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Critiques de Eric Holder (217)
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La belle n'a pas sommeil

Je ne vais pas la traîner en longueur cette critique puisque je n’ai pas accroché à ce roman. L’histoire est celle d’un sexagénaire vivant reclus dans la forêt ou dans sa bibliothèque et qui rencontre une conteuse de 27 ans qui va lui faire tourner la tête. Si le résumé me parle de bibliothèque, je m’attends à découvrir l’univers qui me fascine, celui des livres et ce ne fut pas le cas ici. Mis à part un voleur mystérieux qui chipe l’un ou l’autre livre, les livres sont restés muets, snif. Si dans le résumé on me parle d'amour, j’en attends de l’exaltation, des émotions, une avalanche de sentiments et bien rien non plus ici. Beaucoup de descriptions qui ne m’ont guère ni charmée ni permis de planter le décor, et des personnages sans intérêt. Je suis passée à côté. Plouf la belle n’a pas sommeil et bien moi je ferai bien une sieste maintenant. Un roman soporifique vous l’aurez compris.
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La belle n'a pas sommeil

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait référence à ma belle-mère en ce qui concerne les livres que je lui aurais emprunté. Cette fois-ci, c'est un peu spécial car ce n'est pas moi qui lui ai demandé de me prêter quoi que ce soit, c'est elle qui m'a dit que je devais lire cet ouvrage et je dois reconnaître qu'elle a, encore une fois, bien eu raison.



Au beau milieu de nulle part, près de l'océan, sur une presqu'île exactement, la dernière ds choses qu'on s'attendrait à y trouver est bien une librairie d'occasion, une bouquinerie pour être précise et bien pourtant, c'est là qu'Antoine a décidé d'ouvrir la sienne. Pour y accéder, il faut savoir chercher, être curieux mais Antoine a néanmoins sa clientèle régulière. De plus, il répare des ouvrage pour le compte de Madame Wong et même si cette dernière le paie une misère, Antoine s'en fiche et prend toujours un soin extrême à réparer, avec du papier de soie, ces ouvrages afin de leur redonner une seconde vie. Il n'y a guère d'animation au village dans lequel Antoine ne se rend que très rarement, excepté pour ses sortie au cinéma avec l'ex-femme du boulanger avec qui il entretient plus ou moins une relation sans que cela se sache pour autant. Non, ce qui va réellement bouleverser son quotidien, pour ne pas dire sa vie entière, sera l'arrivée d'une nouvelle voisine : Lorraine. Venue s'installer ici afin d'être plus près de sa mère malade, Lorraine est une de ces femmes qui ne laisse pas ni les hommes, ni les enfants indifférents. En effet, à 29 ans, cette dernière est conteuse professionnelle et il émane d'elle, lorsqu'elle narre ses pièces, un effet envoûtant sur quiconque, petit ou grand. Bien qu'Antoine pourrait être son père, il va se laisser prendre au piège, quoique ne l'ayant pas encore entendu lors de ses prestations. Pourtant, tout chez elle le fascine mais est-il encore possible d'aimer pour un homme qui veut vivre isolé du monde et surtout lui est-il autorisé d'aimer cette jeune femme, que trente années séparent ?



Un roman sur le plaisir des mots, sur celui des livres qui rapprochent, sur leur magie, sur l'amour, la peur des autres et sur un tas d'autres sujets qu'Eric Holder aborde avec une finesse incroyable. Une lecture qui est lisse, saine et qui met du baume au cœur même si tout ne se termine pas toujours de la manière dont on l'aurait souhaité, comme quoi les romans savent aussi se caler sur la réalité. Un ouvrage qui se lit en un rien de temps et surtout, une fois que vous l'aurez commencé, il sera difficile pour vous de vous arrêter...A découvrir et à faire découvrir sans modération !
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La baïne

Sandrine Laguibson a pour ainsi dire tout pour être heureuse : Julien, d'une part son mari avec qui elle semble heureuse et épanouie entourée de ses deux enfants et de ses amies. Cependant, lorsqu'on vit dans une presqu'île, il ne s'y passe pas grand chose et forcément, l'arrivée d'un "étranger", même si ce dernier n'est que Parisien, ne passe pas inaperçue. Arnaud, photographe en repérage pour un film que son père souhaiterait adapter à partir d'un livre, est de cette espèce : une espèce curieuse dont on regarde et surveille les faits et gestes, comme une bête curieuse. Lorsque Sandrine lui apprend qu'elle pense avoir trouvé l'endroit idéal pour ce tournage, Arnaud ne se le fait pas dire deux fois. Cependant, l'océan peut parfois se montrer très cruel? Vous ne faîtes pas le lien ? C'est normal ! Lui qui a déjà emporté l'une de leurs amies qui le connaissait pourtant très bien, peut très bien à nouveau s'attaquer, non seulement aux touristes insouciants mais aussi à ses enfants. Sandrine va découvrir ce qu'est la vraie vie pour son plus grand bonheur mais ce dernier ne la conduira -t-elle pas à sa perte ? L'amour est fragile mais il peut aussi être destructeur, ravageur et cela, elle va le découvrir à ses dépens.



Un huis-clos avec un nombre de personnages restreint mais pour construire un roman comme celui-ci, il n'en faut que trois : l'épouse, le mari et....



Un roman extrêmement bien construit et bien écrit qui, si parfois laisse entrevoir l'ombre d'un drame approchant en raison de ces forts courants marins qui peuvent être traîtres, ne laisse rien présager jusqu'à la dernière page ! Je ne pourrait que trop vous encourager à vous laisser bercer par le doux ronronnement des vagues et par vous laisser charmer, encore une fois, par l'écriture et le style d'Eric Holder !
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Bella Ciao

J'aime le style d'Eric Holder, non pas parce que c'est ma belle-mère qui me l'a fait découvrir, mais parce que l'écriture y est fluide et que dans les messages qu'il nous fait passer, chacun peut s'y reconnaître. J'aime l'écriture d'Eric Holder car celle-ci y est entraînante et envoûtante. J'aime les romans d'Eric Holder car ils s'attardent sur des personnages en fouillant dans leurs plus noirs secrets, fouillant au tréfonds de leur âme, même dans la partie la plus obscure. Je n'aime pas Eric Holder car il laisse son lecteur comme ça, sans explication à part entière au moment du dénouement final, ce qui explique ma note mitigée concernant cet ouvrage.



Ici, le lecteur découvre un personnage extrêmement attachant mais qui est loin d'être l'homme idéal. Anciennement écrivain, il se lance d'abord dans la scierie puis en rencontrant Franck, il devient réellement un ouvrier à part entière, se plongeant dorénavant dans l'univers agricole et viticole en particulier. C'est le comble pour cet homme dont la femme, Myléna, vient de lui dire qu'elle ne pouvait plus concevoir la vie avec lui à cause de son addiction à l'alcool (certes, en travaillant dans les vignes, ce n'est pas pour autant qu'il va faire lui-même son vin mais cela l'empêchera-t-il d'en consommer pour autant ? Rien n'est moins sûr). Lui qui n'est plus capable d'écrire ne serait-ce qu'un chapitre, lui dont la femme risque de ne jamais lui pardonner, lui dont les enfants (mêmes si ils son grands) risquent de ne pas être fiers de leur père, arrivera-t-il à se reconstruire ?



Un livre sur l'alcoolisme certes mais cela est valable pour n'importe quelle addiction quelle qu'elle soit et qui souvent gâche le monde de celui qui en est dépendant, un livre sur l'amour (celui des autres mais aussi celui de soi), un livre sur le travail des mains, un livre sur la vie quoi ! A découvrir !
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La belle n'a pas sommeil

Au milieu de la forêt, une librairie de livres d’occasion, un magasin inaccessible, les tabourets, les meubles sont en livres. Ici pas de clôture, pas de verrou. Antoine essaye de valoriser chaque volume.

C’est là qu’atterrit par hasard Lorraine, 29 ans conteuse professionnelle, 30 ans les séparent et pourtant…

Avec une écriture magnifiquement ciselée, l’auteur nous dresse le portrait de deux êtres que tout oppose et qui vont vivre une belle histoire d’amour. Lorraine, une jeune femme qui brille, une femme libre, sensuelle et généreuse, elle est partante pour tout, autour d’elle flotte un parfum d’aventures, avec elle beaucoup de choses deviennent possibles. Les enfants ne s’y trompent pas, ils se précipitent vers elle. Et Antoine aussi poussiéreux que ses vieux livres, un contemplatif solitaire qui vit au rythme des saisons et qui tente d’oublier ses blessures au fond de sa forêt.



« - Depuis, tu vis en retrait du monde...dit-il d'une voix rêveuse. Entouré de papier. En misanthrope.

- Ah non, je rectifie vigoureusement. Pas misanthrope: j'aime les hommes, les femmes, les enfants... Mais anachorète : je crains leur nombre. »



Autour d’eux gravitent Marco le garde champêtre en reconversion, Marie la boulangère avec qui Antoine partage sa solitude certains soirs, Jonas l’homme des bois, Inès la petite rom.

Un livre lumineux, rempli de pudeur, de poésie, d’humanité. Si vous aimez la belle littérature, ne passez pas à côté de ce roman.





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Bruits de coeur

Trois nouvelles, trois histoires d'hommes ou de femmes blessées par la vie. A part dans la première dans laquelle on peut présumer une fin heureuse, les deux autres montrent une profonde mélancolie quant à l'amour que l'on a laissé s'envoler et que, peut-être, on aurait pu retenir ou tout faire pour que les choses se passent différemment. C'est le cas de Natalie qui n'a pas pu empêcher son mari de devenir rêveur (lui qui ne l'était jamais avant leur mariage) et de songer à s'acheter une barque. Cela peut paraître anodin mais qui sait s'il n'aura pas envie de s'en servir un jour et pour aller où d'ailleurs ?

C'est aussi le cas d'Hélène, qui, bien qu'étant devenue une célébrité, faisant de nombreux voyages pour assurer ses tournées, a vu sa vie s'arrêter sa vie à seize ans. Pourquoi et de quelle manière, ou devrais-je plutôt dire à cause de qui ? Je ne compte pas vous le révéler car vous pourriez avoir des surprises si vous vous décidiez à lire cet ouvrage.



Ne connaissant l'auteur que de nom, je me suis laissée tenter, une fois de plus lors de mes déambulations dans la médiathèque, à découvrir enfin qui était vraiment ce Eric Holder. L'on dit bien souvent que la curiosité est un vilain défaut mais dans le cadre de la lecture, je ne suis absolument pas d'accord et je suis sûre que vous pensez d'ailleurs la même chose. Aussi, si vous avez un peu de temps devant vous (même pas beaucoup car ce livre se lit très vite), je ne peux que vous inviter à pousser votre curiosité et à découvrir ce recueil de nouvelles !
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La belle n'a pas sommeil

"- Depuis, tu vis en retrait du monde...dit-il d'une voix rêveuse. Entouré de papier. En misanthrope.

- Ah non, je rectifie vigoureusement. Pas misanthrope: j'aime les hommes, les femmes, les enfants...Mais anachorète : je crains leur nombre." (p. 93)



Première fiction que je lis de cet écrivain !....



Cette lecture fut "finalement" un excellent moment, après m'être exaspérée un bon moment, en pensant sincèrement que je perdais mon temps, avec , en plus, un sujet en or...et la "mayonnaise" ou plus poétiquement, la magie des mots a fini par opérer: un solitaire, Antoine, s'est installé comme "bouquiniste" loin de tout...Pour compléter ses revenus des plus aléatoires, il répare et refait "une jeunesse" à des livres d'occasion, qu'une mystérieuse marchande chinoise,Madame Wong, lui confie, sous rétribution des plus abusivement basses !...

Un misanthrope....amoureux de la nature et de "sa tranquillité"...qui s'étonne du passage d'un voleur... qui lui chaparde quelques livres modestes d'un certain , Frédéric Berthet [Découvert grâce à Eric Holder et à ce roman, d'ailleurs !!]... Apparaîtra dans l'existence du bouquiniste,

le jeune rebelle, Jonas...puis une jeune conteuse professionnelle, Lorraine, fantasque et imprévisible, qui lui offrira une belle parenthèse de tendresse dans sa vie pantouflarde d"ours mal léché"...



Un sorte de fable touchante, poétique, qui parle d'une pause de vie, pour réapprendre "l'art de la lenteur" , la capacité de "regarder" autour de soi, un peu plus loin que les apparences...

Une sorte d'apprentissage, d'art de vivre personnel à découvrir...à se construire !... Un très joli moment... d'évasion et de fantaisie ...



"Tout ce que nous avons vécu ensemble, j'ai l'impression de l'avoir rêvé. Ou bien tout a eu lieu sur une autre planète. C'était fabuleux. Avec toi, j'ai découvert beaucoup de force en moi, des choses que j'ignorais. Tu m'en a appris d'autres. (...) Chaque rencontre est unique, elle ne se passe qu'à deux. Il y en a de petites, il y en a de grandes...La nôtre ne ressemble

à aucune autre. Je lui garde un coin spécial où elle me tiendra chaud, où je pourrai me réchauffer, d'accord ?" (p. 207-208)



Pour les familiers de cet auteur.... je les questionne sur leurs préférences... pour poursuivre la découverte de Eric Holder. MERCI par avance pour vos conseils ou appréciations !...
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L'homme de chevet





Il vit seul dans une chambre louée minable, n’a pas un sou en poche, boit beaucoup. De lui nous ne saurons jamais le nom. Elle s’appelle Muriel, est tétraplégique et ne quitte jamais son lit. L’auteur nous en apprendra peu de ce qu’est ou fut leur vie. Ils vont se rencontrer au hasard d’une petite annonce : Muriel a besoin d’une personne pour l’aider au quotidien.



Ils n’avaient aucun avenir, n’étaient plus rien. Tout comme ce vieux Chibani sur son banc de la gare routière. Lopez, propriétaire d’une salle de sport qui survit à peine. Ce gamin qui vient chaque jour s’entraîner dans la salle de sport. Ce chien esquinté qui se planque dans les rues. Et pourtant, leur rencontre va changer leur vie.



Certains événements m’ont rappelé le film ‘D’os et de rouille’. Le dénouement est prévisible, la fin un peu plus joyeuse que l’entame de ce roman avec un road trip qui nous emmène jusqu’à l’océan et nous murmure que rien n’est joué d’avance, que notre vie peut parfois changer grâce à un presque rien.





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La correspondante

J'avais bien aimé "Mademoiselle Chambon", de cet auteur du Nord né la même année que moi, mort prématurément l'an dernier. J'en suis désolée, mais celui-ci, j'ai dû m'accrocher pour le finir, en survolant certains passages.



Ayant lu il y a peu " D'après une histoire vraie", je me suis dit:" Ah, encore le thème de l'auteur qui entre en relation avec une de ses lectrices, ici, la correspondante"... ,même si le livre ,comme celui de Delphine de Vigan, est aussi estampillé roman. ". Mais il n'est pas traité avec autant de subtilité, de goût du suspens. Je me suis souvent ennuyée, je n'ai rien vu de palpitant dans cette rencontre étrange entre Eric et Geneviève, et je n'ai pas compris le comportement du narrateur, égoïste, fuyant, toujours entre deux cuites.



C est peut-être justement l'étrangeté de la relation qui pourrait faire l'originalité du livre. Et aussi cette réflexion à laquelle on invite le lecteur sur la frontière mince entre réalité quotidienne et fiction, création. Mais ce n'est pas nouveau...



Par contre, l'écriture m'a retenue , précise, jouant entre mots recherchés et familiers. Mais justement, cela m'a paru un peu artificiel.



Bref, une lecture fort décevante mais il ne faut pas pour autant se détourner de l'auteur, qui a écrit des oeuvres bien plus attachantes.
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La belle jardinière

Vous allez me dire que le hasard n'existe pas et bien je suis convaincue du contraire : après avoir terminé les deux ouvrages d'Eric Holder que ma belle-mère venait de me prêter, on me donne celui-ci pour l'intégrer dans la bibliothèque pour laquelle je travaille...si ce n'est pas du hasard (un heureux hasard d'ailleurs), alors, je n'y entends rien.



Cependant, ici, j'ai été un peu déconcerté car je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Il se trouve u'en réalité, celui-ci se situe à part. Composé de sept nouvelles, l'auteur nous emmène d'abord dans un univers rural, éloigné de tout, comme oublié du temps avant justement de se replongé dans celui-ci dans la nouvelle suivante. Si je devais trouver ne serait-ce qu'un seul point commun entre toutes ces nouvelles, je crois bien que ce serait celui du temps, au sens large du terme : le temps qui passe, l'ancien temps, le temps qui fera demain et bien d'autres déclinaisons.



Oui, Eric Holder nous rappelle que le temps passe trop vite et que les tous les petits moments de que nous passons ici, qu'ils sont tristes, gais ou encore mélancoliques doivent être vécus et non pas simplement rêvés. Arrêtons de vivre sans cesse dans le passé ou dans l'anticipation : vivons au jour le jour, voilà ce à quoi m'ont fait penser ces nouvelles et si j'ai mal interprété le message que l'auteur veut nous faire passer, alors, tant pi, ce sera mon message à moi et ce dont je me souviendrai de cette lecture ! A découvrir !
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La correspondante

Ce livre m'a fait vivre deux phases. Première moitié du livre : j'étais enthousiaste, dithyrambique, je gouttais chaque phrase, m'émerveillais d'une tournure, regardais l'éditeur car vraiment je croyais lire un texte des éditions de minuit. Et puis, vers le milieu environ, je me suis lassé : un style ne fait pas une intrigue, les aventures d'un auteur ivrogne ne m'intéressent finalement pas du tout. Du même coup, ce livre me ferait presque me sentir étrange, car je peux donc passer de l'enthousiasme à l'ennui le plus profond ? Peut-être qu'Holder aurait dû, pour me plaire, s'arrêter vers le milieu et ne pondre qu'un texte de 120 pages ? C'est beaucoup demander quand même...
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Mademoiselle Chambon

Mademoiselle Chambon d'Eric Holder ou Chronique de la vie ordinaire. Parce que vivre à Montmirail dans la Marne est-ce ce que l'on peut appeler vivre. Chômage, ennui, monotonie, regard du voisin, commérages sont le propre de beaucoup de petites villes de province où rien ne semble bouger.

Alors lorsque Antonio, le maçon portugais, fait la connaissance de Véronique Chambon l'institutrice de son fils Kevin un frémissement se fait sentir. Quand Mademoiselle Chambon espère croiser le chemin d'Antonio le souffle du vent se fait caresse.

L'hiver s'en va, le printemps arrive, l'été survient et à l'automne le rideau tombe!

Ce court roman, adapté au cinéma avec dans les rôles principaux Sandrine Kiberlain et Vincent London, est plein de délicatesse, de compassion pour ces "petites gens" prisonniers de leur vie monotone à qui semble t'il il soit refuser le droit de rêver.



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La belle n'a pas sommeil

J'ai beaucoup aimé cette jolie histoire d'amour douce-amère que l'on sent condamnée à ne pas durer dès la rencontre. Mais comme le héros, Antoine, on ne peut s'empêcher d'espérer malgré tout, jusqu'à la dernière ligne.



Le style d'Eric Holder m'a bien plu aussi. Avec beaucoup de tendresse pour ses personnages et une langue joliment travaillée, il nous entraîne dans l'univers un peu en marge d'Antoine marqué de rencontres importantes chacune à leur manière.



Une belle lecture qui m'a en plus permis de découvrir un auteur dont je lirai avec plaisir d'autres textes...
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Bella Ciao

Bella Ciao

C'est le titre qui m'a fait choisir ce livre !

J'entends ce chant de révolte Italien, d'engagement qui me fait vibrer et m'émeut !

J'entre dans cette histoire :

Je suis dans le Médoc, ça me va, j'aime ce vin et cette région.

Le cadre : la vigne, ses rythmes, ses lumières mais surtout le travail de la vigne.

Le narrateur est un écrivain face à une page blanche, traversant des périodes de naufrage dans l'alcool

Incapable d'écrire plus d'une phrase correcte.

Le matin du quatorze juillet Mylena lui assène un :

"j'en ai assez".

Après plus de trente ans de vie commune et deux enfants, elle met son homme à la porte.

Il la comprend et fuit !

Il a tout perdu !

C'est l'histoire de cet homme qui décide de remonter la pente (et baisser sa quantité d'alcool).

Il va se reconvertir dans des métiers manuels à la scierie puis à la vigne, embauché par Franck, un forcené brutal.

Ce sera son chemin de rédemption !

Ce travail pénible qui maltraite son corps, crevasse ses mains va lui permettre de retrouver sa dignité, le ramener à lui même.

La reconquête : il veut retrouver celle qu'il aime et qu'il a perdue.

Il veut revoir ses enfants sa fille Lise et son fils Isaac.



Je suis mitigée sur le ressenti de ce livre !

C'est une écriture minimaliste, sobre, très épurée

et de fait je me suis sentie à distance dans cet univers, un peu en dehors, à l'écart des émotions.

L'intérêt s'est relâché parfois et les personnages manquaient de profondeur.

J'avais envie de bousculer ce narrateur humilié par Franck, son patron. Il subissait !



J'étais au deux tiers du récit lorsqu'arrive un moment de grâce : une lettre bouleversante adressée à sa fille !

Un autre moment de délectation : le face à face avec Franck ("son mauvais patron").

J'ai dû arriver à la fin de ce roman, pour saisir la force de cette écriture : Une écriture puissante, de celles qui disent tout en peu de mots mais qui marquent l'âme et le coeur !

De cette humanité indispensable à cette réalité !



Dernier plaisir :

je comprends pourquoi le titre de ce roman !

Una mattina mi son svegliato

O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao

Una mattina mi son svegliato

Ho trovato l’invasore



"l'envahisseur oblige au combat"



"le vrai rival de soi n'est pas un autre "



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Mademoiselle Chambon

Antonio est maçon, venu chercher son fils à la sortie de l'école il rencontre Mademoiselle Chambon son institutrice. La rencontre improbable toute en douceur et en délicatesse de deux personnes à l'opposé professionnel, culturel, social. Et pourtant l'attirance va s'opérer dans le secret. Un regard, un geste, des nons-dits, un air de musique, par petites touches Holder décrit avec grâce et poésie la naissance du sentiment amoureux. Et puis, le déchirement d'Antonio, qui doute, renonce, souffre de tout perdre. Holder signe un roman simple sur des gens ordinaires, avec un sens remarquable de justesse, sans en rajouter, c'est ce qui fait sa réussite.

Notez la très belle adaptation ciné avec les excellents Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon.
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Les sentiers délicats

J'ai découvert Eric Holder en étant jurée pour le Prix France Télévisions Romans en 2018 avec son roman, La belle n'a pas sommeil que j'avais énormément aimé sans pouvoir vraiment expliqué pourquoi son écriture m'avait autant touchée. Ensuite j'ai lu La correspondante et je m'aperçois que certains thèmes sont omniprésents dans ses romans : la nature, bien sûr, les chemins mais aussi l'observation de ses congénères croisés ici ou là.



Dans ce recueil de huit nouvelles, l'auteur emprunte différents chemins, différents moyens de transport ou différents voyageurs, lui ou d'autres qu'ils soient motard, camionneur, fugueur, journaliste, écrivain, tzigane.



Huit nouvelles, huit instantanés, huit petits carnets de voyages, très courts dans lesquels il évoque certains souvenirs comme une fugue à 13 ans L'échappée belle, l'écoute d'une conversation dans un train, France 1 - Angleterre 0, une très jolie nouvelle, Frère Jean, sur son amitié avec Jean Rolin, journaliste-écrivain :



"L'attention que je lui porte dit assez l'admiration dans laquelle je le tiens. Peu de jours sans que je pense à lui, et je me moque qu'il se souvienne de moi.(...)Quand nos chemins se croiseront à nouveau, je ne lui indiquerai plus le sien. Un feu attendra dans la cheminée. Nous marcherons. Il parlera. J'écouterai le pèlerin (p135-136)"



 un congrès d'auteurs au Canada, Lost in translation, la rencontre d'une tzigane à Charleville Mezières, Un instant d'éternité,  sur les terres d'Arthur Rimbaud



"(...) elle laissa traîner son regard dans le mien. Il était fier, il était altier. On dira qu'un regard ne peut être qualifié ainsi, mais : cambré. Elle était d'ascendance tzigane, compris-je un peu plus tard, au café. Elle eut à nouveau cette belle lueur de défi dans l'œil (...) On lui avait appris à cacher ses origines sous peine qu'elle se retrouve, elle aussi sur les routes, et moi j'aimais les manouches. Les mains potelées de leurs petites filles. Et puis quand elles se penchent vers vous, l'air autant attendri qu'il était indifférent, la minute d'avant. (p81)"



Comment ne pas croire que ces récits soient personnels, la moto et la savoureuse observation du comportement des automobilistes vis-à-vis d'eux, Un plaidoyer pro-moto, mais aussi sur les traces mortelles laissées sur le bord des routes.



"Le simple bout de bois fiché en erre des tombes musulmanes. Nos vanités. La stèle d'un anonyme et sans date. Nous aimerions y voir marqué : "Nous recherchions l'oubli" (p94)"



J'ai découvert les chemins pris par Eric Holder, à sa façon simple de raconter les vies à travers la sienne et les itinéraires empruntés par un écrivain passionné de moto, d'espaces, de nature. Cela se lit comme on fait une balade, cela n'a l'air de rien et pourtant c'est une réflexion sur nous, sur ceux que nous rencontrons ou côtoyons mais ne voyons plus ou pas, sur les attitudes désagréables de certains mais avec malgré tout toujours un sentiment de solitude personnelle.



C'est un amoureux de la littérature et des livres, ils sont présents pratiquement dans chacune de ses nouvelles, d'une manière ou d'une autre et même si je n'ai pas été aussi enchantée que par mes précédentes lectures de cet auteur, j'ai eu plaisir à le retrouver et à le suivre sur des chemins qu'il avait balisés.



"Les piles de livres près des lits ouverts, l'après-midi. Le soleil dessine au-dessus un rectangle plus clair dans le mur blanc du mur. Des livres pour un oui pour un non. Pour leur couverture. Pour trois mots attrapées en dessous, derrière. (p102)."
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Hongroise

Un écrivain (Eric Holder ?) qui vit en campagne se lie d’amitié avec un médecin en retraite. Au gré de leur rencontres ce dernier lui raconte sa vie et notamment la fascination qu’il avait pour une famille hongroise, dont la belle Vera. Ce sont des courtiers en tableaux et ils ont changé sa vie.

C’est avec beaucoup d’amitié et de respect que l’écrivain nous confie la vie de ce médecin.

Comme toujours avec Holder, on se demande si c’est vrai.

Mais vrai ou pas, peu importe c’est une belle histoire, bien écrite qui m’a bien intéressée.

Les liens qui se créent ou pas entre les gens, l’estime ou l’amitié qui en découlent, tout cela est traité avec finesse et sensibilité.

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La baïne

Entre Eric Holder et moi il y a un souvenir, un lien. Je l'ai découvert à l'occasion du Prix France Télévision 2018 pour lequel j'étais jurée avec La belle n'a pas sommeil qui m'avait complètement subjuguée par l'univers qu'il créait autour de ses personnages, de ce qu'il mettait de lui, de son univers, de son amour des livres et dès que j'en ai l'occasion je lis ses ouvrages comme La correspondante, Les chemins délicats. A chaque fois il m'emmène sur ses chemins, avec ses mots, dans son pays, le Médoc, où ailleurs mais à chaque fois c'est un voyage plein de douceur, une autre manière de raconter la vie.



Ici il s'agit d'une histoire de rencontre entre Sandrine et Arnaud. Elle est mariée, a deux enfants et vit à Soulac, petite ville du bord de l'Atlantique.  La venue de "l'Etranger", Arnaud, dans la ville, va bouleverser sa vie bien réglée entre son travail dans un hôtel et des visites organisées pour les touristes pendant la saison. Ici tout le monde se connaît, s'épie car en dehors des mois d'été, ce n'est finalement qu'un petit village tranquille, où tout événement, passage fait l'objet de discussions et de commentaires.



Au premier regard ils sont attirés l'un vers l'autre, il va symboliser pour Sandrine, l'ouverture vers un autre monde, celui des tournages de films dont il est venu faire un repérage dans la région. Elle qui pensait sa vie toute tracée, s'effaçant dans son rôle de mère et d'épouse, va trouver le lieu qu'il recherche et ainsi se sentir exister, valoriser.



La baïne, ce courant maritime souterrain qui peut vous entraîner loin des côtes et vous noyer si vous tentez de lutter contre elle et c'est un peu ce qui va emporter Sandrine dans ce nouvel univers où elle va prendre confiance en elle, va se découvrir un visage, des réactions qu'elle n'imaginait pas posséder et vouloir changer sa vie. Elle va tour à tour résister ou se laisser porter, consciente du danger qui la guette.



Le premier personnage de ce roman est le Médoc et on ressent tout l'attachement de l'auteur à ce pays, à ce terroir, à ses paysages contrastés entre végétal et maritime. Il les décrit, les place et en fait souvent l'entrée en matière des situations et faisant de lui un décor actif et symbolique du roman.  A la manière des voisins épiant Sandrine, j'ai écouté le bruit de mer, le vent dans les terres et les pins, lu la manière d'Eric Holder de nous raconter une histoire d'amour entre deux êtres que rien n'appelaient à se rencontrer et qui vont vivre sur quelques mois une relation intense mais dangereuse quand elle se déroule sous les yeux d'une petite communauté, quand on vient de deux milieux différents et que l'on a pas les mêmes attaches.



"C'était l'heure où l'on déléguait au phare de Cordouan, avant-poste du désert salé, les frayeurs nocturnes, lui accordant une vertu de paratonnerre. La tempête, les coups de chien l'atteindraient en premier. (p109)"



Certes ce n'est pas un Grand roman, mais j'ai passé un agréable moment de lecture, bercée par l'écriture de cet auteur disparut en 2019, qui m'emporte à chaque fois dans un voyage, même si l'histoire en elle-même ressemble à tant d'autres, même si la fin est assez prévisible et au moment de refermer le livre j'ai toujours la même pensée : c'était bien.



J'ai aimé et j'aime Eric Holder définitivement parce qu'il possède un "je ne sais quoi" qui m'embarque à chaque fois.
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Bella Ciao

Eric Holder né en 1960, est un écrivain sensible et délicat, il raconte avec légèreté et grâce la vie quotidienne des sentiments. Son roman « Bella ciao » retrace le ressenti d'un homme d'une cinquantaine d'années qui se noie non pas dans la mer ou l'océan mais dans une autre dimension liquide. Son épouse le quitte après une vie hantée par ce fléau qu'elle ne veut plus endurer.

La richesse de ce récit tient au fait que l'on se trouve vraiment dans la peau de celui qui prend un mauvais chemin, qui fait des dégâts autour de lui, qui pourtant n'a pas de telles intentions. Aucun jugement n'émerge de cette écriture simple, souvent imagée, on retrouve beaucoup de métaphores.

J'ai aimé la délicatesse de l'auteur à évoquer un sujet grave en toute simplicité et transparence avec des mots justes, sensibles.
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Bienvenue parmi nous

Taillandier, un peintre assez réputé, décide de se suicider.

Son projet : le jour de ses 62 ans, il organisera une fête fastueuse avec sa famille, puis il disparaîtra.

Mais l’arrivée d’une jeune auto-stoppeuse de 15 ans rejetée par sa mère et accueillie par la femme de Taillandier va bousculer son plan.



Un court roman que j’ai beaucoup aimé.

L’écriture est limpide, fluide, aérée.

J’avais hâte de tourner les pages.

Encore une,…. encore une,…. encore une,…..et pouf, le roman est déjà terminé, sans que j’aie vu le temps passer, sans que j’aie rien vu venir.

Les sujets sont graves, mais le ton est léger, optimiste.

Chaque personnage est attachant.

Les rapports entre eux sont profonds et touchants.

Oui, vraiment, une lecture agréable.

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Adieu Paul, maudit mardi 30 avril 2024

Certains esprits chagrins m'avaient mis en garde, le titre de ce roman disaient-ils constitue le déclenchement d'un compte à rebours dont nous connaissons tous l'issue ...???....

5,4,3,2,1
5,4,3,
4,3,2,1
3,2,1

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