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Critiques de Ann Radcliffe (86)
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Les Mystères de la forêt

Le livre s’ouvre sur un carrosse qui s’enfuit en pleine nuit. A son bord, M et Mme La Motte qui tentent d’échapper à la justice. La Motte a mené une vie dispendieuse faite de luxure et de jeu. Ayant largement abusé de la crédulité de ses contemporains, La Motte doit tout abandonner pour sauver sa peau. Au cours de sa fuite, le couple s’arrête à côté d’une maison isolée sur la lande. La Motte se fait alors kidnapper par de bien étranges bandits. Ces derniers acceptent de rendre sa liberté à La Motte à condition qu’il prenne en charge leur prisonnière. Celle-ci est une très belle jeune fille du nom d’Adeline. Pour garder la vie sauve, La Motte l’embarque avec lui. L’équipage en fuite va trouver refuge dans une abbaye en ruines au beau milieu d’une forêt. C’est dans ce cadre inquiétant que vont se dérouler les mésaventures d’Adeline.



Ann Radcliffe est la reine du roman gothique anglais. « Les mystères de la forêt » a été publié en 1791, trois ans avant son grand succès « Les mystères d’Udolphe ». L’intrigue se situe au XVIIIème siècle et est inspiré d’un fait divers. La traduction est très XVIIIème, c’est une langue un peu désuète qui donne beaucoup de charme au roman. « Les mystères de la forêt » est un récit initiatique, l’apprentissage de la pureté face au vice. Adeline incarne la vertu malmenée par les mauvaises pulsions des hommes. Tous semblent la convoiter, l’envier, la désirer. Adeline doit faire face à toutes les sollicitations et résiste fermement. Elle est enlevée à plusieurs reprises, est enfermée, doit s’enfuir, cela fait beaucoup pour une si jeune fille. Surtout pour une personne à la sensibilité exacerbée, Adeline pleure en effet beaucoup et s’évanouit régulièrement. C’est un personnage féminin typique des romans gothiques : forte face aux épreuves mais avec beaucoup d’effusions. Sur 520 pages, c’est un peu lassant.



Il ne faut pas non plus attendre un quelconque réalisme dans le déroulement de l’intrigue. Le roman gothique est du romanesque pur. Les rebondissements se suivent sans discontinuer et tous les fils de l’histoire finissent par se rejoindre. Le récit est totalement rocambolesque et improbable ; mais l’écriture est rythmée et au final cette succession d’aventures passe très bien.



Comme dans tout roman gothique, la nature est au cœur de l’intrigue. Les paysages sont source de sublime, de frissons, mais aussi d’extase. Ann Radcliffe suit les préceptes de Rousseau qui plaçait la nature au centre de tout. La forêt où se situe la première partie du roman symbolise la dialectique du roman gothique : elle est à la fois effrayante et protectrice du monde extérieur. » Le temps que Pierre fut absent son inquiétude (celle de La Motte) l’employa à examiner les ruines et à parcourir les environs. Ils étaient agréablement romantiques et les arbres touffus dont ils abondaient semblaient séparer cet asile du reste de l’univers. Souvent une trouée entre les arbres découvrait un immense paysage terminé par des montagnes qui se confondaient dans le lointain avec le bleu de l’horizon. Un ruisseau chatoyant serpentait dans un doux murmure au pied de la terrasse où s’élevait l’abbaye. Il s’écoulait en silence sous les ombrages, en désaltérant les fleurs qui émaillaient ses bords et en répandant la fraîcheur alentour. »



« Les mystères de la forêt » est un roman gothique parfaitement classique : il allie les aventures d’une jeune femme vertueuse, les ruines, le surnaturel avec des rêves prémonitoires, la nature sublime et des émotions exacerbées. Malgré les torrents de larmes versés par Adeline, le roman de Ann Radcliffe est plaisant à lire et reste un excellent témoignage du style gothique si prisé à l’époque.
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Les Mystères d'Udolphe

L'un des romans gothiques anglais les plus célèbres. Il raconte l'histoire d'Emily St. Aubert, orpheline, soumise aux cruautés de ses tuteurs, menacée de perdre sa fortune et emprisonnée dans plusieurs châteaux mais finalement libérée et unie à son amant. De nombreux événements étranges et effrayants, désormais classiques des romans gothiques, se déroulent dans l'atmosphère hantée du château solitaire d'Udolpho, situé au milieu des Apennins sombres et majestueux. En effet, le roman présente des phénomènes surnaturels qui sont ensuite expliqués comme des causes naturelles. Quand ça marche, c'est génial.
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Les Mystères d'Udolphe

Voici sans aucun doute l'épitomé du roman gothique. C'est en 1794 que sont publiés Les mystères d'Udolphe de la talentueuse Ann Radcliffe. A cette époque, elle n'est pas le premier auteur à se tourner vers des sources d'inspiration médiévale comme l'architecture religieuse, le classicisme, ainsi que le style Renaissance. Au XVIIIe siècle, l'Angleterre est fascinée par les vestiges issus de l'époque médiévale. le mouvement gothique est avant tout une esthétique qui prône la recherche de sensations ténébreuses, inquiétantes voire menaçantes: les châteaux en ruines, les vieux cloîtres, les monastères, les abbayes à l'abandon et les cimetières subjuguent les Anglais pour lesquels ils évoquent des catacombes, des passages secrets et des labyrinthes. le gothique éveille des sentiments tels que la mélancolie (au sens littéral du terme, c'est-à-dire des idées noires), l'anxiété, l'effroi et l'épouvante. Il s'inspire de poètes comme Milton et de son célèbre poème, Paradise Lost, lequel se caractérisait déjà par la noirceur de son thème. le surnaturel et l'onirisme occupent une place non négligeable dans les romans gothiques (les rêves prémonitoires, les maléfices ainsi que les amulettes et autres talismans sont très présents). Les Mystères d'Udophe est un roman qui abrite à lui seul la quintessence de l'esthétique gothique: au début de l'oeuvre, nous découvrons Émilie Saint Aubert, jeune héroïne ingénue et inexpérimentée cheminant aux côtés de son père. Au cours d'un voyage pour gagner le Roussillon, le père d'Émilie meurt, laissant sa fille orpheline. Elle est recueillie par sa tante, Mme Chéron (ce personnage aurait très bien pu servir de modèle à Charlotte Brontë pour concevoir le personnages de Mrs Reed, l'impitoyable tante de la narratrice dans Jane Eyre), femme orgueilleuse et malveillante. Commence alors un long calvaire pour Émilie qui ne se remet pas de la perte de son père, et qui doit céder aux caprices de sa tante qui ne manque jamais une occasion de la rudoyer. Un jour, Mme Chéron fait la connaissance d'un aristocrate italien, le signor Montoni dont elle s'entiche aussitôt, et qu'elle épouse en catimini. Émilie s'alarme de la décision inconsidérée de sa tante; ce mariage n'augure rien de bon à ses yeux. Quelques temps plus tard, Montoni prend la décision d'emmener sa femme ainsi qu'Émilie en Italie, dans son château d'Udolphe, au coeur des Apennins. Vous vous doutez que le récit va prendre une tournure inattendue et captivante; ce qui m'a le plus exalté dans la lecture de cet extraordinaire roman est le fait que le lecteur n'est jamais au bout de ses surprises: l'auteur parvient à créer un suspense et à nous donner des frissons avec un langage très minimaliste au sein duquel la menace est constamment latente, et néanmoins tangible: le château d'Udolphe, niché "le long d'un affreux précipice", est un endroit terrifiant abritant d'innombrables passages secrets, ainsi que des secrets fuligineux, à commencer par un tableau éternellement dissimulé par un voile. Il se caractérise par son architecture unique, de hautes tours pointues et de longs remparts. Lorsqu'on observe les rapports des personnages entre eux (notamment ceux de Montoni et de son épouse), on ne peut s'empêcher de remarquer quelque chose qui rappelle le marquis de Sade. Cependant, à la différence de ce dernier qui prend plaisir à malmener la vertu, Ann Radcliffe la fait triompher: en dépit des malheurs et des sévices qu'elle subit, Émilie trouve la force (virtus signifie force en latin) de faire front face aux pires infamies qui lui sont infligées. Sa peur, très contagieuse, gagne très vite le lecteur qui frémit avec elle. L'auteur ne recourt nullement à des images sanglantes ou à une violence explicite pour nous terrifier: en instaurant une atmosphère menaçante, froide et austère, elle fournit au lecteur ce qu'il recherchait: l'épouvante. On comprend pourquoi Jane Austen mentionne ce roman à plusieurs reprises dans l'excellent Northanger Abbey. Les Mystère d'Udolphe connurent un succès retentissant auprès de toutes les classes sociales en Angleterre (le roman gothique faisait l'unanimité dans l'Angleterre du XVIIIe siècle). La renommée de ce roman ne vieillit pas; il demeure une référence incontournable de la littérature gothique. Jamais une lecture ne m'aura donné tant de sueurs froides.
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Les Mystères de la forêt

Les Mystères de la Forêt est un roman de la sensibilité, par dessus tout, bien que son auteur lui ait attribué des traits de littérature gothiques formidables et qui constituent en ce sens un des romans phares de ce courant.



Il est vrai que la première moitié du livre contient des séquences où il nous est donné la possibilité de frissonner, avec des peintures lugubres de faits, de choses, les tons des voix, l'architecture, la forêt. Des descriptions intenses et intéressantes comme l'auteur sait le faire. On est plongés dedans. Or, après cette seconde moitié, l'histoire va de plus en plus s'apparenter à un récit de la sensibilité, des épanchements de l'âme humaine, des descriptions de celles-ci, etc. Cela devient ennuyeux à mourir parfois. Mais tout de même, Ann Radcliffe conserve le suspense jusqu'au bout, à mon sens. Deux passages ont réussi à me faire froid dans le dos, et à m'inciter à continuer ma lecture.

Bon roman, intéressant pour sa forme, parfois parsemée de poèmes, de vers, de lyrisme. Beaucoup de traces de Romantisme sont présentes. Un roman à ne pas lire si l'on souhaite réellement être stimulé par la peur et par des images macabres. Ce roman évoque surtout la perception de l'être humain : il s'apitoie et se cloître constamment dans un lit de peurs, et l'inconscient est toujours là à le veiller : Adeline, qui refoule ses désirs, ses peurs - passe son temps dans les plus hautes réflexions et les plus grands épanchements - est le personnage qui incarne complètement le miroir entre réalité et imagination.



C'est une bonne lecture vis-à-vis du vocabulaire, des tournures de phrases, des façons dont elles ont été pensées et délivrées. Un vrai délice pour ceux et celles qui aiment à repenser, réfléchir le soir dans leur lit, de très belles phrases, qui résultent des souffrances et angoisses humaines. Ann Radcliffe, en effet, et en définitive, excelle en cela, et nous fait passer un bon moment avec Les Mystères de la Forêt.
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Les Mystères d'Udolphe

Chef d' oeuvre absolu de la littérature gothique, Les mystères d'Udolphe raconte les aventures de la pauvre Emilie. Attention ! les portes grincent, les sanglots coulent, frisson assuré.

Pour la petite histoire : Jane Austen a cité ce roman dans "Northanger Abbey" pour se moquer gentiment des jeunes filles avides de littérature gothique.

C'est le roman le plus connu de Ann Radcliffe en France, mais c'est un autre de ces romans qui fut le plus populaire au temps de l'auteur, et il a été republié récemment : "Les mystères de la forêt".
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Les Mystères d'Udolphe

Alors certes, Les mystères d'Udolphe c'est quand même 868 pages dans un français un peu passé de mode (Ann Radcliff a publié ce texte en 1794), sans compter la préface, les notices et autres bibliographies sélectives, mais très honnêtement, j'ai vraiment pris mon pied, et j'étais heureuse de voir durer ce fantastique récit qui m'a captivée du début à la fin!



Si vous avez aimé Jane Eyre ou encore Orgueil et préjugés, il y a de très fortes chances que vous tombiez sous le charme de ce roman mystérieux et très romantique.

Lorsque Ann Radcliffe publie ce roman, il devient le top du roman frisson, le roman gothique dans la plus pure tradition: une jeune fille pure et douce, de bonne famille, va connaître bien des malheurs après le décès de ses parents. Placée sous la tutelle de sa tante vaniteuse, elle va être arrachée à son amour le chevalier Valancourt, et enfermée dans un château sombre et inquiétant du nouveau mari de sa tante, au milieu de montagnes italiennes.

Dans cette forteresse se trament des évènements très sombres, et le surnaturel n'est jamais loin puisque des esprits semblent hanter les lieux...



De l'action, du mystère, des secrets de famille, des rebondissements, un suspense constant, des passions enflammées, du romantisme, des frissons (même si ce qui pouvait sembler très effrayant à l'époque ne le semble plus tellement maintenant), c'est un vrai feuilleton comme on a du mal à en faire aujourd'hui, et en plus c'est écrit en très bon français pour une fois! On s'attache vite à notre héroïne la jeune Emilie, et on ne peut pas se résoudre à l'abandonner dans ses malheurs avant de l'en voir sortie!



Certes, tout ça peut paraître un peu manichéen, les gentils sont toujours gentils au fond, et les méchants sont toujours vraiment méchants, la bonne morale n'est jamais loin, mais il ne faut pas oublier que ces mots ont été écrits au 18e siècle ou c'était alors l'usage.



Ann Radcliffe a écrit là un chef-d'oeuvre, qui en plus de nous offrir une formidable aventure nous décrit de magnifiques paysages de notre bonne vieille France. Bref...n'ayez pas peur de vous plonger dans ce gros pavé, ça vaut vraiment le coup!



ps: Et c'est en Folio pour une dizaine d'euros, donc un rapport qualité/prix imbattable!
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Les Mystères d'Udolphe

Sud de la France, 1584. Suite à de tragiques évènements, Emilie Saint-Aubert se retrouve sous la coupe du terrible signor Montoni, qui l’entraîne en Italie dans le mystérieux château d’Udolphe.



(...)



A lire plus pour la découverte d’un classique de la littérature gothique que pour l’intrigue et ses personnages, à mon avis, mais si vous appréciez ce genre, vous aimerez aussi celui-ci, il remplit tous critères du roman gothique anglais tel qu’on l’imagine.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Fifty shades of black...



Papesse du roman gothique, Ann Radcliffe nous entraîne, avec ce roman luxuriant, à Naples. Dans L'Italien (ou Le Confessionnal des pénitents noirs), un freluquet (le jeune Vincentio) tombe en pâmoison devant la fraîche Ellena, oiselle claquemurée chez une vieille tante qui la protège du monde. Mais si Vincentio, rejeton de la fameuse famille di Vivaldi, est bien né, l'arbre généalogique de son idole est moins reluisant. Aussi quand la Marchesa di Vivaldi, corrompue et pourrie de vices, apprend les intentions maritales de son fiston, elle en appelle à son confesseur, l'abominable Schedoni afin d'éliminer la roturière pucelle.



Basculant de Charybde en Scylla, nos tourtereaux vont traverser une série d'épreuves terribles avant de pouvoir enfin convoler. Radcliffe a choisi le gothique toutes options : les forêts profondes répondent aux gouffres sans fond, les ruines inquiétantes aux couvents mystérieux, les moines machiavéliques aux tortionnaires sadiques et les pedigrees à rebondissement aux tentations incestueuses... Cette Mary Higgins Clarke des Lumières connaît son métier et son roman est d'une belle facture : le suspense y est soutenu, les atmosphères "so romantisch" et les protagonistes fortement contrastés.



Mais que tout cela est long ! Tirant fâcheusement à la ligne, notre bas-bleu se perd dans des développements exaspérants. Chacun de ses héros, qu'il soit dans une tour en ruine ou dans une geôle de l'Inquisition, pour se rendre d'un point A à un point B se voit contraint de descendre et monter un nombre considérable de marches usées, d'ouvrir une pléthore de portes rouillées, de passer sous une multitude de voûtes antiques et n'omet jamais de ressentir une myriade d'émotions sublimes. On se croirait prisonnier dans l'une des "carceri d'invenzione" de Piranèse. Les sentiments des personnages sont exacerbés au-delà du raisonnable et chaque conversation est entrecoupée d'une ribambelle de larmes, de soupirs voire de malaises. Et si un comparse, providentiel pour l'avancée du récit, vient à témoigner, Radcliffe en fait un bavard impénitent multipliant les détails superfétatoires.



Enfin, j'avoue qu'il m'est arrivé à plusieurs reprises de pouffer face à des dialogues d'une artificialité pompeuse. Comment ne pas rire quand cette petite oie d'Ellena, fuyant l'un de ses cachot et traversant un paysage lacustre s'écrie : "Voyez aussi, (...), combien les berges et les plaines liquides reposent doucement au pied des montagnes, combien leur beauté et leur élégance contrastent avec la sublime grandeur qui les domine et les surveille ! Observez toutes ces riantes vallées qui s'ouvrent à partir du lac, avec leurs champs de riz et de blé qui poussent à l'ombre des amandiers et se perdent dans les collines. Voyez ces vignes et ces oliviers alterner gaiement, à la façon d'un damier et la grâce avec laquelle les palmiers s'inclinent au sommet des falaises les plus hautes." Et l'ensemble est du même tonneau.



Une curiosité littéraire.
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Les Mystères de la forêt

Pas évident de résumer ce livre tellement... il ne se passe pas grand chose. Rien qu'avec ce que je vous ai dit, on est déjà rendu à plus de 300 pages. Autant vous dire que lire ce roman a été un véritable calvaire. Pourtant, je voulais vraiment le découvrir ! En fait, j'ai croisé cette auteur lors de mon mémoire de master et ma directrice me l'avait présentée comme la reine du roman gothique.



Ce livre est donc issu du mouvement gothique, romans qui se caractérisent notamment par des décors à la fois lugubres et romantiques, souvent en ruine, où plane le mystère. Les personnages sont eux-aussi pré-définis, en général des démons, femmes fatales, religieux ou belles ingénues. C'est le cas ici de l'héroïne, Adeline, une jeune fille de bonne famille à qui ont a appris à ne pas prendre d'initiative, encore moins à se battre par amour, et passe son temps à s'évanouir. N'oublions pas que le roman a été écrit à la fin du XVIIIe siècle, ce sont les mœurs de l'époque, mais ce n'est pas des plus palpitants, non plus.



Parmi les plus connus des romans gothiques, citons Dracula, Frankenstein ou encore Melmoth. Oui, mes références sont plutôt fantastiques, désolé. Mais on retrouve bien cet esprit lugubre, avec des descriptions de paysages pas vraiment des plus rassurants et caractérisé par une action assez lente. Le problème avec Les Mystères de la forêt, c'est que les descriptions ne m'ont pas fait frissonner, ni rêver et que l'action est peut-être un peu trop lente, tout de même. Il aura fallu pas moins de 200 pages, soit le tome 1, juste pour la mise en situation et la présentation des personnages. Et les évènements qui suivent ne sont pas spécialement mystérieux et se concluent finalement par le plus heureux des hasards, dans un dénouement digne d'un conte de fée.



Le style est recherché, avec un vocabulaire imagé et soutenu, mais accessible a qui possède quelques notions d'histoire. La part belle est faite à la narration plutôt qu'au dialogue, ce qui alourdi beaucoup le récit et rend la lecture passablement ennuyeuse. Je ne peux nier que ce roman est très bien écrit, mais je n'y pas pris beaucoup de plaisir. J'ai eu du mal tout de même avec la première partie où des phrases au présent se glissaient subrepticement dans la narration. Je ne suis pas douée en conjugaison, mais si cela me fait tiquer à chaque fois, c'est qu'il doit y avoir un problème, non ?



Un livre pas foncièrement mauvais, mais à réserver aux amateurs de romans gothiques qui ont déjà eu la chance d'apprécier le genre et s'intéresse plus au contexte qu'à l'histoire et aux personnages.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Dans la collection "Bibliothèque excentrique" de chez Marabout a été réédité le livre d'Ann Radcliffe (1974).

Envie d'un vrai roman gothique dans la lignée du Moine de Lewis ou du Château d'Otrante de Walpole. Alors, il faut lire Ann Radcliffe dont les univers sont parfaitement dans les codes du genre.

L'Italien raconte une histoire d'amour contrarié : Vincenzo Vivaldi, de noble famille, a un coup de foudre à l'église pour la belle Elena Rosalba, une orpheline qui vit avec sa vieille tante. Décidé à l'épouser, car elle aussi est amoureuse de lui, Vivaldi voit des obstacles se dresser sur sa route : d'abord, un mystérieux moine prononce des paroles prophétiques la nuit au coeur de ruines où le jeune amoureux tente de le poursuivre... puis sa famille met tout en œuvre pour faire obstacle au mariage, particulièrement sa mère secondée par son confesseur Schedoni.



Un soir, la jeune Elena est enlevée et placée dans un couvent dirigé par une cruelle abbesse, et le récit se compose de multiples rebondissements, courses poursuites, emprisonnement, manigances... De quoi tenir en haleine!
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Les Mystères d'Udolphe

La première fois que j’entendis le nom d’Ann Radcliffe fut de la plume de Jane Austen et son roman L’Abbaye de Northanger, que je meurs d’envie de relire après coup. En effet celle-ci semblait avoir fortement marqué et influencer notre auteure à tel point que cette dernière a parodié ouvertement son œuvre à travers la sienne. Je n’avais qu’une envie depuis, me plonger à nouveau au cœur de Les Mystères d’Udolpho et bien que cette lecture ne s’est pas dévoilée frissonnante, je ne peux nier être épaté par la noirceur de son univers.



Véritablement, ce sont les ténèbres que nous ouvre Ann Radcliffe. Étrangement et paradoxalement, cette dernière prend le temps de construire son récit avant de plonger son lectorat dans les abysses de son œuvre. Ainsi, les premiers chapitres m’ont fortement étonné par leur dimension chaleureuse et enthousiasme, à la limite du bucolique. J’ai vraiment été fasciné par cette construction détaillée et méticuleusement travaillée, offrant un contraste totalement détonnant et épatant. Il faudra atteindre un bon tiers du récit pour atteindre la brume et ses ténèbres. Fort heureusement et une fois dans la tourmente, l’auteure est parvenue à maintenir mon intérêt grâce à sa plume habile et ingénieuse. Cependant et autant vous prévenir directement, si vous pensez lire quelque chose de frissonnant et de frémissant vous serez quelque peu déçu. En effet, Ann Radcliffe manie avec dextérité et efficacité l’art de la subtilité et des non-dits. Rien n’est totalement dévoilé et démontré. Ainsi, les nombreux mystères et autres superstitions présentées se dévoilent avec une finesse et une pudeur maitrisées. C’est pourquoi, c’est avant tout notre imagination qui est sollicitée et cela permet à cette dernière la mise en place d’une atmosphère dérangeante et oppressante. J’ai vraiment adoré cette ambiance pesante qui pèse sur ce récit et même si je n’ai pas eu peur à proprement parler, je ne me suis pas totalement senti en sécurité au sein des lieux présentés par cette dernière et je me suis totalement imprégné de celle-ci. Il faut dire que l’obscurité prime et se dévoile l’élément central de chaque lieux et autres paysages décrits. Chaque décor est enseveli sous l’opacité et qu’il s’agisse d’un simple chemin de campagne ou d’une pièce du château, aucun endroit n’est parfaitement éclairé. Cette mise en scène permet à l’auteure d’installer un sentiment de confusion important à son lecteur, rendant encore plus mystérieuse son intrigue. Pour autant et malgré ce manque de clarté volontaire, je peux vous assurer qu’Ann Radcliff détient une plume magnifique et pleine de lumière à lire. Friand de descriptions, j’ai été plus que servi grâce à cette dernière qui m’a offert de lire et d’imaginer d’incroyables et somptueux paysages, me faisant voyager de la France à l’Italie. J’ai vraiment été conquis par chacun des moindres détails qu’elle apporte au cadre de son récit. Bien entendu, j’ai aussi fortement apprécié l’histoire de ce roman aussi romantique, qu’angoissante. Là aussi, j’ai été agréablement surpris par cette dimension sentimentale fortement présente tout du long qui apporte de nouveau un contraste saisissant avec la noirceur de ce roman. Cependant, ne dit-on pas que de l’amour à la haine il n’y a qu’un pas ? Cette phrase pourrait en quelque sorte résumer cette aventure palpitante que je vous laisse découvrir par vous-même.



Quant aux personnages dévoilés, il s’agit d’un sans faute et malgré certains clichés, j’ai adoré les découvrir. A commencer par notre héroïne, Émilie. Cette jeune femme, élevée dans l’amour et la bienfaisance de ses parents se voit devenir orpheline et livrée à sa tante comme le souhaitait son défunt père. Alors que cette dernière brillait par son épanouissement et par sa splendeur, périra au gré des chapitres et face à l’incapacité du lecteur. J’ai fortement apprécié cette déchéance et ce sentiment d’impuissance qui ne m’a pas quitté un seul instant au cours de cette lecture. Cette vulnérabilité ainsi que la fragilité d’Emilie m’ont permis de fortement m’attacher à celle-ci et de se dévoiler totalement emphatique. De plus, notre protagoniste ne cessera de s’enfoncer dans les ténèbres et seul l’amour qu’elle porte à Valancourt lui offrira quelque instant de lumière et de réconfort. Par ailleurs et bien que peu présent, j’ai apprécié ce voyageur, amoureux de la nature et plein de bons sentiments. Néanmoins, le second personnage qui m’a fait fort bonne impression n’est autre qu’Annette, la femme de chambre et l’amie de notre héroïne. C’est à travers ce protagoniste qu’Ann Radcliffe apporte une dimension ésotérique et mystérieuse à son œuvre. En effet, cette dernière ne cessera d’alimenter ce roman d’étranges rumeurs et autres secrets et superstitions. J’ai pris plaisir à lire chacune de ses interventions et je dois avouer qu’Annette permet aussi quelques moments d’accalmie salvateurs grâce à la gaité et la clarté qui émanent de celle-ci. Beaucoup d’autres protagonistes peuplent Les Mystères d’Udolpho mais je ne les ai pas tant apprécié à cause de quelques stéréotypes les concernant. Ainsi Montoni, le geôlier et nouveau tuteur d’Emilie n’est autre que le méchant de l’histoire et j’aurais apprécié qu’il se démontre un peu plus nuancé et moins schématique.



Néanmoins, ce premier roman gothique est une véritable surprise. J’ai adoré ce voyage au cœur des ténèbres où subtilité et non-dits riment avec mystères et superstitions, dans lequel le style d’Ann Radcliff se dévoilent habile et travaillé. Ainsi, cette dernière est parvenue avec aisance à créer une ambiance pesante et angoissante dont j’ai fortement apprécié m’imprégner, contrastant fortement avec le charme de sa plume.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Un roman découvert dans l'anthologie des romans gothiques de la Pléiade. Je suis peut-être une lectrice cynique et désabusée du XXIème siècle, mais ce roman ne m'a pas procuré les mêmes émotions qu'une lectrice contemporaine. Les deux amants sont d'une naïveté et d'un sentimentalisme exaspérants - quels torrents de larmes versés à chaque épreuve... Les rebondissements sont assez attendus - l'identité d'Olivia par exemple. Et j'ai eu l'impression de lire un ramassis de clichés sur l'Inquisition et ses geôles. Du même auteur, j'ai préféré le Moine, plus connu et à raison, plus sombre aussi.
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Les Mystères d'Udolphe

Depuis le temps que j’entends parler de ce roman, j’ai enfin l’occasion de le lire et aïe, aïe, aïe, je suis extrêmement déçue ! J’attendais un livre de l’envergure du Moine de Lewis ou du Dracula de Stoker, et je me retrouve avec une jeune demoiselle timorée, faible, sujette à des évanouissements à chaque ombre croisée dans le couloir.

Emilie va affronter beaucoup d’épreuves : le décès de ses parents, la tutelle de sa tante aux allures de marâtre, sa séparation avec Valancourt, l’élu de son coeur, son brusque départ pour l’Italie. C’est là-bas que l’intrigue prend toute son ampleur : après les fastes de Venise, sa tante et elle sont enfermées dans le sombre château d’Udolphe, sous la tutelle et la cruauté de Montoni, un italien nouveau mari de sa tante.

Le château est lugubre, sinistre et plein de courants d’air, regorge de bandits, de tableaux sinistres et de couloirs obscurs. Emilie est toute seule dans une chambre isolée avec une porte qui s’ouvre de l’extérieur. Elle tremble de voir des apparitions ; entend un son mystérieux à minuit et découvre le sombre secret du lieu. Sous le poids de son imagination débridée, fragile et superstitieuse, elle flanche et s’évanouit (presque tout le temps, au moins une fois tous les deux chapitres). Bon, entre nous, je n’ai ressenti aucun frisson, aucune peur, aucune angoisse dans la gorge. Dommage et pourtant on m’avait tellement vanté le côté effrayant ! Les explications rationnelles viennent tout éclairer vers la fin et mettent fin aux fantasmes d’Emilie.

Emilie est la représentation de la vertu, de la morale face à la luxure, l’orgueil, l’avarice et la méchanceté. Face à elles, rien que des personnages cruels mais, malgré sa faiblesse et sa passivité, elle essaie de tenir le cap de son éducation. C’est une histoire pétrie de morale et de bons sentiments : l’auteur célèbre les vertus de la tempérance et de la bonté, de l’amour de la nature, du rejet des futilités de la vie mondaine. On croirait presque lire un pompeux traité de bonne conduite du XVIIIème siècle.

Le style d’écriture est riche et ponctué de descriptions de la nature et de l’Italie. C’est souvent vieillot, lourd et un chouia indigeste d’autant plus l’intrigue met du temps à démarrer. Ce n’est pas une plume qui m’a fascinée et cette histoire ne me laissera pas un souvenir impérissable !

Pour conclure, mon ressenti est très moyen et j’hésite à vous recommander ce roman sauf pour les grands amoureux des classiques anglais !
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Une lecture bien fastidieuse.



Le début m'a tout d'abord semblé bien long.

Un jeune homme tombe amoureux d'une belle jeune fille.

Il lui fait la cour, elle se fait désirer car c'est une belle jeune fille vertueuse et patati et patata. Nous avons même droit à la sérénade dans le jardin.

Finalement, elle consent à épouser le jeune homme mais voilà qu'elle se fait enlever.

Bon, là je me suis dit : Ça y est, nous allons enfin avoir un peu d'action !

C'est le cas mais cela n'a pas réussi à me captiver.

J'ai eu quelques sursauts d’intérêt parfois mais rien qui m'a permis de sortir de ma léthargie.

Je pense que les trop nombreuses et trop longues descriptions des bons et nobles sentiments des deux jeunes gens ont eu raison de moi.

Trop d'amour, trop d'évanouissements, mais du terrifiant, du surnaturel, je n'en ai pas beaucoup vu!

Pourtant, c'était la raison de mon choix.

En effet, que je me plaigne d'une trop grande démonstration de sentimentalisme en lisant Roméo et Juliette serait malvenu mais lorsque je lis Ann Radcliffe, "la plus célèbre des auteurs du "Roman terrifiant" (cf. la notice biographique se trouvant dans Romans terrifiants, ed. Robert Laffont) je m'attends à une ambiance sombre et d'horreur.

Pour le coup, j'ai été déçue, préférant nettement dans le même genre et de la même époque Le Moine de Mattew Gregory Lewis qui correspond plus à mes goûts.
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Les Mystères de la forêt

Une jeune femme de 18 ans, Adeline, demande à son père de quitter le couvent dans lequel elle a grandi. Son père préférait qu’elle devienne une religieuse, mais elle s’y refuse. En attendant son père dans une auberge alors qu’elle est laissée à elle-même avec des hommes qu’elle ne connaît pas, un couple, M. et Mme Lamothe, capturés par ces derniers qui sont des brigands, est obligée de partir sur la route avec eux. Le couple a accepté de la prendre avec lui s’il voulait être libéré. M. et Mme Lamothe sont en fuite car M. La Motte a contracté de nombreuses dettes, à Paris, dont il est incapable de s’acquitter. Le couple est accompagné d’une servante et d’un homme à tout faire. Dans la forêt, à l’abri des brigands et loin de Paris, ils décident de passer la nuit dans une abbaye tombant en ruine. Puis, le lendemain, ils réalisent que cette abbaye est le meilleur endroit pour y vivre et pour se cacher des créanciers de La Motte. Adeline, d’une grande beauté, ne laisse pas indifférent un marquis qui découvre leur cachette, car ce dernier est propriétaire de l’abbaye. Cependant, Adeline ne ressent que du dégoût pour lui. Dans la garde du marquis, Adeline rencontre Théodore, un jeune officier pour qui elle développe des sentiments. Le marquis veut plus que tout posséder Adeline et pour ce faire, il demande à La Motte de l’aider. Avec qui Adeline finira-t-elle ses jours? Le fils de La Motte, Louis, ressent aussi des sentiments pour la belle. Une série d’aventures est déclenchée autour de la jeune femme…



Mes impressions



Comme je suis une admiratrice de Jane Austen, je voulais découvrir ce livre qu’elle a parodié dans Nothanger Abbey. C’est chose faite maintenant et je dois avouer que je suis bien contente que cette histoire soit terminée. L’héroïne, Adeline, m’a tapé sur les nerfs. Elle pleure tout le temps ou elle tombe dans les pommes ! Je sais bien que le livre est associé à un courant autour de la sensibilité, mais trop de larmes, trop d’apitoiements font en sorte que je n’ai pas apprécié la trop belle, la trop délicate Adeline. Je préfère des héroïnes possédant plus de personnalité ou de panache comme celles dans les écrits de Jane Austen qui sont bien souvent des rebelles. Pour un livre de 500 pages habité par une pleurnicheuse-geignarde qui est certaine qu’elle est née pour être malheureuse, c’est long… Le pathos s’avère Roi !



«Lorsqu’elle fut seule, elle répandit un torrent de larmes et s’abandonna à l’excès de sa douleur. Elle se voyait sans amis, sans parents, sans secours, abandonnée au plus affreux des dangers et trahie par les personnes mêmes à qui elle avait donné si longtemps des consolations, qu’elle avait aimées comme ses protecteurs et respectées comme les auteurs de ses jours. Cette pensée frappa son coeur des plus affligeantes sensations et celle de son péril imminent absorba pendant quelque temps la douleur d’avoir découvert dans autrui des desseins aussi criminels.» (p. 260)



De surcroît, les descriptions de la nature, dont l’instance lectrice ressent l’influence de Rousseau, sont pour la plupart reliées aux états d’âme d’Adeline. Je dois dire que Radcliffe excelle dans l’art de la description de paysage.



«Un soir, tandis que Claire était occupée à la maison, Adeline errait seule dans un endroit favori au milieu des rochers qui bordaient le lac. Tandis qu’elle se livrait avec délice à la contemplation de ce magnifique spectacle du soleil couchant sur les sommets couleur de rose, elle entendit le son d’un cor de chasse et, jetant ses regards sur le lac, elle aperçut un bateau de plaisance. […]



En prêtant l’oreille aux sons enchanteurs et moelleux du cor qui se perdaient insensiblement dans le lointain, la scène lui parut plus attrayante et elle ne put résister à la tentation de peindre en vers des objets qui lui offraient tant de charmes.» (p. 404)



Adeline écrit des poèmes et ces derniers permettent encore à l’instance lectrice d’avoir accès à ses états d’âme. Par le biais de ces derniers, Adeline peint le trop plein de ses émotions. Les poèmes entrecoupent le récit.



Mais encore, ce roman est présenté comme un roman gothique. Il y a des manifestations surnaturelles par le biais des éléments suivants : ruines, émotions terrifiantes, forêt, obscurité, jeu du miroir, squelette, grincements, cauchemars, pièces secrètes, etc. mais seulement dans la première partie. Après, Adeline est sur la route pour fuir le terrible marquis dont l’unique but est de la violer. Ainsi, le lecteur reconnaît dans cette autre partie qui se déroule loin de l’abbaye, d’autres caractéristiques du roman gothique comme la quête d’identité d’Adeline, la découverte de la complexité du monde et les problèmes régissant l’époque, le sang (la noblesse), l’héritage, l’inceste, la division familiale, etc.



En tous les cas, je vous laisse décider si ce dernier vous intéresse. Pour ma part, je vais garder un souvenir mitigé. Je suis heureuse d’avoir enfin lu un bouquin gothique d’Ann Radcliffe et je suis un peu déçue par son héroïne qui passe son temps à pleurer et à s’évanouir.



https://madamelit.ca/2023/11/27/madame-lit-les-mysteres-de-la-foret-dann-radcliffe/
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Les Mystères de la forêt

Réputé comme étant l'un des premiers romans gothiques, ''Les mystères de la forêt'' n'a en fait pas grand chose de ce genre littéraire. Ca commençait pourtant bien, le lecteur étant des le début mis au cœur d'un danger mystérieux en pleine forêt une nuit de tempête. Mais passé le premier quart, le gothique s'efface vite pour ne plus revenir et laisser la place au romantisme. On est donc loin des œuvres de Poe, Stoker ou Lewis, et je suis donc assez mitigé sur mon avis de cette lecture.



Disons en gros que comme dit plu haut ça commençait bien dans la première partie très ambiancée (sur trois), puis la deuxième partie perd de beaucoup le rythme, le mystère et la noirceur de la première partie. Le décors change également, et on plonge en plein dans un romantisme qui est certes mouvementé dans les voyages mais très statique dans le rythme, ce qui m'a beaucoup ennuyé. Puis la troisième et dernière partie (ou disons plutôt les 70 dernières pages) a réhaussé mon intérêt avec les révélations de nombreuses questions que l'on s'était posé dans la première partie. Dans le cas de ces révélations, Anne Radcliffe ne s'effraie pas des très nombreuses coïncidences qui tombent à pic et facilitent grandement le dénouement final, mais je dois dire que ces hasards bien que presque grotesques sont tout de même plaisants et surprenants si on veut bien les accepter.



Donc une lecture avec des hauts et des bas que je suis finalement content d'avoir lu, mais je ne pense pas me replonger dans un roman de cette autrice avant longtemps. Pour l'anecdote c'est la lecture il y a environ deux ans du roman de Jane Austen ''Northanger Abbey'' qui m'avait donné envie de lire ce livre, et je ne peux que confirmer que les scènes parodiques de Jane Austen sont très réussies. Si vous avez lu ''Les mystères de la forêt'' et pas encore lu ''Northanger Abbey'', je vous le conseille.
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Les Mystères d'Udolphe

Les mystères d’Udolphe est un roman qui m’avait toujours intriguée : je voulais lire cet archétype des romans gothiques avant de découvrir Northanger Abbey de Jane Austen (puisque cette dernière a été fortement inspirée par sa compatriote). Et puis c’était peut-être la promesse d’histoires inquiétantes (voire terrifiantes ?), un genre que je côtoie peu. Et alors ? Est-ce que ça fait peur ?

Non.

Honnêtement ce n’était pas vraiment une surprise : le roman datant du XVIIIe siècle, je me doutais qu’il ferait pâle figure à côté des thrillers et films d’horreur contemporains. Mais le résumé était du style mensonger : « les tortures ne sont pas loin », vraiment ?, « quels sentiments éprouve la jeune fille pour son tuteur et geôlier ? » plus subversif que le roman, je vous préviens.



Pour tout de suite souligner le positif, Ann Radcliffe parvient de temps à autre à insuffler une atmosphère menaçante réussie, dotée d’une certaine ambiguïté. Au cœur des murs épais d’Udolphe, une légère angoisse monte. Entre la chambre à double entrée impossible à fermer d’Émilie, une lente intrusion nocturne à base de discrets bruits de serrures et d’ombres humanoïdes, un château peuplé d’hommes à la figure sauvage, une poursuite lubrique dans les couloirs… on se prend d’inquiétude pour la sécurité d’Émilie. (Certaines explications de texte poussent le vice – c’est le cas de le dire – encore plus loin, voyant des allusions dans des faits qui ne me seraient jamais venues à l’esprit.)

C’est aussi une histoire d’apparitions inexpliquées, de superstitions. Les protagonistes s’interrogent, entre crédulité et logique parfois fragilisée par des événements plus frappants que d’autres. De la musique dans la nuit, des voix surgies de nulle part, des présences silencieuses sur les remparts… la menace peut-être surnaturelle qui pèse sur les lieux peine à me faire frémir, je le reconnais volontiers. Nonobstant cet échec à m’inspirer des doutes et des craintes, ce que j’ai vraiment apprécié, c’est le traitement rationnel que réserve l’autrice à tous ces mystères. (Finalement, elle a également inspiré Scooby Doo !)



En revanche, là où le bât blesse vraiment, c’est le côté « tout ça pour ça » de ce roman de près de neuf cents pages. Outre des deus ex machina de toute beauté, la résolution des mystères n’est pas convaincante pour un sou. Des questions sans réponse apparaissent dès le début du roman et, pendant des centaines et des centaines de pages, ces questions sont rappelées à demi-mot sans ébauche de réponses. Ann Radcliffe, reine du teasing. En neuf cents pages, on a le temps d’imaginer les réponses, de jouer au jeu des énigmes et des indices. Sauf que la réalité m’était totalement inimaginable tant parfois elle était fade et – désolée – nulle. Je ne peux pas en dire davantage sans spoiler, mais je n’ai jamais vu des révélations tombées plus à plat…

De la même façon, une relation quelque peu trouble avec Montoni plane parfois, avec des non-dits, des allusions, des interrogations constantes liées à ses objectifs et ses volontés. Outre le fait que le tout reste très superficiel (bien plus que le résumé ne le laisse entendre), j’ai regretté l’aboutissement de ce pan de l’histoire qui laisse abasourdi tant il est soudain et sans conséquence.



Néanmoins, le roman n’est pas désagréable à lire. La langue est assez jubilatoire et inédite : assez désuète, on se régale des tournures parfois surprenantes. L’omniprésence de la nature m’a totalement séduite et les descriptions de la nature, des Pyrénées, des Apennins ou de la mer sont romantiques à souhait et joliment évocatrices dans leurs aspects les plus beaux ou les plus menaçants. Je me suis prise d’intérêt pour Émilie, livrée aux ambitions et aux manigances de sa famille, pour Annette (même si cette dernière ne sort guère du personnage de la domestique naïve et un peu simplette, j’ai trouvé sa propension à voir les bons côtés de la vie assez agréable et intelligente finalement). J’ai été à maintes reprises outrée face à l’insensibilité, la mauvaise foi, la cupidité, la mesquinerie de sa tante

Je ne vais pas nier que je me suis parfois amusée sans que ce soit volontaire de la part de l’autrice. Les litres de larmes et de pleurs versés par certaines et certains (mais surtout « la triste Émilie ») au fil des pages, conséquence inévitable d’une tristesse, d’une fatigue, d’une joie, d’un beau paysage, bref, d’une émotion quelconque. La disposition de l’époque à tomber en pâmoison laissant douter de leur réactivité face au danger, mais qui est néanmoins contredite par leur appétence pour les promenades nocturne dans des lieux inquiétants (le principe étant de ne pas sortir de sa chambre avant minuit). Enfin, la préface (lue après le roman puisqu’elle divulgâche allègrement comme toute préface qui se respecte…) m’a amusée en m’apprenant que, si Udolphe a stimulé de nombreux auteurs anglais et français, il a également inspiré des parodies comme ce roman de 1799 simplement intitulé La nuit anglaise, ou les Aventures jadis un peu extraordinaires, mais aujourd’hui toutes simples et très-communes, de M. Darnaud, marchand de la rue Saint-Denis, à Paris ; roman comme il y en a trop, traduit de l’arabe en iroquois, de l’iroquois en samoïède, du samoïède en hottentot, du hottentot en lapon, et du lapon en français, par le R. P. Spectroruini, moine indien, 2 vol. in-12 ; se trouve aussi dans les ruines de Palluzi, dans les caveaux de Sainte-Claire, à l’abbaye de Grasville, aux châteaux d’Udolphe, de Lindenberg, etc., en un mot dans tous les endroits où il y a des revenants, des moines, des bandits, des souterrains, et une tour de l’Ouest.



Roman mélancolique rempli d’événements étranges, Les mystères d’Udolphe souffre certes de longueurs, mais c’est sa fin, extrêmement décevante, qui lui cause le plus de mal. Ça reste néanmoins un classique que je ne regrette pas d’avoir lu pour ces descriptions montagneuses et champêtres et son atmosphère sombre.
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Les Mystères d'Udolphe

Roman gothique mythique, ce livre m'a un peu déçue par la longueur de ses descriptions et une certaine lenteur dans l'action. L'héroïne n'inspire pas toujours une grande empathie et l'intrigue sentimentale est un peu fade. Néanmoins ce livre présente quand même un grand intérêt puisqu'il est quasiment le premier du genre.
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Les Mystères de la forêt

J’avais depuis longtemps envie de me plonger dans un roman gothique de la maîtresse du genre, Ann Radcliffe. C’est chose faite avec les Mystères de la Forêt !



Tous les stéréotypes du genre sont bien au rendez-vous, à commencer par le cadre : une ancienne abbaye à l’abandon, non moins mystérieuse que la forêt qui l’environne. Ensuite les personnages : une belle et innocente jeune femme persécutée, un marquis vicieux et cruel, un ecclésiastique paternel et protecteur, quelques braves soldats. L’intrigue enfin, nouée autour des secrets du passé qui reviennent hanter le présent. Classique, efficace :)



Quant à la forme, il faut noter une écriture réellement sublime. La narration est prépondérante par rapport aux dialogues mais pour autant il n’y a pas de lourdeurs, c’est fluide et poétique. D’ailleurs, le texte est parsemé de quelques poèmes, eux-aussi très beaux, qui se lisent avec légèreté ; une petite respiration dans le récit (pourtant je ne suis pas toujours sensible à cette forme mais ça ne m’a pas dérangée du tout).



En définitive, j’ai pour ainsi dire dévoré les trois premiers quarts de ce roman d’environ 500 pages, vibrant au rythme des émotions des protagonistes, toujours extrêmes et exacerbées n’est-ce pas, romantisme oblige. Et comme je le suis foncièrement, romantique, je me suis enthousiasmée devant les descriptions de la nature enchanteresse, perpétuelle source d'émerveillement et de bien-être. J’ai aussi frissonné dans les méandres de cette abbaye pleine de sombres secrets qui ne demandent qu’à être révélés.



Le dernier quart s’est révélé un peu plus fastidieux à lire, avec quelques longueurs et un dénouement qui m’a semblé un brin tortueux (il m’a parfois fallu m’y reprendre à plusieurs reprises pour tout saisir car je décrochais). Peut-être aussi me suis-je lassée des visages inondés de larmes et des évanouissements tous les trois paragraphes..?



À noter que l’action se déroule en France, je préjugeais (bêtement) que ce serait les landes anglaises battues par le vent... Je voulais voyager mais à la place j’ai fait Paris-Montpellier avec une escale en Savoie. C’est bien aussi, mais ça m’a valu une pointe de déception tout de même :)



Malgré cela je garderai plutôt un bon souvenir de ce roman, et je pense assurément en lire d’autres dans le genre.



À recommander aux purs romantiques, les autres risquent de s’ennuyer ;-)
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Les Mystères d'Udolphe

J'ai tellement traîné les pieds pour reprendre la lecture de ce livre que j'abandonne. Il y a tellement de bons bouquins qui me font de l'oeil, pourquoi me forcer à lire un qui m'ennuie profondément ?



L'héroïne pleurait constamment (je sais, elle a perdu son père, mais j'ai l'impression qu'elle aurait passé son temps à pleurer de toute manière), elle est persécutée par sa méchante tante, par le méchant mari de sa tante et par la société en général.



J'ai presque apprécié le commencement, avec la description de leur vie paisible et des magnifiques paysages, mais je me suis ennuyée très rapidement. Et Emily était si vertueuse et bien élevée et dévote ! Et quand elle a perdu son père, tout le monde ou presque insistait pour qu'elle ne pleure pas, ce qui m'a passablement énervée. Vous perdez le seul parent qui vous reste, vous avez le droit de pleurer, bon sang !



Il n'y a absolument aucune once d'humour dans ce livre. Je ne l'ai pas lu pour bien rigoler, évidemment, mais tout de même, je lisais Thomas Hardy en parallèle et lui m'a fait sourire plusieurs fois. Ici : nada. Tout était tragique, tout était trop long, tout était trop vertueux, tout était... mortellement ennuyeux. Je suis passée à autre chose.



Oh, autre chose : jamais de ma vie je n'ai vu autant de virgules dans une seule phrase - alors imaginez ce que ça donne au niveau du livre. Vous connaissez l'ami asthmatique de Malcolm ? C'est comme s'il avait lu l'histoire, avec encore plus de difficultés. J'avais l'impression d'avoir du mal à respirer en lisant (le texte en anglais original).
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