L'attaque du moulin

Avec cette courte nouvelle, Émile Zola dénonce la guerre de 1870, qui opposa les Français aux Prussiens. Il y dénonce particulièrement son absurdité et ses dommages collatéraux pour les civils.

Cette histoire se déroule en Lorraine, à Rocreuse, un village paisible.
Le moulin , appartenant au père Merlier, le maire de la ville, fait figure de décor et personnifie à travers les mots de Zola, le refuge familial, la tendresse et l'attachement. Mais il sera aussi le lieu témoin d'une terrible tragédie.

Je lis très peu de nouvelles et c'est sans doute la première de Zola que je découvre ici. Peu friande de ce genre littéraire, j'ai pourtant apprécié cette nouvelle.
Même en si peu de pages, le talent de Zola s'y déploie. Il n'a pas son pareil pour plonger le lecteur au coeur même du décor et pour amener ses personnages, bien malgré eux, à une destinée tragique.
Ici, Zola démontre à quel point la guerre pouvait détruire le bel équilibre des villageois, portés par leur courage et l'amour de leurs proches, éloignés de toute considération politique et qui pouvaient tout perdre en une seule journée de combat.
La chute est tout simplement poignante.

Le long de la Morelle il y a un moulin, celui du père Merlier, le maire du village de Rocreuse qui va bientôt marier sa fille. Dans la Lorraine rurale, la nature décrite par Émile Zola est verdoyante et donne un sentiment de tranquillité. Pourtant le titre ne ment pas. Dans cette courte nouvelle de 1880 "L'attaque du moulin" le bel édifice presque vivant avec sa roue qui tourne comme un battement de coeur va devenir un lieu occupé en temps de guerre.
Alors que Françoise, la fille du père Merlier voit son désir de s'unir à Dominique remis en cause par l'arrivée de l'armée prussienne dans le village, les soldats français vont s'installer dans le moulin qu'ils considèrent comme une forteresse. Mais que vont devenir les amoureux entre les tirs des armées ennemies ?
Emile Zola, qui n'a pas l'habitude des futilités, rédige cette nouvelle centrée sur l'histoire d'amour entre Françoise et Dominique pour dénoncer la guerre franco-allemande de 1970, ses horreurs et les dégâts faits chez les civils. Il donne un certain rythme au texte grâce au personnage principal qui reste le moulin.


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L'action se déroule en 1870, dans le village de Rocreuse. Un repas de fête se prépare au moulin du père Merlier, pour les fiançailles de sa fille Françoise avec Dominique Penker. Et c'est dans une ambiance insouciante et décontractée que le père Merlier, qui est également le maire du village, annonce joyeusement le déroulement des noces prévu le jour de la Saint-Louis. le bonheur semble à portée de main pour le couple d'amoureux alors qu'un amoncellement de nuages noirs, très menaçants, se dessine à l'horizon : la progression inexorable des troupes prussiennes vers le village, préfigurant une attaque imminente du moulin…

Ce récit est inspiré d'un épisode véridique d'une invasion prussienne survenue en 1870 et rapporté par un témoin au romancier. Par le biais de cette nouvelle, Emile Zola se saisit de l'échec cuisant et historique de ce conflit pour démontrer les dramatiques conséquences d'une guerre absurde, dirigée par des chefs militaires dont l'impéritie et l'incompétence révoltantes ont conduit à des drames humains désastreux.
La plume de l'écrivain qui caresse le papier avec douceur et poésie, encensant avec magnificence la beauté de la nature environnante, peut également se montrer ironique et cassante, en caricaturant exagérément et volontairement les personnages pour dénoncer la bêtise humaine dans un fait de guerre imbécile et meurtrier, ne laissant finalement au lecteur aucun espoir d'aboutir à un épilogue heureux.

Zola fait ici du Maupassant.
Une nouvelle expéditive et intense sur un événement de guerre.
Le moulin est en vérité un personnage du livre qui abrite l'amour, l'attaque et l'emprisonnement.
Une écriture compacte et sans fards pour un épilogue tragique.