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Critiques de Arnon Grunberg (33)
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Tirza

Titre : Tirza

Auteur : Arnon Grunberg

Editeur : Actes Sud

Année : 2010

Résumé : Jörgen Hofmeester est un homme vieillissant. Il élève seul sa fille Tirza depuis que sa compagne est partie. Un soir, alors que rien ne laissait prévoir, voilà que la mère de ses filles réapparait, une valise à la main. Ce retour impromptu, la disparition soudaine de ses économies et le voyage prochain de Tirza pour des contrées lointaines chamboulent le vieil éditeur. Lorsque sa fille adorée lui présente Choukri, l'homme avec qui elle a décidé de partir, son petit monde se met à vaciller.

Mon humble avis : Avez-vous déjà lu un livre malaisant ? Un livre qui plonge au coeur de la conscience d'un homme torturé ? Un livre dont le protagoniste principal est raciste, radin, cruel et un même peu pédophile ? Un livre où ce même homme semble complètement perdu, évoluant dans un néant existentiel qu'il impose aux autres membres de sa famille qui le quittent les uns après les autres ? À priori ce roman n'était pas pour moi et pourtant, même si j'ai mis du temps à me faire à la petite musique cynique et absurde de Arnon Grunberg, j'ai beaucoup aimé ce texte et les deux derniers chapitres resteront gravés dans ma mémoire pour longtemps. Car oui les dialogues sont parfois étonnants, déstabilisants, oui toute la première partie pourrait paraître ennuyeuse, l'action se limitant à des échanges, à des questions sans réponses, à une haine de soi qui se répand comme un cancer dans chaque geste, dans chaque parole de Jörgen. Et puis, même s'il est en équilibre au bord du gouffre, même s'il est profondément dérangeant, le lecteur se met à apprécier Jörgen, il se met à le plaindre, à vouloir sauver cet homme qui n'est peut-être pas si mauvais, et puis la cruauté des autres envers le vieil homme devient insupportable et puis sa propre violence, sa façon de repousser la vie et tout autre sentiment humain fait vaciller les certitudes du lecteur, et puis le mal être d'un homme jusqu'à la nausée, jusqu'à cette quête perdue d'avance sur le contient africain, jusqu'à la disparition totale qu'il appelle de ses voeux. Je parle certainement très mal de ce roman et pourtant quel plaisir j'ai pris à côtoyer Jörgen, quel plaisir j'ai pris à lire les somptueux dialogues de Arnon Grunberg, quel plaisir j'ai pris à le suivre dans les déserts africains. Tirza est un roman différent, un roman mystérieux, perturbant, un roman sur l'angoisse de la perte, le désespoir, un roman marquant.

J'achète ? : Grunberg nous invite à une vraie expérience de lecture avec un texte malsain et pourtant, malgré l'ironie et l'absurde, une vraie lumière se dégage de ce roman. Une lumière pâle, qui peine à percer les nuages, une lumière étrange et obsédante. Définitivement une étrangeté et une réussite.
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Taches de naissance

Otto Kadoke, la quarantaine, est psychiatre dans un centre de prévention du suicide à Amsterdam. Célibataire et sans enfant, il s'occupe de sa mère grabataire lorsqu'il ne travaille pas. Au quotidien, celle-ci est assistée de Rose, une aide à domicile népalaise. Mais, ce qui n'aurait jamais dû se produire, arrive. Rose et Otto ont une relation. Le scandale. Le fiancé de Rose réunit toutes les affaires du couple et quitte le domicile de la vieille femme sans demander son reste. Otto et sa mère n'ont plus d'auxiliaire de vie. Il faut trouver une solution.



***



Je remercie les éditions Héloïse d'Ormesson pour cette lecture reçue dans le cadre du coup de cœur des lectrices Femina. Le roman fait partie de la rentrée littéraire du mois de septembre et est le trentième ouvrages de l'auteur dont treize ont déjà été traduits en France.



Dans cette histoire, nous suivons un homme a la psychologie fragile. Le comble pour un psychiatre. Otto est fils unique. Il ne lui reste que sa mère, une femme au destin atypique, qui ne manque pas de répartie. Il est proche d'elle, peut-être un peu trop. L'auteur nous dresse alors le portrait d'un homme sensible et d'une mère qui tient parfois des propos brutaux, infantilisant. Otto veut toujours bien faire, lui faire plaisir, lui montrer l'image d'un homme qu'il n'est pas et ressembler à ce qu'elle voudrait qu'il soit.



Malgré sa dépendance, on a l'impression que cette mère manque complètement de considération pour son fils. Elle ne l'encourage jamais, ne le rassure pas mais a tendance à le rabaisser. Et surtout, elle a besoin de lui et sait le garder auprès d'elle. Je n'ai pas aimé sa personnalité que j'ai trouvé humiliante et dévalorisante. C'est une femme qui joue avec les sentiments afin de s'assurer que son fils sera toujours là.



Le roman est assez dense, pourtant l'écriture de l'auteur est très fluide. L'histoire se lit vite. Tout tourne autour de la dépendance de cette femme et du quotidien qu'elle vit avec Otto. Otto, quant à lui, va faire entrer dans leur vie une femme fragile, qui a besoin de surveillance et à qui il va faire une drôle de proposition. Les situations rocambolesques dans lesquelles se retrouvent les protagonistes allègent un peu le contexte. Un livre qui se lit vite et simplement mais qui ne fera pas partie de mes meilleures lectures de cette rentrée.




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Le Bonheur attrapé par un singe

Jean-Baptiste Warnke, diplomate néerlandais, n°2 de l'ambassade des Pays-Bas au Pérou, est quelque peu engoncé dans le confort ennuyeux de sa fonction et de sa vie de notable occidental expatrié. Marié et père de famille, il a l'habitude de faire cirer ses chaussures chaque jour dans la rue par un gamin, lorsqu'un jour une jeune fille l'aborde. Au départ, il croit simplement pouvoir aider Milena à sortir de sa condition précaire, mais au fil de leurs rendez-vous quotidiens au café du coin, la jeune délurée le séduit et finit par manoeuvrer à sa guise cet homme falot et finalement bien crédule...car Milena n'est pas l'innocente qu'il imagine...



Un bon roman, à l'intrigue rondement menée, qui montre remarquablement comment un homme de pouvoir pourtant instruit, intelligent et conscient de ses devoirs et responsabilités domestiques et professionnels peut être manipulé aisément lorsqu'il succombe aux charmes féminins...avec parfois des conséquences dramatiques.



Grunberg est dense, rapide, on lui reprochera peut-être de donner des détails pas toujours très intéressants ni utiles dans la présentation du diplomate et de sa femme notamment, et aussi d'insérer à tout va des commentaires au milieu des dialogues entre ses protagonistes, ce qui à mon sens nuit à leur intensité, même si c'est pour mieux exprimer les ressentis de Warnke et sa descente aux enfers qui se précise, d'abord insidieuse et progressive. Le style est assez journalistique, et on reste parfois un peu spectateur des scènes au lieu d'être happé et immergé.



Globalement un bon moment cependant, et court, 130 pages environ, à lire d'une traite, avec une fin étonnante et terrifiante, qui semble malheureusement au regard de l'actualité moins invraisemblable aujourd'hui qu'en 2004, date de parution du roman.
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Le Bonheur attrapé par un singe

"Je ne fais rien, dit-il en souriant nerveusement, c'est cela, mon travail". confie Jean Warnke, un diplomate "mélancolique" de l'Ambassade des Pays-bas à Lima, à Malena, jeune étudiante péruvienne en sociologie "un rien insolente,mais gauche" dont il devient très vite l'amant malgré leurs différences (de langue,de classe sociale,de culture,de nationalité,d'âge..).

D'emblée le lecteur est happé par leur rencontre insolite et qui pourtant se concrétise comme enclenchée par cet aveu: "je ne fais rien".

Comment un homme intelligent, "sérieux, fiable,agréable à voir", un père de famille amoureux de sa femme et de ses filles, un diplomate aisé et somme toute heureux, peut-il se lancer dans cette relation incongrue avec une inconnue qui chante parfois dans des concerts glauques et s'entoure d'individus louches? Cette inconnue qui lui donne des paquets à livrer. Qui lui conseille d'éviter certains endroits où par la suite une sanglante prise d'otages aura lieu. Qui lui laisse croire en un avenir prédit par un singe dans un zoo (D'où le titre Le Bonheur attrapé par un singe). Qui le prend en photo alors que leur liaison est clandestine.

C'est tellement improbable ce genre de situation que le lecteur se laisse lui aussi berner et assiste impuissant à la lente descente aux portes de la folie d'un simple type qui se croit inodore,incolore et sans saveur et souhaite exister à travers un regard admiratif empreint de désir.

Manipulation,fantasme sexuel,aveuglement,amour,endoctrinement,autodestruction,hérédité lourde,incompréhension,inconscience,envie de dominer?Un peu de tout ça et autre chose aussi.Lui, qui "n'a pas d'opinion", lui pour qui tout est trop beau,lui qui se plie aux volontés de l'ambassadeur ou à l'ambition de son épouse, lui qui n'a jamais écrit de poèmes d'amour à l'adolescence, va-t-il enfin.....vivre ou exister en mourant?

Le bonheur attrapé par un singe m'a évoqué, quant à l'aveuglement, L'attentat de Yasmina Khadra où l'on se dit comment un chirurgien sensé peut-il vivre à côté de sa femme sans voir sa véritable personnalité? Pourquoi ferme-t-on parfois les yeux alors que la vérité forcément sourd à travers mille détails?

Très bien mené psychologiquement, ce roman d'Arnon Grunberg (écrivain traduit dans le monde entier, auteur de Douleur fantôme chez Plon et L'oiseau est malade chez Actes Sud) est un petit bijou dont la musique des sentiments croit en intensité,semblable à la musique angoissante d'un thriller, et ses petites phrases anodines et pourtant plus que cyniques,l'air de rien,nous entraînent sur les pas de la déchéance d'un homme dont le presque seul tort est de ne pas être là au mauvais moment!

Paradoxe, paradoxe...quand tu nous tiens où donc nous mènes-tu?

Et là on se dit que l'auteur a du génie.

Vite un autre Arnon Grunberg!
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L'homme sans maladie

Le héros de L'homme sans maladie est un architecte suisse, donc neutre vis à vis des conflits qui agitent le monde. Lui, ce qu'il veut, c'est construire et donner un peu de beauté à l'environnement. Etre utile. Rapidement, ses théories vont pourtant voler en éclat. Missionné à Bagdad, il est pris pour un espion et torturé. Le voyage suivant, à Dubaï, sera pire. Ce qui arrive au personnage d'Arnon Grunberg est énorme et surtout absurde. Une spirale sans retour qui le laisse d'abord hagard puis totalement apathique, enfermé qu'il est désormais dans l'univers qu'il s'est créé, extérieur à la réalité de ce qui l'entoure, soit le chaos moyen-oriental. La réussite du livre tient dans le décalage entre le drame qui se noue et les réactions surprenantes de sa victime. Comme si ce dernier pensait pouvoir se réveiller finalement de ce cauchemar, lui, le candide spectateur de sa propre déchéance. Kafka rôde dans les parages ainsi que L'étranger de Camus, dans cette dissolution de l'être de plus en plus distant de son sort. La lecture désarçonne car elle ne manque pas d'humour, très noir, mais elle ne séduit pas entièrement tant le discours du romancier se fait volontairement opaque quant au message délivré dans cette fable tragico-comique.





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L'homme sans maladie

Cette année, pour la deuxième fois, j'ai été jury du prix du roman Fnac et j'en suis enchantée car cela m'a permis de lire avant l'heure cinq romans de la rentrée de septembre 2014 et surtout de découvrir des auteurs français ou étrangers. C'est le cas ici avec la lecture de « L'homme sans maladie » de l'auteur néerlandais Arnon Grunberg.

Au départ, j'ai trouvé le titre intrigant et l'écriture assez fluide. Mais mon a priori positif s'est transformé en avis plutôt négatif.

Sam, jeune architecte d'origine indienne vivant en suisse, aimant ses proches et plutôt naïf décroche un contrat pour construire un opéra à Bagdad. Son séjour tourne vite au cauchemar quand il est pris dans un engrenage qu'il ne maîtrise pas et torturé. Libéré, il repart plus tard à Dubaï où il est pris pour un espion et condamné à mort.

Ce que je n'ai pas apprécié ce n'est pas l'histoire mais la façon dont elle est traitée : est-ce un livre sur la peine de mort et l'arbitraire ? Je n'ai rien appris et je ne comprends pas l'intérêt de raconter froidement la torture sans inciter à la réflexion sur le fond.

Et puis le rythme est déséquilibré : il y a un grand chapitre puis plusieurs petits et surtout 2 événements (Bagdad et Dubaï) sans lien.

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Tirza

Jörgen Hofmeester est un éditeur qui arrive en fin de carrière. Hofmeester est un petit bourgeois conformiste, d'une morale psychorigide, raciste, incapable d’exprimer ses sentiments. Quelques années auparavant sa femme le quitte, le laissant élever leurs deux filles. La plus jeune Tirza vient d'avoir son bac et envisage de prendre une année pour partir en Namibie. Elle part avec son petit ami, Choukri, un jeune marocain qu'elle présente à son père le soir de la fête qui couronne son bac. Le père déjà dépouillé de sa femme, de son travail, de ses économies perd pied quand il réalise que sa fille adorée le quitte pour partir avec le sosie de Mohammed Atta ! Torturé par son absence, il décide de partir à sa recherche en Afrique. Un roman ambigu, parfois immoral ou l'on découvre qu'un père dépossédé de tout peut-être capable du pire. J'ai tout de suite éprouvé une immense aversion envers ce père, monstre ou victime je me pose toujours la question...
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Le Bonheur attrapé par un singe

Warnke, diplomate néerlandais à Lima vit une existence conformiste et sans surprise avec sa famille jusqu'à sa rencontre avec Malena qui va révéler sa personnalité passionnelle qu'il ignorait.

Je ne sais si c'est le style froid et distant ou le fait d'alterner réflexions intimistes et pensées universelles du héros, mais je n'ai pas été convaincue par ce court roman. le premier tiers est très distant, le deuxième un peu plus intéressant mais on sent et on se doute fortement de la suite des évènements et le dernier tiers confirme ce que l'on pouvait imaginer, reste le tout dernier coup de théâtre qui lui, est vraiment surprenant mais cela ne m'a pas suffi pour apprécier pleinement ce roman.
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Tirza

J´ai acheté ce livre qui a fait l´unanimité de 4 lecteurs de "Jeux d´épreuve". C´est l histoire d´un véritable anti-héros peu sympathique, mais vraissemblable, et de sa relation avec le monde. L´histoire est habilement menée et prend différentes tournures qui rendent difficiles la classification dans un genre. Les tourments interieurs du héros forment toutefois la partie dominante, que je qualifierai de psychologique. Mais on peut le voir comme un thriller tant l´atmosphère est lourde et la tension grande. ou encore comme un roman social... Bref un excellent livre.

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Taches de naissance

Un homme.

Une femme.

Un zizi entre eux deux et leur fils psychiatre.

Aucun ne va sans les autres, chacun vit à travers l'autre.



Avec ce quatuor, Arnon Grunberg revisite le cliché de la mère juive, qu'il confond un peu trop souvent à mon goût avec celui la mère castratrice, à moins que, dans ce huis-clos qui n'a ni queue ni tête, ce ne soit le père la figure castratrice...



Un récit fantaisiste, aux accents burlesques, durant lequel les interrogations sur l'amour filial et la monotonie des pages qui tournent ont failli me faire sombrer à plusieurs reprises dans un sommeil des plus profonds...



Il y a un public, j'en suis certaine, pour ce genre de roman qui coupe les cheveux en quatre et tourne en rond jusqu'à plus soif. Pour ma part, je n'ai pas adhéré à la narration farfelue, je n'ai pas accroché à l'univers déconnecté de la réalité, je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir avec cette histoire loufoque... je reste perplexe.

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Pour parler de ce livre (et de bien d'autres, n'hésitez pas à me rejoindre aussi sur Instagram !


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L'homme sans maladie

J’écoutais une émission de radio « les bonnes feuilles » en août une interview de l’auteur avec la lecture du début du roman et j’avais noté son titre. Alors vous imaginez ma joie lorsque je reçu ce livre dans le cadre de « Masse critique ».

C’est un livre que j’ai lu très rapidement mais dont j’ai du mal à parler. Pourquoi ? Parce que j’ai eu des surprises que je ne voudrais pas dévoiler aux autres lecteurs.

C’est un récit kafkaïen. Le côté fataliste du personnage principal va le conduire à sa perte. On voit les rouages se mettre en place. On a presque l’impression qu’il cherchait une signification à sa vie.

Ce qui m’a plu dans la construction c’est le parallélisme qui se crée entre la sœur handicapée à qui on accorde pas la mort comme délivrance et son frère sans maladie qui va obtenir une délivrance qu’il n’avait pas conscience de rechercher.

Samarendra n’a rien avoir avec l’oncle Sam, il se croit suisse jusqu’au bout des ongles, il se croit neutre de par sa nationalité mais voilà il a un côté Indien assez prononcé ne serait-ce que physiquement. Il est enfermé dans un carcan dont son père avait essayé de se détacher de ses contraintes familiales.

Il est architecte, il bâtie des bâtiments symboliques et stratégiques, mais il le vit comme une extension de son psychisme et ne voit pas tout ce que cela implique.

Il fait confiance aux autres puisqu’on peut lui faire confiance.

J’ai eu de la peine pour ce personnage dans les derniers chapitres la chute finale est dramatique mais c’est le fait qu’on ne le croit plus qui m’a fait mal pour lui.

Un petit bémol, le début du roman laisse transparaître un certain humour, mais petit à petit on plonge avec le protagoniste dans un puits sans fond. Le ton se fait plus grave au fur et à mesure que l’engrenage broie Samarendra.




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L'homme sans maladie

C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je suis restée chamboulée après sa lecture : je ne savais pas quoi en penser... C'est un livre marquant en tout cas. Le sujet, l'écriture très soignée, la construction particulière en font un livre qui se lit très rapidement et avec intérêt.



L'apparente neutralité du ton couplée à la passivité du protagoniste posent question : les événements s’enchaînent et la situation intrigue beaucoup. Pourtant, ce livre est l'occasion de réflexions, de réactions nombreuses. Les sentiments sont bien là, les personnages sont rendus très réalistes.



C'est en fait un moyen de souligner l'absurdité de l'existence, des choix de vie et des événements actuels. Ce livre est très relié à l'actualité et au monde contemporain, c'est une vision éclairante.



Je pense que cet ouvrage a malheureusement manqué de visibilité dans la Rentrée littéraire. Je le conseille vivement, il se lit très vite, il est très bien écrit et invite à la réflexion : c'est une lecture stimulante !
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Tirza

Un roman très prenant, souvent très désespéré, remarquablement écrit.
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Des bons gars

J’ai tenu bon pendant près de 220 pages. Mais le coup du tampon dans l’anus aura eu raison de ma pugnacité. Je me suis faite bêtement avoir par la bannière publicitaire qui comparait cet auteur à Houellebecq. Que nenni. Arnon Grunberg raconte juste des atrocités avec un ton monotone. C’est plat et redondant et triste et pas drôle.
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Taches de naissance

J'ai reçu ce livre dans le cadre du coup de cœur des lectrices du prix femina octobre 2020.

Malgré une écriture agréable, je n'ai finalement pas accroché plus que cela à ce roman, trop lent.

Je pense que je suis passée sans doute à côté.
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L'homme sans maladie

Il s'agit du premier livre lu de cet auteur. le titre m'a évoqué l'ouvrage de Robert Musil, l'homme sans qualités. Comme Musil, Grunberg utilise la trame narrative du roman pour dresser un portrait de la société dans laquelle il vit, ici plus précisément le rapport entre l'occident et l'orient. L'auteur emprunte également à l'univers kafkaïen. Ce livre est donc moins un roman au sens traditionnel, la narration étant une métaphore de ce rapport occident/orient. De fait, la lecture de ce livre peut dérouter le lecteur car ce n'est pas tellement les personnages qui comptent mais ce qu'ils représentent. Ainsi, le personnage principal, Samarendra Ambani, est le représentant idéal de par sa nationalité suisse du monde occidental et de ses préoccupations ( rationalité, hygiénisme, individualisme). L'auteur montre à travers ce personnage que même si l'occident veut rester indifférent aux conflits ( = maladies) du monde, il ne peut y échapper par cette indifférence, cette neutralité car la complexité du monde finira par le rattraper par des détours inattendus comme ce qui arrive au personnage d'Ambani dans le roman.



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L'homme sans maladie

Ouf, terminé ! Si mon avis restait mitigé à mi-livre, il est définitivement négatif au terme du récit. Pas de trame. Pas d'homogénéité, pas de tension, pas de contenu, peu de style. C'est très dur, je m'en rends compte mais l'auteur ne va au bout de rien, il ouvre des portes et n'explore pas les pistes qu'il crée.



Par exemple, on a deux récits clairement distincts:Irak et Dubaï. Le lien est faible pour ne pas dire inexistant. Chaque moitié se lit (quasiment) sans référence à l'autre moitié. D'où l'incompréhension finale du lecteur.



OK, l'écriture est fluide. Cela se lit vite, sans peine, sans vraiment même réfléchir ou fournir un effort. Mais cela vient aussi du propos assez creux. Et surtout de l'absence de tension.



L'impression très plate laissée par les première pages laisse la place à quelques améliorations, c'est vrai. Mais à peine. Le propos se durcit. On arrive dans les déviances et les questions existentielles... mais sans vraiment que le roman décolle. Ce ne sont que des bribes de trames qui restent sans suite.



Je n'arrive pas à m'imprégner de l'atmosphère (indo-suisse) du roman. Aucune empathie. Aucune compréhension. Quel roman sans aura.



Si je n'avais pas pour principe de toujours terminer les livres commencés, de poursuivre un peu une lecture qui m'ennuie... j'aurais sans doute mis le livre de côté pour y revenir (ou pas) plus tard.



Reste une inconnue de taille. Sans dévoiler l'intrigue. Et si... et si tout cela était vrai (cf. le procès final)? Là, on pourrait avoir un réel sujet, entre vérités et faux-semblants. Il y avait une vraie perle à magnifier. Au lieu de cela, l'intrigue fait flop. Et il y avait de la matière: le sujet, les questionnements soulevés, les doutes existentiels, le contexte politique international, le rapport à soi et aux autres, la vie en société, les us et coutumes, le choc Orient/Occident.... tout cela appelait davantage de contenu, de fond, mais l'auteur semble plus intéressé par soigner son écriture que le propos. Le sous-titre du livre est "Voyage en absurdie", j'ai plutôt l'impression que l'on se trouve dans "Martine découvre le monde". Finalement, je suis d'accord avec une réflexion du personnage principal... il n'a que ce qu'il mérite.



J'ai enfin le sentiment que le mode utilisé pour le récit n'est pas le bon. Je n'éprouve aucune sympathie ou empathie pour le personnage principal. Son destin, à ce stade, m'importe peu et en tant que lecteur je ne ressens aucune tension. Et j'ai besoin de cette tension pour éprouver quelque chose. Pour m'intéresser au propos. L'usage d'un narrateur omniscient, externe, extérieur, déteint sur le lecteur. Cela fonctionne à quelques reprises, mais pas souvent. Il y a tant de ficelles d'écriture, par exemple éviter le roman purement chronologique, émailler le récit des lettres de la Croix-Rouge, se positionner dans la tête de Nina dont le revirement scatologique est tout à fait ridicule à mon sens... Mais ce n'est que mon avis.
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Tirza

Critique de Propos recueillis par Alexis Brocas pour le Magazine Littéraire



Romancier imprégné de philosophie, le jeune Néerlandais Arnon Grunberg met en scène le dépouillement de Hofmeester, Amstellodamois vieillissant qui, ayant perdu ses économies, son travail et ses illusions, accède à une lucidité mortifère quand sa fille aimée lui annonce son départ avec un sosie du terroriste Mohammed Atta... Les gens se définissent souvent par ce qu'ils ont. Or vous décrivez Hofmeester à travers ce qu'il a perdu...

Arnon Grunberg. Toute possession peut se définir comme une perte potentielle. Je ne suis pas opposé au concept de propriété, bien au contraire. Mais le risque de perdre ce que l'on a peut devenir une obsession. Pour beaucoup, c'est d'ailleurs la grande obsession, puisque, quand je parle de possession, j'inclus la possession de sa propre vie et l'idée qu'on la perdra un jour. Hofmeester a tout perdu, sauf sa vie et sa fille. On pourrait croire que, dépouillé de tout, il connaîtrait une forme de liberté, mais c'est exactement le contraire. Aussi n'ai-je pas voulu montrer un homme nu ; plutôt un homme incapable d'abandonner ses obsessions. D'autre part, oui, je crois que nos pertes nous définissent mieux que nos possessions.

L'ambition de Hofmeester est de disparaître. Avez-vous tenté de montrer qu'une telle ambition était irréalisable ?

Eh bien, si vous hésitez à vous suicider, vous pouvez vous demander d'abord s'il est vraiment possible de disparaître en ce monde. Peut-être l'ambition de disparaître est-elle le côté pile du rêve américain selon lequel l'homme peut toujours se réinventer. Disparaître n'est pas le contraire d'exister. Disparaître, c'est exister selon ses propres conditions. Mais cela conduit souvent au désastre.

Hofmeester est issu d'une histoire particulière, puisque ses parents ont répudié leur judaïsme...

Hofmeester est le produit d'une tentative d'assimilation extrême et ratée. Son désir suprême est d'être comme les autres. Et être comme les autres, dans nos sociétés, signifie être meilleur que beaucoup d'autres « autres ». Pour moi, ce qui est essentiel, dans l'histoire de ses parents, c'est que répudier sa propre histoire renvoie à une certaine forme de haine de soi. Je ne dis pas cela d'un point de vue moral. J'estime sain d'éprouver une certaine dose de haine de soi. De même l'assimilation, en général, m'apparaît comme un mouvement positif et libérateur. Mais on peut aller trop loin...
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Taches de naissance

Taches de naissance ?

- des marques corporelles telles des grains de beauté.

- des fonctions qui nous sont imparties dés la naissance, telle que celle de nous occuper de nos parents vieillissants et dépendants.

Un titre à double sens.

Ce livre s’adresse à toutes celles et ceux qui arrivent à un âge ou ils deviennent les parents de leurs parents !

Une belle leçon de vie que celle d’Oscar, quadra, psychiatre de profession, qui , en plus d’empêcher ses patients de se suicider, doit gérer sa « mère » ( qui est en fait son père !!) suite à la défection de ses deux auxiliaires de vie népalaises , défection dont il est la cause , tout de même !

De par sa profession, Oscar nous aide à réfléchir et à nous positionner par rapport à la dépendance de nos parents, par rapport au comportement à adopter. A cela s’ajoute, pour notre psychiatre, une vie intime compliquée, pleine de moments cocasses et loufoques.

Il se met lui-même dans une situation compliquée le jour ou, pour la sauver, il emploie comme auxiliaire de vie une de ses patientes, Michette, suicidaire avérée.

Des questions très profondes sont posées dans ce livre telles que :

- Que veut dire continuer de vivre à tout prix ?

- Quelle est la différence entre sauver et aimer quelqu’un ?

- Peut-on aimer sans asservir ?

- Quel est le risque d’être prisonnier de l’imaginaire des autres ?

Je recommande ce livre, à la fois profond car aborde la dépendance des parents, notre devoir de les assister sans « perdre » notre vie et léger car il est émaillé de situations hilarantes.

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L'homme sans maladie

Ecrivain néerlandais installé à New York, Arnon Grunberg détourne les codes du suspense dans «l'Homme sans maladie», un chef-d'oeuvre d'humour noir qui évoque le style des frères Coen, avec un zeste de Nouveau Roman.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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