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Critiques de Albert Cossery (132)
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Les fainéants dans la vallée fertile

Comme promis en début d'année 2022, je reviens visiter un vieil ami : Albert Cossery, le dandy parisien.

Me voici donc transporté dans une drôle de famille Cairote, celle d'Afez et ses trois fils : Galal, Rafik et Serag, ainsi que l'oncle Mustapha. Il y a aussi Hoda, la petite bonne de la maison, et qui en outre est amoureuse du jeune Serag.



L'histoire est assez simple :

Dans cette famille la paresse est la valeur première, dormir la fonction première.

Mais voilà que Serag en a marre de végéter entre ces murs, il s'est mis en tête de partir en ville pour trouver un boulot.

Autant dire : apporter la honte sur la famille.

De plus, le vieux, à quand à lui décidé de se remarier.

Branle-bas de combat !!!

Car un mariage ramènerait inévitablement une belle-doche à la maison. Autant inviter le diable à cohabiter. Une femme entre les murs, signifie pour les fils, la fin du repos, du calme, des siestes... tout une philosophie de vie ainsi menacée.

À partir de là, l'histoire va s'emballer.... enfin, s'emballer... à un rythme un poil plus élevé, vu que dans cette maison, tout le monde est à demi-comateux.

Le plan anti-mariage va s'enclencher.

Serag tentera d'aller vivre son aventure travail, contre l'avis de tous.

Hoda fera tout pour gagner le coeur de Serag.

On croisera également un jeune enfant des rues, malin comme tous les enfants des rues ; Abou Zeid, un pauvre commerçant qui tient une drôle de boutique ; Imtissal, la prostituée qui a très bien connu cette famille impossible ; Mimi, le peintre poète et enfin Haga Zohra, l'entremetteuse, masseuse à l'occasion.

Une petite souris et une grosse hernie viennent compléter le tableau.



Même si j'ai bien aimé cette lecture, je dois bien avouer que le plaisir fût moindre que celui que m'avait apporté les nouvelles : "les affamés ne rêvent que de pain" et "danger de la fantaisie", nouvelles extraites du recueil : "des hommes oubliés de Dieu".

Cette histoire reste bon enfant, l'humour étant à mon sens, le moteur de ce roman, de ce conte pourrais-je dire, même si bien-sûr, avec Cossery, la farce reste une façon d'égratigner la société du Caire (seulement ?)

Ici, le monde de travail, les valeurs sociales, familiales, la loyauté, le mariage, l'amour, tout est moqué avec malice.

La phallocratie est omniprésente tout du long du roman ( pour la moquer également ?... je l'espère)



A bientôt mon cher Albert !

Avant la fin de l'année ? P't'être bin qu'oui!

Mon choix est déjà fait pour la prochaine rencontre.



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Mendiants et orgueilleux

Ce roman est une ode au peuple "d'en bas" et un plaidoyer pour le renoncement à la compétition sociale et le détachement vis à vis des choses matérielles. C'est aussi une réflexion intéressante sur l'angoisse générée par la société et pesant sur les individus. Je trouve que ces aspects du livre écrit dans les années 50 sont d'une actualité certaine. Certains scènes sont très drôles, notamment celle de l'hôtel où il n'y a pas assez d'édredons pour tout le monde, ce qui oblige l'hôtelier à les partager entre ses clients au milieu de la nuit.

Le roman m'a cependant gêné par la faiblesse des personnages féminins, reléguées à des rôles subalternes de prostituées ou de mégères. Et j'ai trouvé que les trois personnages masculins de Gohar, Yeghen et El Kordi se ressemblaient trop.
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Les Couleurs de l'infamie

J'ai lu avec beaucoup de plaisir ce roman, accru par le hasard de la découverte, après lecture du résumé : « Un voleur habile, intelligent, élégant et ironique (tout un programme pensais-je) – de ceux qu’affectionne particulièrement Albert Cossery – trouve dans le portefeuille d’une crapule de promoteur une lettre qui prouve sa responsabilité dans l’effondrement d’un immeuble qui provoqua la mort de dizaines de pauvres gens. Aussitôt une association de voleurs philosophes (intéressant me disais-je) met au point une stratégie pour faire passer l’envie aux escrocs officiels d’abuser de leur pouvoir » et sans que je puisse définir pourquoi, je n’ai pas résisté et ai-je cédé à la tentation livresque. Bien m’en a pris !



Je ne connaissais rien d’Albert Cossery avant de lire ce roman, Les Couleurs de l’infamie. Cet homme né au Caire en 1913 écrit en français et vit en France. Il pratique avec un talent fou l’humour, tendance fortement ironique, dans la droite lignée de Voltaire.



L’intrigue est simple mais ô combien efficace : au Caire, un jeune voleur, Ossama, dépouille sans état d’âme les riches, comme le lui a appris son professeur en la matière Nimr. L’élève a depuis longtemps dépassé son maître lorsqu’un jour, il trouve dans un portefeuille subtilisé une lettre susceptible de révéler un scandale d’Etat : le frère d’un ministre refuse de poursuivre sa collaboration avec Suleyman, un entrepreneur immobilier dont le dernier immeuble, défectueux par économie, vient de s’effondrer, provoquant la mort de cinquante personnes. Ne sachant comment procéder, Ossama demande conseil à Nimr qui l’oriente vers Karamallah, « écrivain et journaliste réputé ». Ce dernier, réfugié dans le mausolée de ses parents, pour fuir ses créanciers et ses persécuteurs, est un personnage somptueux, revenu de tout. Un sage parmi les fous de ce monde.



Les Couleurs de l’infamie est un texte court mais brillant, par l’esprit, par la verve de l’auteur, par l’ironie douce amère qui se dégage des pages.



Un livre court certes mais qui m’a donné envie d’approfondir l’œuvre d’Albert Cossery.


Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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Les Couleurs de l'infamie

Publié en 1999 le dernier roman du prince Germano-pratin



Installé depuis plus de 50 ans dans un hôtel de Saint-Germain-des-Près, il a refusé toutes possessions matériels pour ne s'attacher qu'à l'essentiel..vivre, jusqu'au 22 Juin 2008 où il nous a quitté à l'âge de 94 ans.



Dans "les couleurs de l'infamie" Ossama, jeune voleur élégant, entre en possession d'une lettre explosive.

Il rencontre son ancien mentor qui lui présente un personnage haut en couleur, philosophe et révolutionnaire.

Le trio va s'amuser au dépends du propriétaire de la missive, un promoteur crapuleux.



Encore une fois, Allbert Cossery est fidèle à ses personnages ironiques et désinvoltes qui se font un plaisir d'abuser les puissants corrompus de ce monde.



Découvrir ou redécouvrir cet auteur surnommé le "Voltaire du Nil", est urgent dans un monde ou le "toujours plus" règne en maître.





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Les fainéants dans la vallée fertile

Vraisemblablement le livre de Cossery où il porte au plus haut le culte de la fainéantise, culte qu'il a fait sien au quotidien.



Une famille égyptienne avec un patriarche et 3 fils où chacun s'efforce d'être le meilleur dormeur... jusqu'au moment inattendu où le fils cadet veut se mettre à travailler...



Une fable qui m'a fasciné, comme toute son oeuvre d'ailleurs.







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La maison de la mort certaine

Plongé dans les oeuvres complètes d'Albert Cossery, je poursuis avec ce 3ème opus... Toujours avec autant de plaisir.



Nous sommes toujours parmi les plus humbles des plus humbles égyptiens du Caire, tourmentés par une maison tombant en ruine et menaçant de tous les ensevelir. L'occasion, une nouvelle fois pour Cossery, d'exercer son style bien particulier, tout en précision et surtout ironique.



J'apprécie toujours autant cet auteur, que j'ai pourtant préféré dans Mendiants et Orgueilleux que je conseillerai pour aborder cet auteur.
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Les hommes oubliés de Dieu

Mon 2ème livre d'Albert Cossery après Mendiants et Orgueilleux lu voici quelques semaines, et toujours la même claque!



Ici sous forme de quelques nouvelles étalées sur une centaine de pages, voici à nouveau la plume corrosive de Cossery détaillant quelques habitants du Caire, et comme toujours, choisis parmi les plus modestes d'entre eux.



Cossery est l'exemple même de l'auteur qui n'a pas eu la reconnaissance qu'il méritait.



Il navigue avec tant de perfection dans ses venelles du Caire que je me suis persuadé qu'il avait dû les hanter tant et plus dans sa jeunesse, avec un détachement face aux horreurs de la pauvreté qu'il arrive à nous en faire sourire.



Voilà un grand écrivain sans nul doute!

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Mendiants et orgueilleux

Le plus essentiel dans ce court roman sont les personnages, il n’y a pas d’intrigue au sens strict du terme, mais plutôt une galerie de personnages que nous suivons pendant quelques jours. Au premier chapitre, nous découvrons Gohar, ancien universitaire, qui a abandonné la littérature et la philosophie. Il vit au jour le jour, dans une chambre misérable, il y a petit travail pour la tenancière d’un bordel, mais en réalité il survit grâce aux gens qui lui fournissent le peu nécessaire à sa subsistance. Et en tout premier lieu, Yéghen, qui lui fournit la drogue dont il ne peut se passer. Yéghen lui-même est un autre de ces mendiants orgueilleux du titre, subsistant grâce à divers subterfuges et refusant d’occuper une place quelconque dans le jeu social, se contentant de savourer des instants privilégiés, et ne voulant surtout pas être complice de la machine sociale et de ses injustices. Leur route va croiser celle de Nour El Dine, un policier, et remettre en cause ses choix de vie, mettre en évidence les raisons du malaise qui ne le quitte pas.



Albert Cossery a une écriture bien à lui, quelque peu anachronique, mais qui glisse avec beaucoup de douceur tout au long du récit. L’univers qu’il décrit est dur, celui des pauvres et délaissés, même si dans ce roman, il s’agit de pauvres en partie volontaires, et d’une philosophie en dehors de toute aspiration au pouvoir, de toute compétition, des apparences sociales. Mais tout autour grouillent des pauvres qui n’ont pas choisis de l’être et pour qui la misère est la seule existence qu’ils ne connaîtront jamais. La description de la société égyptienne de l’époque est terrible, d’autant plus que je ne suis pas sûre que les choses aient vraiment beaucoup changées entre temps.



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Mendiants et orgueilleux

J'ai adoré ce livre qui m'a fait totalement voyagé, dans le temps, l'espace ainsi que dans le mode de pensée.



Livre écrit après guerre, en France, par un égyptien.

Les personnages principaux -à l'exception du policier- mènent une vie de bohème et vivent dans un dénuement total, cela par choix pour Gohar, qui enseignait la philosophie à l'université, El Kordi, employé au ministère mais révolutionnaire dans l'âme, préférant dilapider son salaire à payer ses subalternes pour faire son travail qu'il estime indigne de lui.

Le Caire de années 40, avec ses infirmes, ses mendiants, ses bordels, ses ramasseurs de mégots et ses terrasses de cafés. La ville, comme les personnages sont hauts en couleurs et assez drôles. Ils possèdent un fort sens de l'humour et de la dérision et sont volontiers sarcastiques.

Ses hommes vivent de rien, et surtout jouissent de cette liberté infini, de ne craindre personne car ils n'ont plus rien à perdre.

Ils ont leur propre morale, ils peuvent commettre des crimes sans même s'en étonner, mais feraient tout pour leurs amis, allant jusqu'à donner leur vie, sans réfléchir non plus.



Livre drôle et décalé sur l'amitié, la pauvreté et le sens de la vie;les plus heureux ici sont des mendiants et un homme tronc.
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Un complot de saltimbanques

Teymour un jeune bourgeois d'une petite ville sans avenir revient après six ans passés à l'étranger pour obtenir un diplôme d'ingénieur. Il déprime à l'idée d'y restera jusqu'à ce qu'il retrouve ses amis d'enfance dont leurs seules ambitions est l'amusement, l'ennui, les farces, les femmes.

Persuadé qu'ils complotent contre le gouvernement et enlèvent et tuent des notables de la ville, le commissaire les fait surveiller.

Un petit roman amusant mais sans plus par rapport à ses autres écrits.
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Mendiants et orgueilleux

Une histoire de petites gens, servie par une écriture lumineuse et précise.

Lire Cossery est un plaisir intense que je partage avec qui veut tenter l'expérience.

Il pouvait ciseler une seule phrase dans sa journée, ne la lâchant qu'un fois convaincu de sa perfection. Le résultat est amplement atteint et je suis certain que ces mendiants et ces orgueilleux séduiront encore pendant de longues années.
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Les hommes oubliés de Dieu

Il s'agit d'un recueil de 5 nouvelles, très noires car évoquant une misère extrême, et là au contraire des Mendiants et Orgueilleux, en aucun cas choisie par les protagonistes. Comme celle de ce petit garçon qui comprend que son père ne pourra pas acheter le mouton de la fête car il est trop pauvre, que la fête ce sera pour les autres et pas pour eux, et qui suffoque écrasé par cette injustice imméritée.



C'est aussi la misère de ces balayeurs des beaux quartiers dont les salaires ne suffisent pas pour vivre et qui tentent de se révolter avant d'être écrasés.



Misère extrême, mort qui rôde, c'est très noir, mais jamais complètement sans lueur d'humanité, grâce à l'écriture d'Albert Cossery, et grâce à son regard tendre et compatissant, même s'il n'est pas complaisant sur ces déshérités.

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La violence et la dérision

Une ville non identifiée, mais qui ressemble à une ville égyptienne. Le nouveau gouverneur fait du zèle, fait pourchasse les prostituées, interdit les mendiants. Un groupe se dresse contre ses agissements. Mais ses armes sont ceux de la dérision. Des mannequins imitant des mendiants, des lettres aux journées chantants la gloire du gouverneur d’une façon tellement outrée, qu’il est ridiculisé, des affiches à sa gloire tellement exagérés que les passants sont pliés de rire, et enfin le lancement d’une souscription pour une statue du tyran.

Derrière ce complot de la moquerie se cachent quelques jeunes gens, qui ont choisi de refuser de prendre la vie au sérieux. Mais les révolutionnaires professionnels veillent, outragés par cette façon de faire la guerre, et bien décidés à provoquer des actions sanglantes.

Albert Cossery creuse la veine de la dérision et du rire comme arme suprême. Ses héros choisissent les plaisirs simples de la vie et la moquerie des puissants. Ceux qui veulent occuper le pouvoir en se prenant au sérieux, sont renvoyés dos à dos, les révolutionnaires idéalistes arrivés au pouvoir seront aussi féroces pour la population que les tyrans d’aujourd’hui. Alors la seule arme des faibles est l’amour de la vie, la capacité à apprécier les petites choses de la vie et surtout à se délecter du ridicule sous toutes ses formes.

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Mendiants et orgueilleux

Parmi les romanciers vivants de ma connaissance aucun ne décrit de manière plus poignante ni plus implacable l'existence des masses humaines englouties . IL atteint des abîmes de désespoir , d'avilissement et de résignation que ni Gorki ni Dostoïevski n'ont enregistré ( Henry Miller " Les livres de ma vie " , 1952 )

Première strophe de la chanson " Mendiants et orgueilleux de Georges Moustaki ( album "Le météque ", 1969 ) écrite pour le film éponyme réalisé par Jacques Poitrenaud en 1971 : A regarder le monde s'agiter et paraître

En habit d'imposture et de supercherie

On peut être mendiant et orgueilleux de l'être

Porter ses guenilles sans en être appauvri .

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Mendiants et orgueilleux

Dans ces temps où le monde arabe s'agite et les peuples rejettent leurs vieux autocrates, on lit chez Albert Cossery un peu de cette vérité qui semble soudain nous exploser au visage. Il défait nos images simplistes, décrit les méandres urbains et humains d'une société complexe et hiérarchisée, où les pauvres s'émancipent malgré tout.
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Les hommes oubliés de Dieu

J’avais hâte de lire Albert Cossery car j’avais lu de beaux avis sur ses livres qui m’avaient donné très envie et j’ai été déçue car j’ai eu du mal à venir à bout de ce petit recueil de nouvelles malgré une belle langue, parfois peut-être trop recherchée. J’ai en effet eu des difficultés à entrer dans les histoires, sûrement parce que j’ai eu du mal à m’identifier aux personnages, qui n’aspirent souvent qu’à dormir, n’ont pas d’empathie pour leur prochain et s’insultent à qui mieux mieux.



Albert Cossery dépeint un peuple vivant dans une misère crasse, abrutissante, même si jamais dévalorisante, avec aucun espoir d’en sortir et sans conscience de cette misère. Les nouvelles abordent toutes le thème d’une prise de conscience des conditions de vie et surtout d’un début de révolte contre cette misère séculaire (comme le ferblantier qui ne veut plus de cette vie pour son fils, le comédien qui veut offrir une vie en bonne santé à sa femme ou les éboueurs qui commencent des mouvements de protestation).



C’est la nouvelle “Danger de la fantaisie” qui m’a fait prendre conscience du message que l’auteur élabore dans ce recueil (et en général dans ses écrits si j’ai bien compris) avec cette révolte silencieuse des miséreux. Et c’est exprès qu’il nous montre des gens peu sympathiques car il veut “une matière humaine qui fut en mesure d’apitoyer les cœurs pourris et les consciences tarées de l’humanité repue”. Et si ses textes m’ont dérangé c’est que je fais partie de “ces êtres gras et rassasiés, installés dans leur abominable félicité” qui n’aiment pas “être dérangés dans leur vision optimiste du monde par l’étalage prémédité de trop affligeantes misères”. Belle mise en abîme que cette nouvelle qui donne les clés de lecture des autres et permet de se remettre en question!



Malgré des difficultés de lecture pour ce recueil, grâce à cette nouvelle du “Danger de la fantaisie”, je me suis dit que je retenterai un roman où j’aurais peut-être plus de place pour m’attacher aux personnages et dans lequel l’auteur aura plus la place de déployer sa pensée.

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Les Couleurs de l'infamie

Comme le dit si bien notre ami babeliote Dandine en janvier 2022, ce roman est encore une pépite de Cossery!



De la joie de vivre, une philosophie artisanale, de l'humour, tels sont les boucliers des habitués de la débrouille.



Moi qui ai dévoré 6 romans (sur 8) de Cossery cette année, je peux vous affirmer que c'est de l'excellent Cossery, homme libre entre tous, comme ses héros.



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Les affamés ne rêvent que de pain - Danger de l..

Quand on me parle de l'Egypte, je pense : pyramides, Cléopatre, Toutankhamon, le Nil...Des clichés tout à fait classique pour le non-initié que je suis. C'est peut-être pour ça qu'en lisant ces deux courtes nouvelles, ce sont plutôt des images des Indes qui défilaient devant mes yeux. Attention ! pas le Taj Mahal ou l'hallucinant temple de Minakshi, pas non plus d'imposantes statues de Ganesh ou Bouddha. Non! des images de misère, d'enfants des rues, des mendiants de Calcutta aux taudis de Bombay.

Donc, pour en revenir à l'Egypte, quand on l'évoque, c'est pas la pauvreté qui me vient tout de suite à l'esprit. Mais voilà...mon guide, Mr Albert Cossery, me sort tout de suite du circuit touristique. Avec lui, je reste dans la périphérie du Caire, dans les bas-fonds, loin des lumières de la ville, ici les deux -trois lampadaires qui marchent encore, ne servent qu'à éclairer la merde.

Enfants, vieillards, pouillerie, faim, rats, crasse, la rue, la lune, l'amour, la mort... on y entend des voix caverneuses et des plaintes sordides, des menaces qui rôdent..tout ceci aurait pu être écrit au burin tellement ce monde est dur, mais Mr Albert est un joaillier des mots, il cisèle chaque phrases, et autant dire que ça claque ! descriptions des lieux, des sentiments, des situations, on plonge dans les rue sombres avec lui, mais on reste serein tant l'écriture est paisible, posée malgré l'environnement dans lequel on évolue.

Il les aiment bien ses laissés-pour-compte, ses ombres de la vie, pas de doute là-dessus, et nous aussi, on s'y accroche. Une sacrée virée qu'il nous propose !

Deux nouvelles de haut-vol. C'est trop court quand c'est si bon !



Et les nouvelles justement... de quoi ça parle ?

allez ; en deux mots....

_"danger de la fantaisie"...ou l'école de la manche façon Old-School vs légèreté.

_"les affamés ne rêvent que de pain"...l'éveil d'un homme devant le sinistre spectacle de la vie, qui se joue au pied de sa porte.



Mr Cossery, hâte de recroiser votre plume...











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Mendiants et orgueilleux

C'est le deuxième album de Cossery que je lis. J'avais beaucoup aimé Couleurs de l'infamie mais dans mendiants et orgueilleux, je me suis moins amusé. La description des habitants du Caire, leurs défauts, leurs traits d'esprit reste toujours très drôle. L'auteur est un fin observateur de la vie des quartiers et du comportement des cairotes.
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Une ambition dans le désert

C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je pense bien qu'il y en aura d'autres. Un petit régal. L'auteur ne manque pas d'humour, dans son écriture mais aussi au travers de ces personnages. J'aime beaucoup le thème central du livre, les idées qu'ils développent à travers son intrigue. J'espère juste qu'à la lecture des autres livres, il saura se renouveler.
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