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sur 1037 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a deux choses que j'aime généralement chez Zweig : l'émotion et le style. Et 'Le voyage dans le passé', cette grande histoire d'amour tragique entre Ludwig et Frau G, empêchée d'abord par son mari à elle, puis par un océan et le monde en guerre, enfin par sa femme à lui, ne fait pas exception.

L'émotion est partout dans ce court roman : dans l'amour-amitié qui ne dit pas son nom au début, dans l'amour-désir à l'approche de la séparation, dans la solitude déchirante de Ludwig au Mexique, dans la tendresse des courriers et dans la torture des retrouvailles entravées...

Ce livre n'a pas été publié du vivant de Zweig, mais bien après. J'ai lu dans la notice que Zweig avait biffé le titre (mais sans en indiquer un autre, c'est pourquoi il a été conservé). Je trouve qu'il avait raison, car ce n'est pas un voyage dans le passé que font Ludwig et Frau G, et ce n'est à mon sens ni le passé ni le passage du temps qui les empêchent de se retrouver. C'est simplement leur amour qui vaut mieux qu'une nuit dans un hôtel sordide. Mais ce 'mieux', la vie les empêche de le vivre...

Voilà en tout cas comment j'ai ressenti cette histoire, une vision probablement différente de celle d'autres lecteurs, car Zweig donne vie aux sentiments des personnages, de l'exaltation au malaise, sans jamais les expliquer ou les interpréter. A nous ensuite de vibrer et de comprendre comme nous l'entendons....

Le style est l'autre point fort de Zweig à mes yeux, en particulier ici. Difficile d'en parler sans tomber dans les poncifs. Je dirais donc simplement qu'il parvient toujours à trouver le bon mot, le bon adjectif, la bonne tournure, sans se laisser aller aux poncifs, justement. C'est une écriture très pure, sans trop de fioritures, que j'aime beaucoup... et paradoxalement surtout dans la traduction française : ayant l'édition bilingue, je me suis essayée à la Reise in die Vergangenheit, mais je l'ai trouvée un peu sèche et aride, probablement parce que les subtilités m'échappaient (je ne suis pas vraiment bilingue).

Lu dans le cadre du challenge Zweig de Sofy74.
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Nul ne sait peut-être mieux que Stefan Zweig dire l'intranquillité de l'amour, les abîmes incandescents que ce sentiment nous inflige, l'immanence de l'instant, le désastre du temps et sa cruauté infinie. Il le dit avec l'acuité des mots posée sur un geste, un regard, le mouvement fugitif d'un désir qui se dessine.
Le voyage dans le passé est un texte court d'une centaine de pages. L'histoire est simple comme souvent et la magie prend comme à chaque fois que je lis cet écrivain, découvre une oeuvre nouvelle de lui. Ici encore j'ai été chamboulé à cette lecture.
Nous sommes en Allemagne. Un jeune homme de condition modeste et ambitieux, Ludwig, tombe amoureux de l'épouse de son employeur, chez lesquels il est hébergé. La réciprocité du sentiment se dévoile cruellement le jour où Ludwig apprend à celle-ci qu'il est muté en mission au Mexique pour suivre de près là-bas les affaires de son mari. Ce ne sera pas long, tout au plus deux ans, oui deux ans. Dans le frôlement d'une étreinte à peine esquissée, dans la retenue des gestes encore impossibles sous ce toit, ils se jettent cette promesse comme un pont, puisque désormais un océan s‘apprête à les séparer... Elle lui promet de se donner à lui lorsqu'il reviendra. « Plus tard, lorsque tu reviendras, quand tu le voudras ».
Comment, avec si peu de mots, cet écrivain est-il capable d'offrir à sentir une si grande sensualité à fleur de peau ?
Plus qu'un océan, ce sera la guerre et son cortège d'horreur, le chambardement du monde divisé en deux par la Grande Guerre.
Ce ne seront pas deux ans, mais neuf années à éprouver la promesse d'un amour, où la patience naît comme une fatalité, dans l'usure du temps, où l'horizon se referme chaque jour sur l'écho d'un battement de coeur devenu lointain...
Vient le temps des retrouvailles...
Les phrases de Stefan Zweig sont implacables comme la cruauté d'un quai de gare. Comme toujours, la psychologie des personnages est ciselée avec précision, autant dans ce qui est écrit, que dans l'arrière-pensée des mots. Elle, dont on ne connaîtra jamais le prénom, est un magnifique et sensible portrait de femme. Je voudrais tant que tous les écrivains que nous aimons aient ce regard aussi beau et sensible posé sur les femmes...
Ici c'est une nouvelle parue après la mort de l'écrivain. Une note du traducteur dans l'avant-propos, indique que sur le manuscrit découvert après sa mort, Zweig avait barré le titre du récit, sans doute insatisfait. Il est vrai que le voyage dans le passé n'est peut-être pas le titre le mieux inspiré pour dire toute la richesse fabuleuse que contient ce court texte, la douleur d'une séparation où l'usure du temps est aussi cruelle que l'immensité de l'océan ou la bestialité d'une guerre.
Voici deux êtres impuissants, fragiles, inquiets, démunis pour tenter de comprendre peut-être l'indicible qui leur échappe, c'est-à-dire tout simplement l'amour qui vient, qui naît on ne sait pas pourquoi et qu'on voudrait retenir comme on s'accroche désespérément à la vision d'un train qui quitte une gare...
Et puis, comme une esquisse de dénouement, comme une clef de lecture que nous tend l'écrivain au bord de ce quai de gare, ou peut-être au bord du vertige sidéral qui tient lieu ici de paysage, Stefan Zweig nous livre à la fin quelques vers de Verlaine, de son poème Colloque sentimental :

"Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé."

Un grand merci à Gwen21, qui m'a donné envie de découvrir ce texte !
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Très beau roman d'amour, mais aussi politique. Zweig ne se remettra jamais du conflit mondial de 1914-1918 et de la disparition de l'Autriche en tant que grande puissance de la Mittel Europa. C'est son rêve de culture européenne qui se brise. Il n'y a qu'à lire « Le monde d'hier, souvenir d'un européen » pour s'en convaincre. Zweig était un idéaliste et un contemplatif. Les bottes nazies que l'on entend brièvement à la fin de ce court roman sont là également pour nous le rappeler. L'amour que se portent les deux protagonistes appartient réellement au passé. Neuf ans se sont écoulés avant leurs retrouvailles. Que peut-il en rester ? Les accents romantiques, voire un peu grandiloquents viennent se fracasser contre le cours du temps. Qui n'a pas vécu, à des degrés divers, cette situation ? le temps nous force à accepter l'impermanence de toute chose, de tout sentiment. Zweig insère son intrigue dans la réalité historique de l'époque. La réalité sociale n'échappera non plus à personne. Au début du roman, Louis ne supporte plus sa condition de subalterne, mis à la disposition des riches. Ce roman est d'une grande richesse. En quelques pages, Zweig nous fait entrer dans la condition humaine.
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Il ne sait donc écrire que des merveilles, l'ami Stefan? Quoique je lise de lui, c'est toujours un bain de bonheur de retrouver sa plume, sa finesse et son humanité; sa lecture devrait être remboursée par la sécu.
Quoique. Le monde de Stefan Zweig n'est pas toujours rose, loin s'en faut, et ce fin observateur de la psyché va souvent chercher dans le plus sombre de l'expérience humaine la matière de son oeuvre.
Ici c'est rien moins que la tragique irréversibiité de nos trajectoires individuelles qu'il vient évoquer. Qui donc ne pourrait reconnaître son vécu, une expérience, un souvenir dans cette sombre histoire de destin contrarié qui voit deux amants confrontés à un passé disparu qu'ils ne peuvent faire revivre?
J'ai particulièrement aimé cette nouvelle de Zweig marquée par le temps qui passe, la futilité des passions, la douleur résignée des amants magnifiée par les bruits de bottes annonciatrices d'une nouvelle ère de chaos. Ou bien l'ai-je aimé car à mesure que je découvre une nouvelle oeuvre de Zweig, j'entends chaque fois un peu plus sa voix derrière les lignes, et que le désespoir croissant de cette belle âme m'émeut.
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Stefan Zweig est un écrivain à part dans la littérature mondiale, et je m'en veux de ne pas avoir tout dévoré de lui !
C'est un choix cornélien qui se présente à Louis, le modeste secrétaire du riche Conseiller de Francfort : soit partir faire fortune au Mexique, lui qui a honte de sa pauvreté, soit rester à proximité de la femme du Conseiller qu'il aime passionnément, sans encore vraiment le savoir, « un embryon de passion », comme l'écrit Zweig ?
Quand il apprend son départ, Louis est tout excité, il fait des prévisions qui lui donnent le vertige… Puis il tombe sur Son portrait : Elle ! Mais ce n'est pas possible ! Je ne peux pas partir deux ans sans la voir ! Il ne me reste 10 jours ici ! Il prend conscience qu'il est passionné par cette femme riche, un peu plus âgée que lui, mais très attentionnée et qui l'appelle « Monsieur le Professeur ».
Mais Elle, l'aime t'il ?
Puis il y a la scène sur l'ottomane…Et alors il sait.
Il part, ils s'écrivent de longues lettres, il s'étourdit de travail, il compte les jours avant le retour… Et le drame survient : la guerre est déclarée, l'Angleterre empêche les Allemands de rentrer chez eux ! Alors, petit-à-petit, Son visage s'efface, il se marie…
Puis la guerre s'achève, il pense à son pays, puis à Elle : est-Elle encore en vie ? Il lui écrit, Elle répond : neuf ans après son départ d'Europe, il décide de la revoir à l'occasion d'un voyage d'affaires :
C'est « le voyage vers le passé »…
Comment vont-ils se retrouver, ces deux êtres hypersensibles, freinés, réprimés par leur éducation et les conventions ?
Peut-être comme l'écrit Verlaine :

« Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres cherchent le passé. »
???
.
La plume de Zweig est magique : c'est l'écrivain des passions et des souffrances ! Peut-être faut-il avoir vécu une passion, avoir eu le coeur qui bat trop fort, avoir eu du mal à respirer, pour bien s'incorporer tous les mots, toutes les phrases de ses oeuvres ?
Je crois qu'écrire une critique d'une oeuvre de Stefan Zweig est quelque chose de complexe, tant il semble difficile de rendre les sentiments minutieusement décrits par l'auteur, et qui sonnent tellement vrais à la lecture ! L'auteur « s'incorpore » les personnages. J'aimerais voir un film issu d'une de ses oeuvres.
Zweig « est » vraiment Louis ; mais Zweig « est » aussi la femme du Conseiller : )
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Hier soir j'ai eu envie d'un peu de douceur et de beauté et j'ai donc visionné pour la seconde fois le film "Une promesse" de Patrice Lecomte. A l'issue de ma séance ciné privée, je me suis rappelée que le film était basé sur le court roman de Stefan Zweig, "Le voyage dans le passé" qui dormait depuis longtemps dans ma bibliothèque.

Changement d'heure et horloge interne obligent, je me suis réveillée une heure plus tôt, une heure trop tôt et très naturellement j'en ai profité pour me plonger dans ma lecture, pensant trouver entre les pages l'exact écho de la jolie romance entre les personnages incarnés par Rebecca Hall et Richard Madden.

Au final, même si le scénario est plutôt fidèle au roman, c'est le roman que je préfère. Je ne m'attendais pas à y trouver encore plus d'intensité dramatique qu'à l'écran et pourtant, je trouve que le réalisateur n'a pas su faire preuve d'autant de force et de sensibilité que Stefan Zweig. J'ai été happée par ma lecture alors même que j'en connaissais l'issue. J'ai admiré comment, en peu de mots, l'auteur nous imprègne des émotions et des sentiments de ses personnages.

Après, je pense que si je n'avais pas vu l'adaptation, je n'aurais peut-être pas eu le même avis car Stefan Zweig use et abuse de l'ellipse et le rythme en pâtit. C'est d'ailleurs toujours un peu le souci avec ses écrits, on est toujours un peu assis entre deux chaises, entre la longue nouvelle et le court roman avec, dans les deux cas, un goût d'inachevé.

Toutefois, "Le voyage dans le passé" mérite vraiment d'être découvert, il vibre de sensualité et de sensibilité et amène le lecteur à se pencher sérieusement sur des thèmes aussi graves que l'amour, la fidélité et la vieillesse.


Challenge XXème siècle - Edition 2019
Challenge ABC 2019 - 2020
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"Tout est comme autrefois, sauf nous,sauf nous!"
Le voyage dans le passé est une fine étude psychologique de la relation d'un homme et d'une femme se retrouvant après 9 ans de séparation.
Lui, Louis jadis jeune-homme à la "pauvreté humiliante", à la "volonté fanatique", servile,sérieux,responsable,ambitieux et amoureux fou de la femme de son patron (d'une usine de Francfort) qu'il a "sanctifiée"; suite à la guerre de 14-18 s'est retrouvé (alors qu'il était en mission) coincé au Mexique où il a fondé une famille plus par sécurité que par véritable amour. Riche à présent,il désire concrétiser son "rêve" et obtenir le corps de celle qui, par dignité,s'est refusée à lui.
Elle, "madone bourgeoise"au "tact discret", "bonne fée attentionnée" répond à sa lettre, le retrouve passionnée et fuyante à la fois.
Le talent de Stefan Zweig (essayiste,romancier,nouvelliste,dramaturge et poète) intellectuel et érudit autrichien du XX° siècle est de dépeindre de façon magistrale les sentiments exacerbés (comme dans Un soupçon légitime où un homme passe de l'amour excessif pour son chien à l'indifférence ou dans Légende d'une vie où une mère étouffante maintient, à grand coup de mensonges, la gloire de son défunt époux).
Ici, comme pour Flaubert, l'amour est échec et désillusion. Il ne résiste pas au temps (elle a vieilli et a peur de son âge), à l'évolution (il est riche à présent, elle est libre et veuve,il est marié et père de famille) et au vécu de chacun (même si elle lui pardonne sa famille fondée), à l'histoire qui court à grands pas (la guerre les a séparés et c'est comme s'il retrouvait la haine des hommes en revenant sur les lieux du passé).
Tout passe par le regard, l'art du portrait, la rigueur du développement logique de la rencontre (on pense à Balzac) et le narrateur omniscient se fait complice d'une passion toujours présente mais passée à l'état d'ombre car ses protagonistes sont inaccessibles car vivants uniquement en rêves ceux des mots d'un poème de Verlaine qui ravive de simples souvenirs.
C'est nostalgique et c'est beau car l'amour physique aurait tout gâché, mieux vaut le laisser à l'état de fantasme, d'embrasement qui crépite puis part doucement en fumée comme un souvenir au parfum de résine mais à l'amertume de cendres.
Petit rajout cette femme, un peu trop prude pour notre époque,m'a émue me faisant repenser à un roman apprécié le grand secret de Barjavel où l'héroïne passionnément amoureuse n'a de cesse de retrouver son mari mais c'est un mari jeune, alors qu'elle a vieilli qu'elle va retrouver et dans le voyage dans le passé, on sent que pour elle ces neuf ans ont compté double avec une peur de vieillir sous-jacente.
Stephan Zweig, en philosophe étudie fort bien le rapport au temps des êtres et des choses.
A souligner aussi que les éditions Grasset ont eu la riche idée de donner une version bilingue de cette nouvelle, ce qui rend fort bien la musicalité de la langue allemande (chère à Goethe) de Stefan Zweig (le poète).
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Chaque nouvelle lecture de Zweig est pour moi un bonheur, tant cet écrivain sait admirablement manier les mots et les sentiments. Il est ici question du temps qui passe, des visages et des sentiments qui s'estompent peu à peu de la mémoire, et de la gaucherie des retrouvailles après une longue absence. Une histoire hors du temps et qui n'a pas pris une ride.
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Allemagne, années 1910. Louis sort de la misère dans laquelle il a grandi en travaillant dur et obtient les diplômes lui permettant de trouver un bon emploi et de sortir de sa condition sociale.

Il travaille auprès d'un bourgeois qui, malade, lui demande de s'installer chez lui pour conduire plus aisément ses affaires. Il y rencontre l'épouse, une très belle femme dont il finit par tomber amoureux. Une relation charnelle s'installe. Les deux amants sont très épris l'un de l'autre. Mais, quelque temps plus tard, Louis est envoyé en mission au Mexique. Il doit s'absenter durant plusieurs mois.

Durant son déplacement, la Grande Guerre éclate en Europe. La traversée de l'Atlantique est interdite aux ressortissants des pays ennemis. Louis ne peut alors  plus revenir. Neuf longues années s'écoulent. Les amants n'auront plus de nouvelles. La vie en Amérique du Sud suit son cours alors que l'Europe est ravagée. Mais, lorsque la guerre se termine, Louis reprend contact avec sa bien-aimée.

“Voyage dans le passé” est une nouvelle sur la passion, les désastres de la guerre, le souvenir, et les retrouvailles. 

Ce sont des thèmes que l'on retrouve souvent dans les oeuvres de Stefan Zweig

J'ai beaucoup aimé cette histoire abordant un amour parsemé d'obstacles entre un jeune homme et une femme mariée, ainsi que l'avenir d'un couple piégé dans les tourments de la guerre. 

La psychologie des personnages et les relations qu'ils entretiennent sont traitées avec beaucoup de finesse. 

On ressent dans ce texte tout le traumatisme et les souffrances engendrés par la guerre qui ont notamment marqué l'auteur. 

On éprouve complètement le manque de l'autre, la souffrance de l'éloignement et du silence, ainsi que toutes les émotions qui en découlent. 

C'est un très beau texte écrit avec douceur et sensibilité.


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Stefan Zweig est un maitre pour décrire les sentiments et je suis touchée par sa sensibilité. D'ailleurs, « le voyage dans le passé » est une histoire passionnelle dont la trame a quelques choses d'universelle et rappelle certains romans du 19eme siècle : un jeune homme pauvre et ambitieux (Louis) tombe amoureux d'une femme mariée issue de la bourgeoisie, leur amour est impossible et contrarié.
Cet amour est partagé mais jamais consommé car la première guerre mondiale va les séparer alors que le jeune homme est au Mexique. Ce n'est que neuf ans plus tard qu'il rentre en Europe mais si la jeune femme est veuve, en revanche Louis s'est marié. C'est à ce moment précis des retrouvailles que commence l'histoire qui va leur permettre un "Voyage dans le passé".
Dit comme ça, cela peut sembler banal mais Zweig sait parfaitement décrire l'intensité du sentiment amoureux et son étiolement. Ce que j'aime beaucoup dans cette nouvelle publiée en 1929 (pour ce qui est de la première version) c'est sa contextualisation avec deux évènements majeurs, la guerre de 1914-1918 qui sépare les deux personnages et la montée du nazisme en Allemagne pressentie par Zweig.
Et puis il y a le plaisir de retrouver la poésie de Paul Verlaine et la référence à ses vers du Colloque sentimental qui montrent avec une grande nostalgie que l'on ne peut faire revivre le passé.


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