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sur 1030 notes
Encore une fois, Stefan Zweig nous parle d'amour et cette fois encore, il a trouvé les mots qui me donnent des frissons. En lisant « le voyage dans le passé », je n'ai pas échappé à la gorge qui se serre, au coeur qui palpite, aux larmes qui montent et à ce sentiment de suffocation que provoque la douleur d'une histoire d'amour impossible.


Ludwig est scientifique, très jeune, ses compétences seront remarquées par M. le Conseiller, un industriel qui l'engage pour devenir son secrétaire particulier. Admirant l'intelligence du jeune homme, il voit en lui celui qui est à même de comprendre la complexité de ses recherches, celui qui pourra un jour les mener à terme.

Ludwig accepte le poste et s'installe chez son mentor où il fera la rencontre qui bouleversera sa vie. Frau G., l'épouse de son patron, une femme bien sous tout rapport dont la discrétion et la gentillesse le fascinent. Une femme, dont il tombera fou amoureux, un amour partagé, mais interdit mais malgré tout, ils s'aiment clandestinement. Un baiser volé derrière une porte, un moment, seuls dans un couloir sombre, des mains qui s'effleurent lorsqu'elles se croisent et une passion dévorante à laquelle des milliers de kilomètres ne pourront mettre fin. Arrive le jour du départ pour le Mexique, lieu d'implantation d'une nouvelle filiale, terre d'exil pour Ludwig qui se voit proposer de gérer l'implantation de l'usine en Amérique du Sud.

Les années passent, les déclarations que se font les amoureux dans des lettres enflammées sont toujours aussi passionnées et la guerre éclate. Il est impossible à Ludwig de retourner en Allemagne. Tentant d'oublier la femme qu'il aime, il en épouse une autre, devient père et s'efforce de mener une vie tranquille. Neuf années se seront écoulées depuis son départ et à son retour, il organise le jour tant désiré des retrouvailles, mais seront-elles à la hauteur des promesses d'antan ?

Le style Zweig a encore frappé, de son écriture, claire et sans autres fioritures que le mot adéquat au moment opportun, Stefan Zweig nous offre le récit d'un amour difficile, presque impossible. Tout l'art de Zweig est dans la description des sentiments et dans l'analyse des relations de couple. Ces situations qui pourraient être perçues comme immorales sont décrites avec tant d'élégance, que l'inconvenant devient touchant. Ici, ce n'est pas l'adultère que l'on juge, ce n'est pas l'abandon de famille que l'on arbore, c'est l'amour que l'on vénère.

Je n'ai pas lu mais écouté ce texte en version livre audio. Ce titre s'y prête bien. C'est doux et reposant et l'on se retrouve frappé par la qualité de l'écriture de l'auteur.


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Im alten Park, eisstarrend und verschneit
Zwei Schatten suchen die Vergangenheit

ou

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres cherchent le passé
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Après 9 ans d'éloignement, retrouver une passion suspendue à une promesse. Une
confusion des sentiments qui inhibe le récit fantasmé de cette recherche d'abandon, pour en faire une prophétie irréalisée.
Et la poésie comme point de fuite, pour échapper à la déception du réel.
Zweig, décrypte l'insondable pour ramener des perles des tréfonds de la psychologie relationnelle.

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Bizarrement, alors que j'aime infiniment Zweig, j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman qui explore encore une fois la passion, sa naissance, son développement et l'impossibilité de la faire revivre quand elle n'est plus là.

Un homme revient en Allemagne après un séjour de neuf ans au Mexique. Il a fait fortune dans l'entreprise de son ex patron qui l'avait envoyé là et s'est marié. Mais son travail l'envoie quelques jours en Allemagne. Il cherche à voir une femme qu'il a beaucoup aimée.


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Stephen Zweig trouve toujours les mots. Avec lui, une banale histoire d'amour se transforme en un roman sensible et émouvant.
Stephen Zweig ne déçoit jamais. Comme ses autres récits, celui-ci est hautement recommandable.
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Dans cette nouvelle Stefan Zweig nous interroge sur le temps qui passe.
Temps que Ludwig a voulu figer, mais temps qui est passé inexorablement.
Temps qui a fait que lui le jeune homme pauvre tombé amoureux de la femme de son employeur, est devenu après sa nomination au départ pour deux ans au Mexique qui se sont transformés en près de dix ans par la force des choses, un homme accompli, riche homme d'affaires, marié et père de famille.
Comment Ludwig pouvait-il croire, qu'il pouvait reprendre le cours de sa vie au point où il l'avait laissée dix ans auparavant.
Non seulement Stefan Zweig nous interroge sur la fuite du temps, mais aussi sur la fuite inexorable de la vie, et sur le délitement de l'amour avec en fond la folie des hommes qui a créé cette Première Guerre Mondiale qui a séparé les amoureux et dont on voit déjà se profiler en fin de son récit le terreau de ce qui créera la Seconde.
Une jolie nouvelle qui comme tous les textes de Stefan Zweig est d'une force et d'une profondeur incroyable sous couvert d'un texte léger qui se laisse dévorer d'un seul trait.
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Court roman ? Longue nouvelle ? le Voyage dans le Passé est un joli texte qui en une soixantaine de pages permet de découvrir l'écriture unique de Stefan Zweig, et certains thèmes de prédilection de l'auteur autrichien : l'amour, la passion exclusive et secrète, les tourments intérieurs. Ecrit à la troisième personne, le récit est centré sur le personnage de Louis, jeune homme pauvre qui tombe amoureux de l'épouse de son riche bienfaiteur. le destin impose au couple clandestin neuf années de séparation, alors que l'éloignement ne devait initialement durer que quelques mois, au terme desquels la femme avait promis de se donner à son amant. le texte débute par ces retrouvailles ; neuf ans se sont écoulés depuis la rencontre et les premiers feux de la passion. Leur amour aura-t-il résisté au temps, aux années qui ont façonné Louis, au veuvage de l'une, au mariage de l'autre, à une guerre mondiale qui pèse sur toutes les consciences ?
Un récit profond, qui au-delà des actes et des paroles, dissèque avec grâce et intelligence l'intériorité profonde et la psychologie des personnages.
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Le Voyage dans le Passé est l'histoire d'un amour porté jusqu'à son incandescence, amour impossible entre un jeune chercheur pauvre de surcroit et la femme de son bienfaiteur.
Il est nommé au Mexique, c'est la confusion des amants qui se découvrent, un amour sans limites tait trop longtemps, au plus douloureux moment juste avant son départ, une séparation de deux ans que la grande guerre transformera en neuf années.
Neuf années de privation d'amour, de doutes, d'échanges de mots doux et de plus en plus enflammés.
Neuf ans après, les retrouvailles sur ce quai de gare se déroulent en pleine confusion, en hypnose, chacun sur son nuage, bénissant ce jour.
Mais rien ne se passe comme imaginé, désiré au plus profond d'eux mêmes, tels deux enfants perdus avec cet amour trop grand qui les submerge.
C'est Werther couplé avec un Malcom Lowry incapable d'avouer son Amour.
Ils sont envahis par la peur, celle de brusquer, de froisser, de salir neuf années de dévotion, et autour d'eux ils ne sentent que des menaces.
Pouvons nous nous aimer alors que le monde une nouvelle fois chavire dans la Haine, la Haine?
Il faut protéger sa bien aimée, à plus tard l'amour.
Deux rescapés, deux âmes à la dérive, l'amour imaginé est trop fort trop grand pour n'être qu'une confusion des sens, il leur faudrait du temps pour réapprendre le désir et le transformant en un élan irréfléchi.
Stephan Zweig est désarmant, cette idylle déprimante, pourquoi le parfait serait à atteindre, sinon rien, comme dans la pub, pour moi le sublime c'est l'imperfection acceptée et partagée, un peu, il ne faut pas trop avoir peur du vide.
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Troisième rendez-vous avec Stefan Zweig, après « La confusion des sentiments » et « Le jouer d'échecs ». Toujours autant de plaisir à retrouver sa belle plume, élégante, sensible, pleine de pudeur mais tellement profonde dans les émotions qu'elle nous transmet…

Il s'agit ici d'une nouvelle de moins de 70 pages. Courte, mais qui se suffit en elle-même. Tout est dit.
Une magnifique histoire d'un amour contrarié, impossible, suivi d'une longue séparation, puis de retrouvailles. Un passé rêvé, ruminé puis trainé dans un présent décalé et terni.

L'auteur, comme à son habitude, nous livre une analyse très fine des sentiments et conflits intérieurs de son personnage principal, avec beaucoup de douceur et de psychologie.

Lien : http://lebouddhadejade.blogs..
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A travers une écriture élégante et délicate, Stefan Zweig parvient à retranscrire, dans les moindres détails, le sentiment amoureux et les doutes qui l'accompagnent. Une incursion vive et parfois douloureuse dans l'esprit d'un homme animé par ses désirs, prisonnier de ses ambitions et de ses regrets. Une rencontre décrite avec subtilité, qui, comme souvent chez Zweig, se heurte aux conventions et aux désastres de la guerre. On retrouve ici les thèmes qui animent l'auteur : les craintes extérieures qu'incarne la guerre et les contraintes internes se heurtent aux passions et aux souhaits de ses personnages, devenus simples sujets de leurs sentiments. Une écriture vive et psychologique pour un récit très court où tout se joue en quelques pages. Magistral.
Lien : http://leblogdeyuko.wordpres..
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