Certains livres, s'ils sont bien écrits, éveilleront vos consciences.
Et Vianney de Boisredon 🏔️ est l'auteur d'un de ces livres. Pourtant, il n'est ni psy ni coach. C'est un baroudeur de 26 ans et en 326 pages, il nous partage son audacieux périple de l'Hexagone jusqu'aux Steppes.
Pourquoi audacieux ? Car pour seul moyen de transport, il a levé son pouce et pour le logement, il a passé ses nuits chez l'habitant ou en bivouac.
Que les aficionados de randonnées sauvages ne s'emballent pas, son récit n'est pas une extension du Guide du Routard.
Quant aux rageux des open-spaces, inutile de délier leurs mauvaises langues. Vianney ne relate pas l'aventure exotique « d'un bien né », qui avant de se lancer dans la vie active, s'octroierait un caprice, parcourant les Steppes et distillant au passage de belles valeurs de charité chrétienne.
Sa démarche est tout autre. Si durant cette expérience Vianney appréhende le monde avec optimisme et altruisme, il cherche avant tout à en saisir sa complexité dans un contexte historico-politique perturbé. Car de rencontre en rencontre, de pouce levé en pouce levé, il teste ses limites, il chemine intérieurement et son regard naïf de prime abord s'aiguise pour laisser place à une profonde réflexion.
Double récit donc… Et me voilà embarquée, sans quitter mon salon, à voyager à travers mes propres Steppes et m'interroger sur mes obscures entraves :
Comment faire face à l'adversité sans se décourager ? Comment accorder sa confiance à l'étranger après seulement 30 sec. de rencontre ? Comment s'appuyer sur sa pugnacité sans jamais perdre son humilité ? Comment appréhender sa solitude et la transformer en puissant outil introspectif ? Comment gérer un altruisme unilatéral ?
À côté de tous ces aspects, Steppe by Steppe questionne aussi sur notre rapport au temps long et notre désir compulsif à voyager. Loin des clichés instagrammables et de l'idéalisation, le voyage révèle son autre facette. Défilement de paysages monotones, attente interminable, difficulté de communication avec autrui. Au fond, nos vies sédentaires et nomades n'auraient-elles pas plus en commun que ce que l'on s'imagine?
Je clôturerai avec une conclusion très personnelle. Ce bouquin ne vend rien. Il m'a juste proposé une narration différente pour réaliser mes ambitions, très éloignée des success stories de selfmade men. En levant son pouce et en comptant sur la générosité de l'Autre, Vianney a réussi à concrétiser son rêve. Qu'aurions-nous à perdre à demander de l'aide pour nos propres aspirations ? Et enfin, point bonus, ce récit m'a motivée à me débarrasser de mon regard désabusé envers ce monde et mes semblables, et ça c'était pas gagné !
Steppe by Steppe, aux éditions Flammarion
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Déjà le titre « Steppe by steppe » m'a interpellée ; joli jeu de mots ! Vianney de
Boisredon nous fait voyager dans des paysages d'Asie, pas à pas, restant au niveau
des gens.
Certains auteurs et des programmes télé mettent en valeur les pérégrinations
d'aventuriers amateurs ou professionnels. Dans « Steppe by steppe », le cheminement
est différent même si les paysages font bien évidemment partie du récit. Cette fois,
l'auteur s'attache tout autant au voyage intérieur qu'aux espaces parcourus et à leurs
habitants. Il a suffisamment de qualités littéraires pour intéresser les lecteurs. L'encre
coule au fil des rencontres, l'écriture suit l'itinéraire d'un enfant pas si gâté que ça.
D'ailleurs, il semblerait que le voyageur se trouve grandi après cette expérience
livresque et d'écriture.
À la fin de ce roman j'ai eu l'impression d'un certain apaisement et d'être
moins ignorante. Je suis aussi admirative devant la démarche de Vianney de
Boisredon. Il a fait preuve de courage et d'empathie. Donc l'ensemble de sa démarche
permet aux lecteurs de réfléchir sur le monde actuel et sur l'humanité... en toute
simplicité.
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Vianney nous embarque dans un récit enivrant qui nous mène jusqu'aux portes de l'Asie en autostop.
On parcours avec lui près de 15000km grâce à l'aide de 145 véhicules. On voit les scènes qu'il voit avec ses yeux, on vit ses anecdotes, on partage le voyage comme si nous y étions. Et surtout on a envie de partir à notre tour une fois la lecture terminée.
"Steppe By Steppe" c'est surtout l'histoire intérieure de celui qui voyage : c'est l'illustration du voyage initiatique que trouve celui qui se tente au voyage géographique.
J'ai eu l'occasion de rencontrer Vianney pour mon podcast (@podcastiti sur Instagram) et son livre va bien au delà de l'échange que nous avons eu !
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Je repense à ces rencontres éphémères. En un sens, j'admire la sobriété de vie de ceux qui possèdent très peu. Préoccupés avant tout par les tâches quotidiennes, comme faire une corvée de bois pour se chauffer ou vendre des fruits et légumes au marché contre une poignée de riz, ils se distancient du rythme de vie effréné, des injonctions du "paraître" et du tourbillon de consommation urbain, qui assassinent l'intériorité. D'une certaine manière, je ressens comme de l'envie car ils touchent du doigt une forme de sincérité de l'existence.
Cette expérience de partage chez une humble famille tadjike fut forte. Peu importent les difficultés, pourvu que je puisse continuer à vivre des moments de fraternité aussi poignants. J'accumule les souvenirs de voyage : ces bagages-là sont parmi les plus légers, et laissent pourtant les traces les plus indélébiles.
Ce type de voyage est l'université du lien humain, un triple Master en bonté, altruisme et sagesse.
De la France à l'Asie en stop : le récit de Vianney de Boisredon