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EAN : 9782221247730
128 pages
Robert Laffont (05/03/2020)
3.25/5   6 notes
Résumé :
Yvette Roudy a été la première ministre des Droits de la femme, en 1981. On lui doit, entre autres, la loi sur le remboursement de l'IVG et des lois sur l'égalité professionnelle.
Aujourd'hui âgée de quatre-vingt-dix ans, elle n'a rien perdu de ses convictions, bien au contraire. Celle qui est déjà l'auteur d'À cause d'elles (1982), de La Femme en marge (1974), ainsi que la traductrice, en 1964, d'un des monuments théoriques du féminisme, La Femme mystifiée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Yvette Roudy a maintenant 90 ans, elle n'a rien perdu de ses convictions et sa parole est toujours d'actualité. Elle dresse, dans cet ouvrage d'une centaine de pages, le bilan de sa vie et souligne l'importance des rencontres qui ont jalonné son parcours de féministe active. Yvette Roudy, première ministre des Droits des femmes (1981-1986), retrace le chemin parcouru, mais aussi celui qui reste à parcourir pour atteindre l'égalité entre les sexes. Elle a, entre autres, permis l'adoption d'importantes lois, comme le remboursement de l'IGV et l'égalité des sexes dans le monde de l'entreprise, elle regrette toutefois que certaines mesures ne soient pas allées jusqu'au bout.

Son témoignage permet de mesurer l'importance du chemin parcouru et l'ampleur de ce qu'il reste à faire pour qu'il n'y ait plus de discriminations. « Il reste beaucoup à faire, et peut-être les femmes d'aujourd'hui et de demain, devront-elles le faire autrement. » Les inciter à réfléchir à cet autrement est l'objectif de ce livre.
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Essai-récit, essai-retour sur le passé, essai cri pour l'avenir, Lutter toujours pourrait sembler le testament politique d'Yvette Roudy, qui fut la première ministre des Droits de la femme en France, mais c'est bien plus que cela. C'est le récit de la lutte qu'elle a menée toute sa vie, de ses amitiés avec des grands noms de la lutte féministe française, mais aussi un encouragement à continuer. Arrivée à un âge fort avancée, elle se retourne et voit les progrès, mais aussi les retours en arrière et les bâtons dans les roues. La partie consacrée aux membres masculins du PS faisant tout pour les 'remettre à leur place" fait assez froid dans le dos: ce n'est pas tout de se dire pour l'égalité, certains se contentent hélas de l'étiquette!
C'est aussi bien un livre pour quelqu'un qui débuterait sur le sujet, car c'est une bonne introduction, que pour féministe déjà convaincu (e): parfois c'est bon d'en revenir aux basiques et de s'y retremper, et de retremper son courage dans celui d'une femme qui a lutté toute sa vie et continue encore.
Un exemple.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La chance, il faut savoir la saisir quand elle se présente. S'en saisir avec humilité. Une des plus merveilleuses choses de la vie est cette possibilité infinie de se transformer, d'avancer dans la connaissance du monde. Un jour, je me souviens, j'ai dit à Colette (Audry) : "J'ai eu la chance de te rencontrer." Elle m'a répondu : "Oui, mais tout le monde n'écoute pas comme toi." Il se peut que j'ai su l'écouter.
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Il reste encore beaucoup à faire, et peut-être les femmes, d'aujourd'hui et de demain, devront-elles le faire autrement.
Les inciter à réfléchir à cet "autrement" est sans doute le but des pages qui vont suivre.
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Pour autant, nos premiers opposants, nous les rencontrions au sein même de notre camp. Les hommes de gauche avaient pour la plupart été formés par les mouvements ouvriers qui considéraient le féminisme comme un avatar réservé à la bourgeoisie. Les féministes socialistes ont d'ailleurs été balayées par l'histoire, malgré la critique du patriarcat telle qu'elle avait été formulée par Engels, un des pères du socialisme.
Nous, les femmes politiques de gauche, n'étions pas regardées avec plus de considération, au contraire. La misogynie héritée de Proudhon infestait nos rangs, je le constatais autour de moi. Comme dans les maisons de commerce où les secrétaires restaient les maîtresses des patrons, nos militantes étaient moins reconnues par leurs pairs pour leur pensée ou leurs actions politiques que pour leur corps.
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Ma mère et ma grand-mère n'ont jamais pu voter. Elles sont mortes avant d'en avoir le droit, sans avoir jamais connu la citoyenneté à part entière, le travail libre - ma mère ne prenait un emploi que lorsque mon père l'y autorisait. Elles ne possédaient aucun bien propre et n'eurent pas le temps de savoir ce que "disposer de son propre corps" signifie.
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J'étais convaincue, je le suis encore, que l'histoire du féminisme doit être apprise par toutes et tous. La connaissance de ces combats-là est une des voies nécessaires de l'émancipation.
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