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Odélia Kammoun (Autre)
EAN : 9782412081518
256 pages
First (29/09/2022)
2.89/5   9 notes
Résumé :
Un soir de chaos, Leyla et Salomeh se réfugient chez Papouk, le grand-père d’Ava.
Cette rencontre en huis clos les amène à tisser une amitié accidentelle au cœur d’une nuit tragique.
Trois femmes, trois bagages d’immigration, trois tâtonnements identitaires bercés par une étonnante allégorie de la France.

Ce roman graphique est le premier ouvrage de ses quatre autrices. Le scénario a été coécrit par Inès, Kenza et Saena, les dessins sont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un soir où le désordre s'est emparé de Paris – on comprendra rapidement, même s'ils ne sont pas nommés, qu'il s'agit des attentats du 13 novembre 2015 – trois jeunes filles se réfugient dans l'appartement du grand-père de l'une d'elles. de cette réunion de trois personnalités très différentes émergera une belle discussion sur l'identité et ce qui la constitue quand on vient d'ailleurs, sur ce qui fonde l'attachement à la France, et à la solidarité.

Ava, la jeune fille qui héberge les deux autres, est en effet juive ashkénaze, Leyla est marocaine, et Salomeh d'origine iranienne. Chacune a un parcours d'immigration à un degré différent, puisque ce sont les arrière-grands-parents d'Ava qui sont venus en France (avant la Seconde Guerre mondiale, ce qui les a obligés à cacher leur fils, le grand-père d'Ava), les parents de Salomeh qui ont fui l'Iran au retour de l'ayatollah Khomeyni en 1979, et Leyla qui est arrivée en France pour ses études mais qui souhaite dorénavant être naturalisée. le contexte qui les a réunies leur permettra d'échanger la nuit durant – discuter leur permet d'évacuer l'angoisse d'avoir été au mauvais moment au mauvais endroit – sur la manière dont elles perçoivent leur identité et sur leurs craintes concernant la manière dont leur communauté d'origine leur est toujours projetée au visage et auxquelles elles finissent immanquablement par être réduites (Salomeh étant toujours ramenée à la religion musulmane et à son origine iranienne, alors qu'elle est athée et française née en France).

« (une nuit) » est ainsi une bande-dessinée plaisante à lire, avec de bonnes idées et de belles notions, les autrices avaient de très belles intentions, et une motivation qui se ressent à la lecture. Mais il y a plusieurs défauts qui m'empêchent de trouver « (une nuit) » abouti : si le cadre qu'offrent les attentats du 13 novembre représentent un contexte très intéressant et pertinent, je trouve que la réflexion sur les questions d'identité est assez basique et pas très fouillée, ni traitée de manière très originale.

Et surtout, il y a un gros problème de clarté sur deux points essentiels : les premières pages montrent que Leyla, Salomeh et Ava ne se connaissent pas, les deux premières étant invitées à se réfugier par cette dernière sur un élan de solidarité (des riverains des attentats avaient en effet proposé aux victimes de les héberger à leur domicile), et il faut avancer dans le récit pour le comprendre. Surtout, le récit chez Ava est enchâssé dans une autre histoire, dont on perçoit le rôle allégorique, mais qui est totalement incompréhensible pour moi : des gens dans un bar semblent être victimes des attentats (directement ou pas, on ne le comprend pas), à la suite de quoi ils branchent une télé qui retransmet l'image de Leyla, Salomeh et Ava chez cette dernière (promis je n'ai pas bu en rédigeant ces lignes)… L'histoire des trois filles est-elle donc un rêve ? Autre chose ? On ne le saura pas, et j'ai trouvé cela particulièrement gênant. En outre, certains clients du bar cherchent l'identité des trois filles sur Internet, trouvent en un tournemain (ce qui ne paraît pas du tout crédible) leur profils Instagram, et se mettent à les juger sur les posts d'elles qu'ils voient (bravo la bienveillance). Quel est le but de ces pages introductives et conclusives ? A quoi servent-elles ? Je cherche toujours, et ça dessert considérablement le propos. C'est dommage, il aurait fallu canaliser les idées des autrices, qui m'ont semblé partir dans tous les sens…

Je remercie les éditions First et Babélio pour cet ouvrage obtenu grâce à la masse critique graphique de décembre 2022.
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Ce roman graphique s'ouvre sur un café tenu par… Marianne France, où sont réunies des personnes de toutes origines. On peut supposer que ce microcosme représente la France. Une déflagration (représentée graphiquement par une belle allégorie avec des chevaux), et la télé se rallume. Sur l'écran, chacun assiste à l'arrivée de Leyla, qui est marocaine, et Salomeh, fille d'un couple ayant fui l'Iran et la dictature islamique, chez Papouk, le grand-père d'Ava, elle-même issue d'une famille de Juifs persécutés en Pologne. Leyla et Salomeh étaient dehors quand un attentat a eu lieu (on pense bien sûr aux attentats de Paris) et sont sous le choc. Difficile de trouver le sommeil après une telle tragédie. Alors toute la nuit, entre disputes et moments de complicité, les trois filles vont échanger sur leurs différentes trajectoires d'immigration et leur lien avec la France.
Il s'agit d'un beau livre, mêlant pleines pages et pages format BD avec des bulles, aux illustrations faussement simples et magnifiquement colorées, au style foisonnant. Je l'ai découvert grâce à la masse critique de Babelio, que je remercie.
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Je viens à l'instant de tourner la dernière page de ce roman graphique.
Il est troublant, le sujet nous amène à nous poser des questions et fait un triste constat sur l'acceptation de l'autre et de ses origines, qui malheureusement ne sont pas tel qu'elle devrait être.
Le côté un peu aller retour dans un univers différent m'a un peu déranger, je n'ai pas trop compris qui étaient ces gens qui répondaient à ce téléphone et regardaient cette télé
Malgré tout Les clins d'oeil au passé permettent de ne pas oublier l'histoire de ces familles qui ont dû fuir leur pays dans l'urgence et quitter ce qu'ils avaient, pour revivre dans un nouveau pays mais surtout se faire accepter des autres.
Un joli moment de lecture et un belle hymne aux différences ethniques
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