Rage assassine : Mettre fin au racisme

Pour contrer le refus culturel selon lequel les femmes ne seraient pas légitimes à parler des politiques de la race et du racisme aux États-Unis, bell hooks écrit cet ouvrage riche, accessible et radical. En effet, le discours politique considéré comme « sérieux » est un domaine que la longue tradition sexiste et raciste a réservé aux hommes. Mais c'est sans compter sur la subversion et le génie de cette fine analyste de la société. Femme, noire, bell hooks est en effet peut-être la plus légitime à écrire sur le sujet.

Dans Rage assassine, bell hooks dénonce le déni qui fait office, depuis longtemps, de socle confortable et culturel aux pays colonisateurs blancs. Car, dans un climat où les discriminations ne sont plus de bon ton, si le racisme n'existe pas vraiment, la société n'est pas obligée de s'en préoccuper. Ainsi, face à cette hypocrisie blanche et néocolonialiste, bell hooks invite à se lever pour un « discours sur la race qui soit contre-hégémonique, et qui en appelle furieusement et passionnément au changement ».

Pour ce faire, cet ouvrage rassemble des essais, écrits pendant une vingtaine d'années par l'autrice, qui abordent les questions de suprématie blanche, de relations interraciales, d'entraide, dans une dynamique de classe, de domination et de féminisme. L'autrice y critique cette situation raciste et appelle au changement, à un monde où la différence raciale se ferait sans souffrance et ne serait plus source de discrimination. Ainsi, bell hooks invite à un véritable acte de résistance qui viserait à repenser la société pour le meilleur.

Grande amatrice de bell hooks, j'ai trouvé cet ouvrage très dur, d'une radicalité sévère et brutale. Elle dénonce sans prendre de gant ; la colère est au coeur de ce livre qui se veut percutant même si l'espoir est toujours au rendez-vous !
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