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Citations de André Brink (340)


Ma tête se souvient de ci et ça, et d’autres choses encore mais lui qui se rappelle vraiment, c’est mon corps. Tout laisse une marque dessus lui. Certaines on voit, d’autres pas. Mais elles sont toutes là. Les brûlures et les coupures et les bleus. Les éraflures sur mes genoux et mes coudes et mes talons, des marques en veux-tu en voilà. La chicotte et les chutes, l’eau glacée des aubes d’hiver, la boue sur mes pieds, les fientes de poules ou les figues pourries entre mes orteils, je me rappelle les mains de Frans sur mon corps et mes épaules et mon dos et mes fesses, mes pieds dans ses mains, je me rappelle Frans dur et gonflé entre mes cuisses, je l’entends parler doucement à mon oreille. Allonge-toi avec moi, Philida. Mon corps rendra le tien heureux. Pour ton bien, tu verras. Je t’affranchirai, j’irai à Stellenbosch, je parlerai au landdrost ; s’il le faut, j’irai à pied au Caab, je paierai ce qu’ils voudront pour ta liberté, et alors tu pourras marcher partout où tu voudras. Des souliers aux pieds.
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Aujourd’hui, je suis sûre de rien. Mais je dois tenter ce petit espoir, sinon après peut-être c’est plus possible. Je veux dire, la loi me donne le droit de venir déposer une plainte, d’accord. Mais, à mon avis, dans ce pays, la loi a pas le dernier mot. C’est tout ce qui se passe derrière la loi, et autour de la loi.
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C'est en passant devant la glace monumentale et piquetée du deuxième palier qu'elle surprend son reflet. Elle va chercher une bougie dans sa chambre, revient scruter son image, pour la première fois depuis trois ans, sept mois et treize jours. Scruter son visage ! Puis son corps, de la tête aux pieds.Tout ce que les autres voient et qu'elle doit désormais oser regarder. Ce qui est arrivé l'a enfin libérée : elle peut se regarder en face.
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j'ai l'impression d'être à la lisière d'une autre saison blanche et sèche, peut-être pire que celle que j'ai connue enfant.
et maintenant ?
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" Mes vrais voyages, les voyages qui comptairnt, ont toujourd été des voyages livresques."
"Je suis parti en Espagne avec don Quichotte.....j'y retourne chaque été. À Saint-Pétersbourg avec Dostoïevski tous les hivers. Entre-temps, je vais â Paris avec Balzac... ou Zola, si j'en ai le courage. Il lui arrive d'être un compagnon trop exigeant.
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J'ai encore tant de choses à découvrir à son sujet. Je veux en savoir tant. Elle est comme un papillon qui joue autour d'un rayon de lumière : on ne la voit que dans le bref instant où elle est prise dans cette lumière; souvent, elle disparaît complètement dans l'obscurité; en ne laissant aucune trace ni aucune promesse pour l'avenir.
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Vous me tuerez.Non pas parce que vous êtes très habiles, très fort ou très brutaux. Non pas parce que je suis fatigué, mais parce que telle est ma volonté - parce que tel est le seul rôle que m'aient assigné cette vie dans ce pays.J'ai accepté le rôle.Je dirai oui à la mort. Elle est comme un frère. Elle est en moi depuis des générations, depuis des siècles. Mais à vous, je ne cesserai jamais de dire non.
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J’accepte la règle générale qui veut que nous obéissons aux lois, pour la protection de la société. Mais quand les lois elles-mêmes deviennent immorales et qu’elles demandent aux citoyens de prendre part à un système organisé de répression – si ce n’est que par son silence ou son inertie – je crois qu’un devoir plus grand voit alors le jour. Il nous pousse à refuser de telles lois.
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Ce qui est important, ce n'est pas seulement de comprendre mais de vivre avec tout. De ne rien éluder. Non pas juger. Souffrir sans croire que la douleur donne un droit. Avoir pitié. Aimer. Ne pas abandonner l'espoir. Etre là: c'est cela qui est important.
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La vie est trop courte pour la gaspiller en bavardages.
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- Pourquoi me poses-tu toujours des questions sur Le Cap ? demande-t-elle, envahie par le doute.
- De quoi d'autre peut-on parler ?
- Mais tu ne sembles jamais satisfait. Que pourrais-je raconter qui pourrait t'intéresser ?
- Vous avez peur de me raconter quoi que ce soit. Vous voulez tout garder pour vous. Vous croyez que je suis un esclave.
- Tu es un esclave.
- Pas ici.
- Comment l'endroit pourrait-il changer ta personnalité ?
- J'étais tenu en esclavage. Je n'ai jamais été un esclave, dit-il.
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Colonel Viljoen :
- vous seriez surpris de savoir combien nous rencontrons d'hommes honnêtes et pratiquants, Mr Du Toit. Le colonel s'installe confortablement et se balance sur sa chaise. J'apprécie néanmoins votre désir de nous aider. Je peux vous assurer que s'il coopère avec nous, il reverra sa famille, très bientôt.
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Il n’existe que deux sortes de folies contre lesquelles se prémunir, Ben. L’une est cette croyance selon laquelle nous pouvons tout faire. L’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.
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La réaction au livre fut immédiate et stupéfiante. Quelques romans en langue anglaise nous avaient déjà présenté des histoires d’amour franchissant la barrière des couleurs, dont la plus touchante était Occasion for Loving (Une occasion d’aimer) de Nadine Gordimer. Mais, en afrikaans, ce genre d’expérience avait toujours été décrite comme un scandale. Dans mon roman, elle faisait partie, simplement, de l’expérience humaine. En fait, la principale critique négative, qui émana d’un ami, un critique littéraire respecté, me reprochait que l’homme de couleur, Joseph Malan, “se comportât comme un Blanc”. C’était plus ou moins ce que j’avais voulu. Sous-jacente à toutes les critiques, bonnes ou mauvaises, rôdait l’interrogation : Que vont dire les censeurs ? C’est triste à dire mais, à partir de cette époque, quand de jeunes apprentis écrivains m’envoyèrent leur manuscrit pour que je leur donne mon avis, ils changèrent leur approche. Jusque-là, la question-clé dans leur lettre d’accompagnement avait été : Pensez-vous que c’est assez bon pour être publié ? Désormais, la question était : Pensez-vous qu’il passera la censure ? Commentaire dévastateur s’il en fut sur l’état des lettres sud-africaines dans les années 1970.
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"Humanité." On utilise normalement ce mot comme synonyme de compassion, de charité, d'honnêteté, d'intégrité. "Il est si humain."
On doit à présent chercher de nouveaux synonymes. Cruauté, exploitation, manque de scrupules.

P200-201
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Il n'existe que deux espèces de folies contre lesquelles on doit se me protéger. L'une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire. L'autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire (P. 299)
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Un jour elle se lança à corps perdu dans une discussion très intense sur la résurgence de l'antisémitisme. Elle avança sa propre opinion très mûrie: "voyez-vous , j'ai beaucoup réfléchi à ce problème et je crois que l'antisémitisme tient beaucoup à la haine qu'ont les gens pour les juifs."
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...l’amour donne et l’amour prend.
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Une chose à laquelle on croit et une chose vraie, ce n’est pas la même chose.
Grootbaas, il y a des choses à vous que je vois pas, mais je crois qu’elles sont là et ça les rend vraies.
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Si je le laisse entrer dans moi, il se débrouillera pour m’affranchir en temps voulu, voilà ce qu’il promet sur la tête du SeigneurDieu de la Bible, il déclare qu’il achètera lui-même la liberté pour moi. Mais je me rappelle penser : Comment qu’une chose comme la liberté peut faire si mal ? C’était ma première fois et il a pas été tendre, il est allé trop vite, je crois que c’était sa première fois aussi.
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