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4,25

sur 3645 notes
J'écris court parce que beaucoup de choses élogieuses ont déjà été semées sur la confusion des sentiments, ce texte remarquable. J'ai lu, la confusion des sentiments dans un état quasi hypnotique, à cause du style et de la conception des phrases de M.Zweig.

Il m'apparait que Stefan Zweig surprend la liberté d'aimer, il défend la liberté d'aimer n'importe quel sexe, nous aimons d'abord une personnalité, nous aimons le genre humain, le sexe peut passer après. Ce texte prouve à quel point il est compliqué de parler de sentiments. Deux hommes ensembles peuvent réaliser tellement de choses et abolir autour d'eux et de leur amour, les barrières du jugement incessant des autres.

Encore une pierre étincelante de Stefan Zweig que je n'oublie pas puisqu'elle parle de l'épreuve que traverse les coeurs des hommes et des femmes.
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Le professeur Roland de D. fête son soixantième anniversaire et le trentième dans le professorat. C'est un éminent universitaire gratifié du titre de conseiller honoraire. A cette occasion, ses étudiants et ses confrères lui offrent un livre hommage, une sorte de biographie de deux cents pages mettant en exergue minutieusement sa brillante carrière universitaire : D'innombrables articles, de multiples allocutions y sont consignées, de nombreux noms cités … Pourtant cet ouvrage ne révèle pas ce que le narrateur estime être l'essentiel, la source même de sa destinée professionnelle et ne cite pas le nom de l‘homme qui lui a inculqué cette passionnante vocation.
Il va alors confesser cet épisode de sa vie qui changea sa destinée . Il a dix neuf ans, mène une vie estudiantine de liberté, de bohême chaotique à Berlin, où il passe plus de temps dans les cafés et les lieux de perdition, que sur les bancs de la faculté . Son père découvre cette triste réalité , Roland , contrit , va s'exiler dans une petite cité du centre de l'Allemagne . Là, il va rencontrer un professeur de philologie , passionné par l'oeuvre shakespearienne . Bientôt, son mentor lui fera partagé cette ivresse et l'invitera dans son intimité familiale où il prendra les repas préparé par son épouse , sportive, dynamique, pourtant les relations entre les époux sont distendues.
Mais cet homme a un comportement étrange, déconcertant que Roland ne peut s'expliquer , tant avec lui-même, qu' avec sa jeune-femme, et il disparaît étrangement pendant plusieurs jours. Roland en est profondément troublé. Amitié, idolâtrie, dévotion filiale, spiritualité , sont les mots évidents pour expliquer la confusion des sentiments ressentis, ceux engendrés par la passion , celle de la passion amoureuse , de toute évidence .
Le lecteur comprend très vite que ce professeur est homosexuel , qu'il est attiré par ce jeune garçon talentueux , qui l'admire. Ici on peut parler de pédérastie au sens étymologique, celle qui s'applique à la relation particulière intellectuelle , quasi mystique , en toute retenue , entre cet homme mûr et ce jeune garçon encore bien innocent malgré les quelques expériences tumultueuses déjà vécues « Un enfant, un nigaud d'enfant qui ne remarque rien, ne voit rien et ne sait rien » lui dira l'épouse de cet enseignant , mais, bien sûr, rien ne lui sera révélé jusqu'à cette nuit où tombera le voile cachant la troublante, la terrible vérité .
Un récit tout en finesse , où les souffrances d'une double vie contrainte affleurent, et viennent nous percuter .



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Stefean Zweig a l'art de nous emmener à travers ses récits dans le monde intime et quotidien de ses personnages.
Ici,il nous décrit les sentiments que l'on peut porter à une personne que l'on considère au-dessus de nous.Il nous décrit l'amour,la passion,l'envie,l'attente et l'incompréhension face aux différentes manifestations de cet idéal passion.
Très bien écrit,il se lit sans fin.
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Alors d'abord une précision avant de commencer : j'adore Stefan Zweig, j'ai tout lu, ou presque. Cependant je lui reproche une légèèèèère misogynie qui parfois m'exaspère, comme dans ses biographies de Marie Stuart ou Marie-Antoinette. Il a tendance à infantiliser les femmes, à parler de leurs nerfs, qui priment sur leur reflexion gna gna gna des êtres de passion blablabla...Bref, un homme du XIXeme-début XX ème, pour qui l'être humain, c'est le mâle, et la femelle, bon, quelque chose d'indéterminé dans son sillage ...
Alors dans ce texte, c'est le pompon sur le gâteau. le fils d'une de mes amie, à peu près de l'âge de Roland, le bel éphèbe du livre, dit souvent à sa mère que "ce soir, c'est (je m'excuse de cette familiarité) soirée couilles", entendre : soirée entre mecs sans filles, tranquille. Bon, pas de problème, ça existe aussi de l'autre côté, soirée filles. Pourquoi je raconte ça ? C'est que ce livre, c'est un peu le même principe qu'une soirée couilles...En tant que lectrice, je me suis sentie laissée, comme la femme du " maitre", à la porte du bureau où l'on cogite et réfléchit entre couilles. Parce que franchement, ces deux-là, ils sont odieux avec...ah ben on sait même pas son nom, tiens, Machine, la femme du maitre, anonyme aussi par souci de discrétion. le maitre s'est mal conduit avec elle, je ne dirai pas pourquoi, mais il l'a utilisée sans remords, quant à Roland, il est d'une excessive mauvaise foi, lui reprochant à elle ce qu'il est lui-même en train de faire, bref, ne pénètre pas notre territoire, femme.
Donc c'est un livre entre hommes. Très bien. A la grecque ancienne. Initiation, ambiguïté, maitre, disciple, séduction, frustration dans une société puritaine...Quelle est la véritable nature des sentiments de Roland ? Il le dit très clairement à la fin et c'est très beau.
J'aurais juste aimé qu'on me fasse, à moi c'est à dire à ma projection dans le texte, l'épouse du maitre, une petite place. Ou tout au moins ne pas être accablée de mépris, d'indifférence, de ce sentiment de ne pas exister pour ces deux hommes qui se dévorent l'un l'autre, et en plus m'utilisent, comme un objet, dans leur passion sans issue.
Un livre couilles, donc. Excusez ma legèèèèère misandrie.
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Une nouvelle passionnelle! Un récit émouvant! Une écriture troublante, des sentiments obscurs, des personnages tourmentés, tout devient une torture autant la passion enchaine, et l'auteur, et les personnages, et nous les lecteurs que nous sommes, Zweig nous fait vivre chaque portion de l'ébullition des sentiments, ça a agit sur moi comme une quelconque pression croyant que la lecture n'allait jamais prendre fin...
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Il est difficile de parler de cette lecture sans dévoiler tout ou partie des arguments de ce récit.
Difficile également à apréhender en raison de l'évolution des moeurs, de l'expression des règles écrites et surtout non écrites qu'il faut tenter de percevoir tout au long de la narration.
Sans un effort de transposition il sera compliqué de comprendre le pourquoi de cette confusion des sentiments, et surtout leur puissance dévastatrice.
Pour en revenir à l'histoire, je suis vraiment impressionné par le talent de Sweig, cette sensibilité et cette facilité à transporter le lecteur qui n'a aucun mal à visualiser les scènes et les vivre avec l'émotion qui serait celle d'un témoin oculaire.
J'ai trouvé cette lecture vivante et souvent captivante, une fois le livre fermé, je me suis dit que cela m'avait un peu fait penser aux montagnes russes, parfois lent, puis intense. Sweig trouve le ton juste pour parler de la nature passionnée et excessive des adolescents, je vais continuer à le lire avec intérêt.
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La magie des mots de Stefan Zweig nous offre une histoire à la fin particulièrement triste.

La Confusion des sentiments décrit la difficulté de vivre librement sa sexualité avant la Seconde guerre mondiale.

Le héros, qui est aussi le narrateur, nous raconte sa rencontre marquante durant ses années estudiantines avec un professeur de littérature anglaise. Ce ponte d'université a été pour le jeune adolescent un guide, un mentor, un père, un ami et aussi un amour. Tout ce mélange de sentiments associé à un refus pour l'étudiant de voir la vérité explique cette confusion. La relation qui s'établie entre Roland, le narrateur, et le professeur fait penser à celle qu'avait, dans la Grèce antique, les philosophes et leurs disciples.

J'ai éprouvé beaucoup de tristesse à la fin du livre, quand le professeur lève le voile sur sa vie et ses sentiments. La description de son enfer à cacher l'attirance qu'il a pour les personnes du même sexe. Je pense que c'est Zweig qui se substitue au professeur pour rapporter, dans ce final, ce que certains de ses contemporains homosexuels peuvent vivre et subir.

C'est un beau roman.
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Magistral ! Phénoménal ! Merveilleux ! Je ressors de cette lecture complètement bouleversée. J'ai été envahie par une vraie confusion de sentiments. Ce livre a su me toucher au plus profond de mon être. L'intrigue se passe en Allemagne. Un professeur nommé Roland reçoit un livre de ses élèves et proches amis où est répertorié son oeuvre . Pourtant, il n'y a pas l'essentiel de la vie de cet homme apprécié et admiré dans son université. Roland ne doit pas son excellence à son père mais bien à un professeur de philologie qui l'a marqué profondément. Ce professeur était vraiment exceptionnel et étrange à la fois, réellement passionné par Shakespeare et le théâtre élisabéthain. Il possédait une éloquence qui transcendait les élèves de son cours et réussissait à devenir un véritable modèle qu'il fallait essayer d'atteindre. Un beau jour, Roland rencontre par hasard la femme de son professeur qui le laisse admiratif devant tant d'élégance et de finesse dans ses mouvements. Cet évènement aboutit à une relation ambiguë entre le couple et Roland. le professeur de philologie fait naître des sentiments inexplicables à son élève. Roland se sent persécuté par ce professeur qui est capable d'être un homme bon et affectif puis de devenir froid et mauvais. Ce professeur est mystérieux, on a tellement envie d'arriver aux révélations finales du livre qu'on ne le lâche plus une seule minute. Nous pouvons facilement deviner ce que cache ce professeur. Stefan Zweig nous donne de nombreux indices au fil du texte qui ne font que renforcer nos hypothèses. C'est mon troisième livre de l'auteur et je peux affirmer que je suis complètement amoureuse de sa plume terriblement envoûtante et puissante au possible.
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La confusion des sentiments a été mon introduction dans le monde et la littérature de Zweig. Mais ce livre a été aussi le développement sinueux et bouleversant d'une voix, d'un chemin qui nous guide vers l'élan des émotions. Enfin, elle a été la conclusion d'une perfection littéraire, j'ose l'affirmer. Zweig est un auteur qui, pour moi, atteint la perfection.

La confusion des sentiments c'est la naissance d'un respect profond, d'une admiration, d'un amour inconditionnel, d'une passion de Roland ce jeune étudiant, pour cet être d'une autre dimension. Cet homme qui à décidé de son destin, ce professeur de philologie si dévoué à sa matière, si attaché à Roland. Mais qui tout d'un coup, paraît si froid, semblant cacher un secret impénétrable, qui je l'avoue m'a étonnée, bouleversée.

Ainsi, je m'arrêterai à ces mots.
L'écriture de cette critique est telle une épée de Damoclès. J'ai la sensation de trahir l'écriture si fine de Zweig, profaner les émotions que font naître ce livre. Je ne puis que vous conseiller de le lire, je pose ma plume.
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Remarquable a la fois pour son élégance et sa restitution des sentiments humains. En une centaine de pages l'auteur aborde un thème en le rendant finalement intemporel tant il aurait pu être traité encore aujourd'hui. Même si le narrateur nous semble bien aveugle et nous lecteurs comprenons le mystère qui entoure ce professeur, l'écriture et l'analyse qui en est faite, en font un témoignage émouvant auquel est impossible de rester insensible. Décidément Mr Zweig..... Je vous admire ...
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