Depuis le 16 mars 2020 jusqu'à aujourd'hui nos libertés fondamentales chèrement acquises par nos ancêtres ont été malmenées comme personne ne l'aurait imaginé à part peut-être un auteur de SF. Certes il y avait une explication à cela : un virus mettait (met toujours d‘ailleurs) en danger la vie de la population et saturait nos hôpitaux. Pourtant à voir les français dénoncer leurs voisins qui ne respectaient pas à la lettre le confinement ou le couvre-feu un sentiment de malaise s'est emparé de moi, il a atteint son apogée quand l'égalité de traitement entre les citoyens a volé en éclats et que la liberté de circulation a été soumise à un passe sanitaire.
Est-ce qu'en faisant primer la santé publique sur les autres droits fondamentaux inscrits dans le bloc de constitutionalité, alors même que juridiquement rien ne le justifie, le gouvernement n'a pas ouvert la boîte de Pandore et mis à mal les fondements de la démocratie ? « Quand le droit ne veut plus rien dire, alors l'arbitraire n'est jamais loin. »
Pour
Mathieu SLAMA la question ne se pose pas, nous avons vécu sous le joug d'une dictature disciplinaire intégralement tournée vers des politiques de santé et d'hygiène puisque ces dernières ont primé sur tout le reste. Avant de hurler à l'évocation du mot dictature je précise que le mot doit être entendu ici au sens de la définition de Carl
SCHMITT, un juriste allemand, à savoir : Si la constitution d'un Etat est démocratique, toute suspension exceptionnelle des principes démocratiques […] peut s'appeler dictature »
Dans
Adieu la libertéMathieu SLAMA développe et étaye cette prise de position sur la base des faits auxquels il applique les textes de juristes et de philosophes et évidemment sa propre réflexion.
Il constate que durant la crise du Covid, assez rapidement, le Parlement est réduit à une chambre d'enregistrement ce qui met à mal l'équilibre des pouvoirs qui n'est plus dès lors qu'une façade, tout étant désormais concentré entre les mains du gouvernement. Pire le conseil scientifique et le conseil de défenses, 2 organes non élus dictent leurs lois. Une aberration !
Le citoyen devient alors passif. Il est infantilisé et culpabilisé et le débat démocratique n'est plus possible : si on ne se plie pas aux décisions c'est que l'on est un être égoïste et irresponsable, si on tente de proposer une autre alternative, impossible d'argumenter. le choix et la réflexion ne sont pas à l'ordre du jour seule demeure l'obéissance : « Une scène a priori classique, banale, qui met en scène le ministre de la Santé s'adressant aux députés à l'Assemblée nationale le 4 novembre 2020 dans le contexte général de l'état d'urgence sanitaire […] Face à une opposition qui gronde, le ministre prend la parole et relate une visite qu'il a organisé dans un service de réanimation de Corbeil-Essonnes auprès de plusieurs patients gravement atteints du Covid. le ton monte tout du long de son intervention jusqu'à conclure dans une rage non contenue, le ministre s'écriant une fois son témoignage terminé : « C'est ça la réalité ! SI vous ne voulez pas l'entendre sortez d'ici ! » » Impossible donc d'exprimer son désaccord. Toute idée contraire se voit réduit au silence dans un lieu normalement dédié à l'échange.
Mais vivre enfermés, masqués, avec un couvre-feu, des règles qui ne cessent de changer (parfois incohérentes) a –t-il un sens ? Peut-on vivre en « liberté conditionnelle » constamment ? Les règles ont même été jusqu'à envahir l'espace privé : interdiction des réunions au domicile, puis nombre de personne maximum imposé ! On bascule vers une société policière et d'une liberté inaliénable à une liberté sous conditions. le passe sanitaire instaure alors une discrimination entre les citoyens vaccinés et les non-vaccinés le tout basé sur une logique coercitive et punitive. Peu à peu le pays est dirigé non plus sur la base de choix politiques mais selon une logique de management basée sur l'efficacité. Un monde où on a des tas de raisons de reléguer la liberté au second plan.
« Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'Homme, aux droits de l'humanité et même à ses devoirs. Il n'y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout. Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'Homme » (ROUSSEAU, le contrat social).
Même si l'auteur manque selon moi parfois un peu de nuance, sur le fond il est indéniable que cette crise sanitaire est aussi autre chose. Elle a mis à mal les fondations de nos institutions et ses fondements idéologiques. Aujourd'hui la question que je me pose c'est : Si ce virus perdure encore et encore, allons-nous continuer à aliéner nos libertés au profit d'une sécurité sanitaire toute relative ? Au final le remède n'est-il pas pire que le mal ?
« Un monde sans contact, sans visage, sans divertissement, sans liberté, sans vie ; un cataclysme civilisationnel et anthropologique. Les dépressions et autres pathologies mentales ont explosé, la jeunesse s'est retrouvée dans une situation de désarroi immense… »