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sur 4868 notes
Un livre que j'ai découvert grâce à Babelio ! Une merveilleuse lecture avec des temps très forts. Forts : émotionnellement, historiquement et un art d'écriture qui se fait rare. Un coup de coeur.

Trois temps dans ce livre au fil des personnages. En ce qui me concerne le premier et le deuxième ont été mes préférés de par leur apport en connaissance, de par leur apport en émotion. L'auteure a su nous mener au coeur des personnages, de leur vécu, de leur ressenti. Sublime.

Le troisième temps a été beaucoup plus mitigé et cela reste mon opinion l'auteure a dû avoir un peu de mal à exprimer ses émotions. Il y a beaucoup plus de retenue et un éloignement avec le lecteur. Toutefois, la fin de cette troisième partie est un feu d'artifice malgré la gravité du sujet.

Un thème qui peut faire prendre connaissance ou conscience des descendants harkis et de leur positionnement face à deux terres séparées par la Méditerranée.

L'écriture est irréprochable et de qualité. J'ai hâte de lire les autres livres de l'auteure. Un livre à lire et à ressentir.
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Un régal, un pur plaisir de lecture. On ne peut pas décrocher.
On se prend à aimer successivement Ali et son dilemme dans son « Algérie à Papa », Hamid prisonnier de son silence, venu s'émanciper à Paris et enfin Namïa, libre mais sans racines ou croyant ne pas en avoir.
L'histoire d'une famille de Harkis sur trois générations : c'est fort, délicat, plein de force et de tendresse.
J'ai particulièrement aimé le premier volet « l'Algérie de Papa » et le personnage du patriarche Ali, propriétaire paysan aisé du bled qui se voit entraîné malgré lui dans le tourbillon des « évènements » et se voit imposé un choix déterminant, la France, qui va lui faire tout perdre : ses biens, sa dignité, son fils…
La description des barrières sociales et des préjugés raciaux est parfaitement réussie : elle s'effectue au détour d'anecdotes du quotidien, sans être pesante et moraliste.
Le style est simple, direct et vivant. En un mot, ce roman est captivant.
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Livre plaisant, touchant. Il parle de famille, d'individus, de soi, de bouleversements, de perte, de recherches.
Le contexte colonial avec avis et partis pris non unanimes est très intéressant
J'aurais préféré des ellipses au besoin systématique de "psychologisation".
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Comment ce livre sélectionné parmi les quatre finalistes n'a pas obtenu le Goncourt en 2017 ?
J'ai pourtant lu “L'Ordre du jour” d'Eric Vuillard, il n'y a pas photo !
Je vais lire les autres titres de la short list car cette année-là le jury du Goncourt n'avait pas voulu saluer des histoires exotiques (Véronique OlmiBakhita”).
Les lycéens ne s'y sont pas trompés en décernant à Alice Zeniter leur Goncourt.


Disons le simplement et tout net “L'art de perdre” est un livre fort, un roman puissant. Naîma, le personnage principal contemporain essaie de reconstituer ses origines et son identité via l'histoire de son père Hamid et de son grand-père Ali.

La première partie n'a pas beaucoup été racontée.
C'est l'histoire d'Ali, celle des Harkis, ces militaires autochtones d'Algérie qui servaient comme supplétifs aux côtés des Français.
Ces Algériens ont combattu durant la première et la deuxième guerre mondiale et seront pris entre les exactions du FLN et les manoeuvres des militaires français pour obtenir des renseignements : “la mort menace tout un chacun, qu'importe le côté d'où elle vient.”
“L'Algérie les appellera des rats. Des traîtres. Des chiens. Des apostats. Des bandits. Des impurs.”
En creux, c'est aussi l'attitude de notre société qui défile quand ils arrivent en France : “ La France ne les appellera pas, ou si peu. La France se coud la bouche entourant de barbelés les camps d'accueil.”

Et même si les couleurs sont moins vives dans la deuxième partie, - et pour cause car elles se passent dans le camp de Rivesaltes, dans les préfabriqués à Jouques ou dans le HLM neuf à Flers -, l'auteur sait décrire ce que certains appellent l'intégration (voir citation).
Troisième partie, troisième génération, Naîma nous emmène à la quête de ses racines au vingt et unième siècle et cette partie aurait pu faire un livre en soi, c'est dire la richesse de ce que nous propose Alice Zeniter.

Le style est efficace, sans fioritures mais habité pour traduire un ressenti sensible.

J'ai beaucoup aimé comment l'autrice évoque les situations (la rencontre de chacun des enfants avec les parents de l'autre sont des scènes “éclairées”).
De nombreuses situations sont mises en scène mais ce n'est pas du cinéma, juste de la grande littérature !
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Naïma nous raconte l'histoire de sa famille kabyle originaire des montagnes d'Algérie. D'abord la vie avant 1962 et ce qui va conduire au départ vers la France, puis les camps, l'installation dans une cité, une tranche de jeunesse de ses parents. Enfin, sa propre recherche, son propre retour aux racines pour comprendre, face au mutisme du grand-père et du père, cette histoire lourde de bouleversements et de traumatismes.
J'ai particulièrement aimé la première partie qui décrit la montée de la violence, l'obligation de faire des choix malgré soi.
En tant que fille de pieds noirs, cette lecture est entrée en résonance avec la propre histoire de ma famille. Les non-dits, la rupture, le regard accusateur des français sont un héritage que je partage. J'y trouve un côté un peu thérapeutique. J'ai même offert le livre à mes parents pour pouvoir en discuter avec eux, peut-être ouvrir des portes.
Dans tous les cas l'écriture est d'une grande qualité. Elle n'est ni larmoyante ni détachée. Elle conte cette histoire avec un angle d'attaque et une justesse de ton admirables.
Le lecteur peut être plus ou moins proche des événements racontés, peut importe. A un moment ou un autre de sa vie, il sera inévitablement proche de cette recherche d'origine.
Et même s'il n'est pas dans cette phase, il pourra apprécier la description d'une tranche d'histoire de la France, un éclairage sur notre société d'aujourd'hui à travers le vécu de ces trois générations.
Ne cherchez pas de jugement politique ici, vous ne trouverez qu'une histoire d'êtres humains pris dans la tourmente d'événements historiques et les conséquences limitantes sur leur vie, en particulier sur le développement personnel de Naïma. Vous trouverez un réalisme dans les sentiments qui me laisse admirative. Il y a certainement beaucoup de l'auteure dans Naïma, beaucoup d'héritage de sa propre famille dans Ali, Hamid, Yema...
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Alice Zeniter raconte l'histoire récente de sa famille en se plaçant du point de vue d'une jeune femme, Naïma, de la troisième génération. La première génération est celle de son grand-père, Ali, combattant médaillé de Monte Cassino, notable des collines de Palestro en Kabylie, propriétaire foncier qui se méfie du FLN et se retrouve catalogué pro-français. Relégué après les meubles et les chiens dans le rapatriement, Ali et sa famille sont ballotés du camp de Rivesaltes à une zone forestière de Manosque avant d'atterrir dans une ville ouvrière de l'Orne.
Le fils aîné, Hamid, va réussir à s'intégrer, à avoir des amis français, à épouser une métropolitaine, Clarisse, à devenir cadre à la CAF et à occulter son passé algérien jusqu'à critiquer et à rejeter le choix de son père avec lequel il se brouillera.
Une de ses quatre filles, Naïma, très intégrée, fera le voyage au pays d'origine pour les besoins d'une exposition et mesurera tout le décalage entre elle et la famille restée au pays.
Un livre impressionnant alliant avec fluidité l'histoire de la famille Zeniter, celle de l'Algérie et celle de la France contemporaine. L'histoire des pieds noirs et celles de harkis ont des des points communs dont le rapatriement mais les uns ont été moins mal traités que les autres.
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Tellement vivant, vous suivrez le chemin de cette famille de l'Algérie encore française jusqu'en France passionnément. Tellement bien écrit et riche historiquement !!!
Je vous invite à vous y plonger très vite... J'ai aussi découvert cette auteur que je vais pas lâcher !
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Naïma est française, son père, Hamid est né en Algérie et est arrivé en France en 1962, date hautement symbolique.
De ses origines algériennes elle ne sait pas grand chose, Hamid est un taiseux qui n'a pas souhaité élever ses quatre filles selon les coutumes de son pays de naissance mais une fois adulte, alors que certains amalgames touchent Naïma en plein coeur, elle désire comprendre d'où vient son père et pourquoi il fait silence sur tout un pan de son existence et de fait de leur histoire familiale.
"L'art de perdre" est ainsi le récit de la recherche des origines de Naïma qui tente d'appréhender l'histoire de son père et de ces immigrés algériens coupés entre deux pays.
Naïma parviendra t elle à remonter le fil de l'histoire ? Réussira t elle à faire parler son père ?
Alice Zeniter nous propose ici un roman dense qui tente de rendre compte de la complexité que constitue pour de nombreux descendants d'immigrés de connaître leur histoire et de trouver une place dans celle de leurs pays.
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Naima est française et ne connaît pas grand-chose de ses origines. Hamid, son père, a pris l'habitude de se taire sur une histoire aussi riche que douloureuse. Sur la crête en Kabylie, autrefois, Ali épouse la très jeune Yema et fonde une grande famille au milieu des oliviers. Mais le FLN monte, la guerre gronde et on lui demande de choisir son camp. Et celui choisi par Ali va poursuivre Hamid puis Naima pendant très longtemps.
Petit pavé qui se lit très bien, ce roman éclaire avec émotion l'apparition et le sort des harkis, ces Algériens qui ont choisi de rester Français. Sensible, réaliste, précise, l'écriture fait mouche. On y lit la difficulté de la décision, l'accueil qui n'en est pas un dans les camps français, l'identité qui échappe, ce que l'on va transmettre aux enfants, ce qu'ils vont en garder. Je reste marquée par le personnage d'Hamid, pont entre les deux mondes dont aucun ne veut de lui. Un roman qui m'a émue autant qu'il m'a appris.
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On referme le livre avec un mince frisson, celui qu'on ressent lorsqu'on s'extirpe d'un livre qui nous a pris beaucoup de temps, nous a coupé du monde. L'écriture de Alice Zenither est flamboyante, douce, empathique, sans concession, réussissant à merveille à peindre les trois grandes parties de cette saga familiale. Partir de la Kabylie, partir de l'Algérie, partir du Sud de la France, arriver dans la Normandie froide, arriver dans la Paris qui ne dort jamais.
Partir de France.

Mais ce livre n'est pas seulement une histoire familiale tissée sur plusieurs décennies, c'est aussi un merveilleux fragment d'une histoire qu'on connaît au final peu, qui est peu apprise aux collégiens et lycéens. On ressort de ce livre ému, mais aussi grandi.
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