AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Doris Lessing (528)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Grand-mères

Avec ce court roman , publié quand elle avait déjà franchi le seuil des 80 ans, je pensais renouer avec l’œuvre magistrale de Doris Lessing , œuvre qui m' a accompagnée sur le chemin de ma jeunesse. Mais là ce que j'ai lu n'a rien à voir avec mes souvenirs. Une courte histoire d'amour à la limite du glauque! Deux amies d'enfance, unies comme les deux doigts d'une main, vivent l'une en face de l'autre. Les deux ont un fils qui eux-mêmes seront comme des jumeaux. L'une divorce, l'autre se retrouve veuve. Les deux femmes et leurs fils vivent en harmonie, je dirais en vase clos.... Le temps passe ils se marient, ils deviennent eux-mêmes pères de famille . Faut il trouver dans ce roman une part d'autobiographie ou simplement l'imagination d'une vieille dame? En tous cas si vous ne connaissez pas l’œuvre de Doris Lessing , allez voir le film tiré de ce roman et abordez son œuvre avec des lectures certes exigeantes comme Le Carnet d'or mais qui vous apporteront plus que ce que vous serez venu y chercher....
Commenter  J’apprécie          223
Le cinquième enfant

Un roman bien particulier, l’histoire d’une famille anglaise contemporaine, un couple qui rêve d’une grande famille. David et Harriet commencent par acheter une grande maison dans la banlieue de Londres, très vite viennent les enfants, quatre dans un premier temps. Et comme l’ont rêvé les parents cette maison est un lieu de retrouvaille, tous les membres des familles viennent y passer les fêtes, les vacances d’été, jusqu’à l’arrivée du cinquième enfant Ben …

Doris Lessing arrive à nous faire vivre vingt ans de la vie de David et Harriet en moins de 200 pages, pas une longueur, une écriture incisive, pas de bons et faux sentiments, tous les personnages ont leur place, l’intrigue est captivante de bout en bout, l'intrusion de cet enfant au sein de cette famille sans histoire est l'occasion de tensions, de questionnements, de renversement.

Un livre qui ne vous lâche pas, alors ne vous en privez pas !

Commenter  J’apprécie          220
Les chats en particulier

Mignon tout plein.

J'ai beau aimer les chats, je pense que Doris Lessing n'aurait pas eu un prix Nobel avec uniquement des œuvres de ce genre. Mais le livre est touchant à plus d'un titre, et l'auteure n'est pas du tout gaga.

A la campagne en Afrique du Sud, tuer un chat sauvage peut être nécessaire, elle n'hésite pas à le faire. Au contraire, dans sa vie londonienne, elle recueille et dorlote les chats orphelins, fait leur éducation, ou du moins essaye tout en sachant qu'un chat n'étant pas un chien les chances de succès sont faibles.

Les portraits croisés des chats et de leurs « maîtres », portraits intelligents et tendres font pour moi l'intérêt essentiel du livre. Le cadre social n'est pas négligé et au final c'est une lecture moins gnangnan que je ne le craignais, bien agréable.
Commenter  J’apprécie          220
Les Grand-mères

Challenge prix Nobel



Ce livre avait tout pour me plaire. L’auteure née en 1919 avait plus de quatre-vingt ans quand elle a écrit cette histoire. Une histoire d’amitié entre deux petites filles. Cette amitié qui rien ne brisera, ni le mariage, un des maris divorcera, l’autre aura la bonne idée de mourir, ni les enfants. Chacune déniaisera le garçon de l’autre à l’adolescence. Ce qui tournera à une vague histoire d’amour, les amies profiteront de ce bain de jouvence avant la vieillesse, les garçons devenus des hommes….. Et bien je ne sais pas de quoi ils profitent ! Surtout qu’ils ne vont s’intéresser à d’autres jeunes femmes que sur ordre de leurs mères respectives, il faut des enfants dans cette famille. ET nous retrouvons notre quatuor au moment des vacances. Les garçons se sont mariés, ont eu des enfants, et pourtant, rien n’a changé. Tout n’est qu’apparence, une jolie façade pour une famille respectable. Si, si je vous assure ! Oui mais, tout va s’effondrer forcément, je n’en dis pas plus, cette histoire se lit très vite, à vous de la découvrir. Je n’ai relevé qu’une citation qui pour moi représente une bonne partie de l’origine de l’histoire : l’ennui et la facilité. L’amitié est là et bien là, mais celle-ci n’est-elle pas une histoire d’amour ?
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          220
Les Grand-mères

Un prix Nobel en 2007, un de ces derniers romans, mais pas forcément une réussite et je crois que la traduction y est pour quelque chose.

J'avoue que c'est une découverte plutôt insipide car je n'ai pas réussi à rentrer dans cette histoire à l'ambiguïté au plus haut degré.

Deux vieilles femmes ayant été mariées, un fils pour chacune, l'une veuve et l'autre divorcée se retrouvent sur leurs vieilles années à vivre leurs relations amoureuses sans gêne et en s'autorisant l'amour avec les fils de l'une et l'autre.

Bon, voilà et avec cela je n'ai pas ressenti quoi que ce soit comme atmosphère se dégageant de chacun, rien d'extraordinaire.

Je crois que je n'ai pas choisi le bon roman pour découvrir cette dame...
Commenter  J’apprécie          212
Le cinquième enfant

Quatre ça va, cinq bonjour les dégâts...

C'est l'histoire d'une famille dévastée, dans ses relations, dans ses projets, par la naissance d'un enfant "différent" : décrit comme un néandertalien au mieux, au pire comme un troll, un monstre froid. Au début tout le monde nie le problème, ensuite veut s'en débarrasser (l'institution). Seule la mère manifeste un peu de compassion - mais aussi de la culpabilité vis-à-vis des autres enfants délaissés et du mari.

Bon.

Mais auparavant, j'ai lu "Mémoires d'une survivante" ; et il me semble que Lessing a une écriture trop réfléchie, trop profonde, pour s'arrêter à cette dimension.

Ne nous parlerait-elle pas d'une société britannique confrontée à l'émergence des "sauvageons" ? La bande de copains de Ben - dans laquelle personne ne le considère comme "différent" - rappelle la jeunesse dépeinte par le cinéma social britannique, une classe ouvrière privée d'emploi, d'avenir, de repères, dont la rage de vivre effraie les bien-pensants.

Ou bien serait-ce la vieille Europe qui fait la fête (la maison pleine d'invités à toutes les vacances) dans sa forteresse de richards, et qui se retrouverait soudain bousculée par ses ex-colonies, par un Tiers-Monde affamé et revanchard ?

Un livre brillamment écrit, et qui donne à penser… Ben apparaît, je crois, dans un second roman de Lessing, je suis curieuse de le lire pour vraiment me faire une idée.

Traduction impeccable de Marianne Véron.
Commenter  J’apprécie          2010
Vaincue par la brousse

Lu dans le cadre du challenge Nobel 2013 / 2014.

Lecture 12/15.



Mary, jeune anglaise frêle, banale, conventionnelle et indépendante, sortie d’une enfance pauvre et malheureuse, épouse par convention plus que par envie Dick, un bonhomme au sens premier du terme, gentil fermier fauché, bonne poire, très attachée à sa terre mais, ironie du sort, très incapable d’en vivre. Mary quitte alors son poste confortable de secrétaire en ville pour s’isoler du monde avec Dick dans sa ferme en ruine au milieu de la brousse suffocante de l’Afrique du Sud. Devenue femme au foyer désœuvrée et complexée, elle se passionne pour des broutilles, méprise son mari et les hommes en général, fuie ses camarades « blancs » et voue un dégoût passionné aux indigènes, fait monstrueusement courant et scandaleusement ordinaire entre les siens. On était pourtant dans les années 40 …



Je lui attribue 3 étoiles car je suis d’humeur indulgente et que je ne retiens que le meilleur, à savoir la seconde moitié du bouquin, la première étant lourde, redondante et étirée à souhait. Le livre m’est tombé des mains plusieurs fois au début mais, ayant été familiarisée au style étiré de l’auteur avec Le Carnet d’Or (et puis Challenge Nobel oblige !), j’ai tenu bon. J’en suis contente car je suis retombée avec plaisir, après la très longue entrée en matière, dans cet océan de confusion, de faiblesse et d’antipathie dans lequel Doris Lessing aime plonger ses personnages. Des personnages que je ne comprends pas toujours, dont la souffrance, les obsessions et les choix me laissent souvent perplexe. Et pourtant, j’aime ces êtres complexes, leur esprit torturé, leur goût pour l’autodestruction et même leur côté détestable. Car Mary est détestable, vraiment. Détestable et folle. D'ailleurs, beaucoup de protagonistes féminines nées de la plume de Doris Lessing semblent être en proie à la folie et promises à un avenir douteux. Les femmes de Doris Lessing sont particulières et ne ressemblent à aucune autre héroïne littéraire de ma connaissance. Elles sont en constante lutte contre elles-mêmes et incapables d’aimer les hommes. Dans sa plume féministe, je retrouve en Mary et Dick un de ces couples d’hommes et femmes si mal assortis, incompris, perdus par leurs idéaux et enfoncés dans le malheur et le désespoir. Des cas psychologiques de taille qui font des personnages noueux de plus grande taille encore.



Je le conseille, mais pas en première lecture de Doris Lessing.
Commenter  J’apprécie          201
Le cinquième enfant

Lu dans le cadre du challenge Nobel 2013/2014



Un jeune couple, Harriet et David, emménage dans une grande maison en vue d'élever de nombreux enfants . Les premiers enfants arrivent, c'est le bonheur, les accouchements se passent bien. Mais petit à petit, les parents d'Harriet et de David leur rappellent qu'élever des enfants coûte de l'argent et que malgré le soutien financier du père de David, le couple doit devenir raisonnable. Mais résolus à agrandir leur bonheur, Harriet retombe vite enceinte, et vient un jour, où ils attendent leur cinquième enfant. Dès les premiers mois de grossesse, l'enfant est violent et fatigue énormément sa mère et ne devient pas plus sage une fois né. Leur bonheur va s'effacer pour porter toute leur attention sur cet enfant, dont tout le monde a peur.



L'intrigue a du mal à commencer en début de livre. J'ai eu un peu de mal avec le style de l'auteur. Il n'y a pas de chapitre, on a l'impression de ne pas avancer et de ne pas pouvoir "respirer". Puis vient le moment de la grossesse pour le cinquième enfant et là, l'histoire est beaucoup plus intéressante. Je n'ai plus lâché le livre.



J'ai quand même écrit un post-it pour lister les personnages de la famille (les parents du couple, les soeurs et les autres enfants). Il y a environ 10 personnages en plus qui interviennent lors des nombreux repas de famille et là, il faut s'accrocher !



Sinon, j'ai adoré ce livre, raconté comme un conte. D'ailleurs, pour le challenge Nobel, j'ai choisi d'autres livres de Doris Lessing et je ne le regrette pas !










Lien : https://letempsdelalecture.w..
Commenter  J’apprécie          200
Les Grand-mères

Au risque d'être hué, moqué, lapidé pour les plus violent(e)s d'entre vous, je ne connaissais Doris Lessing que de nom. Je dois avouer mon inculture, ma crasse ignorance, mais je n'avais rien lu d'elle. Grâce au club de lecture de la bibliothèque municipale, voici que je peux entrer enfin dans le cercle de ceux qui ont lu cette auteure nobélisée ; le thème du club pour notre prochaine rencontre est : les femmes Prix Nobel de littérature (pas dur, il n'y en a que 12 sur 105 prix attribués)

Revenons à ce tout petit roman (95 pages dans sa version poche) fort et dense, forcément dense. Doris Lessing parvient à faire naître des images avec quelques mots. Tout est dit, suggéré plutôt, en un minimum de mots : tout ce que j'aime, l'art de la concision. Par exemple, les paysages ne sont pas vraiment décrits, mais on visualise très bien les deux villes dont elle parle, celle proche de l'océan

L'auteure réussit en peu de pages à décrire ses 4 personnages principaux (Lil et Roz et leurs fils, Ian et Tom), à instaurer des liens tenaces et indéfectibles entre eux. Même les relations entre mère/fils, garçons/femmes, garçons entre eux et mères entre elles sont suggérées plus que franchement dites, mais aucun doute ne subsiste, le lecteur sait vraiment à quoi s'en tenir. Un rien poétiquement, Doris Lessing aborde des questions aussi tendues que l'identité sexuelle, l'identité tout court, l'amour filial, la reconnaissance envers ses parents, ...

Quels personnages ! Je pourrais même écrire : quelles grands-mères ! Car bien sûr c'est d'elles dont il est le plus question, elles qui dirigent leurs vies et celles de leurs garçons. Des maîtresses-femmes. Oedipe n'est pas loin, qui traîne quasiment dans toutes les pages. Et encore cette prouesse de l'auteure qui en quelques mots raconte la vie de Lil et Roz. On a l'essentiel et point de superflu, loin de ces sagas qui traînent en longueur et qui au final apporte moins qu'un livre comme celui-ci. Parce qu'en plus, Doris Lessing ajoute des paragraphes sur divers sujets comme par exemple la beauté.

Un roman absolument passionnant et dérangeant, "décapant sur les non-dits et la dissimulation" est-il écrit sur la 4ème de couverture. Je suis vraiment bluffé par la concision de ce roman et le nombre de questions qu'il aborde, l'air de rien, presque légèrement. Évidemment, je suis tenté par le reste de la production de Doris Lessing, mais j'ai peur d'avoir commencé par le meilleur.
Commenter  J’apprécie          202
Le cinquième enfant

Il y a quelques mois je lisais « Le monde de Ben », ne sachant pas alors qu’il y avait un livre qui le précédait. Touchée par le destin de Ben jeune adulte, j’ai eu bien évidemment voulut découvrir son enfance.



Publié en 1989 « Le cinquième enfant » nous raconte l’histoire d'Harriet et David, couple de la classe moyenne britannique (mais avec des parents très riches). Alors que la liberté sexuelle explose au début des années 1960, Harriet et David ne conçoivent le bonheur que dans la famille. Alors que les jeunes femmes ne voient plus que par la pilule, Harriet et David veulent une famille nombreuse, au moins 8 enfants. Le couple entame une période heureuse. Quatre enfants naissent, très rapprochés, sous l’œil réprobateur de leurs familles qui ne comprennent pas leur obstination à faire croitre cette famille malgré leurs maigres ressources. La très grande maison qu’ils ont achetée en banlieue de Londres est le refuge de la famille et des amis pour chaque fête, chaque période de vacances. Harriet est fatiguée. Avec David ils décident de faire une pause. Mais arrive une cinquième grossesse. Trop tôt. Difficile. Un accouchement douloureux. Ben est le cinquième enfant. Tout fait de lui un être à part, doté d’une force incroyable pour un bébé, doublé d’une absence de communication et d’une colère permanente qu’il ne peut maîtriser. Par sa différence Ben fait peur. A ses frères et sœurs. A la famille. Aux amis. A ses parents. Aux animaux domestiques. Par sa seule présence, même muette, Ben fait éclater le bonheur familial, divise, inquiète. Harriet va dès lors être confrontée à un dilemme : sauver sa famille ou sauver ce cinquième enfant.



J’avais été éblouie par l’écriture de Doris Lessing. Cette fois encore je suis admirative. Ce court roman est extrêmement dense : pas de chapitres mais un récit d’un seul tenant. L’auteure y décrit les sentiments, les émotions avec une rare précision, notamment la culpabilité ressentie par Harriet, son déchirement entre cet enfant qui détruit tout ce qu’elle avait construit, qui détruit sa vie rêvée, et sa famille, son mari, ses autres enfants qu’elle adore et qu’elle voit voler en éclat, et ce mélange ambigüe d’amour et de haine qu’elle ressent pour Ben. Elle se sent traitée en criminelle, du fait de ces grossesses nombreuses, du fait de cet enfant différent et dangereux. Elle culpabilise de ses choix et de leurs conséquences



Il y a aussi dans ce roman, qui tourne parfois à la fable fantastique, la question de la famille, du poids du regard des autres, de l’inné et de l’acquis, du handicap, de la différence. Dans « Le monde de Ben » on pense qu’il a été abandonné par sa famille. En lisant « Le cinquième enfant » après coup, on comprend que rien n’est ni tout blanc ni tout noir. On découvre son enfance et son adolescence principalement par le ressenti d’Harriet mais également par un regard externe qui détaille, analyse, dissèque les relations au sein de la famille et les émotions que Ben ne peut exprimer par des mots.



Un livre très fort, avec quelques passages très difficiles, dérangeant, mais d’une très grande sensibilité. Une immense plume.
Commenter  J’apprécie          191
Le cinquième enfant

Lorsque lors de cette soirée d'entreprise David jeune trentenaire solitaire rencontre Harriet elle-même jeune fille un peu « décalée » dans cette ambiance de fin des années 60, ils ont tous deux la même certitude.

Chacun a rencontré son âme soeur.

Très vite ils se marient et achètent une grande demeure dans une banlieue éloignée de Londres.

Tout le monde est d'accord, Harriet et David ont fait une belle bêtise, mais qu'importe puisque c'est le père fortuné de David qui va prendre en charge le cout de la demeure.

Et puis le jeune coupe a décidé d'avoir beaucoup beaucoup d'enfants, il faut donc une très grande maison.

Luke, Helen, Jane et Paul vont arriver les uns après les autres, 4 enfants en 6 ans.

Harriet est épuisée d'autant qu'elle attend un cinquième enfant.

Dorothy sa mère venue à son secours ne peut que, comme tout leur entourage dire à David et Harriet que ces grossesses successives doivent s'arrêter, d'autant que cette grossesse en cours se passe mal.

Lorsque l'enfant naîtra, il faudra bien en convenir Ben est un enfant différent.

Enfant dont l'existence même va faire éclater la famille d'Harriet et David, leur couple et même leurs proches finiront par arrêter de venir passer les mois d'été et les fêtes de Pâques et Noël avec eux.

Un conte de fée qui se noircit de pages et pages et dont la plume extraordinaire de Doris Lessing va jusqu'à nous faire faire des montagnes russes d'émotions et nous amène à nous poser la question de la façon dont nos sociétés traitent ces « enfants différents » et leurs parents.

Un excellent livre et je m'empresse de lire la suite « le monde de Ben » pour savoir ce qu'il va advenir de ce jeune garçon rejeté de tous sauf de sa mère qui cependant fini par avoir peur de lui.

Commenter  J’apprécie          190
Les Grand-mères

Instant Kodak : gros plan sur un groupe de personne en bord de mer. C'est une famille où trois générations sont présentes - les grand-mères, leurs fils et leurs petits-enfants. Un tableau idyllique soudain perturbé par l'arrivé d'une des belles-filles.

Maiq que pourrait-on repprocher à Roz et Lil, deux vieilles dames en apparence si respectables ?



Un petit retour en arrière est nécessaire au narrateur pour nous expliquer ce qui a amené à cette crise et nous révélé les petits secrets bien achés sous des apparences un peu trop conformistes.

La narration est très théâtrale et visuelle. On peut dire que cette novella est audacieuse, tant par le ton utilisé par le narrateur que par les thématiques abordées par l'auteure (quand on connait sa génération!). Doris Lessing traite en effet de sexualité et de désir des femmes 'âgées' et de l'hyporcrisie des diktats de la famille parfaite sur un ton très taquin qui nous amène à sourire parfois.



Cette satire, si on ne peut pas la qualifier de mauvaise en soit ne m'a pas non plus passsionnée. J'attendais autre chose de ce récit. Plus de rebondissements, plus de gravité aussi sans doute, et des personnages plus complexes.





Challenge Globe-trotteurs 2019
Commenter  J’apprécie          195
Les Grand-mères

2eme lecture de cette auteure, après Filles impertinentes.

Court roman sur la vie et la complicite de deux femmes qui se connaissent depuis leur enfance et qui sont devenues grands mères.

Le roman s'ouvre sur une scène de famille idyllique : les deux grands mères, leurs deux fils et leurs deux petites filles qui finit mal après l'apparition d'une des deux belles soeurs.

Puis, le roman raconte l'histoire de ces deux femmes, Lil et Roz, qui se sont rencontrées à l'ecole et sont devenues inséparables, comme des soeurs des jumelles. Toujours proches, habitant la même rue, se mariant en même temps, ayant toutes deux un fils au même moment : une seule et grande même famille.

Derrière ce tableau parfait, en fait se cache une deuxième histoire plus trouble, que certains qualifieront de dérangeante, d'autres de malsaine et encore d'autres pourquoi pas.

Une chose est sûre, cette histoire ne laisse pas indifférent . Pour ma part, cette relation troublante entre Lil, Riz et leurs deux fils, pourquoi pas c'est plus la durée de cette relation troublante qui, à terme, m'a dérangée. Si les deux femmes se révèlent des femmes de caractère, j'ai trouvé que leurs fils en avaient moins. Par contre Mary, la belle fille a une sacrée trempe.

Un livre sur les femmes de caractère et une relation troublante, mais pour l'instant, j'ai préféré Filles impertinentes.
Commenter  J’apprécie          192
Mara et Dann

Mara et Dann sont frère et sœur. Enlevés alors qu’ils sont enfants dans des circonstances troubles, ils sont recueillis par une femme assez âgée qui prendra soin d’eux malgré les privations. Sécheresse, manque de nourriture et faune agressive, les conditions de vie ne sont pas évidentes. Nous sommes dans une période qui succède à la nôtre, dans un avenir assez lointain, sur une terre qui a vécu des changements climatiques importants, où seule l’«Ifrik» semble viable.

Doris Lessing nous offre ici un roman d’anticipation de très bonne facture avec des personnages attachants, un long périple qui nous fait voyager du sud vers le nord, des conditions de survie déplorables qui éveillent le meilleur comme le pire chez l’humain et du suspens. On ressent depuis le début qu’un destin particulier attend Mara et Dann. Ce fil conducteur nous entraîne de page en page avec en questions centrales, celles de l’identité et celle du pouvoir. Deux thèmes forts de l’ouvrage auxquels s’ajoutent l’amour, la liberté et la féminité. Si le récit reste très classique, il n’en est pas moins passionnant et riche en événements. Il emprunte certains codes de la fantasy, l’apparence de certaines populations a été fortement modifiée et une poésie froide et mélancolique enveloppe le nord du continent qui n’est pas sans rappeler le peuple de Galadriel du Seigneur des anneaux.

J’ai été emportée par cette histoire malgré une certaine facilité prise par l’auteur quant au déroulement des faits, trop providentiel parfois. Fidèle au genre, nous n’échappons pas à une critique de notre société, néfaste envers la nature et l’humanité mais elle est diffuse et l’auteur n’utilise pas son texte pour condamner. C’est un roman à prendre comme un roman d’aventures, intelligent et bien mené.

Commenter  J’apprécie          191
Les Carnets de Jane Somers, Tome 1 : Journa..

A première vue, on pourrait penser qu'il s'agit d'une histoire surfaite, dans laquelle on perçoit d'emblée où l'auteure veut en venir : une jeune femme à l'apogée de sa carrière, dont le mari est mort d'un cancer, dont la mère est également morte sans qu'elle lui ait prêtée à ce moment-là la présence indispensable, qui ne se préoccupe que de son apparence physique (le rituel du choix des vêtements le dimanche soir est assez édifiant!) et qui se trouve amenée un jour à croiser le chemin d'une personne âgée, vivant dans des conditions à la limite de l'acceptable.

Et bien, je n'ai personnellement trouvé rien de surjoué ou de pathétique dans ce récit, juste un lien d'amitié assez exceptionnel entre ces deux personnes que tout sépare à priori.

Tout en continuant à assumer son travail, mais en relâchant certains aspects "futiles" de sa personnalité, la jeune femme passe la majeure partie de son temps libre à rendre visite à cette personne, lui faisant ses courses, passant du temps avec elle à évoquer des souvenirs, lui faisant sa toilette. Il y a un lien très fort qui se crée entre elles.

Il est vrai que certains passages laissent à penser que la jeune femme a pour objectif quelque part (conscient ou inconscient ?) de se racheter de ce qu'elle n'avait pas fait auparavant avec son mari ou sa mère. Mais ce n'est peut-être qu'une interprétation de ma part, car, à aucun moment, les pensées de la jeune femme permettent de tirer cette analyse ; seuls les retours en arrière de sa vie m'ont autorisé à penser cela.
Commenter  J’apprécie          190
Le carnet d'or

Lu dans le cadre du challenge Nobel 2013-2014.



Le Carnet d'Or vieillit très bien, ou ne vieillit pas du tout, car Anna, qui évolue dans les années 50, me semble plus avancée que bien des gens d'aujourd'hui. C'est une mère célibataire, auteur d'un livre à succès et en proie à la page blanche. Elle se dit libre et indépendante mais se trouve malheureuse dans la vie qu'elle s'est pourtant choisie. Ses convictions politiques sont trahies, son inspiration en berne, ses rapports avec les hommes empoisonnés. Anna est sujette à la folie. Et elle nous invite dans sa thérapie : ses échanges avec sa psy et ses réflexions-confessions dans 4 carnets de couleur. Le rouge pour Anna la communiste, le noir pour Anna l'écrivaine, le jaune pour Anna l'amoureuse et le bleu pour Anna l'intime. Des écrits fragmentés pour une vie fragmentée. Mais Anna se pose plus de questions que ses carnets ne peuvent supporter. Demeure entre autres la question de son rapport aux hommes : aurait-elle intellectualisé les liens entre hommes et femmes au point de mutiler ce qu'il y a de plus instinctif, de primaire et d'inné dans les échanges humains ?

Ceci n'est pas un roman au sens des masses. Je l'appellerai plutôt un journal intime. Celui d'un désenchantement, d'une crise existentielle, d'un passage à vide. Un spleen d'écrivaine entre deux bébés de papier. C'est une lecture exigeante, épaisse et imprégnante au point de m'avoir assombri l'humeur, mais avec plaisir, car elle m'a donné à réfléchir. Et aussi à écrire.

Ce n'est pas mon premier Lessing. Et sûrement pas mon dernier. Mais je le pense déjà : un Nobel bien mérité.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          192
Le carnet d'or

Un roman ardu, une autofiction largement inspirée de la vie de Doris Lessing (qui comme son héroïne Anna Wulf a vécu en Afrique du sud, s'est engagée au parti communiste), un livre en faveur de l'émancipation de la femme et de ses droits souvent bafoués.

Le carnet d'or tire son titre de l' ultime carnet ouvert par Anna l'écrivaine en panne d'écriture, il sera le symbole d'un redémarrage de l'énergie bloquée.

Le titre du manuscrit: Femmes libres indique bien la volonté des femmes d'accéder à une égalité avec les hommes, mais rien qu'en matière de sexualité une femme éprouvera des sentiments là où souvent l'homme ne manifesfera qu'un simple désir.

J'ai du mal à ordonner cette chronique vu l'aspect décousu(pour moi) de ce roman. Décousu, en fait, pour exprimer "le chaos" d'Anna, trentenaire célibataire mère d'une fille Janet, menue,timide et intelligente, en pleine crise existentielle, dont le quotidien croise celui de son amie Molly, "polyglotte", mère de Tommy (adolescent qui s'interroge sur le but de la vie ) ex-femme de Richard "financier" (à l'opposé de Molly et Anna communistes) dont la femme Marion est alcoolique.

Avant le carnet d'or, Anna en tient quatre autres:le noir est en rapport avec l'Afrique du sud,le bleu est son journal intime,le rouge parle de son engagement communiste et le jaune contient ses manuscrits et essais d'écriture.

Sur fond d'histoire (des années 1951 à 56), Le carnet d'or conte les femmes, leurs doutes,angoisses,envies,engagements; espère le bonheur,se moque des hommes pédants comme Richard;évoque les écrivains et leur relation à l'écriture et aborde la psychanalyse ("Maman Sucre" étant l'analyste commune d'Anna et de Molly) libératrice.

Bien que Doris Lessing, écrivaine anglaise (du XX° siècle) née dans le Kurdistan, auteur d'essais de romans et de récits de voyages, ait obtenu le Prix Nobel de littérature en 2007 et que Le carnet d'or ait eu un succés international j'avoue m'être perdue dans sa complexité et les multiples personnages tant réels que fictifs.
Commenter  J’apprécie          192
Victoria et les Staveney

Décidément j'ai toujours un peu de mal avec le style de Doris Lessing qui a pourtant obtenu le prix Nobel de littérature en 2007.

En fait, "Victoria et les Staveney" est un roman qui commence bien.

A Londres, Victoria est élevée par sa tante. La petite fille noire de neuf ans va à l'école de son quartier pauvre fréquentée également par le petit Thomas qui a sept ans. C'est un principe pédagogique de la famille des blancs et riches Staveney que d'éduquer leurs fils a connaître un autre univers que le leur.

Quand la tante de Victoria est hospitalisée, l'école demande aux Staveney de l'héberger pour la nuit. C'est le fils aîné adolescent qui va s'occuper d'elle.

Depuis, la grande maison des Staveney va hanter les rêves de la petite fille durant les dix années où elle doit s'occuper de sa tante atteinte d'un cancer. Elle veut une chambre à elle comme Virginia Woolf (c'est moi qui le précise). Bref, Victoria prend conscience des différences de classes sociales et donc des injustices quant aux chances de réussite professionnelle. C'est cette partie plus détaillée qui est intéressante.

Après, ça se délite dans une accélération d'événements de moins en moins crédibles.

A dix-neuf ans elle retrouve Thomas par hasard et après un été à faire l'amour, elle va lui cacher qu'elle est enceinte. Une petite métisse nait prénommée Mary, Victoria trouve l'amour avec un musicien noir, se marie, a un autre enfant, devient veuve et décide un jour d'annoncer à Thomas qu'il est le père de Mary quand elle a sept ans (alors qu'ils habitent à dix minutes et que Thomas fréquente le magasin de disques où Victoria travaille, cela semble improbable qu'ils ne se soient jamais revus).

Ce qui rend peu crédible cette histoire c'est surtout la façon de la raconter. L'écriture est naïve, ce qui donne un ton que je n'aime pas beaucoup. Et puis, les sauts brutaux dans les étapes temporelles sont perturbants à la lecture.

Enfin, je ne comprends pas pourquoi il est indiqué sur la quatrième de couverture que Doris Lessing revient avec ce roman sur ses thèmes de prédilection avec en premier lieu le racisme. Je n'ai rien lu dans ce roman qui concernait ce sujet même si les personnes pauvres sont noires et les personnes riches sont blanches. Il s'agit plutôt de l'injustice sociale plutôt que la couleur de peau qui rend difficile la vie de Victoria et justifie les choix qu'elle fait pour sa fille Mary.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Plumes féminines 2023

Challenge Multi-défis 2023

Challenge ABC 2022-2023

Challenge Nobel illimité

Commenter  J’apprécie          180
Les Grand-mères

C'est une première lecture de Doris Lessing et j'ai l'impression que la prix Nobel de littérature 2007 n'a pas forcé son talent avec "Les grand-mères".

Il faut dire qu'elle est déjà âgée quand elle écrit ce court roman qui veut nous convaincre à juste titre que l'âge ne fait rien à l'amour et que même vieillissante, une femme peut être préférée à une jeune. Jusque-là tout va bien et le sujet est intéressant d'autant plus que l'histoire d'amour est croisée entre deux amies inséparables qui déniaisent le fils de l'autre à l'adolescence. Elles vont vivrent un grand amour avec eux jusqu'à ce que les jeunes hommes atteignent la trentaine. Je ne dévoile rien car c'est écrit en quatrième de couverture. Pour autant, il est aussi indiqué qu'il s'agit d'un texte sulfureux sur des amours scandaleuses. Pas du tout et c'est bien ce qui cloche.

Je trouve que Doris Lessing ne fait pas grand-chose de ses personnages pour lesquels j'ai eu très peu d'empathie et que cette histoire qui se déroule l'été au bord d'une mer parfois houleuse manque pourtant de relief.





Challenge Plumes féminines 2021

Challenge Riquiqui 2021

Challenge Nobel illimité
Commenter  J’apprécie          182
Le carnet d'or

Je définirais "Le carnet d'or" comme un roman contemporain confessionnel. Il y a beaucoup de politique dedans, mais certains détails sont déjà périmés. "Le Carnet d'or" est donc aussi un roman social.



Féministe? Oui bien sûr. L'auteur s'intéresse au sort de deux femmes, que Lessing définit comme modernes. Anna, l'alter ego de l'auteur, une écrivaine qui n'a rien publié après la publication d'un seul livre, il y a plusieurs années, tombe le plus souvent amoureuse des hommes mariés, puis souffre de leur futilité et de leur indifférence.

Anna au fond de l'âme est une vraie femme, sensible et fidèle, il lui suffit d'être en harmonie avec le seul homme qu'elle aime. Cependant, l'égoïsme des hommes la fait souffrir et finalement elle se perd. Pour Anna qui change sous l'influence de l'amour, un nouvel être naît en elle, une Anna aimante, prête à devenir une nouvelle personnalité. Mais cette créature vulnérable se flétrit toujours par manque d'amour.



Ici, une autre question se pose: le livre est-il dirigé contre les hommes? À première vue, oui. Il y a très peu d'images masculines positives. Et cependant, il me semble qu'il est vrai qu'un certain nombre d'hommes comme ça existent vraiment, et ce sont précisément les hommes de ce genre qui s'avèrent en quelque sorte attirants pour Anna.



Anna passe par de nombreuses étapes pour se retrouver, y compris par un certain état mental qui s'apparente à de la folie. Au final, elle semble gagner en intégrité. Cela est symbolisé par le fait qu'Anna, qui avait précédemment enregistré dans quatre cahiers différents, commence maintenant à écrire sur elle-même avec un seul cahier. Cela signifie qu'elle cesse de diviser sa personnalité et vient à s'accepter avec tous ses doutes et ses pensées et intérêts divers.



Si vous aimez la dramaturgie de conversation, les films de Woody Allen ou de Jacques Rivette, ainsi que les pièces profondes et intelligentes, alors ce livre est pour vous. Mais soyez patient. À un moment donné, il est capable de vous ennuyer, comme cela m'est arrivé. La fin du roman, pour être honnête, ce n'était pas ce à quoi je me suis le plus attachée. Elle n'est pas toujours convaincante et donne envie de la réécrire. Oui, confusion, chaos - c'est la vie, mais s'arrêter, façonner la masse informe, essayer de saisir le sens, sa signification - c'est de l'art.
Commenter  J’apprécie          181




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Doris Lessing Voir plus

Quiz Voir plus

Doris Lessing

Où est-elle née ?

en Angleterre
en Rhodésie du Sud
en Perse ( Iran actuel)
au Portugal

9 questions
70 lecteurs ont répondu
Thème : Doris LessingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}