y relate ses journées et ses trouvailles, ses sentiments et ses rêves. Celle qui sort des années de guerre qu'on connues ses parents n'est pas encore tout à fait la femme contestataire des années 68. C'est dans cet entre-deux qu'elle laisse entrevoir un embryon de révolte face à la morosité et à cette place qui lui est assignée dans une vie toute tracée qui l'assomme au plus haut point.

Entre ombre et lumière, sa vie s'écoule, lente et morose. Comme dans ces vieilles photos qu'elle exhume des albums de famille oubliés, elle s'expose, triste et fascinante, révolté et soumise.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lirehttps://domiclire.wordpress.com/2020/03/20/antonia-journal-1965-1966-gabriella-zalapi/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Voilà un roman que je n'aurais probablement jamais lu sans les 68 Premières Fois ! C'eût été dommage ! Ce "Journal" que l'on devine nourri d'autobiographie condense une vie mais aussi la condition féminine en une période d'un an et c'est d'une rare puissance.
Antonia est une jeune femme de 30 ans, mère d'Arturo, 8 ans et épouse de Franco. Au mitan des années 60 ( le journal se concentre sur un peu plus d'une année, 1965-66), elle reçoit à la mort de Nonna, sa grand-mère paternelle, des cartons de photos, lettres, carnets, toute une vie de papier qui la force à renouer avec ses souvenirs et à dresser le bilan des années écoulées.
Cet inventaire rétrospectif met au jour le cheminement qui l'a conduite à un mariage malheureux dont elle voudrait se libérer : "Impossible d'envisager une vie de "perfect house wife" pour le restant de mes jours. J'aimerais abandonner ce corset, cette posture de femme de, mère de. Je ne veux plus faire semblant". Mais l'époque, le poids des traditions patriarcales, les conceptions masculines sur ce que doit être la femme et sur la place qui lui est attribuée dans la famille et dans la société, forment autant d'obstacles à franchir pour acquérir son indépendance. Les relations corrosives avec son époux, avec son grand-père et avec une mère toxique apparaissent sous une forme lapidaire, comme des carcans inéluctables dont il paraît difficile de s'affranchir tant ils contaminent toutes les strates de la société.
Par sa brièveté, par sa construction elliptique qui force le lecteur à combler les vides, ce roman, écrit sous forme de journal intime, m'a fait l'effet d'une grande claque. La référence au réel est accentuée par les quelques photos disséminées autour du texte qui prend valeur universelle à partir d'une expérience individuelle. Histoire d'une émancipation, "Antonia - Journal 1965-1966" possède une force qui transcende l'époque, le milieu et les singularités biographiques pour nous rappeler ce que furent les combats des femmes, de chaque femme, pour se délivrer de la tutelle séculaire masculine. Sans polémique, sans discours didactique, d'une façon dépouillée et brutale, Gabriella Zalapi nous fait prendre conscience d'un chemin parcouru, celui des droits acquis de haute lutte mais sans cesse fragilisés.
Un roman très marquant, pour moi !
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J'ai trouvé certaines critiques peu engageantes, ce qui me pousse à justifier les 5 étoiles que je propose ci-dessus... J'ai certes hésité à en mettre une de moins, car ce roman est trop court. Bref, c'est sans compter que c'est cela qui fait son charme. Antonia nous livre ses doutes, sa révolte et cela par petites touches, on ne sait pas comment cela va se terminer (on peut craindre le pire). Passé et présent se côtoient, quel avenir pour elle ?
J'ai donc aimé la concision de cet ouvrage, reflet d'une situation latente, qu'il faut cependant gérer au plus vite. Cela fonctionne très bien.
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Antonia a fuit par le mariage une enfance difficile. Elle n'y trouvera pas le salut, la société sicilienne corsetant les moindres faits et gestes des épouses et mères de famille. Elle relate son ennui et sa tristesse dans ce court journal intime (1965-1966). Rien d'original, rien d'exceptionnel: un court roman à prendre dans sa valise pour cet été.
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Un premier livre de Gabriella Zalapi qui m'a beaucoup surprise par son épaisseur: il est tout fin!
Lorsque je suis allée le chercher à la médiathèque de ma ville, j'ai d'abord cru m'être trompée! Il me semble que c'est une chronique écoutée sur France Inter qui m'a donné envie de le lire également.
Antonia vit avec Franco, c'est un couple de la grande bourgeoisie Italienne, elle ne travaille pas, et lui semble consacrer beaucoup de temps à son travail sans que l'on sache vraiment ce qu'il fait. A eux deux ils ont un fils, Arturo, et une gouvernante qui semble, aux yeux d'Antonia, lui voler son fils et l'exclure de toute éducation à son égard.
Tout ceci se passe au milieu des années 60, dans une société au sein de laquelle la femme est avant tout un faire valoir pour l'homme (on l'exhibe dans les soirées), un sous être qui existe seulement pour "équilibrer le couple" , sourire, s'occuper des enfants, bref, une vraie vive comme toute femme en rêve n'est ce pas?!!!
Antonia est malheureuse, elle s'ennuie, s'éteint, s'appauvrit intellectuellement dans cette vie étriquée ou l'amour n'a nulle place.
Lorsque sa grand mère meurt, elle hérite de bien des choses, mais aussi de cartons remplis de carnets, de photos, de lettres.. Antonia va prendre à coeur de reconstituer une partie du passé de sa grand mère mais aussi le sien car ce faisant, les souvenirs surgissent..
Ce premier roman est à la fois très séduisant, agréable à lire (forme du journal intime), riche de réflexions sur la condition de la femme à cette époque, et la culpabilité éternelle de la femme qui souhaite s'accomplir et s'épanouir, mais qui, pour cela, doit s'affranchir d'obligations qu'on lui attribue sans qu'elle ait demandé grand chose..(sacrifier son travail parce que Monsieur travaille beaucoup, faire des efforts pour être agréable en toute circonstance, être une bonne mère c'est à dire faire passer tout le monde avant soi..)
J'ai aimé lire ces moments de profond désespoir d'une femme qui veut se libérer de carcans sociaux très forts: divorcer ne se fait pas, partir n'est pas envisageable..
Pourtant, j'ai trouvé dommage que le récit s'achève aussi rapidement!
Sur les dernières pages il y a un sentiment d'accélération dans le récit, et du coup, une sensation de fin "bâclée" et c'est bien dommage.
Peut être l'auteure ne savait elle pas comment finir, ou du moins où ce récit intime allait mener?
C'est dommage, on aurait envie de suivre encore Antonia, dans ses hésitations, ses constats et sa certitude de s'être trompée en s'engageant ainsi dans un mariage qui la rend malheureuse.
Bien entendu, ce livre nous invite à réfléchir également à ce que l'on souhaite vraiment au fond de soi, les rêves que l'on a enterrés, les idéaux qui se sont envolés..
En tant que femme Gabriella Zalapi pose la question de l'obligation que se font un grand nombre de femmes, d'être une bonne mère, une bonne épouse, évitant les conflits, prenant soin de son entourage en s'oubliant.
A méditer car ce livre, bien que se situant dans les années 60, a vraiment des parfums d'actualité..
Pour ma part, l'auteure promet certainement de beaux livres à venir.
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