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4,25

sur 3618 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Récit d'un vieux professeur qui se remémore sa rencontre avec un illustre enseignant d'université alors qu'il n'était lui même qu'un tout jeune étudiant.
Fasciné par cet orateur, il va consacrer son année d'étude à travailler d'arrache-pied pour lui plaire intellectuellement. Ils iront jusqu'à s'enfermer tous les deux pendant des heures dans son bureau pour discuter de leur projet de livre.
Tout au long du récit, on ressent toute l'ambiguïté de leur relation, est-ce de l'amour, de l'adoration... Il faudra attendre le dénouement pour percer à jour les sentiments que chacun éprouve.

Stefan Zweig nous plonge une fois encore dans les souvenirs d'un personnage, tout comme dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, avec la même particularité, une irrésistible attirance physique entre deux personnes. Dans La confusion des sentiments, il s'agit d'un tout jeune étudiant captivé par la prestation d'un professeur de l'université.
Dans ces deux oeuvres, Stefan Zweig s'attarde sur les mains des protagonistes. Ici, il s'agit des mains de l'orateur, le comparant à un chef d'orchestre.

" ... la force fascinante de son discours agir magnétiquement ; malgré moi je m'approchai davantage, afin de voir, par-dessus les paroles, les gestes remarquablement arrondis et élargis des mains, qui parfois, lorsque sonnait un mot puissant, s'écartaient comme des ailes, s'élevaient en frémissant et puis s'abaissaient peu à peu musicalement, avec le geste modérateur d'un chef d'orchestre."

Ce moment clé où l'individu est captivé par une autre personne semble être un passage inévitable dans une relation. Là où débute cette relation, un lien indéfectible entre les deux personnes semble s'installer jusqu'à ce que les personnages soient obnubilés au point d'annihiler tout le reste.

Stefan Zweig est véritablement un orfèvre des mots, il a l'art et la manière de décrire les situations avec une telle intensité, une telle force. Je vous recommande donc vivement la lecture de ses oeuvres pour ceux qui ne connaîtraient pas. Quant à moi, je vais poursuivre la découverte de cet auteur, mais pour le moment, je ne sais pas quel livre choisir.
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Une histoire d'amour et d'amitié magnifique doublée d'une analyse fine de la passion amoureuse , de ses affres et d'une plume majestueuse.
Écrite en 1927, cette nouvelle de Stefan Zweig relate les souvenirs de jeunesse d'un professeur (Roland) en fin de carrière qui se souvient du seul et unique homme qui a marqué un tournant dans sa vie d'alors.
Par une vaste analepse, le narrateur partage avec nous cette histoire émouvante.
Roland, 19 ans, mène une vie de débauche à Berlin.
Le jeune homme écoeuré par la connaissance universitaire et la culture, étant lui-même fils d'enseignant lie ces objets d'étude à des besoins alimentaires uniquement .
lorsqu'un jour son père débarque chez lui en lui conseillant de reprendre ses études, il s'exécute.
C'est là qu'il rencontre par hasard, à l'université, un professeur qui va le subjuguer pendant plusieurs années.
Ce professeur tient un discours passionné sur la littérature élisabéthaine qu'il enseigne, il est charismatique voire théâtral.
C'est ainsi que Roland va l'élever à l'égal d'un dieu, il l'appellera mon Maître.
Il va alors habiter près du Maître, s'initier à la culture élisabéthaine, dévorer les livres comme il ne l'avait jamais fait auparavant.
Il va essayer de s'élever intellectuellement au niveau de cet homme qu'il adore et travailler avec lui.
C'est alors qu'il perçoit des failles chez cet homme qui dans un premier temps lui a paru si élégant.
Suractivité et abattement semblent se succéder chez le maître. C'est un mystère qui perdure tout au long du récit.
La passion amoureuse constitue l'enjeu principal du livre.
Elle est extrêmement bien décrite et sonde à merveille et pour notre plus grand plaisir les profondeurs de l'âme humaine et ses blessures.
Le portrait du Maître est inoubliable, il est tout en détail et en analyse psychologique réaliste et fine. C'est un bel hommage aussi à cet homme qui l'a aimé à sa manière et que le narrateur a aimé d'une autre façon en retour, une relation exceptionnelle, un amour platonique et impossible osé pour un récit de cette époque.
C'est un récit qui m'a procuré de fortes émotions.
La fin est magnifique et inoubliable, tout le livre converge vers celle-ci.
C'est, à mon avis, le plus beau livre de Stefan Zweig.

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Stefean Zweig a l'art de nous emmener à travers ses récits dans le monde intime et quotidien de ses personnages.
Ici,il nous décrit les sentiments que l'on peut porter à une personne que l'on considère au-dessus de nous.Il nous décrit l'amour,la passion,l'envie,l'attente et l'incompréhension face aux différentes manifestations de cet idéal passion.
Très bien écrit,il se lit sans fin.
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Magistral ! Phénoménal ! Merveilleux ! Je ressors de cette lecture complètement bouleversée. J'ai été envahie par une vraie confusion de sentiments. Ce livre a su me toucher au plus profond de mon être. L'intrigue se passe en Allemagne. Un professeur nommé Roland reçoit un livre de ses élèves et proches amis où est répertorié son oeuvre . Pourtant, il n'y a pas l'essentiel de la vie de cet homme apprécié et admiré dans son université. Roland ne doit pas son excellence à son père mais bien à un professeur de philologie qui l'a marqué profondément. Ce professeur était vraiment exceptionnel et étrange à la fois, réellement passionné par Shakespeare et le théâtre élisabéthain. Il possédait une éloquence qui transcendait les élèves de son cours et réussissait à devenir un véritable modèle qu'il fallait essayer d'atteindre. Un beau jour, Roland rencontre par hasard la femme de son professeur qui le laisse admiratif devant tant d'élégance et de finesse dans ses mouvements. Cet évènement aboutit à une relation ambiguë entre le couple et Roland. le professeur de philologie fait naître des sentiments inexplicables à son élève. Roland se sent persécuté par ce professeur qui est capable d'être un homme bon et affectif puis de devenir froid et mauvais. Ce professeur est mystérieux, on a tellement envie d'arriver aux révélations finales du livre qu'on ne le lâche plus une seule minute. Nous pouvons facilement deviner ce que cache ce professeur. Stefan Zweig nous donne de nombreux indices au fil du texte qui ne font que renforcer nos hypothèses. C'est mon troisième livre de l'auteur et je peux affirmer que je suis complètement amoureuse de sa plume terriblement envoûtante et puissante au possible.
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La confusion des sentiments a été mon introduction dans le monde et la littérature de Zweig. Mais ce livre a été aussi le développement sinueux et bouleversant d'une voix, d'un chemin qui nous guide vers l'élan des émotions. Enfin, elle a été la conclusion d'une perfection littéraire, j'ose l'affirmer. Zweig est un auteur qui, pour moi, atteint la perfection.

La confusion des sentiments c'est la naissance d'un respect profond, d'une admiration, d'un amour inconditionnel, d'une passion de Roland ce jeune étudiant, pour cet être d'une autre dimension. Cet homme qui à décidé de son destin, ce professeur de philologie si dévoué à sa matière, si attaché à Roland. Mais qui tout d'un coup, paraît si froid, semblant cacher un secret impénétrable, qui je l'avoue m'a étonnée, bouleversée.

Ainsi, je m'arrêterai à ces mots.
L'écriture de cette critique est telle une épée de Damoclès. J'ai la sensation de trahir l'écriture si fine de Zweig, profaner les émotions que font naître ce livre. Je ne puis que vous conseiller de le lire, je pose ma plume.
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Remarquable a la fois pour son élégance et sa restitution des sentiments humains. En une centaine de pages l'auteur aborde un thème en le rendant finalement intemporel tant il aurait pu être traité encore aujourd'hui. Même si le narrateur nous semble bien aveugle et nous lecteurs comprenons le mystère qui entoure ce professeur, l'écriture et l'analyse qui en est faite, en font un témoignage émouvant auquel est impossible de rester insensible. Décidément Mr Zweig..... Je vous admire ...
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Emportée, enivrée, bercée par la vague de vos mots, de votre poésie, de votre plume, vous décrivez si justement les sentiments, la passion amoureuse, les sentiments d'amitié et les souffrances qui peuvent en découler, Mr Zweig, que j'en suis troublée, "magiquement embrasée", et que cela en est sensiblement éprouvant...
"[...] les mots se précipitaient sur moi comme s'ils me cherchaient depuis des siècles; le vers courait, en m'entraînant comme une vague de feu, jusqu'au plus profond de mes veines, de sorte que je sentais à la tempe cette étrange sorte de vertige ressenti quand on rêve qu'on vole. Je vibrais, je tremblais; je sentais mon sang couler plus chaud en moi; une espèce de fièvre me saisissait [...]" p.32
"Je tremblais de joie, car rien ne trouble plus puissamment quelqu'un que la réalisation subit de sont ardent désir." p.79

Mr Zweig, je vous déclare ma flamme, je veux boire encore vos mots, fondre sous votre plume, effleurer votre talent du bout des yeux!
Quelque peu honteuse, de ne découvrir ce récit qu'aujourd'hui; comment ai-je pu passer à côté ?
Une telle atmosphère bouillonnante de sentiments se dégage de votre chef-d'oeuvre!
Quelle lecture vertigineuse, enflammée, captivante, exaltante, jaillissante! Quelle effusion!

Vous l'aurez compris, j'ai adoré cette oeuvre, je tourne la dernière page, le coeur palpitant, emballé. Quelle merveille! Quel frémissement!
Des petites pointes d'humour sont habilement distillées, quand il narre les situations honteuses, "tragi-comiques" dans lesquelles se retrouvent Roland à deux reprises.

Waouh ! Merci, vous m'avez fait vibrer Mr Zweig !
Et vous avez de nouveau éveillé en moi l'envie de me replonger dans Shakespeare. Merci !
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Ce fut mon premier Zweig, je l'ai découvert à l'adolescence, au moment où on peut être en pleine confusion des sentiments, où on aime, où on idolâtre des maitres. Et on tombe sur ce roman, où on remarque jusqu'où l'admiration peut mener, jusqu'où une relation amicale peut se transformer en quelques chose d'imprévisible et d'incontrôlable.
Zweig est l'auteur du non-dit, du sous-entendu. Les silences, les regards, les minutes qui s'écoulent en disent plus que de longs dialogues et ce roman recèle de ces moments magiques où tout est dit en quelques lignes, où le lecteur devine et comprend peu à peu, comme le personnage principal, la direction qu'il a prise où qu'on veut lui faire prendre.
Je ne l'ai pas relu depuis, par peur de gâcher le plaisir mais ce roman reste encore pour moi un livre qui peut former une expérience de lecteur.
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Curieusement, je suis frémissante, comme suspendue, quand je commence un livre de cet auteur.Dans le téléfilm, Michel Piccoli illustrait à merveille le personnage du professeur, son ambiguïté,ses tourments intérieurs. Toutes les remarques de l'auteur me touchent, me plaisent.Je me sens une parenté de sensibilité avec lui. Cet amour unique, pur et douloureux, qui fusionne seulement à la fin du livre, cet amour entre deux hommes m'a bouleversée.L'élève- narrateur n' a compris que tard la passion qu'il a fait naître.La fin est poignante, émouvante.
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Zweig est vraiment un maître de la psychologie et de la peinture des passions et de l'âme humaine. Quelle force dans ce court récit ! Il s'agit du récit d'une expérience de jeunesse. Un vieux professeur se souvient de sa rencontre déterminante alors qu'il était jeune étudiant avec un brillant professeur. Envoûté, subjugué intellectuellement par ce professeur, Roland souffre de la "confusion des sentiments", des sentiments ambivalents, contradictoires alternant entre chaleur et dureté que ce maître lui témoigne ce qui le plonge dans d'affreux tourments. Cette confusion est également celle du professeur qui lui avoue in fine qu'il l'aime, combien cette passion et son homosexualité (attention, le mot n'est jamais prononcé, à la fois parce que le sujet est osé en 1927 et parce l'écriture de Zweig est faite de pudeur, de finesse) est source de souffrances. La loi, la morale, la honte, le regard des autres l'excluent. Cette confession provoque chez Roland une ultime confusion entre compassion, admiration, vénération même pour son maître grand intellectuel dont il découvre également la profonde humanité, être de chair et de sang et répulsion physique. Il découvre "les profondeurs inconcevables du sentiment humain".
Un troisième personnage, celui de l'épouse de façade du professeur est très intéressant, elle aide Roland à grandir sans rien dévoiler.
Cette nouvelle traitant de la passion amoureuse est bien plus riche puisqu'elle contient des réflexions sur l'ambivalence des êtres, la jeunesse, la construction de l'identité, la puissance de la littérature, de l'écriture, de l'amitié, des relations humaines en général et analyse les tréfonds de l'âme humaine.
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