Je n’ai toujours entendu que du bien d’Alain Mabanckou. J’ai toujours apprécié l’écouter dans des conférences. J’ai donc toujours été curieux de découvrir enfin son écriture alléchante et ses histoires truculentes. J’en sûrement fais une erreur en attaquant son œuvre par son livre paru en 2015, Petit Piment.
Petit Piment est un petit orphelin de Pointe-Noire au nom imprononçable ; Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko n’a pas une vie facile : l’orphelinat est dirigé d’une main de fer, les rencontres sont souvent violentes et les moments de joie plutôt rares. En tant que lecteur, nous suivons son récit de sa prime jeunesse jusqu’à sa fin, au prix de moult aventures.
Autant le dire tout net, ce roman d’Alain Mabanckou ne m’a pas enthousiasmé du tout : pas d’empathie provoquée envers les personnages, trop peu de bonnes idées pour bouleverser le récit, et de trop rares moments de joie, au point même où, parfois, ce n’est que la longueur des noms congolais choisis qui tire quelque once de sourire. Bien sûr, l’auteur ne cherche pas à cacher la misère, bien au contraire ; il pose un décor glaçant et volontairement malsain autour du narrateur, mais quand même l’ambiance reste plutôt pauvre dans l’ensemble du roman. Lui qui connaît si bien Pointe-Noire, assurément, aurait dû nous faire vivre, sentir, ressentir ce poumon économique et ce vivier démographique qu’est la cité ponténégrine ! Et justement, en rapport à cette morne ambiance et au titre théoriquement bien choisi, du piment, il n’y en a pas tellement dans la vie de ce jeune homme : certes, il subit les soubresauts des révolutions dans son pays ou dans les pays voisins du Congo ; certes, il lui arrive des aventures bouleversantes ; mais franchement, on ne peut pas qualifier sa vie de « pimentée », tant elle est plutôt amère et cruelle.
Bref, Petit Piment ne fut pas un grand moment de lecteur pour moi, à mon grand regret. Il est évident qu’il faudra foncer vers une autre œuvre d’Alain Mabanckou pour vraiment apprécier la truculence et l’ambiance qu’il semble insuffler dans d’autres romans que celui-ci.
Commenter  J’apprécie         310
Note exacte : 3.5 / 5. Je dois dire que ce roman m'a assez décontenancée, pour ne pas carrément dire complètement déboussolée. Je ne m'attendais pas du tout à cela et au départ, j'ai été légèrement choquée, même écoeurée de découvrir ce qui s'y trouvait. J'avais rencontré Alain Mabanckou en 2007 et c'est alors que je lui avais acheté cet ouvrage qu'il m'avait dédicacé de la façon suivante : "Pour Céline [c'est mon prénom, même si c'est aussi celui d'un des personnages du livre], l'amour triomphe toujours même avec le choléra." Un auteur qui m'avait envoûté à l'époque (et qui m'envoûte toujours aujourd’hui) mais je ne sais pour quelle raison, je ne l'avais pas lu immédiatement, peut-être n'était-ce pas le bon moment. Toujours est-il qu'en découvrant cet ouvrage qui pourrait ressembler à "des brèves de comptoir", des histoires d'ivrognes qui sont tombés plus bas que terre plongeant parfois même dans le scatologique et bien souvent dans le sexe -je dis bien sexe et non pas Amour avec un grand A - (pour ceux qui connaissent un peu mes critiques, ils savent que je suis très sensible à ce genre de descriptions), cela m'a un peu découragé et dégoûté au point de ne pas avoir envie de poursuivre ma lecture, qui faut-il le préciser, ne comporte aucun point tout au long de ces deux cent quarante-six pages, excepté le point final.
J'ai cependant persévéré et j'ai réellement bien fait car cet ouvrage comporte des dizaines et des dizaines de clins d'oeil à de grands hommes, écrivains pu auteurs des gens passés ou actuels, que l'auteur s'est en réalité réellement mis dans la peau de son personnage et que rien que cela, c'est fabuleux.
L'histoire se déroule au Congo en hui-clos, dans un bar prénommé le "Crédit a voyagé" et même si cela peut vous paraître, de premier augure, très ennuyeux, il n'en n'est rien puisque le narrateur et personnage principal, Verre Cassé, entraîne en réalité le lecteur à travers tous les coins du monde grâce à ses lectures, ses observations du monde et surtout grâce à ses conversations avec toutes les personnes qui viennent dans ce bar. Un livre en réalité passionnant sur les pires vices de l'être humain mais aussi sur ses plus belles qualités, à savoir l'amour, l'écoute et l'empathie. A découvrir !
Commenter  J’apprécie         310
Petit Piment est un roman qui nous envoie directement en Afrique. On suit ce personnage (car c'est un véritable personnage !) de son enfance à l'état adulte, à travers une Afrique dure et parfois inhumaine. A travers ce livre, on ressent les odeurs, les bruits de ce pays.
J'ai aimé ce livre par sa simplicité. L'histoire nous emporte dans un autre monde...
Commenter  J’apprécie         300
Dans un orphelinat dans la région de Pointe Noire , les enfants n'attendent que l'arrivée de Papa Moupelo avec sa 4l fendant l'air.
Pour autant, le directeur a décidé de se passer de ses services afin que les valeurs de la révolutions socialistes congolaises ne soient perverties par un homme de foi. C'est le début de grands changements que "petit piment" et son ami Bonaventure vont subir.
Plongée dans l'Afrique noire assurée ! ici tout est couleur , débrouille, les noms évoquent l'exotisme et leur musicalité sonnent doux à nos oreilles
occidentales.
Le Congo a gagné son indépendance et le directeur de l'orphelinat symbolise à lui tout seul les dérives engendrées par la liberté: table rase du passé, magouille, corruption , chasse aux sorcières, lutte d'influence .
Si "petit piment " est avant tout l'histoire d'un adolescent livré à lui même, symbole d'une jeunesse orpheline vivant de débrouilles, c'est aussi un cri contre le n'importe quoi politique .
Dans tout cet océan finalement assez nauséabond, se trouve le portrait de plusieurs personnages singuliers et particulièrement attachants comme Sabine Niangui, Mama fiat500 ou Papa Moupelo.
Livre très divertissant, à la trame un peu décousue mais finalement cohérente. je ne peux m'empêcher de conclure par cette affichette lue devant chez un médecin, et qui donne bien la tonalité de l'ensemble:
"
Guérisseur Ngampika
Descendant direct et légitime du roi Makoko,
Ancien sorcier personnel du maire, du préfet,et du président de la république
Spécialiste des maladies inguérissables connues et inconnues
Retour assuré de votre femme dans les 24h
Guérison totale de la stérilité, de l'impuissance, de la hernie
Envoûtement de vos ennemis
Ravitaillement du malade pendant tout le traitement
Paiement après guérison totale et définitive "
Commenter  J’apprécie         292
Il y a longtemps que ce roman me faisait de l’œil après Petit Piment que j’avais adoré. Celui-ci est étrange. Un porc-épic est le double d’un charpentier qui lui commande des meurtres. Souvent, parce que des individus l’ont tout simplement énervé. L’action se passe dans l’Afrique des croyances et légendes. Ce qui donne parfois des scènes drôles comme celle où le cadavre fait bouger le cercueil et se dirige chez celui qui l’a tué. Un passage de souvenirs où il décrit des romans qui nous permettent de deviner lesquels. J’ai quand même eu du mal à me mettre dans la peau des personnages. Une écriture qui devient à la mode avec aucun point ni majuscule.
Commenter  J’apprécie         290
Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko, dit Moïse, dit Petit Piment, grandit à l’orphelinat de Loango, au Congo. Quand le directeur de l’institution, Dieudonné Ngoulmoumako, fait renvoyer Papa Moupelo, le prêtre qui apprenait des chants et des danses aux enfants, Petit Piment sent que le vent tourne, que tout change. Le directeur ne jure que par la révolution socialiste et la fermeté en matière d’éducation des enfants. « Donner une fessée aux enfants, c’est normal ! Moi-même j’ai été élevé de la sorte, et ça a marché ! On ne va pas en faire tout un plat de port aux bananes plantains ! » (p. 119) Un jour, la coupe est pleine et Petit Piment s’enfuit de l’orphelinat pour rejoindre Pointe-Noire, découvrir la cruauté de la survie et l’injustice du monde. Alors qu’il perd toutes les personnes qui comptent pour lui, il perd aussi la tête. Et quand il la retrouve, c’est pour raconter son histoire, sans espoir de pardon. « Les eaux de la terre ne pourront jamais procurer de la pureté à qui que ce soit. » (p. 178)
Malheur ! La quatrième de couverture est beaucoup trop bavarde ! Oublions cela et approchons-nous de Dieudonné Ngoulmoumako, ce personnage grotesque que Molière n’aurait pas renié dans ses tragicomédies. Despote opportuniste adepte du népotisme, l’homme est odieux, écœurant et ridicule. Il pourrait être un esprit vilain dans un conte de griot. Quant à Petit Piment, il a gagné son nom grâce à ses hauts faits à l’orphelinat : ce justicier raté est touchant, lui qui est témoin et victime des crises qui secouent son pays.
Drôle et lucide, ce roman donne à voir tout un monde de petites gens aux destins moins ordinaires qu’il y paraît. Comme toujours, la voix d’Alain Mabanckou sonne haut et clair : asseyez-vous et écoutez !
Commenter  J’apprécie         290
Quel plaisir de retrouver Dany Laferrière dans sa maison à Montréal, auprès de sa femme qui apparemment ne manque pas de caractère! Ou d'écouter Le Clézio, grand voyageur érudit, passer du coq à l'âne en se promenant avec Mabanckou! Celui-ci a choisi de nous parler de ces auteurs qu'il aime ou admire, qu'il a rencontré au gré des festivals et salons du livre et qu'il a écouté, interrogé et enregistré. Outre les auteurs francophones les plus connus, il nous présente également ceux qui ont fait l'Afrique d'hier et d'aujourd'hui comme l'incroyable Sony Labou Tansi, Bessora la jeune écrivaine bien ancrée dans son siècle, Sow Fall, sénégalaise, mais aussi Gary Victor, autre auteur haïtien, et les cubains Eduardo Manet et Zoé Valdès. Tous ces auteurs que je suis impatiente de lire maintenant, tous si différents, ayant choisi le français pour s'exprimer, écrire leur(s) pays, leur(s) vie(s) dans le monde.
Commenter  J’apprécie         281
Je suis sans doute trop classique dans mes lectures car dès les premières pages, j'ai senti que j'aurais du mal avec le style. Je n'arrive pas à apprécier l'ambiance Africaine à travers ce conte.
Je le regrette vraiment au regard des très belles critiques élogieuses.
Je n'aime pas arrêter un livre en cours, surtout quand je sais qu'il est majoritairement apprécié car j'ai bien conscience de rater quelque chose.
Bien sûr, je me dis que je le reprendrai plus tard, à un autre moment plus favorable, mais vu la PAL devant moi et toutes mes envies de lectures, je dois rester honnête et dire Adieu à ce livre.
Commenter  J’apprécie         284
Alain Mabanckou, on en parle beaucoup, dans les émissions littéraires, les magazines, il semble devenir une référence montante, on le sollicite à tout va. Lorsque j'ai commencé ce livre, je ne la connaissais absolument pas, c'est un ami qui me l'a chaudement recommandé.
Verre Cassé, c'est un de ces piliers de comptoir du bar "le Crédit a voyagé, à Brazzaville. Il se voit un jour confier, par le patron du bar, la tâche d'écrire sur les clients qui fréquentent ce bar. Verre Cassé préférerait ne pas se mêler de la vie des autres, puis, finalement, accepte.
Ceci n'est bien sûr qu'un prétexte à Mabanckou pour décrire avec truculence la faune congolaise, ses vices, ses travers et au delà de ça l'histoire et la culture de tout un continent.
J'ai aimé le style: oral, direct, et surtout sans majuscules ni points finaux, bref avec une ponctuation minimale.. Mais, dans mon cas, c'est aussi l'originalité de ce livre -le style et les thèmes - qui m'ont finalement lassée... et je dois bien avouer que j'ai abandonné le livre avant la fin. Je suis donc passée, pour l'instant, à côté de cet écrivain à la renommée galopante, mais rien n'est définitif.
Commenter  J’apprécie         281
"j'avais pas bien vu, mais c'est vraiment le désordre dans ce cahier, y a pas de points, y a que des virgules et des virgules, parfois des guillemets quand les gens parlent, c'est pas normal, tu dois mettre ça un peu au propre, tu crois pas, hein, et comment moi je peux lire tout ça si c'est collé comme ça"
Je me souviens de la sortie de "Verre cassé" en 2005, j'en ai entendu parler à la radio et je m'étais dit "Ouah ça a l'air bien il faut que je lise ça", je l'avais noté dans mon carnet, pas un Carnet d'or mais un carnet bleu tout bête que j'ai traîné des années, j'avais écrit dedans "Verre cassé" avec le nom d'Alain Mabanckou mais avec une faute d'orthographe, sans le C vu que je l'avais entendu à la radio comme je vous disais plus haut, et à chaque fois que j'ouvrais le carnet je voyais ce titre coupant et ce nom qui me poursuivaient, me regardaient d'un air à me faire sentir coupable tel L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn, mais il y avait toujours un autre nom, un autre titre qui passait en premier et "Verre cassé" je l'avais toujours pas lu malgré les trompettes de la renommée, ça fait donc 18 ans On n'est pas sérieux quand on a 18 ans
Verre cassé c'est ce gars aux Troublantes racines qui écrit toujours dans son cahier, qui passe sa vie au bistrot "Le crédit a voyagé" dans ce Quartier perdu des Trois-Cents, et puis le soir sur Les vestiges du jour il écrit la vie des clients, Robinette, le gars aux Pampers, c'est vraiment des Histoires bizarroïdes avec urine et merde, tout le monde m'appelle soûlard mais je ne suis pas soûlard, et Verre cassé vous dit Tout sur ma mère et là c'est Toujours la tempête dans sa tête
alors moi Adieu Zanzibar même si ça se passe au Congo, je l'ai terminé et j'ai adoré
Commenter  J’apprécie         2716
Bière qui roule n’amasse pas mousse !
Congo, Pointe-Noire, cimetière du Frère-Lachaise (le cimetière des pauvres)
Un cyclone violent vient d’ébranler le sol comme les sépultures alentours et de la sienne, toute fraîche encore, émerge péniblement Liwa, étonnamment surpris de s’extraire de sa bière. Il se trouve drôlement attifé pour un tel lieu, bariolé de couleurs criardes de la tête aux pieds.
Désorienté aussi, chamboulé, tourneboulé même.
Sens dessus dessous.
Plus aucun repère au sortir de ce mortuaire repaire.
Rien ! Que dalle (funéraire) !
Tombé de sa tombe, voilà qui n'est pas banal ! Serait-ce une mise en boîte que cette sortie de cercueil ?
Un rêve insolite l’extrait de la moite pesanteur de l’ossuaire puisque maintenant il vole dans le ciel par-dessous les toits (si bleu, si calme).
Loin de son oreiller, ses rêveries emplumées vont le mener à survoler les différentes étapes de sa courte existence, de la couche au tombeau, lui qui plane au-dessus de son propre cadavre que pleurent ses proches éperdus de chagrin, durant les quatre jours que durent les funérailles qu'il finira par suivre, lui aussi (mais sans les commentaires de Stéphane Bern, sûrement occupé ailleurs) le long des boulevards et artères encombrés.
La nuit, tous les chagrins sont gris.
L’est-il lui aussi, gris, pour voluter de la sorte, comme la fumée vaporeuse d'une tabagie hallucinogène excessive ?
Et ce songe post-mortem va même lui faire remonter le temps bien en amont de sa propre existence, puisque sa grand-mère comme sa mère viennent hanter ses pensées évanescentes dans des scènes cocasses parfois anciennes et hautement folkloriques pour certaines (ha, la plainte à la gendarmerie).
Ce media hallucinatoire permet alors au narrateur de nous brosser le fonctionnement de la cité-bidonville dominée, un temps, par le pasteur autoproclamé de l’église évangélique ‘grâce à dieu’ dont l’attitude équivoque (euphémisme) suscitera bien des interrogations (interrogatoires) qui lui vaudront une funeste fin peu enviable pour une fine lame.
Chaque chapitre devient alors un épisode épique de cette saga africa (ambiance de la brousse, attention les secousses) et se termine par un cliffhanger qui nous tient en suspens (c'est la définition même) et nous interdit de refermer ce livre.
Nous sommes hameçonnés !
En un flashback Lelouchien (Chabada bada, chabada bada…), on devine la vie et l’influence de sa pittoresque grand-mère comme les secrets de la naissance de sa propre mère ou les traditions ancestrales qui gèrent la cohabitation des différentes tributs et castes sociales composant la population éclectique de la ville tentaculaire.
Comme si cet onirique voyage au dessus de son quartier et de son convoi funéraire ne suffisait pas à perturber Liwa, le voilà qui se retrouve de nouveau égaré et bigarré sur sa propre bière tombale toute fraîche (c'est meilleur) à entreprendre de faire connaissance avec son nouvel environnement géographiquement quadrillé.
Agacé par certaines épitaphes mal orthographiées, il se met en tête de les corriger quand vient à passer un autre trépassé au passé compassé qui le met en demeure de respecter les dernières de ses condisciples.
Croix de bois, croix de fer, si je meurs, je vais au…cimetière (un peu de logique, que diable !)
Ce trépassé lui raconte sa vie passée de haut fonctionnaire dépassé par les événements, qui a fait ses études et le début de sa carrière en France avant de se faire abuser grave à son arrivée au pays, obligé, de son avenir brillant faire tintin au Congo.
Il lui révèle surtout être l'âme responsable de cette partie de la nécropole où il résidera désormais (le DRH), âme parmi les âmes qui vivent leur éternité dans ce monde parallèle qu'il vient de découvrir à son corps défendant.
D'autres figures éteintes viendront accueillir ce nouveau-mort et former une galerie étonnante autour de Liwa pour le dissuader de retourner se venger de son brutal et tragique trépas dans le monde des vivants.
Y parviendront-ils ou son besoin sera-t-il si vivace que le jeune macchabée cadavérique fera la morte oreille ?
Pourquoi se venger, d’ailleurs ? Dans quelles conditions est-il passé de vie à trépas ? Qui devrait se sentir en danger de cette vengeance envisagée ?
Voilà là (itou) une originale radiographie d'un pays qui fut longtemps une colonie française à travers cette galerie de portraits atypiques, ces parcours insolites ou se côtoient des espoirs, des regrets, des désillusions, des sacrifices ou des farces et des feintes pour ces vies défuntes et défaites par la corruption, les magouilles ou les traditions, les croyances tenaces et les trafiquants…d’âmes !
Qui sait quelles séquelles infinies trimballent les disparus qui, contrairement à ce que chante Brassens, ne semble pas passer leur mort en vacances si on en croit ce récit ?
Une lecture enthousiaste entreprise pour avoir entendu l’auteur sur Inter dans une interview passionnante et riche en expressions colorées et si dépaysantes. Une verve implacable, une farce aux allures de pamphlet, une certaine vision de l’Afrique ou coups d’états et sorciers maléfiques rythment le cours de la vie publique.
J'ai rêvé d'un autre monde..
Un conte fantaisiste et fantastique ou les morts aux dents blanches règlent leur compte aux vivants aux dents longues.
Mordant !
Commenter  J’apprécie         279
Dans certains pays d'Afrique, on raconte que chaque être humain a son double. Il peut être nuisible ou pacifique. Celui dont il est question ici est nuisible et même complice des crimes de son semblable. Jusqu'au crime de trop ? le doute va-t-il entraîner la distance et même la rupture entre les deux êtres ?
Ce porc-épic était le miroir de Kibandi, sans l'avoir choisi, sans l'avoir demandé. Leurs parcours de vie se sont dessinés pour ensuite se confondre par une avalanche d'enchaînements de situations. Quelle est la part de déterminisme dans ces deux destins ou le double animal peut apparaître comme une conscience incarnée ?
Sous prétexte de légende, Alain Mabanckou dresse deux portraits condamnés à composer avec leur entourage et surtout avec eux-mêmes. Je n'ai malheureusement pas été emportée par le genre de ton choisi pour étayer le propos.
Commenter  J’apprécie         270
Ne vous fiez pas aux apparences!
Derrière cette histoire drôlatique et truculente se cachent des drames, de la misère, voire de la tragédie, et la corruption aussi.
Mais le texte du cahier de Verre cassé est un régal d'invention, de générosité langagière, d'allusions littéraires.
Verre cassé commence par raconter les histoires des autres clients du bar Le Crédit a voyagé, de son ami L'escargot entêté. Puis, insensiblement, il en vient à sa propre histoire. Qu'est-ce qui fait que l'on passe sa vie dans ce bar ouvert 24 heures sur 24? Comment en arrive-t-on aux défis absurdes, aux missions impossibles, à la bagarre avec des cabossés de la vie, quand on est soi-même si pacifique?
Il n'y a pas de réponse, seulement des tranches de vie, et ce flux jouissif de mots qui nous ravit de bout en bout.
Commenter  J’apprécie         270
17 nouvelles d'auteurs divers qui par leurs textes contribuent à une action de l'UNICEF, à savoir : pour chaque livre acheté 5 €, 1,50 € est reversé à l'UNICEF en faveur de l'éducation des enfants non scolarisés dans le monde. Une belle préface de Catherine Dolto et ensuite, la lecture des différentes histoires d'enfance de bons auteurs contemporains francophones.
Commenter  J’apprécie         270
Ça y est je suis une fan d’Alain Mabanckou après ce deuxième livre que je lis de lui. C’est déjanté, loufoque, génial comme j’aime. Voici un dandy africain dingue des fringues italiennes surnommé Fessologue, es spécialiste de la face B des femmes. Et la propriétaire des plus belles fesses qui était sa compagne et la mère de sa fille l’a largué pour l’Hybride. Il fait croire à tout le monde qu’elle est partie en vacances au Congo. Il se méfie surtout de Monsieur Hippocrate, le pire des voisins qui puisse exister. Les dialogues sont d’une grande drôlerie et les situations également dues à sa mauvaise foi. Ça et là des références de livres, des textes de Brassens et autres chansons. Amusant que ce passage de Mama Fiat 500 presque identique à Petit Piment qui sera écrit six ans plus tard. C’est tellement une denrée rare un livre qui fait rire, qu’il ne faut pas s’en priver.
Commenter  J’apprécie         270
Le vieux Porc-épic a trouvé comme seul confident, le baobab. Kipandi son maître vient de mourir et il a bien des choses à lui raconter. Telle est la fable qui débute dans ce roman singulier, drôle, plein du mystère africain… Une mise à nu de la noirceur humaine sans concessions.
Alors qu’il n’était encore qu’un enfant, Papa Kibandi a initié Kipandi en lui faisant boire le mayamvumbi afin qu’un double animal se charge de le débarrasser de tous ceux qui entravent son chemin.
Les scènes cocasses avec les villageois ou avec des ethnologues venus tenter comprendre comment les morts sont les seuls capables de dire qui les ont mangés, entendez par là, tués… s’enchainent sans laisser de répit au lecteur.
Un récit mené tambour battant, sans ponctuation, Alain Mabanckou est un conteur de talent.
Commenter  J’apprécie         270
Je referme ce livre, désappointée.
C'est l'histoire d'un bébé abandonné dans un orphelinat du Congo. L'enfant porte un nom à rallonges, il sera donc baptisé Moïse par un prêtre puis surnommé plus tard "Petit Piment".
Même si les pages qui racontent son enfance dans cette institution sont tendres et émouvantes, la suite du roman consacrée à son adolescence faite de errances, de dérapages, de folie, m'a un peu ennuyée.
Cette histoire manque t-elle de "piment" pour ne pas m'avoir convaincue ?
Commenter  J’apprécie         260