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Citations de Antonio Tabucchi (283)


On dit que la mort est un mystère, mais le fait d'avoir existé est un plus grand mystère encore, c'est banal en apparence, et en fait c'est toujours mystérieux.
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Berlusconi et le pouvoir télévisuel
La voix de dinguodinge se mit alors à le visiter, et lui parlait d'une voix flûtée ou de fausset, comme le murmure d'un confesseur...ne pense pas, souviens-toi de ne pas penser, laisse-moi penser pour toi, Tristano, tu as combattu pour la liberté, et à présent celle-ci est arrivée, cela consiste à être affranchi de la pensée, à ne plus penser...la vraie liberté est d'être pensé.
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- D'ailleurs, continua l'avocat, et cela vous concerne de près en tant que journaliste, vous savez ce que disait Jouhandeau ?
Firmino secoua négativement la tête. L'avocat but un verre de vin et essuya ses lèvres charnues.
- Il disait : puisque l'objet intrinsèque de la littérature est la connaissance de l'être humain, et puisqu'il n'existe pas d'endroit au monde où l'on puisse mieux l'étudier que dans les salles de tribunal, ne serait-il pas souhaitable que, par norme législative, un écrivain figure toujours parmi les jurés ? sa présence serait pour tout le monde une invitation à réfléchir davantage. Fin de la citation.
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Antonio Tabucchi
Il y avait deux livres de cet auteur. Le premier s’appelle “Petites équivoques sans importance”. Equivoques déjà, tout un programme. Et puis le second “Tristano meurt”. J’ai le bras couvert de bleus tellement je me suis pincée. D’abord je n’ai fait que le parcourir. Et puis je l’ai lu. J’ai passé mon temps à regarder la date du dépôt légal : juin 2004. Pas possible de toute façon qu’il ait pompé sur un livre qui n’est pas sorti. Ma parole, tout y est. Et quand je l’ai commencé je finissait d’écrire celui-ci. Maintenant j’ai envie de continuer et d’aller jusqu’au bout. S’il sort, le dépôt légal sera au plus tôt 2ème trimestre 2008. Pardon M. Tabucchi. Mais tout y est. La morphine, votre choix de ne pas vous soigner, l’infirmière que vous appelez La Frau (elle est allemande), votre goût pour la musique. Tout, je vous dis. [Michel Ponte, Bella Ciao (ed. Jets d'Encre), 2008]
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Je me dit : ce mec n'arrivera donc jamais. Puis, je pensai : je ne peux pas l'appeler "ce mec", c'est un grand poète, peut-être le plus grand poète du XXe siècle, il est mort depuis longtemps, je lui dois du respect - disons mieux, un grand respect. Malgré tout, je commençais à m'ennuyer ferme, le soleil était brûlant, un soleil de fin juillet, et j'ajoutai pour moi-même : je suis en vacances, je me trouvais tellement bien là-bas, à Azeitao, dans la ferme de mes amis, pourquoi donc ai-je accepté ce rendez-vous ici, sur ce quai au bord du Tage ? C'est complètement absurde. Et je regardai à mes pieds la silhouette de mon ombre, qui me parut elle aussi absurde, incongrue, dénuée de sens, courte comme elle était, écrasée par le soleil de midi, et c'est alors que je me souvins ; il m'a donné rendez-vous à douze heures, mais il voulait peut-être dire douze heures du soir, parce que les fantômes apparaissent à minuit. Je me levai, je longeai le quai. La circulation sur l'avenue avait cessé, les voitures étaient rares, certaines emportaients des parasols sur leur porte-bagages - tous ces gens-là s'en allaient vers les plages de Caparica, il faisait une chaleur étouffante, et je pensai alors : mais qu'est-ce-que je fais ici, le dernier dimanche de juillet ? Et j'allongeai le pas pour arriver le plus vite possible au jardin de Santos, peut-être y ferait-il un peu plus frais.
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(...) l'inévitable n'arrive jamais, l'imprévu toujours (dans Festival)
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Mais cela se passait il y a très longtemps, hors du cadre de cette histoire. (p. 114, Chapitre 12, Troisième partie).
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Excusez-moi, monsieur le directeur, répondit Pereira avec componction, mais bon, je voulais vous dire une chose, à l’origine nous étions lusitaniens, puis nous avons eu les Romains, les Celtes, puis nous avons eu les Arabes, alors quelle race pouvons-nous célébrer, nous portugais? p.190
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La nuit est chaude, la nuit est longue, la nuit est magnifique pour écouter des histoires, me dit l’homme qui était venu s’asseoir à côté de moi sur le mur du piédestal de la statue du roi Dom José
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vous faites le tour de la Place Camoes et là, devant la bijouterie Silva, vous prenez la rue qui descend, c’est la Calçada do Combro, ensuite la Calçada da Estrela, quand vous serez devant la Basilique de Estrela vous vous enfilerez dans la rue Domingos Sequeira jusqu’à Campo de Ourique
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La philosophie semble ne s’occuper que de la vérité, mais peut-être ne dit-elle que des fantasmes, et la littérature semble ne s’occuper que de fantasmes, mais peut-être dit-elle la vérité.
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... Et puis avant de fermer la porte, il me dit : "La science aveugle laboure des terres stériles, la foi folle vit le rêve de son culte, un dieu nouveau n'est qu'un mot, ne crois pas, ne cherche pas : tout est occulte." Je descendis les marches et fis quelques pas dans le gravier. Puis je compris brusquement, et me retournai rapidement : c'étaient les vers d'un poème de Pessoa.... Le poème s'intitulait Noël.
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Géographies

[A propos de l'artiste, Jalal Raouf ]

Et le voyage est vraiment inscrit dans la vie de ce peintre kurde qui, une fois abandonnée l'école des Beaux-Arts de Bagdad pour ne pas avoir à substituer le drapeau irakien au drapeau français sur une copie de Delacroix, s'est formé à l'académie des Beaux-Arts de Florence, a grandi artistiquement à Strasbourg et à Paris et a fini par atterrir, pour des étapes provisoires à un point qu'on ne sait pas, entre les montagnes tessinoises puis en Ombrie, où il peint ses tableaux imbibés de cultures visitées et de cultures vécues. (...)
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Portraits de Stevenson

Il avait ses raisons: il naquit et grandit à Edimbourg, ville de brouillards et de granits. Il était malade des poumons, passa son adolescence à l'hôpital en s'échappant du lit pour ouvrir les fenêtres, il avait besoin d'oxygène dans dans son corps et dans son esprit. Et il réussit à le trouver. Il fit de vrais voyages, traversa des pays entiers à dos d'âne, s'embarqua sur des bateaux à vapeur pour les Amériques des émigrants. mais surtout il traversa le temps et l'espace en confiant au vent les voiles de l'imagination. Puis, dans les dernières années de sa vie, il choisit une vraie île du Sud, et pour mourir il porta son choix sur le cône d'un volcan où le transportèrent en civière ses amis indigènes, afin qu'il respire mieux pour toujours, en étant là-haut en altitude. (p. 210)
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Don Milvio avait compris que l'impiété des riches a une autre valeur que l'impiété des pauvres: pour les premiers, c'est un luxe, pour les seconds, un désespoir.
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"Je veux me faire religieuse"
- Les filles à marier pleurent avec un œil, les femmes mariées avec deux yeux et les religieuses avec quatre avait répondu Esterina
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Pereira se fatigua vite. Il aurait eu envie de parler au portrait de sa femme, mais il renvoya la conversation à plus tard. Alors il se fit une omelette sans herbes aromatiques, la mangea tout entière et alla se coucher, il s'endormit aussitôt et fit un beau rêve. Puis il se leva et s'assit dans un fauteuil à regarder à travers les fenêtres.
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Pereira prétend que, cet après-midi là, le temps changea. Soudain la brise atlantique cessa, un épais rideau de brume arriva de l’océan et la ville se trouva enveloppée dans un suaire de chaleur. Avant de sortir de son bureau, Pereira regarda le thermomètre qu’il avait acheté à ses frais et qu’il avait suspendu derrière la porte. Il indiquait trente-huit degrés. Pereira éteignit le ventilateur, rencontra la concierge dans les escaliers, qui lui dit au revoir doutor Pereira, il flaira une fois encore l’odeur de friture qui flottait dans la cour et, finalement, il sortit à l’air libre. Devant la porte d’entrée se trouvait le marché du quartier, deux camionnettes de la Guarda Nacional Republicana y étaient stationnées. Pereira savait que le marché était en agitation, car le jour d’avant, dans l’Alentejo, la police avait tué un charretier qui était un des fournisseurs du lieu et qui était socialiste. C’est pour cela que la Guarda Nacional Republicana stationnait devant les grilles du marché. Mais la direction du Lisboa n’avait pas eu le courage de passer l’information, c’est-à-dire le vice-directeur, car le directeur était en vacances, il était au Buçaco, pour jouir de la fraîcheur et des eaux thermales et, de toute façon, qui aurait pu avoir le courage d’informer qu’un charretier socialiste avait été massacré sur sa charrette dans l’Alentejo et qu’il avait couvert de sang tous ses melons ? Personne car le pays se taisait, il ne pouvait pas faire autrement que se taire, et pendant ce temps les gens mouraient et la police agissait à sa guise. Pereira commença de transpirer, parce qu’il songea de nouveau à la mort. Et il se dit : cette ville pue la mort, toute l’Europe pue la mort.
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Le sole "frontiere" che non cambieranno mai sono quelle del corpo umano e cio che esso prova se esse sono violate.
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Ce passant de moins dans les rues d'une ville quelconque est aujourd'hui un passant en plus, invisible mais existant, dans ces rues de la ville de Paris. C'est aussi un passant en plus dans les rues de chaque ville du monde où son oeuvre est arrivée. Car Fernando Pessoa, rendu "Autre" par la pérennité de l'art, fait désormais partie de notre conscience culturelle, notre conscience à nous, hommes du temps présent.
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