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Critiques de Anton Tchekhov (652)
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Le Duel - Ma Vie - Lueurs - Une banale Hist..

Fin du 19ème, sur les bords de la Mer Noire en Crimée où l'armée d'occupation russe a pris ses aises. Tiens, tiens, déjà à l'époque, la possession de cette excroissance sur la mer Noire suscitait la convoitise du grand voisin...

Farniente et boissons à gogo pour quelques fonctionnaires dépravés. Dont Laïevski qui ne supporte plus sa compagne Nadejda, une femme mariée qu'il a prise à un autre. Cet homme aux moeurs dissolues, a toutefois des problèmes de conscience et surtout d'argent et se confie à l'ami de tous : Samoïlenko, un médecin qui tient une maison d'hôtes.



Samoïlenko héberge l'ignoble Von Koren, un zoologue qui soutient les idées darwiniennes- rien de répréhensible jusque-là- mais c'est quand il verrait bien appliquer ses idées à la société qu'il devient inquiétant: exterminer les gens inutiles comme Laïevski...De là, le duel entre ce fasciste et la fripouille.



On ne peut que louer les intentions de Tchekhov qui justement n'a pas d'intention : il ne fait pas de morale religieuse ou de politique. Cette oeuvre est seulement littéraire et quelle maîtrise en une centaine de pages! Très bien construite, rien de superflu, même avec une dizaine de personnages, mais qui ont tous leurs responsabilités par des ramifications subtiles dans ce duel. Une nouvelle vive et passionnante aux bons soins du docteur Tchekhov. Un classique russe à ne pas rater!
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La Dame au petit chien et autres nouvelles

La Dame au petit chien (Дама с собачкой)

Une banale histoire d’adultère, mais un récit structuré parfaitement et avec une musicalité et une intensité psychologique telle qu’on le lit, le relit, en étant admiratif à chaque fois.

Une nouvelle qui marque « l’adieu au 19ème siècle » de Anton Tchekhov, car écrite en 1899.

Selon les principes esthétiques de l’auteur, pas de situation extraordinaire, de héros sortant du commun. Non, celui-ci est un homme ordinaire :

Le héros s’appelle Gourov. C’est un homme qu’on qualifierait de nos jours de « blasé ».

Il est devenu banquier après avoir essayé vainement de devenir chanteur d’opéra, il a épousé une femme qu’il trouve maintenant revêche et sans intérêt.

Il va rencontrer au cours d’un séjour balnéaire à Yalta la belle Anna Sergueievna Diederitz, d’origine allemande comme la maîtresse de Tchekhov : Olga Knipper.

C’est une jeune femme douce, sensible, mariée depuis peu à un haut fonctionnaire.

Ils vont vivre ce que l’on nomme maintenant « une histoire » ; toutefois, au départ, l’impact psychologique de cette liaison sera bien différent chez la jeune femme que chez son séducteur ; et là encore c’est le génie de Tchekhov de mettre en parallèle deux psychologies bien contrastées.

Pourtant, les saisons passent, les mois passent.. et le souvenir d’Anna reste vivace dans l’esprit de Gourov.

Celui-ci va partir à sa recherche.. .

Il se rend compte en effet qu’elle est la première femme qu’il ait vraiment aimée.

Et le génie de Tchekhov, encore une fois, sera de garder « une structure ouverte », la fin est prévisible mais est-ce vraiment une fin ?

On s’interroge sur ce que vont vraiment faire par la suite les protagonistes.

J’ai déjà lu ce texte plusieurs fois ; Pour ceux qui ont eu la chance d’étudier un peu le russe comme moi, la version bilingue folio est très bien faite à mon sens.

A chaque fois je suis émerveillée par tant de concision et en même temps tant d’intensité dans les rapports psychologiques...

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Récit d'un inconnu et autres nouvelles

J'ai eu une version de 15 nouvelles dont la plus longue est Récit d'un inconnu et toutes les autres sont courtes mais elles respirent toutes cette verve fascinante propre à l'écriture de Tchekhov , partant de la banalité d'une situation vers une tragédie subrepticement maquillée, des personnages ordinaires qui trimbalent en eux la psychologie de toute une société ou d'une couche sociale, des petits rebondissements qui constituent l'essence même des nouvelles de Tchekhov et cette petite folie qui anime chaque personnage...ces ingrédients font que chaque nouvelle, quelque soit sa longueur, est d'une densité à la fois dramatique et passionnante...
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La Mouette

Une grande et belle demeure en pleine nature, une forêt, un lac.



Difficile pour Konstantin, jeune dramaturge en herbe, de vivre à l'ombre d'Irina sa mère, une comédienne célèbre adulée dans tout le pays.



Difficile comparaison avec Trigorine, l amant maternel, un écrivain à qui tout réussit.



Ce soir Konstantin présente la pièce qu'il a écrite pour Irina, une jeune comédienne dont il est amoureux. Ce soir c est l'avenir du jeune homme qui se joue.



Ce soir Konstantin recevra-t-il enfin la reconnaissance et l'amour d'une mère qu'il aime autant qu il redoute.



Irina cette mère mal-aimante incapable de reconnaitre le talent de son fils.

Ce soir comme tous les soirs, dans cette maison au bord du lac, l'Art est la chose la plus importante, tant pis pour les êtres humains qui souffrent d'absence d amour et de reconnaissance.



La nuit, la lune, le lac.



Semion, aime Macha qui aime Konstantin, qui aime Nina qui regarde Trigorine, qui aime Irina qui elle, n'aime personne...

La pièce de Tchekhov jouée dans le monde entier depuis sa création en 1896 est un kaléidoscope théâtral un classique incontournable du théâtre mondial qui inspira des cinéastes aussi divers que Sydney Lumet, Woody Allen, ou Claude Miller...




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Correspondance avec Olga

Sorti cet ouvrage-orphelin de mes réserves d'écureuil… je n'ose regarder la date d'acquisition : FNAC Saint-Lazare, 6 septembre 2000 [ !!!]- Lecture Octobre 2021…



Je me hâte de rattraper mes négligences impardonnables !!...



« En 1899, Tchekhov fait la connaissance au Théâtre d'Art de Moscou de celle qui en est alors l'actrice vedette, Olga Knipper ; au-delà de cette rencontre, de la collaboration qui va faire d'Olga l'interprète de tous ses grands rôles " (les Trois Soeurs, Oncle Vania, La Cerisaie, La Mouette..) commence une correspondance qui durera six ans, de la naissance de leur amitié à leur mariage en 1901 et à la mort de Tchekhov en 1904. Atteint de tuberculose, l'écrivain vit alors à Yalta, tandis qu'Olga lui donne des nouvelles de la vie du théâtre à Moscou, des répétitions, des écrivains qui comptent : Gorki, Tolstoï, Nekrassov... Inquiète, passionnée, frémissante, soucieuse de sa liberté, elle veut se consacrer à sa carrière, mais rêve aussi de partager chaque journée avec son amoureux et mari. Ce recueil réunit les lettres les plus importantes échangées entre Tchekhov et Olga, un témoignage inédit et bouleversant…



Leurs premières rencontres eurent lieu pendant les répétitions de « La Mouette » en septembre 1898. Leur correspondance débuta à l'été 1899. La présente édition contient un dixième de l'ensemble de leurs lettres ; qui en comptait, pour chacun plus de quatre cents !!



Une correspondance précieuse qui nous révèle un Tchekhov progressivement amoureux, rempli de malice, et d'esprit taquin, bienveillant, rassurant Olga, actrice perfectionniste, anxieuse de ne pas assez bien interprété les personnages féminins de son « grand écrivain » d'amoureux !



Leurs Lettres nous offrent le «vaste panorama » culturel de la Russie au tournant du siècle. Apparaissent des personnages tels que Tolstoï, Gorki,Nekrassov, Stanislavski [Acteur et metteur en scène célèbre ], Nemirovitch-Dantchenko, les acteurs et jeunes écrivains du moment !

Parrallèlement à leurs sentiments amoureux,à leur tendresse, on découvre aussi leurs préoccupations professionnelles, dans l'art scénique comme dans l'écriture. Sur le plan intime, il y a dans leur grand Amour, toutes les affres du doute (provoqués par les éloignements géographiques), les tristesses, chagrins dus aux séparations et à la montée de la maladie de l'écrivain. Ils passent l'un et l'autre par des périodes d'abattement et de solitude intense, même si Tchekhov se départit rarement de son caractère plaisantin et ironique , dédramatisant un maximum leurs tracas dûs à l'Absence de l'Autre ; Olga, d'ailleurs lui reproche de temps à autre ses plaisanteries qui lui évitent d'exprimer ce qu'il ressent vraiment au fond de lui !...



Je ne regrette qu'une chose… la brièveté de l'ouvrage ; de ne pas avoir eu connaissance de toutes leurs Lettres… le plus captivant est leur échange autour de l'art et de la littérature, dont des échanges très fournis autour du Théâtre, qui est l'un des pivots de leur intense complicité. Une magnifique lecture, trop courte, comme je l'ai déjà formulé (ci-dessus) !!!… que j'achève sur une formidable déclaration d'Olga, très consciente du génie de son poète-écrivain - théâtreux de mari !...



« le 24 septembre 1903--

(...)Ne te fâche pas, petite colombe, n'écris pas de lettres pessimistes. Tu es nécessaire comme écrivain, extrêmement nécessaire, nécessaire pour le repos, pour que les gens comprennent qu'il y a de la poésie dans le monde, de la beauté véritable, des sentiments élevés, des âmes affectueuses, humaines, que la vie est vaste et belle.

Et ton lyrisme ? Chacune de tes phrases est nécessaire, et toi-même tu le seras encore plus à l'avenir. Oh, si j'avais le don de la parole-combien je t'en conterais encore !! Chasse loin de toi ces pensées inutiles. Aie pitié des gens et sens que tu leur es nécessaire. Ne t'éloigne pas, et donne, du fond de ton âme si riche, tout ce dont tu es capable.

Ecris et aime chacun de tes mots, chaque pensée, chaque âme que tu élèves et sache que tout cela est indispensable pour les gens. Il n'existe nulle part au monde un écrivain comme toi, ne te replie donc pas, ne te retire pas en toi-même.

On attend tes pièces comme la manne céleste. “(p. 137)



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L'homme à l'étui

L'homme à l'étui est le premier volet de la petite trilogie de 1898. Les deux autres sont Les Groseilliers et De l'amour. C'est une courte nouvelle amusante et cruelle de quelques pages initialement publiée dans La Pensée russe.

Ivan Ivanytch, un vieux vétérinaire et son compagnon de chasse Ivan Bourkine, un professeur de lycée, passent la nuit dans une grange. Ils discutent et la conversation en arrive à Mavra, la femme du staroste qui les héberge. Depuis plus de dix ans, elle ne quitte pas son poêle de la journée et ne prend l'air qu'à la nuit tombante. Bourkine se souvient alors de l'histoire tragique de son collègue Biélikov. Celui-ci était un professeur de grec. Eté comme hiver, il était engoncé dans un pardessus ouaté, chaussé de bottes en caoutchouc et tenait dans un étui un parapluie. Tout chez lui était emballé, empaqueté, protégé. Au collège il ne supportait pas la moindre nouveauté, se jetait sur la moindre circulaire d'interdiction et faisait régner un autoritarisme puritain terrible dans toute la ville. Or un jour arrive un nouveau professeur et sa soeur. Deux Ukrainiens exubérants. Mikhaïl Kovalenko, un colosse aux mains énormes et à la voix de basse et puis Varia, la trentaine pétillante, toujours en train de rire et de chanter...



La nouvelle est foncièrement pessimiste même si on sourit beaucoup. le rire est d'ailleurs tragique dans l'histoire. Elle est courte, magistralement construite avec le récit enchâssé et le retour de Mavra à la fin. Les dialogues sont savoureux, il y a aussi des petits clins d'oeil littéraires. On peut en faire une lecture réaliste, philosophique ou politique. On peut voir en Belikov, un Alexandre III paranoïaque qui tue dans l'oeuf les tentatives de réforme, la liberté, la jeunesse avec la complicité de tous ses fonctionnaires médiocres englués dans leurs petits privilèges. Tout le monde vit dans la peur. Et puis quand le despote meurt qu'est-ce qu'il se passe ? Rien. Les individus ne changent pas et demeurent asservis aux conventions sociales. Même à la campagne, en pleine nature, Mavra l'humble fermière reste prisonnière. La liberté n'existe pas ici bas.



Lu gratuitement sur le blog de Michel Tessier. On la trouve aussi sur le site de la beq.

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Le Tragique malgré lui

Tolkatchov débarque chez son ami Mourachkine, les bras chargés d'objets hétéroclites. Il s'affale sur le sofa et demande à son ami un revolver. Il n'en peut plus ! Son travail l'ennuie ; sa femme, ses enfants, les parasites qui habitent chez lui l'exploitent en l'envoyant perpétuellement faire des courses....

C'est une farce tragique avec un personnage ordinaire qui vit un enfer dans sa vie quotidienne. On rit mais mine de rien, c'est très cruel. Tolkatchov se confie en se ridiculisant, il geint beaucoup, il n'est pas aimable du tout. Son ami ne l'écoute que d'une oreille, le spectateur se moque de lui, rit mais... Ce n'est pas ma petite pièce en un acte préférée à première vue, mais, à y réfléchir, elle est quand même pas mal !

Disponible sur ebook ( 7 pages) souvent intitulée le Tragédien malgré lui.
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Merci Dr. Tchekhov

Trouvaille incroyable , impromptue en fouinant la semaine dernière à la Librairie Tschann, bd. du Montparnasse...Trouvaille qui m'enchante d'autant plus qu'elle prolonge de la plus belle manière ma dernière lecture d'un des grands textes de Gorki, "La Mère"....que je viens d'achever !



Des lettres magnifiques entre deux très Grands de la Littérature russe, l'un,Tchekhov, déjà très célèbre, à la renommée confirmée et Gorki , de huit ans plus jeune, à l'aube de sa carrière boulimique et "enragé".. . d'exigences absolues...



Tchekhov, plein d'attention pour son cadet, l'encourage, le stimule dans ses projets, lui conseille des lectures...

On perçoit Un Gorki, bougon, "râleur professionnel" !, jamais satisfait de son travail, très engagé politiquement, fréquemment en colère, en révolte et un Tchekhov, plus serein, attentionné et prenant très au sérieux le talent et les possibilités de son jeune ami...



"A. Tchekhov à M. Gorki

Moscou, 27 juin 1899



Quand je vous ai dit que vous aviez débuté par un bruyant succès, je n'avais aucune malice derrière la tête. (...) Je ne faisais allusion aux mérites de personne, je voulais simplement dire que vous étiez entré dans la littérature sans passer par les bancs de l'école, que vous aviez commencé tout droit par l'Académie et que maintenant vous aviez peine à dire la messe sans les orgues" (p. 52)



Une correspondance extraordinaire où nous apprenons mille choses du travail d'écriture de ces deux écrivains, leurs différences , leurs richesses d'échanges; nous sommes aussi plongés dans la vie culturelle de l'époque... un bonheur intégral que cette lecture.... et nous sentons aussi le bonheur intense que les deux correspondants éprouvent à s'écrire et à échanger:



"M. Gorki à Tchekhov



Nijni-Novgorod, 22-25 avril 1899



(...)Mais je le dis tout de même: je suis heureux de vous avoir rencontré, formidablement heureux ! Vous êtes, je crois le premier homme libre que j'aie vu, le premier qui ne révère rien. Il est bon que vous sachiez faire de la littérature la première, la grande affaire de cette vie. "(p. 34)





Je me permets de retranscrire un extrait de la préface qui relate l'historique de ces lettres, qui auront, pour chacun un impact décisif : et sur l'oeuvre en chemin , de Gorki et sur la sensibilité de Tchekhov... que nous ne pouvons trouver que rempli de générosité et d'une véritable écoute...à l'égard de son cadet en écriture !...



"Cette correspondance, parue pour la première fois en France aux éditions Grasset en 1947, révèle la proximité artistique de deux des plus grands écrivains russes. En 1898, Tchekhov est déjà l'auteur d'une oeuvre impressionnante, tandis que Gorki, presque du même âge et de la même origine sociale, a mené une vie errante (...)

Tchekhov répond avec non moins de générosité à ce contemporain obscur, s'intéresse à ce qu'il écrit, lui demande de lui envoyer ses textes, lui conseille de travailler tel ou tel aspect de son style: " L'unique défaut, c'est l'intempérance,le manque de grâce. Lorsque pour un effet déterminé, on met en jeu le minimum de gestes, cela s'appelle la grâce. Or dans les vôtres on sent l'excès"



Cette franchise, cet esprit égalitaire de la part d'un écrivain très occupé à l'intention d'un bougon confrère donneront à celui-ci le courage qui lui manquait pour écrire, écrire vraiment. La plus belle conséquence de ces lettres, ce sont les livres de Gorki. " (Préface de Jean Pérus)



Ces lettres sont merveilleuses, à tous les niveaux, tant littéraire qu'amical ...



Elles s'étendent de novembre 1898 à juin 1904...jusqu' à la mort de Tchekhov, survenue début juillet 1904... A découvrir absolument. !!..

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Les trois soeurs

Quelle est triste cette petite ville de garnison « pleine de moustiques et où il fait toujours froid », là vivent, trois sœurs et leur frère, leur espace de vie est banal, elles, s’ennuient mortellement et rêvent de Moscou, « oui ! Aller à Moscou vite, très vite », quitter la médiocrité de la province où « tout le monde connait tout le monde et vous vous sentez étranger et solitaire.».

La vie est monotone en province et surtout quelconque, les gens ne sont pas instruits, «le Russe a une tendance naturelle à cultiver les idées élevées, mais pourquoi reste-t-il à un niveau si médiocre dans la vie ? Hein, pourquoi ? ». Moscou est la lueur qui éclaire leur vie, leur espoir.



Dans ce salon, où tout le monde se rassemble, on tue le temps de façon futile, on prend le thé autour du traditionnel samovar, on pérore, on philosophe... Macha dit : « il me semble que l’homme doit avoir une foi, du moins en chercher une, sinon sa vie est complètement vide… » L’amour règne dans le cœur de chacun, mais y croit-on vraiment ? On évoque l’impossibilité d’atteindre le bonheur, la fuite du temps et le passage éphémère sur terre sans laisser ni trace ni souvenir.



Tout est bien sombre et pessimiste, j’avoue m’être un peu agacée, un peu étiolée… Peut-être, me suis-je dit, que le génie de Tchekhov est là, il nous fait entrer dans la pièce et de lecteur nous devenons acteur et nous interrogeons de la même manière sur l’existence ? Mais ses personnages sont faibles aucun ne prend vraiment de décision pour vivre enfin ses rêves, aller à Moscou, se marier ou quitter son mari , les trois sœurs sont dans l’impossibilité de faire un choix. Quant à la société russe du XIX elle est admirablement dépeinte, Tchekhov se moque de ces conversations de salon et évoque l’alcool et le jeu comme fléaux. La Russie est en mutation, la société est déboussolée et sent que le bonheur est pour l’autre génération : « Dans vingt ans, le monde aura changé, tout le monde sera au travail. Il semble qu’un terrible ouragan se prépare… un ouragan qui balayera pour toujours la paresse, l’indifférence et l’ennui en lesquels notre Russie se complait depuis trop longtemps. »

Au final cette pièce est du pur Tchékhov, mais pas ma préférée, on reste trop dans une impasse.







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Une Demande en Mariage et autres pièces en un..

Une demande en mariage

Une petite pièce de théâtre qui résonne comme le vrombissement d'un moteur. Ça crie, ça se tord, ça se déchire, c'est drôle, c'est léger, on s'emporte, on se reprend, on se dégonfle, allez top chrono, c'est le compteur à zéro, ça redémarre...disputes entre voisins...



C'est dans ce même climat que va se confirmer une demande de mariage, une drôle de demande pendant que l'un reste encore dans le brouillard en sortant d'une léthargie, l'autre crie déjà je le veux, et le père d'un ton burlesque crie au champagne...



Dans cette pièce, Anton Tchekhov nous fait jouer des personnages extrêmement vulgaires. On ne s'y plait pas pour le rire mais plutôt pour la surprise qui surgit à la m^me vitesse qu'elle est intervenue
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Oncle Vania

Belle écriture. Pas de rêverie avec des personnages, ils sont vivants, nets, ils souffrent tous d'un mal de vivre à la Tchekov...



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La Dame au petit chien et autres nouvelles

Une dame au petit chien est une histoire d'amour entre un homme marié et une femmes mariée. Goûrov s'est marié très jeune et avaient trois enfants avec sa femme. Pour se déstresser de la routine, il se donnait à plusieurs aventures sexuelles. Mais le jour où il rencontre Ânna Serguièiévna, Sa vie va basculer. Il ne sera plus le même homme, il ne gardera plus les même vieux raisonnements . Malheureusement, Ânna Serguièiévna, la dame au petit chien est mariée.

Les amants avaient accepté tant bien que mal leur sort dans leur foyer. A présent, ils sont tombés dans la flèche de Cupidon. Mais comment vivre cet amour interdit dont ils ne pourront plus s'en passer...

Anton Tchekhov dit: ""ils ne se voyaient qu’en secret et devaient se cacher comme des voleurs. Leurs deux vies n’étaient-elles pas brisées ?""...
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La Dame au petit chien



C’est d’abord l’histoire de Dimitri, bourgeois moscovite du XIXe siècle, marié à une femme qu’il décrit acariâtre et père de deux adolescents.

Ensuite, c’est l’histoire de sa rencontre avec Anna à Yalta lors d’une villégiature estivale. Dimitri rencontre cette femme qui se promène avec son petit chien. Habitué aux aventures extraconjugales, il voit en cette femme de quoi agrémenter son séjour.

Lorsqu’elle doit précipitamment rejoindre son mari à Saint-Pétersbourg, chacun croit à la fin de cette idylle.

Ce très court texte est d’une douceur infinie. Rédigé dans un style très élégant, il décrit sans fioriture le déferlement amoureux, le désespoir des conventions sociales, les compromis à la félicité.

Le minimalisme du style et la pudeur des situations font de ce texte un joyau littéraire. La suggestion offre une authenticité qui offre aux émotions le moyen de se déployer.

C’est beau et intense.



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Les méfaits du tabac

Un conférencier atypique doit s’exprimer sur les méfaits du tabac, mais son monologue dérive vers d’autres sujets, à commencer par sa famille et ses rapports avec sa femme qui le tyrannise. ● Une toute petite chose de sept pages (gratuites sur Internet) qui n’est pas très consistante, avec cependant de jolis effets pouvant servir lors d’une audition.
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La Mouette

J'ai adoré ce texte de Tchekov, qui arrive si bien à dépeindre, à la fois, les sentiments qui étreignent ceux qui aiment qui ne les aiment pas, mais également et surtout cette indifférence et cet autocentrisme de ceux qui courent après la gloire des feux de la rampe ou d'une bonne critique dans un journal.



Cette mouette, quelque peu improbable, oiseau de mer en pleine campagne, certes près d'un lac poissonneux, symbolise parfaitement cette possibilité d'envol qu'un coup de fusil suffit à abattre.



Assurément, le texte, ici dans sa version originale, pêche par la difficulté de traduction de la langue russe, mais les traducteurs n'en ont pas moins réussi un tour de force car je suis totalement entrée dans la beauté mélancolique qui fait le charme à mes yeux du théâtre de Tchékov.



Et puis, peut-on toujours expliquer un coup de coeur pour une lecture qui correspond sans doute à ce que vous aviez envie ou besoin de lire juste là, en ce moment !
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Oncle Vania

J'ai beau manquer grandement de culture et en matière de théâtre, et en littérature russe, le moment que je viens de passer sur la scène de Tchekov me laissent l'impression d'avoir eu en main un sacré monument du genre.



Cela ne peut être en effet que le signe d'un talent singulier que le fait de savoir transmettre au lecteur des perceptions très vives avec une telle économie de moyens : les mots sont simples et l'intrigue plus qu'épurée, et pourtant on ressent très vite à la lecture et de manière croissante une tension, une atmosphère qui s'épaissit par une accumulation d'amertume et de frustration qui met presque mal à l'aise. Tout le monde souffre dans cette pièce, d'une souffrance existentielle qui rend violent, apathique ou empêche d'aimer : l'un à cause de la mort qui approche, l'autre à cause de la vie qui s'enfuit devant lui, l'une parce qu'elle est laide, l'autre parce qu'elle est belle.

J'ai eu le coup de foudre pour Astrov, médecin amoureux déçu de la nature, de la nature humaine et d'une femme, irrésistible quand il boit; un personnage magnifié par cette atmosphère délétère et mélancolique.
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L'étudiant

l''Etudiant est une nouvelle très courte et brève d 'Anton Tchekhov .Il s 'agit du texte préféré de l 'auteur. Ce dernier disait à propos de celui-ci:"Peut-on dire que je suis pessimiste , alors que de ce que j 'ai écrit , mon récit préféré est l 'Etudiant " .Ce dernier , Ivan Velikopolski ,est un jeune homme de vingt-deux ans .Il est étudiant en théologie .Pour se distraire et échapper à la monotonie du jeûne de la semaine sainte d 'avant Pâques , il décide de sortir et marcher un peu dans la campagne .Il est surpris par la nuit et le froid .Il trouve le refuge dans la demeure de deux veuves .Très vite , Ivan, en bon théologien qui se respecte , fait le parallèle entre cette nuit froide et la nuit où Jésus a été arrêté .L 'Etudiant conta ,alors aux deux femmes l 'histoire de cette nuit funeste .Les deux veuves sont fortement émues par ce récit biblique .Ivan part heureux , en ayant l 'impression d 'avoir créer un lien entre le passé et le présent .









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Bagatelles quotidiennes et autres nouvelles

Je connaissais un peu le théâtre de Tchekhov donc j'étais déjà convaincue de son talent de dialoguiste. Lorsque la dernière opération de masse critique a proposé ce recueil de nouvelles, je me suis dit que c'était là l'occasion de découvrir une autre facette de l'auteur.



Certaines nouvelles viennent confirmer l'art du dialogue de Tchekhov, comme par exemple "la lotte" et surtout "un malfaiteur", saynète très amusante qu'on imagine très bien jouée sur scène. Mais, tout au long de ces nouvelles, j'ai aussi découvert un auteur maîtrisant la narration, la caractérisation des personnages, les descriptions.



Avec ce recueil, c'est un voyage au cœur de la société russe du 19ème siècle qui nous est proposé. Tout au long des différents textes, on y rencontre toutes les classes sociales. Et Tchekhov semble à l'aise pour dépeindre le quotidien de chacune d'elles. Tchekhov, grâce à ses qualités d'observateur et grâce à son talent d'écriture, sait donner vie à des personnages variés et tous crédibles. Que ce soit un vieux professeur d'université, une jeune bonne, un infirmier ou des voleurs, ils sont tous criants de vérité, finement caractérisés.



L'écriture est fluide et élégante. Les passages descriptifs sont remarquables, évocateurs sans être trop longs.

Si certaines nouvelles sont drôles ("la lotte", "un malfaiteur"), la tonalité générale de ce recueil est plutôt douce-amère, parfois même tragique ou cruelle. S'il ne juge pas ses personnages, Tchekhov n'est pas pour autant un auteur sans opinion ni colère. Lorsqu'il évoque la dureté de la vie de certaines classes sociales, on sent que le sort de ces pauvres gens ne le laissent pas indifférent. Comment ne pas être bouleversée par la triste vie d'une petite bonne de 13 ans épuisée par le manque de sommeil ou par le destin de déportés au bord d'une rivière qui, lorsque l'activité de passeurs ne leur suffit pas pour subvenir à leurs besoins, vivent de la mendicité...

Pour autant, le ton n'est jamais misérabiliste, l'écriture de Tchekhov est pleine de pudeur.



J'ai donc passé un très beau moment de lecture et je remercie vivement Babelio et les éditions Les belles lettres pour ce voyage dans la Russie du 19ème siècle.
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Histoire de rire et autres nouvelles

Anton Tchekov nous plonge dans la vie quotidienne en Russie à la fin du dix-neuvième siècle.

Le recueil conte neuf histoires mettant en scène des personnages surprenants, très décalés, souvent cocasses, allant même jusqu'au fantastique avec " Le miroir déformant".

Dans ce conte, la dame lourdaude et laide comme l'affirme son mari le narrateur, devient très belle en contemplant son image dans le miroir. Il tombera donc amoureux de cette image et non de la réalité.

Un fait amusant se produit dans la nouvelle "Le roman d'une contrebasse". Tchekov s'adresse directement à son lecteur. Cela rend le récit très vivant. Original comme style !

C'est une lecture étonnante mais je regrette les chutes trop rapides à mon goût.
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Nouvelles : Le Moine noir - L'Effroi - Le J..

Le pari

Une édifiante et magnifique histoire. Courte, elle fait vivre avec ces personnages obstinés. Tchekhov nous entraîne dans une sagesse philosophique où l'orgueil et la vanité sont des poisons mortels de l'homme. Ils le tuent aussi lentement et surement, il a fallu à un banquier de parier de 2 millions pour voir enfermé un jeune juriste pendant quinze ans et au jeune juriste de s'enfermer pendant quinze ans pour le comprendre. En effet, une fois Le pari engagé, les quinze années ont ressemblé à un miroir devant lequel les deux parieurs ont pu y lire leur propre être. Les 15 années ont reflété l'intérieur de leur personnalité...



Avec des personnages broyés par leur propre obsession, le pari de Anton Tchekhov est une nouvelle qui se lit avec entrain
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Le clafoutis de Tchekhov

Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

Nikita
Volôdia
Fiodor
Boris
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