🌒Chronique🌘
Dans quel monde vais-je choisir d'entrer?
Un monde fait de cycles. de cycles lunaires. de cycles virtuels. de cycles d'humeurs. de cycles saisonniers. de cycles d'amours. de cycles solitaires. de bicyclettes et de cercles vicieux. Choisir d'entrer dans
L'instant.
L'instantané. L'éphémère. L'intangible. L'Internet. Se perdre. S'y abandonner.
J'ai choisi d'entrer dans le monde de A. Elle part pour Berlin, en solitaire, explorant les limites d'elle-même, de la nuit citadine, de la faune urbaine. Berlin l'enchante, la déstabilise, l'ignore, la façonne, la brise, l'émerveille. Cette année rythmée à la lune, elle se fait l'observatrice poétique de cette ville de tous les excès et de ses sentiments saisis en plein vol…
Parle-moi des climats d'Internet.
Internet fascine, fragilise ou détruit. Il est fait de tempêtes et d'aurores. On peut avoir la lune dans sa poche, mais un ouragan dans les doigts. En un clic, il peut déclencher un instant de grâce mais aussi un tonnerre d'insta-gram-pic-épique-et-colère-grammes…Sur tous les méridiens, les écrans s'allument, le chaud et le froid se rencontrent, les histoires commencent et s'éteignent…Qui saura se réchauffer aux lumières virtuelles et trouver son bonheur sur cette toile infinie?
Je suis prête pour les encombres.
A. s'attendait à l'amour. Elle voulait trouver un amoureux. Elle a ouvert un site de rencontre et toutes les vannes. Elle ouvert internet et son coeur. Elle était prête, certes, mais fragile...Elle a subi le ravage du Love Bombing. Ce phénomène est arrivé comme une vague, débordant qu'il était, et même en bonne nageuse, elle l'a emporté dans une dérive dévastatrice, jusqu'au naufrage. En s'accrochant à cette bouée d'amour, l'autre, le B. s'est infiltré dans les failles. La dépendance affective est une addiction comme une autre, et il n'existe pas de cure de désintoxication, alors qu'est-ce qu'il va rester de cette année berlinoise et de cette quête d'amant-raton-laveur effrénée?
L'instant, un roman hybride entre carnet de voyage, étude ornithologique, réflexion avisée sur nos ultra-connexions digitales, introspection poétique, analyse méditative avec la lune…
Tout ce que je veux, c'est ce moment où les pupilles s'élargissent et où le coeur s'épanche.
Tout ce que je voulais, c'était retrouver la plume d'
Amy Liptrot. Je voulais sa sincérité, sa poésie, son acuité. Je savais sa fragilité, sa douceur, son intelligence émotionnelle. Avec
L'écart, elle m'avait enchantée tandis qu'avec
L'instant, mon coeur s'épanche un peu plus. Tout cet amour du vivant, de la faune, de l'eau, je l'ai récolté précieusement... Même dans Berlin, elle m'a fait voir la beauté: la beauté de l'éphémère, la beauté d'une rencontre fortuite, la beauté de
L'instant. Je sais maintenant, la nuit rapace, le nom des lunes et les nouvelles armes numériques. Dorénavant, j'éviterai les ornières…Merci pour le voyage, Amy. Merci d'avoir laissé des traces de ce fléau du Love Bombing. Merci d'avoir survécu. Et merci pour
L'instant.
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