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EAN : 9782410003567
288 pages
Editions Belin (03/04/2019)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Durant plus de 130 ans de présence française, de 1830 à 1962, colons et Algériens se sont côtoyés, croisés, affrontés, haïs, aimés… Durant plus de 130 ans, ils ont vécu sur la même terre et été les acteurs volontaires ou désignés de la domination coloniale.

Draria, aujourd’hui faubourg d’Alger, a été l’une des premières implantations françaises. En une dizaine d’années à peine, ce hameau agricole s’est peuplé de familles de paysans et d’artisans venus... >Voir plus
Que lire après Un village à l'heure coloniale. Draria, 1830-1962Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'introduction affiche la couleur : ça va être détaillé et sans filtre !
L'écriture de ce qui s'apparente plutôt à une thèse est précise, fluide et bien organisée pour un lecteur non spécialiste.
Il manque d'emblée des cartes, photos croquis pour visualiser le lieu et son époque et surtout un glossaire !
Cela dit l'auteure s'attache à restituer ces informations dans leur contexte politique et historique et même s'il faut un peu réviser son histoire et sa géographie, c'est assez facile à lire.

On y vérifie que la colonisation, malgré l'ingénuité de certains discours idéalistes qui parlent d'apporter les lumières de l'Europe aux autochtones c'est bien une entreprise de mainmise sur des ressources par les pouvoirs politiques et leurs riches soutiens (qui y trouvent une nouvelle façon de s'enrichir) qui a eu lieu ; tout cela moyennant la mise à l'écart et la spoliation des habitants d'origine.
Les colons étaient de pauvres paysans français mais aussi d'autres origines (espagnols, suisses) et ils ont quitté la misère de la métropole pour retrouver la misère algérienne, pendant que les grands propriétaires continuaient de s'enrichir.
Les autochtones, chassés au début et de retour ensuite se sont retrouvés en très large majorité à la veille de la guerre d'indépendance, mais toujours à l'écart de la vie politique (à de rares exceptions près) et plus pauvres que la moyenne.
La plongée dans la vie quotidienne (mariages, naissances, impôts, relations avec l'administration, relations inter communautés, etc) passe par beaucoup de chiffres et de documents administratifs et ça déshumanise un peu le propos. On aurait également aimé une écriture faisant plus de place à l'émotion.
En fait Colette Zitnicki pourrait tirer de cette masse d"information un roman, une saga familiale...
Lien : https://www.tumblr.com/dashb..
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Merci à Babelio et aux éditions Belin pour la découverte de cet ouvrage.

Ce livre fait l'histoire d'un village ordinaire, Draria, de 1830 à 1962, la durée de la colonisation. Ce village se situe dans le Sahel algérois et fait partie maintenant de la grande banlieue d'Alger.

Dans un premier chapitre, le plus développé, l'auteur traite de la création du village. Il s'agit alors d'un village de colonisation, visant à attirer une population française et européenne pour exploiter les terres agricoles. Ces terres ont été expropriées aux propriétaires qui ont résisté aux Français. C'est donc dans une grande violence et l'injustice qu'est créé Draria, et la colonie en général.

Les débuts sont difficiles pour les colons européens. D'origines diverses (Français, Espagnols, Suisses, Allemands, ...), beaucoup échouent dans leurs entreprises.

Le chapitre suivant évoque la période jusqu'en 1914, où les colons dominent la vie économique et politique locale, négligeant les intérêts de la population indigène, bien que celle-ci progresse démographiquement. C'est durant cette période que se développe la vraie richesse de Draria, la viticulture.

Au début du XXeme siècle et les décennies suivantes, une élite indigène apparait, la population musulmane est maintenant majoritaire. Les autorités locales et les colons doivent faire des concessions limitées pour conserver leur pouvoir.

La seconde guerre mondiale accélère l'émancipation des populations non européennes, au niveau local comme dans toute l'Algérie. Cela n'empêche pas le déclenchement de la guerre d'Algérie. La région de Draria est peu touchée par les combats; ils s'agit d'une zone soutien pour le FLN. C'est seulement dans les années 1961 et 1962 qu'elle est vraiment atteinte par les violences. La population européenne quitte la ville dans l'année 1962.

Dans cet ouvrage passionant mais assez ardu, l'auteure montre que durant la période coloniale, les populations européennes et musulmanes ont cohabité, sans entretenir de véritables relations.
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Tout d'abord, j'aimerais remercier Babelio et les éditions Belin pour le livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.

D'habitude je n'aime pas trop les livres ou essais historiques, mais je souhaitais lire ce livre ‘Un village à l'heure coloniale' pour en savoir plus sur l'historique de cette ville qu'est Draria. Petite ville de la banlieue d'Alger, qui a pris de l'importance et s'est développé au fil du temps.
C'est un livre bien documenté, on apprend l'évolution de la ville au cours des différentes époques.
De sa création dans les années 1830. A visée agricole et une des premières implantations coloniales. Ensuite vers 1914, le développement de la viticulture et la croissance démographique se font sentir. A partir du XXème siècle et jusqu'en 1962, la population locale prend peu à peu le dessus.

Aussi sont décrites les affres de la cohabitation entre indigènes et colons durant ce siècle jusqu'en 1962, à travers les conjonctures économiques et politiques. Au début, les priorités et décisions étaient aux colons, ensuite le nombre en croissance de la population indigène et son émancipation renverse les rôles. Notamment avec le déclenchement de la deuxième guerre mondiale.

J'ai beaucoup appris sur l'historique cette ville, comment elle s'est développée durant ce siècle, et les prémices de ce qu'elle est devenue.

Petit plus, de nos jours, Draria est une ville importante avec des habitants de plus en nombreux, connue aussi pour ses restaurants de grillades et différents magasins, on trouve beaucoup de circulation à l'entrée de la ville.

Merci encore et désolée du retard pour la publication.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Parlant des environs de Draria, le Moniteur Algérien n'a pas assez de mots laudatifs en ce printemps 1843 :
On ne peut assez se lasser de les admirer, particulièrement au delà de Caddous, où le paysage est des plus variés et des plus gracieux : de distance en distance on rencontre de charmantes habitations, des prairies, des bouquets de bois, des vignes, de longues allées de peupliers, de cyprès et autres arbres, des vergers à pertes de vue renfermant des abricotiers, des grenadiers d'une vigueur prodigieuse, enfin de magnifiques orangers et quantité d'arbres fruitiers ; en un mot on a constamment sous les yeux le luxe de la végétation la plus riche que l'on puisse imaginer... à Draria, on voit, comme dans nos villages de France, une population de colons, quoiqu'encore peu nombreuse, se livrant aux durs travaux de la campagne.
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En décembre 1958, selon un rapport des Renseignements généraux, "quelques factions de la population [musulmane]ont constaté avec surprise les divergences entre les Européens et l'armée au sujet des élections". Il ajoutait : "Un agriculteur européen rapporte qu'un de ses employés musulmans lui a tenu, à ce propos, le langage suivant : c'est toi ou l'armée qui ne marche pas bien."
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