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Critiques de Alain Vircondelet (126)
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L'exil est vaste mais c'est l'été

Une chronique de la relation Dora Mar-Picasso est toujours un exercice compliqué car on peut vite tomber dans la caricature du mobstre Pucasso qui persécute la gentille Dora,mais ce livre ne tombe pas dans ce piege et nous offre une analyse plus fouillée et complete de leur relation ce qui rend ce livre interressant et tres instructif:la décennie 1935 1945 est ici analysée et l'ouvrage est passionnant ,a na pas rater selon moii !
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La cathédrale

Comment ai-je découvert Huysmans, moi qui n'ai pas fait d'études de lettres ? Est-ce par Barbey d'Aurévilly ? Possible, mais je ne me souviens plus. Les auteurs français du XIXème me plaisent. Cet ouvrage est le quatrième de Huysmans que je lis. Avec son personnage Durtal, j'ai tourné un moment autour de sa "cathédrale", un dico à la main et le nez souvent dans le glossaire à la fin du livre, à fouiller profondément dans mes souvenirs des Evangiles, à me dire qu'il va me falloir replonger dans l'Ancien testament... Mais peu importe, au contraire. "A rebours" m'avait donné envie de visiter le musée Gustave Moreau à Paris. "La cathédrale" m'a inexorablement entraîné à revisiter Notre-Dame de Chartres, m'a donné envie de revoir un jour "Le couronnement de la vierge" de Fra Angelico et quelques autres oeuvres de Van der Weyden, par exemple. Découverte aussi de Jeanne de Matel, de sainte Mechtilde... Et puis son regard assassin - injuste sûrement - sur l'Art de la Renaissance, sur l'église du Sacré-Coeur... quel délice ! Sans parler de tout le reste, des références à la Bible, des bestiaires du Moyen-Âge... Au-delà de la quête spirituelle de Durtal, coeur du "roman", ce livre est une tornade qui emportera les lecteurs à condition qu'ils soient réceptifs.
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Saint Exupéry : Vérité et légendes

Oui.

Ce livre s'attaque à un monstre de la littérature et tente une chose a priori bien impossible... Pourtant à chaque page on apprend des faits réjouissants sur un immense écrivain

Si les nombreux ouvrages sur Saint Ex sont assez inégaux dans l'ensemble, celui-ci, encore trop peu connu, permet de comprendre l'influence réelle de l'homme sur son oeuvre.
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Guernica : 1937

Le roman de Vircondelet raconte la genèse de Guernica et la relation contemporaine de Picasso et Dora Maar. C'est un livre passionnant qui donne une visibilité à cette artiste qui a influencé Picasso. Elle est sortie exsangue de cette courte relation, comme s'il l'avait en quelque sorte vampirisée. Personnellement, je ne m'étais jamais intéressée à Dora Maar que comme"muse de", et je découvre grâce à ce livre, une véritable artiste, dont les photos surréalistes valent le détour. Un autre intérêt du livre concerne Guernica, toujours en lien avec la relation de Dora Maar et Picasso. Beaucoup d'oeuvres sont abordées, comme les portraits de Dora que Picasso a réalisés après Guernica et qui replacés dans le contexte de leur relation complexe prennent une toute autre dimension. Ce livre pose la question de la femme artiste, comme Gabriele, par exemple.
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L'exil est vaste mais c'est l'été

"L'exil est vaste mais c'est l'été" est un roman biographique sur la vie de Dora Maar, en particulier sur la période allant de 1935 à 1945, période durant laquelle elle a été l'amante du peintre Pablo Picasso. Cependant il ne traite pas que de cette période puisque l'on s'intéresse également au rapport que Dora a eu avec son père durant son enfance, avec son ancien précédent compagnon Bataille, et ensuite avec son ami Lord James. Ce roman est différent des livres biographiques que l'on peut connaître dans le sens où l'auteur ne raconte pas sa vie de façon plate et sans émotion, mais parle de ses sentiments, de ce qu'elle a pu ressentir lorsque Picasso voulait la "tuer" psychologiquement.

Pour finir je dirais que ce livre n'est donc pas uniquement consacré aux fans de Dora Maar, il peut parfaitement être lu par n'importe qui, bien qu'il y ait des références aux oeuvres des deux artistes.
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La maison devant le monde

« La Maison devant le monde (le désir du bonheur)» Alain Vircondelet (108p, Desclée de Brouwer).

Six petits chapitres dans ce récit autobiographique, un parcours que l'auteur décrypte pour nous mener de sa terre natale et d'enfance, l'Algérie d'avant l'indépendance, à son exil et à sa piété chrétienne dans laquelle il s'enracine. J'ai beaucoup apprécié les trois premiers chapitres, même si sa perception de la guerre d'Algérie laisse parfois perplexe ; cette terre, miraculeuse de lumière et de sensualité, comme Camus sait si bien la décrire, « ce lieu habité, chargé d'une énergie incomparable, qui donnait la mesure de soi, ne faisant d'aucun de ses habitants un étranger » ; mais l'immense majorité autochtone n'était-elle pas considérée comme étrangère chez elle ? Pourtant, « la force, la violence étaient du côté des miens » et le jeune Vircondelet, curieux et généreux, ne peut l'admettre. Puis c'est le départ contraint, toute cette énergie pour s'imprégner d'images de la terre à laquelle il est arraché, la transplantation dans une région nouvelle (dans des conditions quand même assez confortables). Et sa famille cherchera à (re)« faire l'Algérie en France », comme tant de « rapatriés ». Il consacrera alors une grande part de ses forces à s'imprégner de cette terre nouvelle.

Il y a aussi quelques beaux passages à propos de son lien avec Marguerite Duras, autre exilée, de ce qu'elle lui dit de son écriture et de son exil : « Ecrire, c'est prendre le même large que celui des vagues, perdre de vue les rivages, et partir là où l'on ne sait rien. Tout le reste, rajoutait-elle, ne compte pas, le style, la syntaxe, la tyrannie des romans. » Et un joli coup de griffe à Houellebecq (pan sur le becq).

J'ai moins goûté toute la partie imprégnée d'une spiritualité chrétienne que je ne partage pas. Reste un beau témoignage, très bien écrit, un récit de la perte, sensuel et émouvant, « une trame déchirée(…) que l'écriture s'obstine à recoudre et à recomposer ».

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Les derniers jours de Casanova

Bof, y a pas grand chose là dedans. Tout est dans le titre, mais est-ce vraiment de Casanova dont on parle ?

Difficile d’accrocher.
Lien : http://noid.ch/les-derniers-..
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Mémoires de Balthus

Balthus, né en 1908, mort en 2001, est un peintre figuratif français d'origine polonaise. Il est surtout connu pour ses tableaux de jeunes filles auxquelles il resta toujours attaché et qu'il fit poser partout dans ses ateliers. Il peint également des paysages, des portraits (la Reine d'Angleterre en 2001), des natures mortes ... Fils d'une dynastie de peintres, il travailla sans relâche à l'ancienne ; Piero della Francesca fut son maître.

Peu connu du grand public, son talent fut néanmoins reconnu par André Malraux qui le nomma Directeur de la Villa Médicis. S'en suivirent de nombreuses expositions et rétrospectives au Centre Pompidou et au MOMA de New York.

Ses Mémoires sont une sorte de testament dans lequel il raconte sa traversée du XXe siècle, nous parle des figures légendaires qu'il a côtoyées, lui le grand peintre solitaire. Grand Croyant catholique, il médite sur la peinture, la vie, sa vie (son enfance, ses exils), l'amour, la mort.

J'ai aimé ce livre, même si je n'ai pas toujours été d'accord avec ses prises de position sur certains des peintres qu'il décrie.
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Les Chats de Balthus

Revue de presse

« Ecrit d'une belle patte de velours, un petit hommage au plus

baudelairien des peintres, dont l'oeuvre sulfureuse n'a pas fini

d'hypnotiser pour mieux vous attraper. » --Télérama
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Albert Camus : Vérité et légendes

Un très beau livre illustré de magnifiques photos d'Albert Camus qui permet sous la plume de Vircondelet de comprendre un peu plus la personnalité de ce grand écrivain.
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Antoine et Consuelo de Saint-Exupéry : Un amo..

Au cours de mes vagabondages, j'ai déniché ce joli livre, qui ne fait plus l'actualité des libraires, chez un soldeur de livres bien connu.... Plus qu'une histoire d'amour exceptionnelle, ce livre richement documenté à partir de documents trouvés dans une malle ayant appartenu au couple mythique et rassemblés par un de ses amis (dessins, photos, lettres, copies de manuscrits, aquarelles, etc..), permet de découvrir la personnalité intime d'Antoine de Saint-Exupéry, célèbre aviateur, grand reporter, et homme de lettres. En filigrane de cette lecture passionnante, apparaît toute la sensibilité et la fragilité du père du Petit Prince. Les photos noir et blanc d'Antoine et de Consuelo de Saint-Exupéry sont superbes.



Si vous avez l'occasion de lire ce livre, j'espère que vous passerez un aussi bon moment que moi


Lien : http://mescapades.canalblog...
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Et nos pleurs seront des chants

Alain Vircondelet a écrit énormément, parmi sa centaine de livres, une majorité de biographies, sur Marguerite Duras, Rimbaud, Saint-Exupéry, Camus, tous des exilés... on trouve aussi des ouvrages sur Alger, où l’auteur est né, a grandi, et qu’il a dû quitter, forcé, un matin de 1962, sa valise pleine de livres sur les bras.

Pour la première fois, après ses milliers de pages écrites, en voici enfin 234 autobiographiques, sur la cicatrice jamais refermée de cet été 62, il y a 62 ans... il aura fallu toutes ces années à Alain Vircondelet pour transformer toutes les larmes versées en chant poétique. Ce livre est de ceux qui marquent.

Ses pages sont rythmées, version slam, aérées, le lecteur doit encaisser et digérer, le contenu sans concession, cru, vrai, dérangeant peut-être pour certains, nécessaire pour d’autres, j’espère les plus nombreux.

Voici la guerre d’Algérie et ses horreurs vécues par un gamin de sept à quinze ans et raconté par un amoureux de ce pays, malgré tout.



Juin 1962, c’est le départ en paquebot, l’aller sans retour vers la France pour les français d’Algérie qui y sont nés, ceux qu'on appelle les « pieds-noirs », qui doivent fuir parce qu’on les chasse sous peine de mort. Ça avait commencé sept ans avant, les menaces, les jets de cailloux sur les fenêtres et puis, les assassinats immondes, odieux, les « youyou » pour les fêter, et en réponse les concerts de casseroles, frappées cinq fois pour les cinq syllabes d’Al-gé-rie-fran-çaise, pour montrer qu’on est là, terrés la nuit parce que dehors on risque de se faire égorger, mais toujours là. Alain enfant trouve la paix dans les livres, et auprès de sa mère, lumineuse, extraordinaire de bienveillance, d’amour, de douceur, qui fait des gâteaux pour faire comme si rien n’avait changé... jusqu’au printemps 1962, les arabes vendent aux français des valises sur les trottoirs sous les graffitis « la valise ou le cercueil ». Il faut partir.

Et voilà ceux qu’on appelle en France les « patosses », les « rastaquouères », les « bons à rien », les « exploiteurs qui ont fait suer le burnous », les « bâtards », accueillis sur le port de Marseille par des « Retournez d’où vous venez » ... Et à partir de toute cette fange, Alain Vircondelet s’est construit intellectuellement, culturellement, s’est reconstruit petit à petit sans oublier cette « histoire dont on ne se remet pas ».



Ce récit puissant, vraiment très puissant, c’est l’histoire de ses ancêtres, les « premiers hommes » arrivés d’Alsace pour s’installer dans une contrée en friche, où tout était possible, qui se télescope avec l’histoire de leurs descendants, cent trente ans plus tard, qui seront les « derniers », Alain est de ceux-là. Exilés forcés.

« 1840, date des premiers vrais colons. Les premiers hommes. 1962, date du départ de leurs fils. Les derniers hommes. »



À travers ces vers d’Alain Vircondelet qui prennent à la gorge, en plus de sa « Nostalgérie », de ces infamies, de cette violence et de cette blessure, c’est aussi la trahison qu’on prend en pleine face : celle du gouvernement français, des politiques, des intellectuels même qui ont purement et simplement abandonné ces français d’Algérie.

Et malgré tout cela, transparaît dans ce récit un amour fou pour Alger, et pour ce pays, « une terre impitoyable de vérité et de clarté, un émerveillement continu, une évidence d’abondance » ...

Et son histoire jamais finie : l’arrivée de ces français et leurs familles en 1840, accompagnée des exactions des soldats français, qui ont tué, volé, violé... et voilà les descendants de ces algériens qui ont subi, et qui font subir à leur tour aux algériens français, les tuant, violant, s’appropriant leurs biens une fois chassés vers la France... et les descendants de ces assassins aujourd’hui, que font-ils ? ils rêvent de la France et fuient l’Algérie... triste ironie.



Après la lecture de ce livre, vous n’écouterez plus « Bésame mucho » de la même façon, après la lecture de ce livre, vous n’entendrez plus un « youyou » de la même façon. Après la lecture de ce livre, vous aurez envie et besoin de le faire lire, au plus grand nombre.

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Et nos pleurs seront des chants

" J'ai 15 ans et je ne veux pas m'avouer vaincu.

Je regarde Alger qui s'efface peu à peu,

je la regarde droit dans les yeux,

Je serre les dents,

je ne veux pas pleurer.

Je fais un serment : je raconterai cela un jour,

ce que veut dire la perte de sa terre natale,ce qu'elle porte en elle,cette perte, de malheur mais aussi de promesse. "

Cela Alain Vircondelet vient de le réaliser avec ce livre. C'est l'histoire d'un exil qui se poursuit avec la mélancolie et la difficulté d'exister. Il a transformé sa souffrance en chant poétique,rytmé comme une litanie.

C'est aussi l'histoire de ses ancêtres alsaciens arrivé en Algérie en 1848 et de leurs descendants parti le 3 juillet 1962 avec chacun une grosse valise. Ce livre est composé de différents flashback, l'été au cap Caxine, l'enseignement de la diction et de la poésie française aux Beaux-Arts d'Alger, les assassinats dans les fermes,les attentats à la bombe,le voyage du retour à bord du paquebot.

On est du pays de son enfance disait Saint Exupéry, Alain Vircondelet nous dit dans ce livre qu'il est de l'Algérie.

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Guernica : 1937

Un 5/5 pour ce bouquin qui n'a pas fait long feu. On y découvre la relation qui liait Dora Maar et Pablo Picasso, les débuts et la fin, mais surtout l'influence de Dora dans la création de cette oeuvre Guernica et dans la vie de l'artiste peintre en général. On y lit aussi l'histoire de l'oeuvre, les messages dissimulés et l’universalisme que Picasso s'est évertué à représenter, quand on a tendance à penser que le tableau ne montre "que" Guernica. Plus largement, on découvre aussi la vie artistique de cette époque, dans les rues de Paris et aux abords du Bateau-Lavoir sur la butte Montmartre, les copains de Pablo, ses moments de création, de doute, d'euphorie et de rare fierté pour sa belle Dora, artiste elle aussi : « Il y avait là quelque chose de profondément érotique, et plus simplement encore, de sexuel. Elle photographiait et c'était comme si elle écartait de ses doigts un sexe de femme, pétale après pétale pour arriver au coeur vibrant des choses. »
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Séraphine : De la peinture à la folie

Séraphine - de la peinture à la folie ( Alain Vircondelet) 2008



Vous ne la connaissez peut-être pas ?

Et pourtant tous les grands artistes surréalistes du XXe siècle ont admiré ses œuvres.



Séraphine est née en 1864 dans l'Oise. Issue d'une famille pauvre, elle devient femme de ménage. Mais elle a une passion. Ou plutôt un besoin vital, presque métaphysique : celui de peindre. Fervente croyante ( elle voulait, étant jeune, devenir religieuse, mais sa pauvreté l'en a empêchée), elle se laisse guider par "son ange" dans ses œuvres. Elle n'a aucune technique et n'appartient à aucune Ecole.

Habitée par une sorte de folie mystique, elle est considérée comme simple d'esprit.

Cependant, grâce à Wilhelm Uhde ( galeriste et critique d'art allemand), les peintures de Séraphine sont exposées.

Mais la crise des années 30, puis l'arrivée de la guerre accentuent les difficultés et la santé mentale de Séraphine décline vertigineusement. L'internement en hôpital psychiatrique est inévitable : viennent alors les délires hallucinatoires, les crises d'hystérie, le sentiment de persécution...

Et la peinture dans tout ça ?



Cette lecture m'a marquée et bouleversée. On ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec Camille Claudel, sa contemporaine, qui a connu sensiblement le même parcours, la notoriété en plus.

La solitude de cette artiste, sa souffrance mentale et plus tard physique m'ont beaucoup émue.



Un film a été réalisé en 2008. Séraphine y est interprétée par l'incroyable Yolande Moreau. Un magnifique hommage.
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Albert Camus et la guerre d'Algérie

J’attendais le livre d’Alain Vircondelet : « Albert Camus et la guerre d’Algérie. Histoire d’un malentendu » avec un grand intérêt. Je connaissais ses livres sur l’ Algérie : Alger l’amour , Maman la blanche et Albert Camus fils d’Alger et j’ai toujours apprécié à la fois son style littéraire et ce qu’il disait de l’amour de son pays, de sa nostalgie, sentiment que j’éprouvais moi-même et qu’il savait écrire.



Concernant ce rapport de Camus avec la guerre d’Algérie c’est , évidemment , une question absolument centrale et elle a été tout a fait centrale pour Albert Camus comme il le montre bien.



Je dirai d’abord que ce livre est écrit par un écrivain et le lecteur aimera la façon dont Alain Vircondelet se saisit de cette question mêlant des faits historiques, les analyses de Camus et sa propre analyse dont la dominante me semble littéraire plus que politique. Ce n’est donc pas un livre d’historien même si l’histoire n’est pas du tout négligée et qu'elle est, au contraire décrite dans le détail.



Ce mélange d’histoire et d’analyse littéraire rend le livre parfois complexe mais permet de voir, si je puis dire, se créer et évoluer la pensée de Camus sur cette guerre. Alain Vircondelet cherche à aller au plus profond de ce que ressent Albert Camus.



Il analyse évidement la position de Camus en face de la question de l’indépendance du pays. Comme beaucoup il montre que Camus ne pouvait envisager de quitter ce pays mais il le fait de manière très approfondi en remontant à toute l’histoire personnelle de cet écrivain.



C’est presque à une psychanalyse qu’il se livre en insistant , par exemple, sur tout ce qu’il a vécu à Tipaza, sur les leçons de Tipaza et sur les leçons de son père avec sa maxime : « un homme ça s’empêche » leçons qui sont à la source de sa position si controversée.



Il montre longuement comment Camus dès ses débuts, très jeune encore critique fortement les méthodes du pouvoir colonial.



Amour de cette terre : oui, lutte contre le pouvoir colonial :oui.



Mais par contre Albert Camus ne peut accepter le terrorisme qui s’attaque aux victimes innocentes.



Alain Vircondelet montre très bien ce terrorisme du FLN, il décrit ces actes odieux comme les attentats dans les bars du Centre d’Alger (p.155) et il montre comme d’autres l’ont fait avant lui les positions opposées de Sartre (et sa phrase odieuse) et de Camus sur ce thème du terrorisme qu’il ne peut absolument pas accepter.



D’ailleurs en ouverture du livre Alain Vircondelet rappelle cette phrase de Camus : « Ghandi a prouvé qu’on pouvait lutter pour son peuple et vaincre, sans cesser, un seul jour de rester estimable. Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente où le tuer sait d’avance qu’il atteindra la femme et l’enfant. » Chroniques Algériennes. Avant-propos.



Le livre nous montre cette violence aveugle et complétement barbare et, évidemment, l’enchaînement de violence qui s’en suit. (p 179 et s.)



Camus voit aussi au delà il : « voit au contraire l’ombre inquiétante de la Russie soviétique recouvrir lentement sa terre natale. A qui, en effet, sinon à elle, les nouveaux chefs de l’Algérie nouvelle vont-ils se livrer eux-mêmes ne serait-ce que pour reconstruire le pays et l’administrer autrement ? » (p. 223)



Je trouve Alain Vircondelet un peu sévère à l’égard de Macron et ses tentatives d’apaiser le climat franco-algérien ainsi qu’à l’égard de Benjamin Stora mais je suis d’accord sur le fait que le pouvoir Algérien et une partie des élites liés à ce pouvoir continuent de ne voir qu’un côté des crimes !



En définitive un livre dense, complet, qui va au fond des questions , qui le fait, non pas en universitaire, mais en écrivain et qui rend justice à Albert Camus à un moment où l’on peut dire que sa pensée a triomphé et commence même à être apprécié en Algérie.
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Marguerite Duras : La traversée d'un siècle

J'ai toujours confondu les deux Marguerite - Duras et Yourcenar - même si je n'ai pas lu beaucoup d'oeuvres de ces deux autrices. D'ailleurs c'est peut-être pour cette raison que je les confonds tout le temps. Seuls deux romans de Marguerite Duras sont passés entre mes mains, et je les ai d'ailleurs plutôt appréciés: " L'amant " et "Moderato cantabile ".



Marguerite Duras. C'est une femme forte, de caractère, dont l'écriture moderne a révolutionné la littérature de son époque. Pour présenter et parler de cette personnalité si particulière, Alain Vircondelet a écrit des biographies de plusieurs auteurs français tels qu'Albert Camus, Arthur Rimbaud, Françoise Sagan, etc. Marqué par sa rencontre avec la romancière, alors qu'il était tout jeune. Au gré des rencontres, il apprend à la connaître, publie un mémoire qui lui est dédié et qui sert de base à tout les travaux qui suivront sur Marguerite Duras. Cette biographie est une réédition et s'joute aux autre ouvrages qu'il a écrit sur cette femme déterminée, qui n'a pas sa langue dans sa poche.



En plus de l'énoncé d'événements biographiques qui composèrent la vie de l'autrice, l'essentiel du travail du biographe et de saisir le fil invisible et transparent de la vie cachée, celle qui se déroule à l'intérieur de la femme. Cette vie qu'elle ne montre pas, mais qui est son moteur au quotidien. Et c'est le plus délicat car c'est le ciment qui lie tous les éléments qui ont motivé ses choix et ses expériences de vie.



Alors bien sûr il y a l'Indochine, l'amant, le retour en France. Pour information, c'est là, dans ce petit village de Lot-et-Garonne, que Marguerite va créer son nom de plume: Duras. Ensuite viennent la vie avec Robert Antelme son premier mari, l'entrée en résistance et la rencontre avec Dionys Mascolo puis la déportation d'Antelme. C'est également une femme engagée et féministe. Après la guerre, elle commence un second mariage, la publication du roman qui va la faire connaître "Un barrage contre le Pacifique". Séparée de son second mari, elle met un pied dans l'univers du cinéma puis dans le théâtre. Puis c'est le début de la fin avec l'addiction à l'alcool, la solitude jusqu'à sa rencontre avec Yann Andréa. Enfin en 1984, elle obtient le prix Goncourt pour son roman "L'amant". Puis progressivement l'alcool a raison de son corps...



Cette biographie, rédigé dans un style parfois complexe, est dense et aborde en profondeur son oeuvre aussi bien littéraire que cinématographique et artistique. L'ayant connu personnellement, Alain Vircondelet permet à l'auteur de saisir l'intensité de la vie de Marguerite Duras avec ses apogées et ses bas-fonds, car elle a connu aussi bien la reconnaissance internationale qu'une précarité très marquée et de violentes critiques.
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L'enfance de Jean-Paul II

Voici la biographie la plus complète et la plus précise à ce jour de la jeunesse de Karol Wojtyla qui devint pape, sous le nom de Jean-Paul II, en octobre 1978.

De sa naissance en 1920 à Wadowice à ses tout premiers pas dans la prêtrise en 1946, c'est l'itinéraire d'un jeune homme d'exception qui est ici raconté : les blessures d'enfance du petit Lolek, sa passion pour le théâtre, ses premiers émois amoureux, les travaux forcés sous l'occupation nazie, l'appel mystique, le séminaire clandestin dans les caves du palais épiscopal de Cracovie, les études en Europe de l'Ouest.

Itinéraire d'une jeunesse semblable à un grand roman slave, qui explique pour une large part un pontificat grandiose et néanmoins controversé.
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Chez Barbara : La dame brune

Voilà plus de vingt années que s’est tue l’une des plus belles voix de la chanson française, l’un des talents les plus originaux et une poétesse qui avait l’art de magnifier les mots pour enchanter et troubler l’auditeur. Barbara reste associée à plusieurs standards de la variété, dont « L’aigle noir » et « Göttingen » demeurent pour beaucoup le sommet de sa création. Plutôt que de rédiger une banale biographie ou une apologie à la manière d’un fan, Alain Vircondelet a choisi de revenir sur le destin exceptionnel de cette artiste, en n’oubliant jamais de rester clair dans ses propos, de ne pas accumuler inutilement les anecdotes et les détails et de se positionner en admirateur qui a pris sur lui de parler d’une de ses idoles sans accumuler les superlatifs. Livre sensible, il évoque l’enfance, les débuts, les désenchantements, l’époque de la reconnaissance, les complicités et les amours d’une auteure-compositrice-interprète rebelle et désireuse de ne jamais se voir brider de sa liberté durement acquise. Pour illustrer son manuscrit, il a su compter sur les dessins légers et fragiles de Philippe Lorin, qui avait déjà participé à la réussite des ouvrages « Jean Ferrat », « Chez Brassens », « Chez Coluche » et « Chez Dalida ». Au fil des pages, le lecteur se rend à l’évidence que le destin nous a enlevé une grande dame qui chantait vrai, ne jouait pas et qui faisait de son désespoir existentiel et de sa volonté de vivre, malgré les affres et les ornières, sa marque de fabrique. Le public ne s’est jamais trompé. Sa meilleure histoire d’amour, elle l’a vécue avec lui.
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Le Paris de Picasso

J'ai demandé à recevoir ce livre dans le cadre de la Masse Critique car j'aime beaucoup les œuvres de Picasso mais je ne connais pas du tout le personnage.

Cette petite biographie a répondu parfaitement à ma demande en me livrant des informations succintes sur sa vie d'artiste.

L'originalité de ce livre est que sa biographie démarre au moment où il s'installe à Paris et l'auteur nous dépeint sa vie à travers les différents quartiers parisiens où il a vécu et à travers ses différentes fréquentations.

J'ai vraiment trouvé cela intéressant et passionnant.

Mon seul regret par rapport à ce livre est qu'il n'y a aucune illustration. Je comprends que ce n'était pas l'objet de cet ouvrage mais j'ai été obligée, tout au long de ma lecture, d'aller sur Internet voir les photos des tableaux et des personnages dont le livre faisait référence.

Cette biographie a néanmoins aiguisé ma curiosité et je ressens désormais le besoin de me plonger dans des livres illustrés pour mettre tout ça en images 😉

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