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Dernier livre de mon challenge ABC 2021/2022 avec la lettre Z. Après un agréable séjour à Aubigny-sur-Nère, petit village du Cher connu par son histoire liée à l'Ecosse et appelé Cité des Stuarts, il me parut opportun de lire la biographie de Marie Stuart par Stefan Zweig. La vie de cette reine au destin tragique est fascinante au regard de son petit royaume qu'était l'Ecosse. J'ai visité plusieurs lieux où elle a séjourné comme Traquair House, le château de l'Hermitage, la maison-tour de Jedburgh, le château de Neidpath.
C'est le premier ouvrage que je lis de ce grand écrivain qu'est Stefan Zweig et cette biographie se lit comme un roman. Je connaissais un peu la vie de Marie Stuart grâce à des documentaires ou des films, mais ce livre m'a permis de l'approfondir.
Reine d'Ecosse à sa naissance, elle devient reine de France à l'adolescence par son mariage avec François II dont la mort prématurée fut les prémices d'un destin tourmenté après une vie jusque-là heureuse et insouciante, devant rentrer dans un pays qu'elle ne connaît pas. Malgré sa jeunesse, catholique dans un pays essentiellement protestant, elle essaiera de s'imposer. Après deux autres mariages désastreux, elle est accusée d'avoir fait assassiner le deuxième par son troisième mari qui s'enfuit et l'abandonne pour sauver sa propre vie. Cela précipite sa chute. La seconde partie de sa vie ne sera qu'emprisonnement, évasion, trahison, complot et ultime accusation de vouloir attenter à la vie de sa cousine, Elizabeth 1ère dont elle convoitait le trône d'Angleterre.
Quand Stefan Zweig écrivit cet essai, il se voulait totalement neutre face aux innombrables études déjà écrites sur cette reine, puisqu'il n'était ni anglais ni écossais, ni protestant ni catholique.
Si le mystère entoure toujours cette femme passionnée, le portrait qu'il en fait tient autant de la tragédie que du roman historique voire de la dramaturgie shakespearienne, la décrivant comme une femme fatale et amoureuse d'hommes qui meurent, se font assassiner, ou mourant pour elle.
C'est un beau portrait royal, malgré toute la dualité d'une jeune femme douce, insouciante, raffinée, cultivée et à la fois impulsive, désespérée mais déterminée et digne jusqu'à la fin qui en fait un personnage romantique par excellence, sinon romanesque, à l'inverse de son ennemie, Elizabeth 1ère, prudente et calculatrice, faussement amicale et qui signe, par inadvertance, l'ordre de son exécution.
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Je n'avais absolument pas le souvenir que l'auteur était aussi misogyne. Bien que j'estime cette lecture très bonne, ce point m'a particulièrement gâché la lecture : les femmes sont gouvernées par leurs sentiments et aiment les hommes violents et "virils", et les hommes doivent être des bourrins pour se faire bien voir. C'est un parti pris qui biaise tout le récit puisque Marie Stuart comme Elizabeth passent pour des pauvres choses fragiles, incapables de raisonner…
Et que dire des figures masculines du récit ?! Mention spéciale au dernier époux de Marie, incroyablement violent et détestable.

Si je reconnais l'utilité de romancer le récit, je trouve que ce choix donne beaucoup trop lieu à des interprétations et l'on comprend très vite pour qui l'auteur prend partie.
Si je ne tiens compte que de ce récit, je ne peux pas apprécier Elizabeth. Par sa manière de raconter les événements, il dirige clairement l'avis du lecteur.

Sur la qualité du travail historique, je n'ai pas lu assez de livres sur cette période de l'histoire mais j'ai trouvé ça bien fait.
Le récit des évènements qui ont jonché sa vie est d'ailleurs digne digne d'une série contemporaine : alliance, trahison, complicité, retournement de situation, scènes de torture... Malgré tout, certains passages mériteraient des coupes (particulièrement sur certaines descriptions).
Point très positif : Zweig, même s'il parle essentiellement de la royauté et des nobles, n'a pas oublié que le peuple souffre.

La "douce" ironie de cette histoire est que les deux femmes qui se sont battues des années pour chacune gagner la couronne de l'autre ont au final légué chacune leur couronne a un homme... le destin a parfois un sens de l'humour très particulier !

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Une superbe découverte !

J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur et sa façon "d'analyser" Marie Stuart, reine d'Ecosse et de France. Une reine qui n'aura vraiment pas eu de chance durant sa vie.
J'ai bien aimé le fait que l'auteur détaille vraiment les événements de la vie de Marie Stuart, certes, il y a des descriptions mais toujours analysées.

Je recommande vraiment ce livre pour en apprendre plus sur cette femme !
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Un pan de l'Histoire à connaître et à dévorer !
Marie Stuart reine d'Écosse et futur reine de France possède un destin des plus tragique. C'est une femme d'une force imparable victime de la jalousie et de l'orgueil de sa cousine Elisabeth Ière.
L'auteur retrace la vie de cette femme dans un récit roche et passionnant.
Pour tous celles et ceux qui souhaitent accéder à L Histoire ce livre est idéal !
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Le biographe, chez Stefan Zweig est aussi important que le romancier ou que l'essayiste. Il arrive même que sur une oeuvre unique les trois états se confondent - pour notre plus grand plaisir - et que la plume de l'historien, par exemple, se laisse aller de temps à des écarts romanesques, et à d'autres moments à des réflexions pertinentes sur L Histoire. C'est pourquoi, il n'y a pas forcément une unité dans les biographies de Stefan Zweig : "Marie-Antoinette", par exemple, est un ouvrage plus "historique" que romanesque (encore que la restitution de l'Histoire se fasse dans un cadre très littéraire). Il n'en est pas de même avec "Marie Stuart".
Stefan Zweig s'en explique dans une lumineuse préface : "Ce qui est clair et évident s'explique de soi-même, mais le mystère exerce une action créatrice. C'est pourquoi les figures et les évènements historiques qu'enveloppe le voile de l'incertitude demanderont toujours à être interprétés et poétisés de multiples fois. La tragédie de la vie de Marie Stuart en est l'exemple classique par excellence".
Le problème, avec Marie Stuart, n'est pas tant que les documents soient rares, bien au contraire ils pullulent, se contredisent les uns les autres, tant ce personnage a suscité les passions les plus diverses. La fiabilité des témoignages et celle des "preuves" historiques est constamment remise en question. D'où le parti pris de l'auteur : là où l'incertitude ne peut apporter la lumière, il va s'appliquer à "interpréter" et "poétiser" sur ce qu'il maîtrise le mieux, le portrait psychologique. Il faut dire qu'il a là, avec la reine d'Ecosse, un sujet en or.
Marie Stuart (1542-1587) a eu deux vies : une dans la lumière de 1542 à 1567, une dans l'ombre, de 1567 à 1587. Reine d'Ecosse à 6 jours (1642), reine de France à 17 ans (1558), veuve en 1559, épouse de son cousin lord Danley (1565) puis du comte de Bothwell (1567) soupçonné d'être le meurtrier de Darnley, arrêtée et emprisonnée par des Ecossais révoltés, elle s'évade et va chercher protection et assistance chez Elizabeth d'Angleterre. Fin de la première époque. Elizabeth, à tort ou à raison, pensait que Mary en voulait à son trône, et la tint prisonnière pendant vingt ans, avant de la faire exécuter. Fin de la deuxième époque.
Ce n'est pas une vie, c'est une tragédie. Stefan Zweig ne s'y trompe pas : en tête de son ouvrage, en titre de la liste des personnages, il écrit les mots "dramatis personae", c'est à dire "personnages du drame", acteurs de la tragédie.
Et le drame est d'autant plus poignant que l'héroïne est parée de toutes les qualités du corps et de l'esprit. Trop sans doute. Suffisamment en tous cas pour susciter les envies et les jalousies, les médisances et les calomnies.
Stéfan Zweig, en historien et en romancier, nous livre un portrait à la fois plausible d'un point de vue historique, et passionné, sensible, critique aussi (il ne cherche pas à cacher les défauts et faiblesses de Mary Stuart). Comme pour "Marie-Antoinette", le livre se lit facilement, je dirais même goulûment, il y a en effet un plaisir de gourmandise à déguster cet ouvrage, ou si vous préférez une volupté de mélomane à écouter la petite musique de Stefan Zweig...

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Marie Stuart n'a pas encore atteint sa cinquième année que déjà des rivières de sang ont coulé à cause d'elle.

Marie, à peine bébé, est considérée comme un objet politique, ses fiançailles sont déjà un sujet débat. Un traité est conclut avec l'Angleterre pour épouser Édouard futur roi d'Angleterre. Mais on se demande si ce ne serait pas mieux qu'elle épouse le prince français François.
Le pays est en guerre. L'Ecosse est faible, ses richesses se comptent en moutons.

Le premier chapitre est intense, épique, passionnant.
La biographie de Marie Stuart par Stefan Zweig est l'une des plus connues, et je me suis laissée porter par le récit.
L'auteur a un talent de conteur indéniable.
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Cette oeuvre de Stefan Zweig, auteur que j'estime beaucoup a été pour moi une lecture de jeunesse.
A l'époque, c'était la première fois que je découvrais la plume de l'auteur et l'histoire de Marie Stuart, cette reine d'Ecosse dont tout le monde connait la terrible destinée. J'avais adoré cette lecture et je me rappelle avoir été très enthousiaste quand j'en parlais.
Je me disais que ce livre valait le plaisir d'une relecture et c'est là que je réalise que certains livres ne devraient finalement pas être relus, histoire de rester sur la première impression
En effet, je ressors bien moins émerveillée de ce livre que la première fois. Bon, j'aime toujours, certes, mais j'ai clairement un regard beaucoup plus critique sur cette oeuvre.
J'avoue que quelquefois les arguments de Zweig au sujet de la nature féminine, que ce soit pour Marie Stuart mais aussi pour Elisabeth d'Angleterre m'ont un peu fait grincer des dents par moments. Je n'irais pas jusqu'à dire que cet auteur était un affreux misogyne, (après tout je ne le connais pas suffisamment pour l'affirmer) mais clairement, il y a quelque chose de paternaliste et peut-être même de condescendant à ce sujet.
Cependant, je reste toujours sous le charme de sa plume, car Zweig est quand même un très bon raconteur d'histoire.
Il a redonné vie à cette reine qu'auréole son destin tragique. Et c'est vrai qu'on ne peut être que touchée par son histoire, car finalement ses choix de vie ont déterminé son avenir tellement jeune. A 25 ans tout était déjà joué pour elle.
Pour l'instant, je dois reconnaitre que ma biographie préférée de cet auteur est celle de fouché. Je suis cependant curieuse de découvrir celle de Marie-Antoinette, qui se trouve dans ma PAL et que j'entamerais tôt ou tard…


Challenge A Travers l'Histoire 2022
Challenge ABC 2021/2022




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J'ai un métier très prenant et environ 140 livres qui m'attendent donc j'ai préféré ne pas me forcer à lire cette bio de A à Z, à la terminer, à tout lire. Je ne vais pas me forcer à tout consommer alors que j'ai peu de temps et tant de livres à faire rentrer dans ce temps, cependant j'ai apprécié en lire des extraits et j'ai aimé la façon de Stefan Zweig de raconter Marie Stuart, peut-être que plus tard dans ma vie je prendrais le temps et le plaisir de relire cette bio ou une autre d'un personnage auquel je m'étais un peu moins intéressé.
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Née en 1542, reine d'Écosse à six jours à la mort de son père, élevée en France par crainte d'un assassinat par Henry VIII, reine de France à dix-sept ans, veuve à dix-huit avant un retour en Écosse où elle est reine catholique dans un pays devenu protestant, mariée trois fois, accusée d'avoir organisé le meurtre de son deuxième mari avec la complicité de celui qui deviendra son troisième, emprisonnée vingt ans puis exécutée par sa cousine la reine d'Angleterre Elizabeth 1ère à seulement quarante-quatre ans, le bourreau étant tellement ému qu'il a dû s'y reprendre à trois fois pour réussir à lui trancher la tête… Je suis, je suis… (mode questions pour un champion activé) : Marie Stuart.

Stefan Zweig s'empare de ce destin, aussi extraordinaire que funeste, et nous livre ici une biographie détaillée d'une grande acuité psychologique, où il a travaillé avec le plus d'objectivité possible. Il s'est surtout concentré sur ses années « écossaises » si l'on peut dire, du moment où, jeune veuve, elle embarque pour l'Écosse, jusqu'à son emprisonnement par Elizabeth. Six ou sept ans où sa personnalité se révèle, infatigable, impulsive, brillante et enflammée.

C'est une lecture qui m'a beaucoup intéressée. Je ne connaissais que les grandes lignes de l'histoire de Marie Stuart, et j'ai beaucoup appris. Cette biographie se lit souvent comme un roman d'aventures, avec péripéties et rebondissements, suspense et trahisons – jusqu'au bout, sa vie fut follement romanesque.

De Stefan Zweig, je n'avais lu jusqu'ici que quelques nouvelles, Amok, La confusion des sentiments, vingt-quatre heures dans la vie d'une femme, que j'avais adorées. Et pourtant au début de Marie Stuart, nous ne sommes pas partis du bon pied, Stefan Zweig et moi. Quand il s'est mis à parler des écossais en général comme des bouseux mal dégrossis et incultes, j'ai eu du mal, j'avoue. Ensuite, il s'explique. La noblesse écossaise ayant toujours comploté et rechigné à laisser le pouvoir à un roi, la couronne avait échu au clan des Stuart plutôt pour damer le pion à celui des Hamilton (moins malléables) qu'autre chose. Les Stuart avaient toujours la bride tenue extrêmement serrée et peu de subsides. Si on ajoute à cela une réforme religieuse récente et très agressive prônant l'austérité, résultat, la cour n'avait aucun faste et peu de lustre intellectuel. Vue des cours européennes en pleine Renaissance, où les nobles rivalisaient d'ardeur et d'éducation artistique, celle d'Écosse semblait complètement arriérée. Également, la vision des femmes de Stefan Zweig est souvent datée. Mais n'oublions pas que ce livre a été publié pour la première fois en 1935 – et sa traduction française date de 1936. Sinon, ce texte est vraiment formidable.

Cette lecture m'a souvent rappelé mon séjour il y a trois ans à Edimbourg. Touchée d'avoir vu la chambre où Marie Stuart a mis son fils au monde – le futur roi d'Écosse Jacques VI devenu Jacques 1er roi d'Angleterre à la mort d'Elizabeth : Marie Stuart, ayant déjà été victime d'un coup d'état dans ses appartements du palais de Holyrood, s'était réfugiée dans le château ancien pour son accouchement. Elle s'y savait plus en sécurité. Par contre, quand j'ai vu la statue de John Knox grandeur nature dans la cathédrale St Giles, je ne savais pas que c'était un si furieux prédicateur !
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Excellente biographie de Stefan Zweig sur une princesse qui fut très célèbre et très malchanceuse, puisqu'elle aurait pu réunir les trônes de France et d'Angleterre, mais, du fait de coups du sort et de sa religion catholique, ne fut que reine d'Ecosse, puis fut capturée et exécutée par sa rivale de toujours, la Reine d'Angleterre, Elisabeth. Zweig en profite pour développer certaines théories quant à la vie amoureuse de la pauvre Marie, qui m'ont souvent semblé d'une grande pertinence.
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