Encore une fois,
Stefan Zweig nous parle d'amour et cette fois encore, il a trouvé les mots qui me donnent des frissons. En lisant «
le voyage dans le passé », je n'ai pas échappé à la gorge qui se serre, au coeur qui palpite, aux larmes qui montent et à ce sentiment de suffocation que provoque la douleur d'une histoire d'amour impossible.
Ludwig est scientifique, très jeune, ses compétences seront remarquées par M. le Conseiller, un industriel qui l'engage pour devenir son secrétaire particulier. Admirant l'intelligence du jeune homme, il voit en lui celui qui est à même de comprendre la complexité de ses recherches, celui qui pourra un jour les mener à terme.
Ludwig accepte le poste et s'installe chez son mentor où il fera la rencontre qui bouleversera sa vie. Frau G., l'épouse de son patron, une femme bien sous tout rapport dont la discrétion et la gentillesse le fascinent. Une femme, dont il tombera fou amoureux, un amour partagé, mais interdit mais malgré tout, ils s'aiment clandestinement. Un baiser volé derrière une porte, un moment, seuls dans un couloir sombre, des mains qui s'effleurent lorsqu'elles se croisent et une passion dévorante à laquelle des milliers de kilomètres ne pourront mettre fin. Arrive le jour du départ pour le Mexique, lieu d'implantation d'une nouvelle filiale, terre d'exil pour Ludwig qui se voit proposer de gérer l'implantation de l'usine en Amérique du Sud.
Les années passent, les déclarations que se font les amoureux dans des lettres enflammées sont toujours aussi passionnées et la guerre éclate. Il est impossible à Ludwig de retourner en Allemagne. Tentant d'oublier la femme qu'il aime, il en épouse une autre, devient père et s'efforce de mener une vie tranquille. Neuf années se seront écoulées depuis son départ et à son retour, il organise le jour tant désiré des retrouvailles, mais seront-elles à la hauteur des promesses d'antan ?
Le style Zweig a encore frappé, de son écriture, claire et sans autres fioritures que le mot adéquat au moment opportun,
Stefan Zweig nous offre le récit d'un amour difficile, presque impossible. Tout l'art de Zweig est dans la description des sentiments et dans l'analyse des relations de couple. Ces situations qui pourraient être perçues comme immorales sont décrites avec tant d'élégance, que l'inconvenant devient touchant. Ici, ce n'est pas l'adultère que l'on juge, ce n'est pas l'abandon de famille que l'on arbore, c'est l'amour que l'on vénère.
Je n'ai pas lu mais écouté ce texte en version livre audio. Ce titre s'y prête bien. C'est doux et reposant et l'on se retrouve frappé par la qualité de l'écriture de l'auteur.
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