Je calfeutre mon chagrin
à la rouille de l’existence
j’emprunte
toutes les langues
pour que le monde entende
les vicissitudes de nos douleurs
À l’instant même
à la seconde précise
au moment où rôde l’incontournable
à l’heure où le souffle n’est que demi-souffle
La mort frappe
Des cendres sont jetées à la mer
Même l’amour n’échappe pas à la mort
Dis-moi
je veux l’entendre
comme une promesse
le bruit des neiges
et les vestiges du temps
Recollons
la lune et la brume dans la nuit
les ballets et les mélopées
S’asseoir
écrire mon amour
sur notre corde à linge
pour que le nord et ses vents
te ramènent
sur les chemins de Ventspils
entre les courants de la Baltique
De tes mots muets
tu me tiens
Ton souffle en saccade
me prend en otage
Ta main dans la mienne
berce les gémissements
des corbeaux
Maintenant
nous sommes deux
pour rattraper
les mille ans d’histoire
qui nous séparent