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Citations de Akira Mizubayashi (490)


Je n'étais pas insensible à la présence diffuse de tout un discours social de gauche sur l'auteur du -Contrat social-Rousseau, le père de la démocratie moderne; Rousseau, le précurseur de la Révolution française; Rousseau, le premier écrivain moderne, etc. Puis, il faut dire qu'"être moderne" avait une valeur absolue pour moi, moi qui savais que mon père avait souffert d'un régime militaire d'un totalitarisme barbare et sanguinaire, subissant jusqu'à la torture physique et mentale. (p. 77)
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Akira Mizubayashi
La domination/soumission est un élément essentiel de notre société. La volonté des supérieurs doit impérativement descendre d'un échelon social à unautre et nul n'a le droit de le remettre en question. Cette transmission du haut vers le bas est intériorisée dès le plus jeune âge : à l'école, on nous inculque le respect des aînés. Le modèle générateur de ce système se trouve dans l'armée de la période fasciste qui a commis des excès incroyables, mais plus fondamentalement dans le système impérial (Tenno-sei). Ce qui est important, c'est que ce modèle de domination/soumission est aujourd'hui toujours valide dans l'ensemble de la société et la langue japonaise permet de le maintenir.

Entretien pour L'Obs n°2843 (02/05/2019)
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Être philosophe, c'est d'une certaine façon avoir l'esprit en errance. Cela permet d'échapper aux vues déformantes ou aveuglantes, cela aide aussi à briser les verrous des identités asphyxiantes.
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Errer, c'est, selon le Trésor de la langue française,《aller d'un côté et de l'autre sans but ni direction précise》. J'ai envie de modifier légèrement cette définition. Errer, c'est plutôt《aller seul, de préférence à pied, d'un côté et de l'autre sans but ni direction précise》. Errer implique en effet l'idée de solitude. C'est pour être seul qu'on décide de s'en aller, de marcher vers on ne sait où. Mais aucun marcheur ne saurait écarter ou supprimer pour toujours et de façon définitive l'idée d'un but à atteindre ou celle d'une direction à prendre.
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Tu sais que j'aime les mots de Hugues de Saint-Victor cités par Erich Auerbach et repris par Edward W. Saïd : « L'homme qui trouve douce sa patrie est encore un tendre débutant ; celui pour lequel tout sol est comme son sol natal est déjà fort ; mais celui-ci est parfait pour qui le monde entier est comme un pays étranger. »
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"Honda ajouta, de son côté, qu'ils souhaitaient que les interprètes et les auditeurs se trouvent unis par un doux lien d'amitié fraternelle...
_C'est une chose si rare à notre époque, fit Ono.
_Nous sommes tous égaux, n'est-ce pas, devant la musique que vous allez jouer, ajouta Honda d'une petite voix accompagnée d'un sourire épanoui.
A l'écoute des mots prononcés par les deux maîtres d'oeuvre du concert clandestin, de ces mots si différents qu'on entendait partout chaque jour ailleurs , les trois jeunes chambristes étaient ébahis."
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Trois minutes pendant lesquelles les notes de musique s’égrenaient comme une enfilade de gouttes d’eau argentées sur une feuille de bambou après une forte averse. Lorsque l’archet se détacha des cordes, la dernière note fut suivie d’un long silence.
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Midori laissa son archet pour prendre celui d’Hélène. En se plaçant à l’endroit exact où elle avait joué deux heures auparavant la Gavotte en rondeau, elle interpréta de nouveau la pièce de Bach. Les aigus sonnaient comme une longue enfilade de gouttes d’eau pure versées par un ciel bas et tourmenté, étincelant aux premiers rayons du soleil pénétrant obliquement les feuillages verdoyants d’une forêt boréale luxuriante, tandis que les médiums et les graves étaient comme ouatés, glissant sur une étendue de velours, suscitant une impression de chaleur intime émanant d’une cheminée de marbre restée allumée toute la nuit.
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Il posa son archet sur les cordes. Une minute recueillie, calme, sereine, profonde, d’une clarté transparente, s’éleva lentement dans le silence presque religieux que rien ne troublait, que personne n’osait rompre.
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Un silence absolu était tombé au milieu d'eux et se prolongeait. Rei, immobile comme une carpe au fond d'un bassin en hiver, ne les quittait pas des yeux. Enfin, Yu signala le départ avec un léger mouvement de tête qu'il amorça en respirant à peine.
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... elle interpréta de nouveau la pièce de Bach.
Les aigus sonnaient comme une longue enfilade de gouttes d'eau pure versées par un ciel bas et tourmenté, étincelant aux premiers rayons du soleil pénétrant obliquement les feuillages verdoyants d'une forêt boréale luxuriante, tandis que les médiums et les graves étaient comme ouatés, glissant sur une étendue de velours, suscitant une impression de chaleur intime émanant d'une cheminée de marbre restée allumée, toute la nuit.
Il y avait là, en plus, une saisissante égalité de timbres.
La musique avançait, revenait, montait, descendait avec une liberté euphorique ; elle faisait penser à une danse joyeuse et sautillante qui semblait exprimer le bonheur de marcher dans un paysage enchanté.
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Je me considérerai comme mort quand je serai mort en français. Car je n'existerai plus alors en tant que ce que j'ai voulu être, par ma souveraine décision d'épouser la langue française.[préface- , p.9 - Folio, réimpression février 2021]
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- … J’aurais aimé devenir musicien. Le temps du désir et le temps de la capacité de répondre à ce désir ne coïncident que trop rarement. Dans mon cas, c’était trop tard quand la passion de la musique s’est allumée chez moi et a enflammé la moitié de mon cœur.
- La moitié ?
- Oui, la moitié. Parce que l’autre moitié s’est protégée contre le feu de la musique. Elle a été occupée par une autre passion, celle du français et de la littérature bâtie par cette langue. À défaut d’avoir un instrument adapté à mon désir, j’ai fait du français un instrument particulier si j’ose dire…
J’ai appris le français comme on apprendrait à jouer d’un instrument.
Le français, c’est le substitut de l’instrument de musique que je n’ai pas eu.
…. Je suis un musicien raté ….
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Qu'il est réjouissant et consolant de savoir qu'on n'est pas fatalement et pour toujours enfermé dans une seule langue, qu'on n'est pas inévitablement prisonnier de sa culture propre!
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"Dans un monde où la raison s'égarait au profit du déferlement du fanatisme, où les libertés fondamentales, la liberté de pensée, la liberté d'expression et la liberté de conscience, étaient bafouées, l'âme souffrait, criait et, finalement, se brisait."
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Chacun devrait pourtant se définir d'abord et avant tout comme un individu au-dessus de toute appartenance. Je suis certes chinoise, je parle chinois, mais je ne voudrais pas qu'on me réduise à cela... Mon individualité est tout de même autre chose que ce qui est défini par le hasard de ma naissance.
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Rei avait fait du violon brisé l'objectif et la matière de sa vie.
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La littérature me paraissait relever d'un autre ordre de parole. Elle tendait vers...le silence. Une autre langue était là, celle qui se détachait de la fonction répétitive, monétarisée du discours social, usé à force de circuler.
[Folio, février 2021, p.27]
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Un soir, à une heure tardive de la nuit, …… il avait regardé fasciné, une retransmission de « Tosca ».
L’adolescent s’était senti happé par les mots italiens qu’il ne comprenait pas ; il était entré dans le foisonnement voluptueux de la musique lisse, épaisse, veloutée ………………
............ Isolé de la réalité environnante, il avait eu le sentiment de goûter une saveur secrète, d’ouvrir la porte d’une chambre luxueuse qui ne lui était pas destinée …
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La lecture de Montaigne, d'accès laborieux en raison de sa langue qui se situe avant la rupture radicale opérée par la rationalité classique, est comme un baume magique apaisant les maux sans nombre infligés aux animaux oubliés, laissés, délaissés, abandonnés, supprimés, tués, abattus massivement et industriellement, ici comme ailleurs, partout dans le monde. La langue française, que j'ai embrassée et faite mienne au cours d'un long apprentissage, est issue de l'âge de Descartes. Elle porte en elle, en un sens, la trace de cette coupure fondamentale à partir de laquelle il devient possible de ranger les vivants non humains, dans la catégorie des machines à exploiter. Il est triste de constater que la langue de l'après-Descartes qui m'habite m'obscurcit quelque peu la vue quand je contemple le monde animalier si foisonnant, si généreux, si bienveillant de Montaigne.
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