Le voyage dans le passé

Zweig fait partie de mes auteurs préférés, de mes modèles, oserais-je même dire. Je l'ai compris il y a déjà un bon nombre d'années, et même si je n'ai pas lu toute son oeuvre, j'avais été marqué par la précision et la justesse de son écriture, capable de peindre des décors, de décrire des actions ou des ambiances et de figurer des sentiments (parfois extrêmes, mais toujours évoqués avec élégance) et d'associer le tout avec une fluidité admirable, ajoutant donc, à la qualité de l'écriture, celle de la construction.
Mais, maintenant, comment parler de ce Voyage dans le passé ? Que dire de plus que ce que j'ai déjà dit plus haut ? Quelles qualités pourrais-je mettre en avant, qui soit différentes de celles que j'ai déjà soulignées précédemment ? Eh bien, je ne sais pas. Voilà, c'est aussi simple que ça. Et je crois que j'ai bien fait d'écrire une introduction un peu longue à cette critique, car, sinon, mon compte rendu de lecture du Voyage dans le passé aurait tenu en un seul mot : magnifique.

Quel style ! La beauté de l'expression s'allie avec la finesse psychologique. On est loin de la brutalité de certains romans modernes, et d'une psychologie atrophiée. Même si les amours des héros paraissent on ne peut plus bourgeois, j'admire la manière dont sont évoqués les sentiments des personnages. Une grande leçon d'écriture.

Impossibilité de faire revivre le passé….
L'amour est toujours le thème principal des livres de Stefan Zweig et celui-ci veut confirmer la maxime « loin des yeux, loin du coeur ». le temps qui passe est le troisième personnage de cette nouvelle, et il a fait son oeuvre destructrice de l'amour qui liait les deux personnages.
Le voyage dans le passé est une fine étude psychologique de la relation d'un homme et d'une femme se retrouvant après 9 ans de séparation.
Louis est un jeune homme ambitieux. Il veut oublier le milieu modeste dans lequel il vit, il entreprend de réussir dans la vie. Il se fait embaucher par un industriel, travaillant dans la chimie, que l'on appelle Mr le Conseiller. Celui-ci est marié à une très belle jeune femme. Installé dans la belle demeure de ce couple par commodité, puisque Louis devient le secrétaire particulier de son Directeur, il s'éprend de sa femme. Après plusieurs mois, leur amour devient passionnel. Mais, Louis va devoir quitter cette maison pour le Mexique où il est envoyé en mission pendant deux longues années. La guerre en décidera autrement et finalement, ce ne seront pas deux années mais neuf qui vont séparer ce couple. Leurs échanges de courrier seront interrompus. Neuf ans plus tard ils vont se revoir. Se revoir oui, mais retrouver la personne que l'on a quittée et l'aimer à nouveau?
"Tout est comme autrefois, sauf nous, sauf nous!"
L'amour ne résiste pas au temps. Elle est libre et veuve mais a vieilli et a peur de son âge, lui est riche à présent, il est marié et père de famille.
« On change, mais on reste la même personne. »
Il voudrait aller au bout de ses rêves mais l'amour physique aurait tout gâché. Cela restera un fantasme.
Stefan Zweig nous fait une très belle description des sentiments qu'éprouvent les amoureux malgré les obstacles rencontrés. Il analyse avec son talent la passion, les promesses tenues, les retrouvailles tant désirées, les regrets.
Une confirmation pour moi si besoin était du talent de cet écrivain que je vais continuer de découvrir.

Tout est dit dans le titre, avec "Le voyage dans le passé", on remonte dans le temps et les souvenirs.
Au début des années 1900, Louis travaille comme secrétaire particulier chez son riche bienfaiteur. Il rencontre son épouse et dès les premiers instants, il s'éprend follement d'elle. Alors qu'il est appelé pour une mission de confiance au Mexique, il apprend que cet amour est réciproque. Malgré l'imminente séparation, une passion secrète et platonique va s'établir entre les amants, entre danger, interdit et frustration.
Neuf ans plus tard, alors qu'on s'attend à une envolée lyrique et des étreintes enflammées, les retrouvailles sont amicales. Les sentiments sont intactes mais leur histoire s'écrase avec fracas sur la réalité de la guerre, du temps qui passe. La prise de conscience est brutale, le passé ne se revit pas. Les amants n'ont plus que leurs souvenirs comme vestige d'un temps heureux et révolu.

Difficile à expliquer...Le temps d'une centaine de pages, ce livre vous laisse percher sur un nuage. Et gare aux personnes qui auraient la mauvaise idée de briser cette délicieuse sensation de flottement.
Lorsqu'on se rapproche dangereusement de la fin, on en veut encore, on regrette que ça soit terminé. J'ai été littéralement conquise, happée par un style affirmé et captivant.
Le style de Zweig est noble sans être précieux. "Noble" car son approche de l'écriture est clairement esthétique. "Sans être précieux" car le récit reste fluide et accessible.
Et c'est là, la force de Zweig, il écrit bien tout en restant simple. Son écriture est féminine sans être ronflante : douce, "à fleur de peau" ET sans fioritures. C'est puissant tout en retenu.

Lisez- le, c'est un régal.

Il y a longtemps que je voulais lire le voyage dans le passé car c'est l'une des histoires de Stefan Zweig qui m'attirait le plus même si j'ai beaucoup tardé à la lire. Et aujourd'hui je peux dire que je ne suis pas déçue. Mais est-ce possible d'être déçu de Zweig ? Pour ma part, en tout cas, non. J'ai retrouvé encore une fois ce que j'aime tant chez cet auteur : la psychologie, la passion amoureuse, le réalisme des circonstances, l'humanité sincère et touchante de ses personnages.
Ici il est question d'un homme et d'une femme qui tombent amoureux l'un de l'autre alors que l'homme travaille pour le mari de la femme... Une situation difficile mais qui se complique encore plus lorsque le jeune homme est contraint de partir de l'autre côté de la planète pour son travail. Puis comme si ce n'était pas assez, la Grande Guerre arrive et on se dit que la vie aura eu raison de leur amour...
La pudeur des sentiments qui lie les deux personnages est si sincère si touchante qu'elle m'a émue plus encore que toutes les nouvelles précédente de Zweig que j'ai lue. Les retrouvailles des deux amoureux ne se passeront pas comme prévu, ils se sentiront enfermés dans leur passé commun et dans une multitude de non-dits...
J'avais tellement envie que leur retrouvailles soient idylliques et magiques, mais finalement elles seront tristement réalistes...et c'est ça qui est beau.
Encore une grande histoire de notre cher Stefan !

Une passion absolue pour deux amants empêchés. La vie, l'histoire, les conventions puis le temps qui s'est enfui, autant d'obstacles à la concrétisation charnelle de leurs transports amoureux... L'amour que l'on rêve peut-il surpasser celui qu'on ne pourra jamais faire ?

Cette nouvelle spectrale, revenue elle aussi du passé (parue morcelée en 1929, sa version intégrale ne réapparaîtra qu'une cinquantaine d'année plus tard), déchire nos coeurs tant elle brûle et glace à la fois.

Une élégie aux amours défuntes, aux étreintes volées et à la jeunesse perdue. Émouvant.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..

Un peu déçue, livre beaucoup moins fouillé que ceux que j'ai lus précédemment comme "Le joueur d'échecs", "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme" et surtout "La confusion des sentiments". Cependant le style de Zweig demeure magnifique. Une grande plume du 20 ème siècle.
Lien : http://araucaria.20six.fr/

Ce n'est peut-être pas la meilleure oeuvre de Zweig mais nous y retrouvons des thèmes qui lui sont chers : la psychologie humaine et la passion amoureuse. L'amour, la passion résistent-ils au temps et à la séparation ? Un jeune homme pauvre tombe amoureux de l'épouse un peu plus âgée que lui de son employeur. Ce qui semble longtemps n'être qu'entente, affinités communes se transforme en passion, en tornade amoureuse lorsque le jeune homme doit quitter l'Europe pour le Mexique. Cet amour n'est cependant pas consommé. L'absence qui devait durer quelques mois se transforme en séparation de plusieurs années avec la déclaration de guerre en 1914 et la fermeture des relations transatlantiques. Les amants se retrouveront pourtant en 1919.

C'est toujours un plaisir rare de retrouver l'écriture si lumineuse de Stefan Zweig, cette fois pour une nouvelle inédite, publiée en français au regard de la VO pour goûter aux deux langues dans un volume unique.
Le Voyage dans le passé est un petit bijou dont l'intrigue se déroule tel le script précis d'un film pour aboutir à sa chute inéluctable, mais esquivée, sitôt qu'habilement esquissée.
Un texte concis - le format, entre le court roman et la longue nouvelle, réussit décidément bien à l'auteur - qui se lit, par exemple, le temps d'un court voyage en train, dont on aurait pourtant " aimé que ça continue des heures et des heures " (p.84).
La leçon à tirer de ce fragile destin sans coup d'éclat est contenue dans le message laissé par Pierre de Ronsard : " Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain / Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. "

Cette petite nouvelle du célèbre auteur Autrichien, n'est pas ma préférée.
Néanmoins, l'écriture reste très poétique voir même mélodieuse.

Ici, contrairement aux autres romans ou nouvelles que j'ai déjà lu de lui, j'ai trouvé le rythme essoufflant.

Les phrases sont très longues et ponctuées de virgules à n'en plus finir.
Mais, en y réfléchissant, je pense qu'il l'a fait exprès pour donner du sens à l'émoi de son personnage.

Nous suivons un homme et une femme qui se retrouvent après 9 longues années de séparation.
A l'époque de leur rencontre, lui, était très jeune et précepteur d'un enfant dans une famille. Elle, maîtresse de maison, épouse fidèle et son aînée de quelques années.

A l'aube de son départ pour 2 ans vers d'autres contrées, ils s'avouent leur amour, se promettant de se retrouver après cette mission qui l'éloigne d'elle.
Mais, la vie en décidant autrement, leurs chemins se séparent définitivement.

Bien des années après, ils se retrouvent, décidés à vivre ce qu'ils ont laissé en suspens.
Et c'est ainsi, que le temps d'un voyage en train, l'homme va se souvenir de cette femme et de son amour pour elle.

Les sentiments se mélangent, le doute, la culpabilité, le temps qui a passé...on assiste à ses pensées qui s'entremêlent et qui finissent par former des noeuds.

Les pensées se bousculent et on sentirait presque son rythme cardiaque s'affoler.

Qu'en est il de cet amour en pointillés ?

A vous de juger ...