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Un voyage en Israël

Le mien, je le mélange à celui de Valérie,
que j'ai eu le bonheur de lire à mon retour,
en écoutant – comme elle -
Leonard Cohen,

«Eh bien, mes amis, je suis déjà venu ici
Je connais cette pièce et j'ai parcouru cet étage
Tu vois, je vivais seul avant de te connaître
Et j'ai vu ton drapeau sur l'arche de marbre
Mais écoute l'amour, l'amour n'est pas une sorte de marche vers la victoire,
non
C'est un Alléluia brisé...
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia»

9 Avril 2024,
c'est mon vingt-sixième voyage en Israël,
mais le premier de la compagnie
reporté cinq fois depuis le 11 Octobre 2023.
c'est vrai, il y a une guerre,
et malgré toutes les rodomontades du premier ministre détesté,
en dépit des mensonges de part et d'autre,
nonobstant les atrocités du 7 Octobre,
(pour me rappeler ce jour, si besoin était, hier, veille de mon départ en marchant en ville, j'ai à nouveau vu deux svastikas gravées sur un banc public)
Israël perdra cette guerre…
dans l'opinion du monde,
car son ennemi est un bien meilleur communicant.
Je pars donc dans un pays dans lequel j'ai lié de très fortes amitiés,
moi,
ni Juif,
ni Chrétien,
ni Musulman
pas plus Bouddhiste,
moi qui ne suis d'aucune religion.
Pour la première fois j'y pars avec appréhension, non pas à cause de la guerre – pas seulement devrais-je dire –
mais parce que je crains de trouver beaucoup de haine,
je n'aimerais pas que les gens que j'aime soient envahis par elle.

Dès le départ (de Genève) Pour ce premier vol de la compagnie, quelque chose a changé: ce vol qui habituellement est plein, n' est qu 'a peine occupé à moitié...
Deuxième surprise à l' aéroport Ben Gourion, personne aux guichets des passeports étrangers, vraiment personne, là où j'étais habitué à une attente de plus d' une heure...
Arrivé chez mon très vieil ami Nathan (ancien berger dans un kibboutz, devenu directeur de la banque mondiale pour les pays d'Afrique centrale), il a organisé un dîner qui réunit deux généraux, un physicien très connu - moyenne d'âge 90 ans en très bonne forme intellectuelle. Je ne donne ces titres que parce que le lendemain nous avons été rendre visite à deux vieux amis de Nathan - milieu totalement différent - dans un kibboutz – où ils sont nés il y a plus de 90 ans et qui vivent très modestement.
Tous tiennent le même langage 
Haine de Netanyahou. 
Haine du Hamas.
Même espoir que les Palestiniens aient plus de liberté et de travail car ils ne peuvent pas vivre dans ce qui leur sert d'état
La nuit du samedi 13 au Dimanche 14 Avril a été une grande source d'inquiétude, à Tel-Aviv, à Jérusalem, en Galilée et dans le sud, pratiquement tous les habitants étaient dans les abris sécurisés - nous n'y avons pas eu droit là où nous sommes.
Les médias qui relaient Tsahal, disent que les 330 missiles et autres drones lancés cette nuit-là représentent la plus importante frappe aérienne qu'il y ait jamais eu dans l'histoire.
Résultat, une jeune fille blessée dans le sud - remarquable résultat dû au bouclier Israélien, assisté par les Etats Unis, l'Angleterre, la France et plus surprenant par la Jordanie - qui craint davantage l'Iran qu'Israël. 
Deux surprises dans ces temps difficiles:
Ce Dimanche, concert Rachmaninov...
Dans le train qui, m'a mené de l'aéroport à Tel Mond (la petite ville où réside mon ami Nathan) une jeune femme musulmane voilée à traversé le wagon plein de soldats sans qu'il n'y ait le moindre signe d'animosité.
Je peux ajouter que nous avons été deux fois dans des restaurants et que ceux-ci étaient très fréquentés
Si vous êtes surpris que j'aie absolument tenu à venir en Israël, la raison en est que mon ami Nathan a 93 ans et ne conduit plus sur de longues distances - il m'attend avec impatience pour l'emmener rendre ce qu'il craint chaque fois être une dernière visite, un peu partout dans le pays.
Nous allons également nous rendre chez des amis a Jérusalem
Les compagnies aériennes européennes ont mal vécu la nuit de Samedi à Dimanche, elles ont annulé tous les vols en Avril, dont mon vol de retour dimanche 21...
J'ai trouvé une solution avec El al jusqu'à Prague, puis avec un peu de chance Prague Genève lundi.
Je suis maintenant à Jérusalem chez une grande amie dont les voisins les plus proches ont un fils de 25 ans, otage du Hamas, on ne peut pas l'ignorer son portrait en très grand est sur les murs, il s'appelle Hersh.  Dans le même temps le Hamas a annoncé que seulement 20 otages pourraient être libérés en ajoutant chaque jour de nouvelles conditions 
Le président Herzog appelle le gouvernement à ne pas riposter à l'attaque iranienne, il estime que le fait de l'avoir complètement annihilée est une grande victoire 
J'espère qu'il sera entendu... 
et ici il fait 31 degrés...


Dans ce pays toutes les origines se mélangent, j'ai passé un moment chez des amis, nous étions 7,  6 origines: Syrie, Roumanie, Pologne (une femme née dans le ghetto de Varsovie en 1943), Israël, Etats Unis et France.

Le gouvernement n'a pas écouté son président et a riposté - il est vrai qu'une majorité de la population le demandait, une petite majorité certes, majorité néanmoins, mais qui considère aussi que tous les gazaouis font partie du Hamas...

J'espère pouvoir rentrer Lundi

Malgré les problèmes actuels en Israël, ce pays sait nous offrir de grands moments de joie.
Après la défection d'Easyjet qui devait me ramener à Genève dimanche 21 (presque toutes les compagnies aériennes européennes ont suspendu leurs vols)
j'ai trouvé un vol le lendemain avec Israir, départ lundi 8h30 pour Prague puis correspondance pour Genève.
Parfait,me suis-je dit.
Mais dimanche matin, on m'avertit que le vol ne partira qu'à 15 heures, arrivant à Prague après le départ du vol pour Genève. - destination pour laquelle le prochain vol n'a lieu que deux jours plus tard -
Je trouve alors un vol Tel Aviv - Budapest - Birmingham - Genève, avant qu'un nouveau retard m' oblige à changer pour un Tel Aviv - Prague - Londres - Genève que je réserve.
Puis Oh ! joie, la première compagnie Israir m'envoie un mail pour m' informer que le vol pour Prague avait du retard,... Mais 3 heures plus tôt que le vol initial, soit 5h30 du matin.

Arrivée à Ben Gourion à 2 heures du matin. Aucune compagnie occidentale, mais il y avait beaucoup d'avions qui partaient - au moins une quinzaine, et je crois que j'étais le seul Français.
Mais cette invention du retard à l'avance !!
Quel progrès pour l'humanité...
Le mail était en anglais, ce n'était pas une mauvaise maîtrise du français.

Mes mots sont peut-être inutile,
mais lisez,
lisez absolument Qui-vive de Valérie Zenatti,
un bonheur de mots,
une grandeur d'émotions.
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Mathilde, professeur d'histoire géographie, est à un tournant de sa vie. Son grand-père vient de mourir, Léonard Cohen qu'elle adulait aussi, elle dort mal, elle perd le sens du toucher, elle fait un retour sur sa vie et celle de famille juive.
De but en blanc elle décide sur un coup de tête de partir en Israël, d'aller sur les chemins que Léonard Cohen a fait en 73.
Je n'ai pas bien saisi les derniers propos du livre mais me suis laissée prendre par la main dans ce périple improbable.
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Parce qu'il y a eu les attentats; le Covid, les confinements; le retour de la guerre en Europe; la découverte de feuillets énigmatiques après le décès de son grand-père, Mathilde est devenue insomniaque, a perdu le sens du toucher ,est obsédée par des vidéos de Leonard Cohen. Bref, Mathilde ne sait plus où elle en est. Et c'est fâcheux pour cette professeure d'histoire-géographie.
Laissant son mari et sa fille, elle part sur un coup de tête en Israël, entame un périple où elle se frotte à des réalités contrastées, bien éloignées de son quotidien. L'occasion de retours en arrière, de changements de perspectives dans ce pays où sa famille n'a pas choisi de vivre mais dont elle parle néanmoins la langue. Un récit où L'Histoire affleure tout le temps. Un récit sensible et poignant qui prend une dimension encore plus grande au vu de l'actualité.
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Je connais de Valérie Zénati, ses traductions sensibles de l'oeuvre de Aron Appelfeld et le très beau « Jacob Jacob ». Ces souvenirs ont suffi pour que je me lance sans hésiter dans la lecture de son dernier roman « Qui vive », avec la quasi certitude d'une complicité à nouer au fil des lignes. La perspective d'un voyage guidé par le fantôme lumineux de Léonard Cohen était sans doute pour moi une motivation forte, confortée par ses retrouvailles avec Israël dont je ne peux m'empêcher de mesurer l'écho au contexte terrible des derniers mois, dans la surenchère de l'horreur. Peut être est-ce là la raison qui ne m'a pas permise d'adhérer pleinement au texte de Valérie Zénati. J'ai voulu pourtant mettre mes pas dans son voyage. Je l'ai accompagnée dans la spirale du vide qu'elle raconte dans la première partie, celle qui lui fait rejoindre l'aéroport pour partir et choisir dans un inconscient maîtrisé, la destination de Tel Aviv, portée par le souvenir de Léonard Cohen, tout entier dans la sincérité singulière et la force poétique de ses textes.
J'avoue avoir décroché ensuite, dans les deux parties qui structurent son récit. Malgré la description de son itinéraire en voiture vers Jérusalem, je ne suis pas parvenue à donner corps au pays qu'elle évoque. Son texte semble rester au bord de quelque chose, les murs blancs de Capharnaüm, le lac de Tibériade, le plateau du Golan sont esquissés dans un décor qui reste pâle, animé par trois rencontres qui elles aussi s'inscrivent dans le registre d'impressions fugaces. La rencontre fortuite des restes d'un char dans les ruines d'une maison m'ont semblé un artifice timide pour évoquer une réalité autrement plus dure. L'arrivée à Jérusalem dans la troisième partie reste sur le même registre, l'épilogue sanglant du récit ne permet pas de sortir cette impression d'ambiguïté que j'ai ressenti au long de la lecture.
Le livre a été écrit avant les évènements de cet automne 2023, je n'attendais pas bien sûr un témoignage sur une réalité contextualisée au plus près. Toutefois, le texte reste pour moi étranger à la réalité de ce territoire et le récit de Valérie Zénati tient plus d'un voyage intérieur que d'un véritable périple de découverte.

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Quel étrange objet littéraire que ce livre Qui Vive de Valérie Zenatti. Elle semble dans et au bord du monde. Ce récit tricoté autour de l'oeuvre de Léonard Cohen est étonnant. Ne passez pas à côté. Poétique, nourrissant, onirique, ironique Zenatti rejoint Virginia Wolf dans l'art de raconter une histoire sans histoire. A la différence près des fous rires dans le RER. Zenatti est très drôle. A découvrir ce texte court.
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J'ai beaucoup aimé lire ce livre. Pour autant,je ne peux pas dire que ce soit un coup de coeur.
Nous suivons Mathilde dans ses questionnements identitaires existentiels, de ses racines et ce voyage a Jérusalem où elle retrouve le sommeil et le toucher.
On peut s'identifier à l'héroïne par cet aspect de crise existentielle, les ressentis de Mathilde s'expriment avec beaucoup de profondeur et c'est là tout le talent de Valérie ZENATTI qui nous invite par son écriture à vivre totalement ce que ressent l'héroïne sans excès, ni drame. Une vie de femme...
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Mathilde semble mener une vie tranquille entre son métier d'enseignante en histoire-géographie, son mari attentionné et compréhensif et sa fille, une ado très vivante.
Pourtant, le jour où Mathilde regarde un concert de Léonard Cohen en vidéo, juste après le décès du chanteur en 2016, sa vie change de ton. le chanteur explique son manque d'inspiration et interrompt le concert.

Mathilde est prise d'une sorte de vertige personnel : elle perd le sens du toucher, perd ses repères, trouve d'énigmatiques lettres dans les affaires de son grand-père. Des dates l'obsèdent : celles des attentats en France, Bataclan, Hyper-casher, Nice, Charlie-Hebdo.

Mue par une sorte d'injonction intérieure, elle annonce qu'elle part en Israël, à Jérusalem, sur les traces de Léonard Cohen.

L'auteure a écrit ce livre avant le 7 octobre et l'attaque du Hamas sur Israël. Nous sommes tous pris dans cette tourmente d'une actualité chaque jour plus inquiétante. Les faits racontés s'inscrivent sur un arrière-plan de pandémie qui bouleverse tous les repères. Il n'y a plus de pandémie aujourd'hui mais l'angoisse face à la montée des intégrismes de tous ordres et aux décisions de certains chefs d'État plus soucieux de leur carrière que de la paix du monde, cette angoisse se ressent au quotidien. Malheureusement, Valérie Zenatti ne manquera pas d'éléments pour écrire une suite à ce livre.
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Le roman s'ouvre sur un bouleversement. Mathilde ne dort plus et a du mal à se retrouver dans sa vie, dans son monde et dans son époque. La mort de Leonard Cohen la chamboule et elle se plonge dans ses vidéos de concert, donnant une des plus belles pages du livre. Par ses mots, Valérie Zenatti apporte le réel. J'ai même eu l'impression de voir la vidéo juste en la lisant.
Mathilde part, fuit, se cherche. Elle quitte la France pour aller en Israël. le livre n'est pas un roman d'initiation mais une quête de sens, d'air et d'apaisement. Les rencontres faites sont étonnantes, mêlant tragédie intérieure et une certaine légèreté. La guerre, la chute du monde sont toujours en filigrane, posant le texte dans notre réalité complexe.
L'aventure déambulée de cette femme est avant tout motivée par la beauté. Mathilde tente d'en retrouver les traces, comme si le fil laissé par Leonard Cohen avait disparu. le livre est composée de nombreuses rencontres, autant de points de vue habités par le désespoir et la fatigue des temps présents. Pourtant, à la fin du roman, aucune amertume, aucune leçon de géopolitique mais la description des sources d'un espoir. Celui que tout n'est peut-être pas perdu.
Lien : https://piao.fr/2024/03/qui-..
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J'aime à évoquer l'auteur(e) avant toute critique de son livre.
V.Zenatti, née en France, séjourne en Israël pendant huit ans, une expérience qui marquera son écriture, son identité, son inspiration, intime et collective dans un pays en guerre, guerre qui n'en finit pas.
Diplômée d'Histoire, elle apprend l'hébreu, romancière et traductrice hors pair notamment de l'oeuvre d'A.Appelfeld, grand auteur hébraïque du
XXème siècle. Autrice aussi de littérature jeunesse de renommée mondiale.
Son dernier roman, "Qui-vive" qui vient de l'expression "qui va là", introduit le personnage de Mathilde, elle vit à Paris, est mariée et maman d'une jeune fille. Prof d'Histoire-géo, son métier, une grille de lecture du monde, elle croit à la transmission.
On doit préciser que ce roman a été écrit avant les attaques du 7 octobre.
Et les dates sont importantes dans la conscience de notre héroïne, citons :
-2014, première invasion de l'Ukraine
-2015, attentats en France
-7 novembre 2016, mort de Léonard Cohen
-janvier 2017, élection de Trump
-2020, covid.

Tous ces évènements figés dans la mémoire de Mathilde provoquent chez elle, la perte de tous ses sens physiques, de tous ses repères et le sens de sa vie.
Elle devient insomniaque, cherche un nouveau souffle pour reconnecter son intérieur avec l'extérieur.
Sur un coup de tête elle part en Israël pour comprendre son mal-être dans ce désert tant convoité et déchiré.
D'origine juive, va t'elle trouver des réponses, elle qui n'est pas croyante.
Et dans ce pays du bout du monde, elle retrouve ses sens, perd un peu de sa fragilité, de son qui-vive au fil de ses rencontres inattendues dans ce lieu chargé d'Histoire, mélangé à toutes les sauces pour le meilleur et surtout pour le pire.
Et si Dieu n'existe pas ! qui peut prendre sa place ?
Peut-être les hommes et les femmes, celles et ceux que Mathilde rencontre dans son périple personnel.
Tout y passe même "La guerre des juifs" de Joseph Flavius, ah ces romains !
On pourrait investiguer à l'infini, où, comment, pourquoi...
Face au chaos du monde, elle se pose des questions existentielles, la fragilité, l'espoir face à la violence armée.
Tout n'est pas perdu, grâce à un fil rouge tissé par Mathilde (voir par l'autrice), je peux invoquer, réveiller, faire revivre un grand poète, Léonard
Cohen.
Un fantôme bien vivant dans la quête du personnage, la vidéo d'un concert de l'artiste en 1972 à Jérusalem, concert qu'il interrompt parce qu'il ne veut pas tricher, pas chanter, trop bouleversé et écartelé dans ce conflit, pour lui, ses paroles ne sont pas audibles, il est en inéquation avec lui-même.
Sa réflexion accompagne Mathilde, les questions, les réponses se dérobent,
Dieu, l'amour et la vulnérabilité de la condition humaine.
Face à la violence et à la destruction qui habitent les hommes, la poésie.....
celle de Léonard Cohen, c'est sûr.





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