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EAN : 9782266331814
336 pages
Pocket (06/04/2023)
4.39/5   18 notes
Résumé :
Chaque lundi soir, Bastien est bénévole au sein de l'une des associations les plus célèbres de France : Les Restos du Coeur. Sa mission et celle de ses camarades est de distribuer des repas, du café, de la soupe, de l'attention, à ceux qui en réclament. Ils sont 100, 150, 200, parfois plus. Jeunes, entre deux âges, vieillards. Beaucoup d'hommes, quelques femmes. Certains dorment dans la rue, d'autres se débrouillent autrement ou possèdent un logement à eux : les nor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Bastien STISI. le ventre creux.

Je tiens à remercier bien sincèrement Babelio et les Editions Alisio de m'avoir envoyé cet essai. Je l'ai lu d'une traite .

« Le ventre creux » est un documentaire et porte en sous-titre : « le lundi soir aux Restos du coeur ». Bastien STISI, journaliste nous immerge dans le quotidien d'un bénévole des Restos. Depuis cinq ans, il participe aux distributions des repas chauds aux plus démunis, aux SDF, aux mal-logés, aux chômeurs, etc, à Paris. Et son PC est situé près de la gare Saint-Lazare.

Dans cette expérience, il rend hommage à tous les bénévoles, à tous ceux qui, comme lui, sortent de leur bulle et, lundi après lundi, semaine après semaine, mois après mois vont donner une lueur d'espoir, un repas chaud, un café et un réconfort moral, peut-être encore plus important que la nourriture. En même temps, il nous rapporte le quotidien de ceux qui vivent dans la rue, de ceux qui galèrent jour après jour, qui dorment sur les grilles d'aération du métro, dans les jardins publics, sur les trottoirs, devant les immeubles, alors que nous sommes bien au chaud, que nous ne les voyons pas ou plus exactement refusons de les voir. Nous les ignorons. Malheureusement, parfois les aléas de la vie, un revers de situation, une rupture amoureuse, un licenciement, peuvent nous faire plonger dans cet univers.

Bastien , avec beaucoup de lucidité, nous décrit les deux faces de la médaille. Il apporte un vibrant témoignage sur les actions menées par les nombreux bénévoles qui affrontent le mauvais temps et ne comptent guère leur temps. Il nous brosse les portraits de nombreux bénéficiaires de ces organismes humanitaires qui maintiennent, grâce à nos dons la tête des personnes qui rament, peinent à joindre les deux bouts pour vivre. Certains vivotent…. Et que font donc nos dirigeant. Comme nous ils ferment les yeux et leurs oreilles, ils ne voient pas la misère, ils n'entendent pas les cris de tous ces démunis. Ils se reposent sur les bénévoles, les banques alimentaires, les services sociaux, les services médicaux, le peu de services sanitaires ‘eau et toilettes, indispensables pour tous), etc.

Il faut du courage, de la volonté, du temps, de la solidarité, de la fraternité, de l'empathie pour aider, assister ceux qui n'ont plus rien que la rue pour les accueillir. Chacun a droit au respect. Bastien a connu les difficultés occasionnées parla pandémie qui nous a tous frappée. le bénévole, celui qui veut donner un coup de main, se rendre utile, aider son prochain doit faire preuve d'abnégation d'empathie, de réserve. Il doit se forger une armure, être discret, poli, solide physiquement et psychologiquement. Il faut sourire être poli, savoir voir et surtout savoir écouter. Les bénévoles sont mesurés, pudiques mais font preuve de diplomatie lors de querelles entre les bénéficiaires. Derrière cette misère, il y a beaucoup d'amitié qui naît de ces rencontres programmées, de la complicité, de la cordialité, et parfois de l'amour. Bastien offre un bel hommage à tous ces bénévoles qui partagent leur temps avec les uns ou les autres. Ici ce sont les Resto du coeur , portés sur les fonds baptismaux par Coluche en 1985. Il en est de même au sein de toutes les associations à but non lucratifs qui vivent grâce aux dons, qu'il s'agisse du Secours Populaire, d'Emmaüs, etc. Les donateurs sont toujours de plus en plus nombreux mais le nombre des bénéficiaires est en constante progression. C'est un véritable tonneau des Danaïdes.

Merci à Bastien de nous faire découvrir son parcours au sein de cette association. Je conseille la lecture de ce document. Et si vous avez du temps, de la volonté, vous pouvez donner un peu de temps , un coup de main à cette association ou à une autre. Tout geste est le bienvenu. ( 23/02/2022)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Les restos du Coeur, derrière les paillettes et les artistes engagés, il y a les petites mains, les coeurs-gros qui font vivre au quotidien les restos. Ces bénévoles qui offrent bien plus qu'un repas, un café ou un duvet en redonnant un visage, une histoire à ceux qui viennent aux restos. Des invisibles qui dérangent. Ça pourrait être comique mais non c'est dramatique. Des histoires plurielles qui nous rappellent que la faim ça peut toucher n'importe qui. Vous, moi, ça n'est malheureusement pas réservé aux sans-abris. Une fissure dans une vie suffit. La misère est universelle. C'est donc sans fioriture que Bastien Stisi nous livre son témoignage en tant que bénévole, nous débarrassant du même coup de nos a priori. C'est poignant et sincère. Il n'en fait pas un monde rose plein de bons sentiments mais nous ouvre les yeux sur une réalité cruelle où se glissent parfois des moments précieux . Une pièce, un sandwich, un café et surtout une écoute, ça ne paraît pas grand chose et pourtant c'est déjà beaucoup.
« Entendre leur parole, voir leurs yeux, c'est déjà une victoire sur l'obscurité. » Romain Colucci
Alors, merci pour ce livre et merci à tous les bénévoles qui apportent chaque jour un peu de cette lumière.
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Merci encore à Babelio et sa Masse Critique Non Fiction de m'avoir fait découvrir cet ouvrage !
La compagne de Bastien Stisi – Yasmina – est bénévole aux Restaurants du Coeur, chaque lundi soir. C'est lors d'un de ses déplacements professionnels que l'auteur a trouvé normal d'aller la remplacer pour la première fois. le camion des restos où elle a l'habitude d'oeuvrer est situé place de Budapest, entre la Place de Clichy et la gare Saint-Lazare … Une nouvelle expérience qui est tout – sauf anodine – et qui va changer le regard de Bastien Stisi.

Finalement, cinq années plus tard, il est heureux et fier d'appartenir à cette grande famille de bénévoles, de ce formidable restaurant social – dont notre Coluche « National » fut l'instigateur – Son témoignage sur tous ces être « cabossés » par la vie, dans un monde peu compassionnel, est profondément touchant. D'autant plus que les deux dernières années ont été particulièrement cruelles pour ses bénéficiaires, durant les diverses périodes de confinement Covid et de couvre feu …

On ne peut rester indifférent à la souffrance endurée – et si justement exprimée dans ce récit. L'écriture est à la fois poignante et chaleureuse, emplie d'une grande humanité. Pas de « pathos » stérile, mais une totale empathie. Et un immense désir de changer notre regard afin de déculpabiliser définitivement les plus malchanceux (ou les plus fragiles) d'entre nous. Vous n'oublierez probablement pas tous ces prénoms (et leurs parcours) en refermant ce livre puissant (qui nous donnera également mauvaise conscience, après lecture, quand nous détournerons le regard …)
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Le Ventre Creux du titre, c'est celui des gens qui vivent dans la rue ou dont le salaire ne leur permet pas de vivre décemment. Parce qu'ils ont faim, ils viennent aux distributions des Restos du Coeur. Ils sont jeunes, vieux, hommes, femmes, ont un emploi ou pas, alcooliques ou pas, en quête de nourriture mais aussi d'écoute, de lien social.
Bastien Stisi, bénévole, est rédacteur à Radio Nova. Après des mois de distribution le lundi soir à St Lazare, il a voulu porter son engagement plus haut encore, il a voulu faire savoir au monde ce que c'est que d'être bénéficiaire (quelqu'un qui, un jour, a été quelqu'un comme vous et moi !) ou bénévole (pas un héros pour autant). Dans ce récit, il partage ses craintes, ses doutes, ses joies, ses rencontres, son questionnement. Car le Ventre Creux interroge sur l'injustice de ne pas manger à sa faim, mais aussi sur le bénévolat. Pourquoi décide-t-on de donner de son temps plutôt que de son argent ? Qu'y cherche-t-on ? Qu'y trouve-t-on ? Que reçoit le bénéficiaire bien sûr, mais que reçoit le bénévole aussi ? Bastien Stisi le dit page 302 : « Faire du bénévolat, c'est autant donner que recevoir ». Je partage totalement cette opinion. Quelles qualités sont-elles nécessaires pour être bénévole aux Restos ? Tout le monde peut-il être bénévole ?
A travers de nombreux portraits et dialogues, l'auteur nous emmène à la découverte du monde de la rue dans un livre qui ne peut laisser indifférent, qui fait mal au coeur, qui fait parfois sourire voire rire, qui secoue, qui donne envie d'agir et de faire toujours plus, tellement la misère est grande, même si on tente de la cacher.
Bref, habillez-vous chaudement et emboîtez le pas de Bastien Stisi en lisant ce livre. Alors vous comprendrez ce que je veux dire, et peut-être ne regarderez-vous plus les hommes et les femmes qui vivent dans la rue ou la grande précarité de la même façon, car ce regard ou cette absence de regard fait souvent si mal.
Merci à Babelio et aux Editions Alisio de m'avoir permis de lire le Ventre Creux.
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Un essai aussi réaliste que bouleversant sur une réalité que seuls ceux qui la côtoient peuvent vraiment décrire. Bastien Stisi réussit à reconstituer en détail le parcours (vécu) d'un bénévole aux Restos du Coeur, de ses débuts balbutiants, jusqu'aux plus grandes responsabilités, avec toutes les craintes que cela peut comporter, de la peur de mal faire aux grandes peurs liées notamment au Covid.

Il nous fait également un portrait pour le moins touchant des bénéficiaires qu'il a pu croiser : de ceux qui dorment dans la rue et n'ont de contacts sociaux que grâce aux distributions de repas, dont il décrit le rude quotidien, ceux qui ne sont jamais contents, etc. mais aussi des bénévoles, des bénévoles de longue date aux débutants, en passant par les bénévoles d'un soir qui ont "envie de voir ce que ça fait"...

Un livre indispensable pour vraiment se rendre compte de l'investissement qu'est celui des bénévoles des Restos
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Si quelqu’un a un peu de monnaie, un ticket restaurant ou un petit truc à manger…vous connaissez le couplet. Moi, je connais le refrain. Toujours le même.
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Quartier chic et appartement confortable, c'était bien, mais ce n'était pas moi. À un moment, et je te la fais courte car je ne vais pas t'embêter avec ces histoires, j'ai senti que je n'étais pas vraiment libre, que ma place n'était pas là.
J'avais un boulot, je travaillais aux impôts. Il y a plus intéressant, mais il y a pire aussi. Mais j'en ai eu assez.
Je ne respirais plus, j'étouffais. Le matin, je prenais la ligne 6, je changeais à Bercy pour prendre la 14, puis Madeleine, la 12, et Marx Dormoy. Et le boulot jusqu'à 17 heures. Et rebelote. Deux changements, quarante-cinq minutes de trajet. Le soir, tu rentres. Tu te couches tôt parce que le boulot t'emmerde et que la gosse te fatigue. Et tu recommences le lendemain. Et le week-end, tu amènes la petite au piano, puis tu vas dîner chez la belle-mère, porte de Charenton. Entre-temps, tu as pris le métro dans un sens, puis dans l'autre. Et tu recommences ta semaine de boulot. Et les deux changements pour arriver au bureau... Non, de cette vie-là, je n'en pouvais plus. Vraiment, je n'en pouvais plus.
Je ne dis pas que ma vie actuelle est meilleure, mais je préfère cette vie-là à celle que j'avais avant. Je n'ai plus la pression de la famille, plus la pression d'élever correctement une gamine, d'assurer au boulot, je n'ai plus rien ! Je fais ce que je veux et même si ce n'est pas grand-chose, au moins, c'est moi qui l'ai choisi.
Ce n'est pas le système qui m'a fichu la tête dedans, et qui m'a étouffé avec un ordre des choses qu'il aurait décidé pour moi. Je gouverne ma vie, tu comprends ?
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- S'il veut passer devant tout le monde, me dit Tanguy, tu n'insistes pas, tu le sers. Plus tôt il est parti, mieux c'est pour tout le monde.Il y a des personnes avec qui les règles qui valent pour tous ne valent pas pour elles. Il est une exception, car il est dangereux.
page 171.
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« Un bienfait purement gratuit est certainement une œuvre que j'aime à faire. Mais quand celui qui l'a reçu s'en fait un titre pour en exiger la continuation sous peine de sa haine, quand il me fait une loi d'être à jamais son bienfaiteur pour avoir d'abord pris plaisir à l'être, dès lors la gêne commence et le plaisir s'évanouit », Jean-Jacques-Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire, sixième promenade, 1782.
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Dieu a dit : « Je partage en deux : les riches auront de la nourriture, les pauvres de l’appétit. » Coluche
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