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Citations de Antonio Tabucchi (283)


Il s'est dit que pour connaître un cimetière, il fallait sans doute y avoir ses morts, et les siens n'étaient pas d'ici, ni en aucun autre lieu d'ailleurs; à présent il visitait ce cimetière car il avait pris en charge un mort, un mort qui n'était pas là, auquel il n'était même pas attaché par les liens d'une vie passée.
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Don Fernando leva la tête et regarda la voûte céleste.
─ Des millions d'étoiles, dit-il, des millions de nébuleuses, bordel, des millions de nébuleuses, et nous qui sommes ici à nous occuper d'électrodes qu'on nous fixe aux parties génitales.
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Péreira prétend que, ce soir-là, la ville semblait aux mains de la police. Il y en avait partout. Il prit un taxi jusqu’au Terreiro do Paço où, sous les portiques, se trouvaient des camionnettes et des agents armés de mousquetons. Peut-être avaient-ils peur de manifestations ou de rassemblements sur la place, raison pour laquelle ils occupaient les points stratégiques de la ville. Il aurait voulu poursuivre à pied, parce que le cardiologue lui avait qu’il lui fallait du mouvement, mais il n’eut pas le courage de passer devant ces militaires sinistres, et prit donc le tram qui parcourait Rua dos Fanqueiros pour aboutir à Praça de Figueira. Il descendit là, prétend-il, et trouva d’autres policiers. Cette fois il dut passer devant les détachements, et il en éprouva un léger malaise. En passant, il entendit un officier qui disait aux soldats : et souvenez-vous, les garçons, que les subversifs sont toujours aux aguets, il est bon de garder les yeux ouverts.
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Le Père Antonio se moucha, croisa ses mains sur sa poitrine et demanda : tu connais le problème du clergé basque ? (...) tout a commencé avec le clergé basque, après le bombardement de Guernica, le clergé basque, qui est considéré comme le plus chrétien d'Espagne, s'est prononcé en faveur de la République. Le Père Antonio se moucha, comme s'il était ému, et continua : au printemps de l'année dernière, deux illustres écrivains, François Mauriac et Jacques Maritain, ont publié un manifeste en faveur des Basques (...) Le problème s'est compliqué avec le Vatican, qui a déclaré que des milliers de religieux espagnols avaient été massacrés par les républicains, que les catholiques basques étaient des "chrétiens rouges" et qu'ils devaient être excommuniés, ce qui a été fait, et à cela s'est ajouté Claudel, le fameux Paul Claudel, écrivain catholique lui aussi, qui a écrit une ode "Aux Martyrs Espagnols" (...) ce Claudel est un fils de pute, voilà ce que c'est, et je regrette de dire de tels mots dans un lieu sacré, parce que je voudrais te les dire sur la place publique.
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l'agrandissement fausse le contexte, il faut voir les choses de loin. Mefiez-vous des morceaux choisis.
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Mi consideri solo uno che cerca, risposi io, sa, l'importante è cercare. Sono d'accordo, confermò lei, l'importante è cercare, non importa se si trova o non si trova.
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Et Pereira était catho­lique, ou du moins se sentait-​il catho­lique à ce moment-​là, un bon catho­lique, quoiqu’il eût une chose à laquelle il ne pouvait pas croire : à la résur­rec­tion de la chair. À l’âme oui, certai­ne­ment, car il était sûr d’avoir une âme ; mais la chair, toute cette viande qui entou­rait son âme, ah non, ça n’allait pas ressus­citer, et pour­quoi aurait-​il fallu que cela ressus­cite ? se deman­dait Pereira . Toute cette graisse qui l’accompagnait quoti­dien­ne­ment, et la sueur, et l’essoufflement à monter l’escalier , pour­quoi tout cela devrait-​il ressus­citer ?
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car notre main n'arrive que là où finit le bras, mais le rêve, lui, va beaucoup plus loin...
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Comme la nuit peut être présente. Elle s’impose de sa seule présence, faite seulement d’elle-même, elle est absolue, chaque espace lui appartient, de la même présence que le fantôme dont tu sais qu’il est là en face de toi mais qui est partout, y compris dans ton dos, et si tu te réfugies dans un petit coin de lumière tu deviens prisonnier de celui-ci, parce que autour, comme une mer qui circonvient ton petit phare, il y a l’infranchissable présence de la nuit.
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"Dis-moi mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'habiter Lisbonne? Il doit y faire chaud et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre...Voiià un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir!"
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A force de danser, l'année suivante est arrivée. Ce fut l'année d'une phrase qui devint un emblème, nous en abusions parce qu'elle s'adaptait aux circonstances les plus variées: ne pas se trouver à un rendez-vous, dépenser plus que nous n'avions, oublier un engagement important, lire un livre considéré comme excellent et qui en fait était mortellement ennuyeux: toutes les erreurs, tous les quiproquos, toutes les méprises qu'on faisait, étaient "un petit malentendu sans importance".
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Qui sait (…) c’est difficile à savoir, moi-même, qui écris, je ne le sais pas. Peut-être cherche-t-il un passé, une réponse à quelque chose. Peut-être voudrait-il saisir quelque chose qui, autrefois, lui a échappé. D’une certaine façon, il se cherche lui-même. C’est-à-dire qu’en me cherchant, c’est comme s’il se cherchait lui-même : ça arrive souvent dans les livres, c’est de la littérature. (p. 114, Chapitre 12, Troisième partie).
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« Les héritiers remercient

8. Laque de Garance

- Si je pense à elles, [Maria Helena Vieira da Silva , Wislawa Szymborska et Sophia de Mello Breyner ] c'est la garance qui me vient en tête. Et vous qui semblez si connaisseur en couleurs, vous n'ignorez pas que la garance n'est pas une couleur matérielle, c'est une laque. A l'état naturel elle va du rose au carmin, mais quand on l'étend sur une toile elle devient transparente et sert à faire briller toutes les autres couleurs, à les rendre resplendissantes et magiques comme si elles étaient inondées de lumière, voilà pourquoi Van Gogh l'utilisait autant quand il voulait capter la lumière de la Provence. La laque de garance est aérienne et volatile, chers messieurs, elle donne de la brillance à des couleurs qui sans cela seraient fades: c'est comme si vous preniez des lunettes colorées par une grise journée d'automne. Maria Helena [Vieira da Silva ] Wislawa [Szymborska ] et Sophia [de Mello Breyner ] sont ma laque de garance, et si je regarde le monde par leurs yeux, j'entends une musique de violoncelle. (p. 154)
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C'était un beau passeport français, très bien fait. La photographie était celle d'un gros homme avec des cernes sous les yeux, et l'âge correspondait.Il s'appelait Baudin, François Baudin. Cela parut un beau nom à Pereira. Il le fourra dans la valise et prit le portrait de sa femme. Je t'emmène avec moi, lui dit-il, c'est mieux que tu viennes avec moi. Il le mit face par-dessus, pour qu'elle respire bien. Puis il jeta un regard autour de lui et consulta sa montre.

Il valait mieux se dépêcher, le Lisboa allait sortir sous peu et il n'y avait pas de temps à perdre, prétend Pereira.
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La photographie, comme la musique, cueille l'instant que nous ne réussissons pas à cueillir, à savoir ce que nous avons été, ce que nous aurions pu être, et contre cet instant il n'y a rien à faire. (p.87).
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C'est un jeune, il incarne le futur, vous avez besoin de fréquenter un jeune, même si il écrit des articles qui ne peuvent pas être publiés dans votre journal, arrêtez de fréquenter le passée, cherchez à fréquenter le futur
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J’étais dehors, sous la tonnelle de vigne, et je mangeais un plat exquis fait d’entrailles d’agneau, je regardais les gorges escarpées de Crète, ces âpres montagnes maculées par la couleur des lauriers-roses parmi le vert des oliveraies, qui est là-bas un vert sombre et brillant, et j’observais un groupe de chèvres, qui ne mangent pas le laurier-rose, elles qui avalent même les ronces, et j’ai pensé : eh bien voilà, je m’en suis bien tiré.
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" Les mandalas doivent être interprétés, dit il d'un air savant, sans quoi il serait trop facile de chercher le centre, regardez bien au centre, ,il ya une lune que je vous ai dessinée, interprétez là à votre gré, j'espère que la sensibilité vous guidera..
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...Mais à cette époque il entendait le monde de façon binaire, tu sais, la nature nous a habitué au binaire, et nous nous sommes stupidement laissé convaincre, blanc et noir, chaud et froid, masculin et féminin. Bref, ou comme ci ou comme ça. Mais pourquoi donc devrions-nous penser que la vie est comme ci ou comme ça, tu ne t'es jamais posé la question, l'écrivain ?
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Tu dois lui dire, parle, ami, parle, tu es un homme libre, ta parole est sacrée et personne ne peut la détruire, et ça c'est la vraie liberté, c'est pour ça que nous nous sommes depuis toujours battus nous tous qui aimons la liberté, afin que tu puisses parler, afin que tu puisses exprimer ta libre pensée...
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Qui est Pereira ?

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Il est tout cela à la fois

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