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Citations sur Le voyage dans le passé (115)

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres cherchent le passé
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Tout était dit avec simplicité, sans aucune outrance ostentatoire, sans aucun attendrissement sentimental, tout le passé semblait purement et simplement dissous, se perpétuant sous la forme de la sympathie ; la passion semblait placée sous l'éclairage d'une pure amitié.
[...] l'écroulement d'un monde n'avait rien réussi à détruire.
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Et, à cette seconde, une pensée le foudroya soudain, il avait complètement oublié qu'accepter cet emploi signifiait aussi quitter cette maison. Mon Dieu, la quitter Elle : ce fut comme un coup de poignard à travers la voile fièrement déployée de sa joie.
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lui, lui, aimé, et aimé d'elle, l'inaccessible - un azur infini s'étirait, zébré de lumière, zénith radieux de sa vie, qui pourtant se délita en éclats tranchants la seconde d'après. En effet, cette épiphanie était aussi un adieu.
Les dix jours qui précédaient le départ, tous deux les passèrent dans un état fanatique de fureur incessante et enivrante. L'explosion soudaine des sentiments qu'ils s'étaient avoués avait fait éclater dans un incroyable relâchement de pression toutes les digues et les inhibitions, toutes les bonnes moeurs et les précautions : à la manière d'animaux, bouillonnants et avides, ils tombaient dans les bras l'un de l'autre, lorsqu'ils se rencontraient dans un corridor sombre, derrière une porte, dans un coin, entre deux minutes volées .....
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Dès leur première rencontre, il l'avait aimée, mais ce sentiment, qui le submergeait jusque dans ses rêves, avait beau être une passion absolue, il lui manquait néanmoins l'événement décisif qui viendrait l'ébranler, c'est-à-dire la claire prise de conscience que ce qu'il recouvrait, se dupant lui-même, du nom d'admiration, de respect et d'attachement, était déjà pleinement de l'amour, un amour fanatique, une passion effrénée, absolue.
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Cependant l’amour ne devient vraiment lui-même qu’à partir du moment où il cesse de flotter, douloureux et sombre, comme un embryon, à l’intérieur du corps, et qu’il ose se nommer, s’avouer du souffle et des lèvres. Un tel sentiment a tant de mal à sortir de sa chrysalide qu’une heure défait toujours d’un coup le cocon emmêlé et qu’ensuite, tombant de tout son haut dans les profonds abîmes il s’abat, avec une force décuplée, sur un coeur terrorisé. C’est ce qui se produisit, assez tard, plus d’un an après son installation dans cette maison
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On change mais on reste la même personne.
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Ce n'est pas lui qui l'avait attirée à lui, ni elle à elle, ils étaient tombés dans les bras l'un de l'autre, comme emportés ensemble par une tempête, l'un avec l'autre, l'un dans l'autre plongeant dans un inconnu sans fond, dans lequel sombrer était un évanouissement à la fois suave et brûlant - un sentiment trop longtemps endigué se déchargea, enflammé par le magnétisme du hasard, en une seule seconde. Et ce n'est que peu à peu, lorsque leurs lèvres collées se détachèrent, qu'encore pris de vertige devant le caractère invraisemblable de l'événement il la regardé dans les yeux, des yeux d'un éclat inconnu derrière leur tendre obscurité. Et c'est là que s'imposa à lui l'idée que cette femme, la bien-aimée, avait dû l'aimer depuis longtemps, depuis des semaines, des mois, des années, tendrement silencieuse, ardemment maternelle, avant qu'une telle heure ne lui ébranlât l'âme. Et c'était cela, le caractère incroyable de l'événement, qui l'enivrait à présent : lui, lui aimé et aimé d'elle, l'Inaccessible - un ciel se déployait, baigné de lumière et infini, l'irradiant midi de sa vie, mais déjà il s'effondrait dans les secondes qui suivirent, en mille morceaux blessant. Car cette prise de conscience était aussi un adieu.
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Leur première rencontre remontait à plus de neuf ans ; ensuite, ils avaient été séparés par une distance infranchissable, et ressentaient alors d'autant plus intensément la proximité silencieuse qu'ils venaient de retrouver. Mon dieu, que c'était long, que c'était vaste, neuf ans, quatre-milles jours, quatre-milles nuits jusqu'à ce jour, jusqu'à cette nuit ! Combien de temps, combien de temps perdu, et, pourtant, une seule pensée en cette seconde les ramenait au début des débuts.
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Il demeura devant la fenêtre ouverte et regarda, attentif les toits que l'obscurité gagnait déjà : comme cette chambre était hideuse, comme on avait honte d'être ici, comme elles étaient décevantes , ces retrouvailles ardemment désirées depuis des années, qu'ils n'avaient ni l'un ni l'autre voulues d'une si brutalité, d'une si impudente crudité !
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