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sur 4762 notes
Sublime! Une saga familiale grandiose! Comment réconcilier l'Algérie de ses ancêtres et l'Algérie que vit Naima dans sa tête, dans ses suppositions, dans ses recherches, un héritage de son éducation alors qu'elle est née et grandit en France. C'est la nuance entre ces deux Algérie que zéniter s'exerce à nous dépeindre dans ce livre. On commence avec une Naïma, un peu déséquilibrée, alcoolique, qui compose affreusement ses matins avec des gueules de bois. On se dit quel personnage! Puis c'est une rétrospective vers une Algérie en quête de son indépendance, une Algérie à feu et à sang nous tient dans les filets de son histoire. Une histoire de lutte qui se dilue très vite dans une confusion. Ali, le grand-père de Naïma y est concerné, étant un ancien combattant de la seconde guerre mondiale. Puis, le roman prend des proportions de grande envergure, plus on avance, on s'accroche, l'histoire se démaille tout simplement comme sur un tapis rouge. C'est l'histoire de trois générations, entre lesquelles le monde se transforme, les hommes aussi, par la force du destin, sont obligés de se laisser entrainer par des changements. C'est aussi l'histoire de trois mouvements: si le grand-père Ali représente l'Algérie traditionnelle, le fils Hamid représente l'intégration dans la société française, et Naïma représente une Algérie totalement française. C'est un exploit que de nous faire vivre les mutations dans les relations humaines à travers ces trois générations!
Bien que j'ai aimé le roman, mais ça m'a pris assez du temps pour finir ce pavé, la narration ne m'a pas autant enthousiasmé pour me faire violence dans la lecture!
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N'ayant que peu apprécié "Juste avant l'oubli", ma première rencontre avec Alice Zeniter n'avait pas été mémorable. Dans "L'Art de perdre", je découvre une nouvelle auteure, à mes yeux totalement accomplie et je dois reconnaître que ce roman, sur un sujet qui pourtant ne m'attirait pas vraiment, a été un coup de cœur puissance 10, en commençant par son magnifique titre expliqué dans les dernières pages du livre.

Cette fresque familiale nous plonge dans l'histoire compliquée des relations franco-algériennes à travers le destin de trois générations représentées d'abord par Ali, le grand-père harki, forcé de quitter son pays en 1962, puis par Hamid, son fils aîné qui ne veut plus rien savoir de l'Algérie où il a passé une partie de son enfance et enfin par Naïma, la fille de ce dernier qui au détour d'une réflexion d'un oncle va être amenée à s'interroger sur ses origines et affronter ainsi les non-dits de toute la famille.

Je suis totalement tombée sous le charme de l'écriture d'Alice Zeniter. Tout en justesse et finesse, mais sans sensiblerie, parfois même avec humour, elle traite d'un sujet pourtant délicat avec objectivité. J'ai beaucoup appris de cette lecture qui place l'être humain au cœur de l'Histoire, l'homme avec ses grandeurs et ses faiblesses n'est pas toujours maître de son destin. Ce récit a apporté une autre lumière sur les paroles de mon père qui, lorsque j'étais enfant, évoquait ce pays où il avait fait son service militaire. J'ai adoré ce voyage d'un côté à l'autre de la Méditerranée, j'ai été émue par les personnages et notamment par celui de Naïma qui va devoir s'affranchir de son héritage familiale et du regard des autres pour se libérer du poids inconscient du passé. Un Prix Goncourt des Lycéens 2017 amplement mérité qui décroche également un 20/20 à mes yeux, même si cette notation personnelle n'entraîne pas une augmentation des ventes...
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Un roman abouti et magnifique. Voilà les deux premiers qualificatifs avec lesquels je décris spontanément ce chef-d'oeuvre que je viens de finir.

Abouti, je l'ai senti très rapidement dès le début de ma lecture. Une entrée en matière à couper le souffle. Une langue maîtrisée et maniée avec une virtuosité vraiment appréciable. Une fois de plus, les lycéens ne se sont pas trompés en attribuant leur Goncourt. Et ce sentiment n'a jamais été démenti tout au long de cette fresque historique, de cette histoire de famille, de ce regard incisif et si juste sur la petite et la grande histoire.

Magnifique parce que si bien mené, si riche, si passionnant, si émouvant. Des personnages attachants à la psychologie complexe et si humaine.

C'est l'histoire de Naïma, la fille de Hamid et Clarisse, la soeur de Myriem, Pauline et Aglaë, la petite-fille de Ali et Yema, racontée par la narratrice, Alice Zenitner. Oui, c'est une histoire de métissage franco-algérien.
L'auteure profite des interrogations de son personnage principal sur sa famille et son départ d'Algérie en 1962 et sur sa relation à ce pays de l'autre côté de la Méditerranée pour retracer ce qu'a été la vie en Algérie française, la période de la décolonisation et de la guerre d'Algérie, la complexité de la situation et des choix à faire, aux conséquences si lourdes.
Tant de silences, de questions sans réponse, de vérités tues d'une génération à l'autre à partir de l'arrivée en France. Car c'est un véritable bouleversement que cette traversée de la Méditerranée, l'installation dans un camp, la difficile intégration, l'emménagement en Normandie. Hamid, grâce à sa volonté et son intelligence réussit à apprendre à lire pour suivre une scolarité normale et fait tout pour oublier cette période de sa vie qu'on ne lui a jamais expliqué et qui lui a valu tant de cauchemars.
C'est ainsi que ses filles grandissent sans rien savoir de concret sur leur pays d'origine. C'est une véritable enquête que Naïma va mener lorsqu'elle doit travailler sur la rétrospective d'un artiste kabyle, l'occasion pour elle de se pencher sur ce passé méconnu, celui de sa famille mais aussi celui des harkis jusqu'à effectuer la traversée.

J'ai relevé de nombreuses citations tant le texte est beau dans le fond et dans la forme.

L'identité des français d'origine, la place de la femme, la relation à ses origines et à sa famille, le racisme mais aussi le rôle de la culture, l'évolution de la société, le regard sur l'islam...
Tant de thèmes qui s'entremêlent et sont abordés avec intelligence sans que le propos ne soit jamais didactique ni sentencieux.

Quel bonheur de lecture ! Moi qui traversais une période où j'avais perdu le plaisir de lire, j'ai été comblée par mes deux derniers choix. Et je crois que je vais garder celui-ci à l'esprit pendant un moment.
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J'ai trouvé l'excellence dans ce roman. On y trouve tout ce que l'on peut souhaiter dans une lecture. D'abord découvrir une très belle écriture que l'on suit sans peine, une écriture intelligente sans être élitiste. Puis une histoire remarquable à travers cette saga familiale. Je ne suis pourtant pas très intéressé par l'histoire a priori … mais là l'auteur crée un lien entre l'Histoire, la façon dont les gens la vivent et la vie des gens aujourd'hui. Comme le disait un de mes professeurs l'histoire prend tout son intérêt quand elle éclaire le présent. Enfin, il y a l'acceptation des différences et des sentiments même lorsque ces sentiments sont contradictoires pour soi et pour les autres … ne pas juger, juste aider à être soi. Superbe lecture.
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Tout commence en Algérie dans les années 1950. Ali, le grand-père de Naïma, a fait fortune. Mais il est contraint de quitter son pays pour la France.
Fils aîné d'Ali et Yema, Hamid voit son père, le géant de la montagne, se rapetisser. Il épouse Clarisse avec laquelle il a quatre filles, dont Naïma.
Le hasard et son métier vont conduire cette dernière en Algérie, sur les traces d'une histoire dont elle ne connaît rien parce que son père n'en n'a pas parlé et parce que son grand-père est mort quand elle était très jeune.
Ce roman historique sur un sujet rarement évoqué est prenant et intelligent le style d'Alice Zeniter est magnifique. Un coup de coeur.

Lien : https://dequoilire.com/lart-..
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Je découvre Alice Zeniter grâce à ce roman, et quelle découverte! J'ai tout aimé dans ce livre: l'écriture, le côté historique, le ton à la fois neutre et quelque peu engagé... J'ai rarement lu un récit qui m'a autant immergé dans une époque historique récente.
Tout à coup, on se retrouve dans les années 50 en Algérie. L'époque est trouble. Certains voudraient l'indépendance. D'autres non, ils aimeraient bien rester une colonie française; ils y trouvent là un certain confort, une certaine sécurité... Les "pour l'indépendance" sont de plus en plus nombreux, de plus en plus violents... Je ne vous dis pas la suite,car ce serait vraiment dommage que vous ne lisiez pas ce livre. Il vaut le coup, comme on dit!
Moi, qui n'ai pas vécu cette époque, et qui n'en avait de connaissance que ce que j'ai pu en lire par ci, par là, ce livre m'a beaucoup appris.
Alice Zeniter, au delà de bien écrire, est pour moi une grande auteure, car elle fait de la Littérature, comme je l'aime: celle qui détend, qui apprend, qui nourrit.
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Messieurs et Mesdames les membres du Prix Goncourt, je vous le dis sans ambages : vous êtes passés complètement à côté de votre prix cette année.
Seuls les lycéens ont eu plus de jugeotte que vous.
Car oui, ne pas donner à 'L'art de perdre" le Prix Goncourt e, 2017, c'est se fourvoyer complètement.
Certes Eric Vuillard est brillant, intelligent et pertinent. Mais son "Ordre du jour" n'a pas toute la pertinence du roman d'Alice Zeniter.
Le sujet ? Une famille arabe que l'on suit sur 3 générations.
Du grand-père Ali, avec ses coutumes d'autrefois, riche par hasard, et dépossédé de tout à cause de la Guère d'indépendance, jusqu'à sa petite fille Naïma, qui voudra comprendre, en passant par Hamid, le premier "Harki" de la famille arrivé en France alors qu'il est enfant.
Messieurs les professeurs d'histoire géographie, plutôt que d'enseigner la guerre d'Algérie et la période de décolonisation, conseillez plutôt la lecture de "L'art de perdre".
On y append tout ce qu'on souhaite savoir, et encore plus, en suivant pas à pas les traces de Naïma. Pour ma part j'y ai découvert tellement de choses que je ne comprenais pas sur mes voisins harkis que je n'en suis toujours pas revenue.
Merci à Alice Zeniter pour cette ouverture sur un épisode souvent tronqué qui explique si bien ce que nous vivons aujourd'hui.
Et tant pis pour vous, Messieurs et Mesdames les jurés du Goncourt si vous ne savez pas reconnaître un tel talent. Nous, lecteurs de Babelio, nous le savons
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«... entre ces poussières, comme une pâte,
comme du plâtre qui se glisserait ans les fentes,
comme les pièces d'argent que l'on fond sur la montagne
pour servir de montures aux coraux parfois gros
comme la paume, il y a les recherches menées par Naïma
plus de soixante ans après le départ d'Algérie
qui tentent de donner une forme,
un ordre à ce qui n'en a pas, n'en a peut-être jamais eu.»

Naïma, petite fille de harkis, vit en France. Ses origines lui ont été tues, passées sous silence, le silence de la honte, de la peur, un silence que Naïma tentera de comprendre et de taire.
Et c'est à coup de flash-backs, qu'Alice Zeniter nous fait découvrir l'histoire de cette famille, ce qui l'a poussée à fuir l'Algérie et amenée, en 62, à fouler le sol français. Alice Zeniter remet les pendules à l'heure avec l'Histoire de France, et rétablit, au travers de cette saga familiale sur trois générations, une vérité historique.

Grâce à la littérature, L Histoire s'exprime, grâce à la littérature, les silences, les zones d'ombre sont comblés, et elle nous permet, à nous lecteurs, de mieux comprendre L Histoire, notre histoire passée et ses conséquences sur le présent, ses blessures.

La Guerre d'Algérie est une période charnière de l'histoire contemporaine française, et pourtant, peu connue. Sauf erreur, elle n'était pas au programme des cours d'histoire du collège et lycée dans les années 90, ou en tout cas, si cette période l'était, je n'en garde aucun souvenir. Un sujet controversé, pour lequel les débats sont encore vifs, et qui ne s'intègre pas dans l'enjeu de mémoire... Pas évident, peut-être, d'évoquer la violence coloniale française, de mettre en lumière des événements jusque là censurés, occultés, niés.

«Personne ici n'ignore ce qui s'abat quand la France se met en colère. L'autorité coloniale a veillé à ce que sa puissance punitive marque les mémoires. En mai 1945, lorsque la manifestation de Sétif a tourné au bain de sang, le général Duval - capable de mesurer son propre impact sur la population - a déclaré au gouvernement : je vous ai donné dix ans de paix. Au moment où la région du Constantinois sombrait dans le chaos et les cris, certains des hommes de l'Association défilaient sur les Champs-Elysées à grands éclats de cuivre. Sur la large avenue parisienne, ils paradaient, avançaient à pas rythmés, en héros de la patrie. Les femmes agitaient les mains et les mouchoirs. A Sétif, les corps troués étaient alignés sur les bords de route et comptés par l'armée française qui refuserait toujours d'en donner le nombre exact. Ils n'ont pas oublié. Sétif, c'est le nom d'un ogre terrifiant qui rôde, toujours trop proche, dans un manteau à l'odeur de poudre aux pans ensanglantés.»

Pas évident de dire la réalité coloniale...
Alice Zeniter, tout en profondeur, nuances et subtilités, avec empathie, délicatesse, force et courage aussi, et avec une exigence littéraire remarquable, nous donne une édifiante idée de cette réalité, et délivre un message fort. Nous portons en chacun de nous, une manière différente de penser et disposons, selon l'époque, le moment, à chaud, d'outils de penser différents qui nous amène à faire des choix, nos propres choix, pas toujours les bons, peut-être, et sans que l'on ait l'impression, parfois, de choisir ... un camp.

«Choisir son camp n'est pas l'affaire d'un moment et d'une décision unique, précise. Peut-être, d'ailleurs, que l'on ne choisit jamais, ou bien moins que ce que l'on voudrait. Choisir son camp passe beaucoup de petites choses, des détails. On croit n'être pas en train de s'engager et pourtant, c'est ce qui arrive. le langage joue une part importante. Les combattants du FLN, par exemple, sont appelés tout à tout fellaghas et moudjahidines. Fellag, c'est le bandit de grand chemin, le coupeur de route, l'arpenteur des mauvaises voies, le casseur de têtes.Moudjahid, en revanche, c'est le soldat de la guerre sainte. Appeler ces hommes de fellaghas, ou des fellouzes, ou des fel, c'est - au détour d'un mot - les présenter comme des nuisances et estimer naturel de se défendre contre eux. Les qualifier de moudjahidines, c'est en faire des héros.»

Un très grand roman, toujours en lice pour le Goncourt 2017, et qui mériterait de l'obtenir.
Un grand merci à Babelio, aux éditions Flammarion et à Alice Zeniter pour ce grand moment de lecture.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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***
Naïma est une jeune femme de 30 ans, qui travaille dans une galerie d'art contemporain, et qui, sur la demande de son patron, va devoir traverser la méditerranée pour se rendre en Algérie. Rien d'extraordinaire dans ce voyage, si ce n'est que Naïma est petite fille de harki et que le silence qui entoure l'histoire de sa famille blesse chacun de ses membres de manière plus ou moins profonde. Malgré ses peurs et ses réticences, Naïma va partir a la découverte de ce pays, de ses racines et affronter tous les non dits qui font d'elle une petite fille en perpétuel questionnement...
Alice Zeniter est une auteur qui possède une très belle plume. J'avais déjà pu m'en apercevoir dans ses précédents romans, mais l'histoire qu'elle nous raconte dans ce dernier livre est une nouvelle preuve évidente. le sujet n'est pas simple, mais elle s'y frotte avec justesse. On s'embarque avec cette famille d'une Algérie en plein recherche d'indépendance à cette France qui a tellement de mal à accepter les gens différents. On est touché par Hamid et Ali, on est désolé d'apercevoir comment la grande Histoire impacte douloureusement la plus petite...
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Ce n'est pas mon histoire, ce n'est pas ma culture. Mais je suis Belge et au pays de Tintin, la question coloniale est aussi un sujet sensible. Son ombre plane encore sur notre histoire actuelle.

C'est sans doute pour ces mauvaises raisons que j'ai longtemps repoussé le moment d'entrer dans le Goncourt des Lycéens 2018.

J'avoue que les 80 premières pages furent assez laborieuses à lire et les 80 dernières un peu convenues. Cependant, entre les deux, je dois bien reconnaître qu'Alice Zeniter a réussi là où mon professeur d'histoire avait lamentablement échoué. A cette époque très lointaine, mon cerveau de lycéenne n'avait pas jugé nécessaire de s'encombrer de l'histoire de la colonisation puis de l'indépendance de l'Algérie.

Merci donc Alice Zeniter. Grâce à vous, j'ai appris l'essentiel, tout retenu et tout compris. Rien que pour ça, je n'ai pas perdu mon temps et les lycéens qui entreront dans ce roman devraient en sortir moins bêtes également.

D'un point de vue stylistique, c'est sûr qu'Alice Zeniter porte en elle l'art de conter et son choix d'osciller entre roman, récit de vie et reportage historique en fait un livre à part : il séduit à certains moments, agace à d'autres. L'écriture se fait parfois poétique et touchante pour dire la difficulté de l'exil, la honte d'être rejeté par son peuple d'origine et l'incompréhension de ne pas être accepté par le pays qu'on a défendu. A d'autres moments, la prose est plus factuelle et peu propice à l'empathie.

Mais, ne soyons pas injustes, ce livre est une réussite et j'imagine aisément la masse de documentation qu'il lui a fallu transformer pour arriver à raconter la grande Histoire en suivant la destinée d'une famille de Harkis sur trois générations. J'ai passé un moment de lecture intéressant et j'espère que ce livre aura permis aux uns de mettre des mots sur leurs maux et aux autres de réfléchir à deux fois avant de juger.

Je laisse le mot de la fin à Maxime le Forestier : "Être né quelque part, pour celui qui est né, c'est toujours un hasard"





Lien : https://belettedusud.wixsite..
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