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EAN : 9782021363326
224 pages
Seuil (04/01/2018)
3.47/5   148 notes
Résumé :
Une presqu'île qui s'avance sur l'Océan, on y devine le Médoc venteux et ensoleillé de tous les derniers livres d'Éric Holder. L'intérieur de la presqu'île est boisé. Dans une grange au milieu de la végétation épaisse, Antoine a installé sa bouquinerie. L'endroit est quasi introuvable, et, sans l'intervention d'une mystérieuse madame Wong, le libraire crèverait de faim.
Antoine paraît heureux dans sa tanière. Il caresse ses spécimens, les habille de papier c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 148 notes
Je ne vais pas la traîner en longueur cette critique puisque je n'ai pas accroché à ce roman. L'histoire est celle d'un sexagénaire vivant reclus dans la forêt ou dans sa bibliothèque et qui rencontre une conteuse de 27 ans qui va lui faire tourner la tête. Si le résumé me parle de bibliothèque, je m'attends à découvrir l'univers qui me fascine, celui des livres et ce ne fut pas le cas ici. Mis à part un voleur mystérieux qui chipe l'un ou l'autre livre, les livres sont restés muets, snif. Si dans le résumé on me parle d'amour, j'en attends de l'exaltation, des émotions, une avalanche de sentiments et bien rien non plus ici. Beaucoup de descriptions qui ne m'ont guère ni charmée ni permis de planter le décor, et des personnages sans intérêt. Je suis passée à côté. Plouf la belle n'a pas sommeil et bien moi je ferai bien une sieste maintenant. Un roman soporifique vous l'aurez compris.
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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait référence à ma belle-mère en ce qui concerne les livres que je lui aurais emprunté. Cette fois-ci, c'est un peu spécial car ce n'est pas moi qui lui ai demandé de me prêter quoi que ce soit, c'est elle qui m'a dit que je devais lire cet ouvrage et je dois reconnaître qu'elle a, encore une fois, bien eu raison.

Au beau milieu de nulle part, près de l'océan, sur une presqu'île exactement, la dernière ds choses qu'on s'attendrait à y trouver est bien une librairie d'occasion, une bouquinerie pour être précise et bien pourtant, c'est là qu'Antoine a décidé d'ouvrir la sienne. Pour y accéder, il faut savoir chercher, être curieux mais Antoine a néanmoins sa clientèle régulière. de plus, il répare des ouvrage pour le compte de Madame Wong et même si cette dernière le paie une misère, Antoine s'en fiche et prend toujours un soin extrême à réparer, avec du papier de soie, ces ouvrages afin de leur redonner une seconde vie. Il n'y a guère d'animation au village dans lequel Antoine ne se rend que très rarement, excepté pour ses sortie au cinéma avec l'ex-femme du boulanger avec qui il entretient plus ou moins une relation sans que cela se sache pour autant. Non, ce qui va réellement bouleverser son quotidien, pour ne pas dire sa vie entière, sera l'arrivée d'une nouvelle voisine : Lorraine. Venue s'installer ici afin d'être plus près de sa mère malade, Lorraine est une de ces femmes qui ne laisse pas ni les hommes, ni les enfants indifférents. En effet, à 29 ans, cette dernière est conteuse professionnelle et il émane d'elle, lorsqu'elle narre ses pièces, un effet envoûtant sur quiconque, petit ou grand. Bien qu'Antoine pourrait être son père, il va se laisser prendre au piège, quoique ne l'ayant pas encore entendu lors de ses prestations. Pourtant, tout chez elle le fascine mais est-il encore possible d'aimer pour un homme qui veut vivre isolé du monde et surtout lui est-il autorisé d'aimer cette jeune femme, que trente années séparent ?

Un roman sur le plaisir des mots, sur celui des livres qui rapprochent, sur leur magie, sur l'amour, la peur des autres et sur un tas d'autres sujets qu'Eric Holder aborde avec une finesse incroyable. Une lecture qui est lisse, saine et qui met du baume au coeur même si tout ne se termine pas toujours de la manière dont on l'aurait souhaité, comme quoi les romans savent aussi se caler sur la réalité. Un ouvrage qui se lit en un rien de temps et surtout, une fois que vous l'aurez commencé, il sera difficile pour vous de vous arrêter...A découvrir et à faire découvrir sans modération !
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"- Depuis, tu vis en retrait du monde...dit-il d'une voix rêveuse. Entouré de papier. En misanthrope.
- Ah non, je rectifie vigoureusement. Pas misanthrope: j'aime les hommes, les femmes, les enfants...Mais anachorète : je crains leur nombre." (p. 93)

Première fiction que je lis de cet écrivain !....

Cette lecture fut "finalement" un excellent moment, après m'être exaspérée un bon moment, en pensant sincèrement que je perdais mon temps, avec , en plus, un sujet en or...et la "mayonnaise" ou plus poétiquement, la magie des mots a fini par opérer: un solitaire, Antoine, s'est installé comme "bouquiniste" loin de tout...Pour compléter ses revenus des plus aléatoires, il répare et refait "une jeunesse" à des livres d'occasion, qu'une mystérieuse marchande chinoise,Madame Wong, lui confie, sous rétribution des plus abusivement basses !...
Un misanthrope....amoureux de la nature et de "sa tranquillité"...qui s'étonne du passage d'un voleur... qui lui chaparde quelques livres modestes d'un certain , Frédéric Berthet [Découvert grâce à Eric Holder et à ce roman, d'ailleurs !!]... Apparaîtra dans l'existence du bouquiniste,
le jeune rebelle, Jonas...puis une jeune conteuse professionnelle, Lorraine, fantasque et imprévisible, qui lui offrira une belle parenthèse de tendresse dans sa vie pantouflarde d"ours mal léché"...

Un sorte de fable touchante, poétique, qui parle d'une pause de vie, pour réapprendre "l'art de la lenteur" , la capacité de "regarder" autour de soi, un peu plus loin que les apparences...
Une sorte d'apprentissage, d'art de vivre personnel à découvrir...à se construire !... Un très joli moment... d'évasion et de fantaisie ...

"Tout ce que nous avons vécu ensemble, j'ai l'impression de l'avoir rêvé. Ou bien tout a eu lieu sur une autre planète. C'était fabuleux. Avec toi, j'ai découvert beaucoup de force en moi, des choses que j'ignorais. Tu m'en a appris d'autres. (...) Chaque rencontre est unique, elle ne se passe qu'à deux. Il y en a de petites, il y en a de grandes...La nôtre ne ressemble
à aucune autre. Je lui garde un coin spécial où elle me tiendra chaud, où je pourrai me réchauffer, d'accord ?" (p. 207-208)

Pour les familiers de cet auteur.... je les questionne sur leurs préférences... pour poursuivre la découverte de Eric Holder. MERCI par avance pour vos conseils ou appréciations !...
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Au milieu de la forêt, une librairie de livres d’occasion, un magasin inaccessible, les tabourets, les meubles sont en livres. Ici pas de clôture, pas de verrou. Antoine essaye de valoriser chaque volume.
C’est là qu’atterrit par hasard Lorraine, 29 ans conteuse professionnelle, 30 ans les séparent et pourtant…
Avec une écriture magnifiquement ciselée, l’auteur nous dresse le portrait de deux êtres que tout oppose et qui vont vivre une belle histoire d’amour. Lorraine, une jeune femme qui brille, une femme libre, sensuelle et généreuse, elle est partante pour tout, autour d’elle flotte un parfum d’aventures, avec elle beaucoup de choses deviennent possibles. Les enfants ne s’y trompent pas, ils se précipitent vers elle. Et Antoine aussi poussiéreux que ses vieux livres, un contemplatif solitaire qui vit au rythme des saisons et qui tente d’oublier ses blessures au fond de sa forêt.

« - Depuis, tu vis en retrait du monde...dit-il d'une voix rêveuse. Entouré de papier. En misanthrope.
- Ah non, je rectifie vigoureusement. Pas misanthrope: j'aime les hommes, les femmes, les enfants... Mais anachorète : je crains leur nombre. »

Autour d’eux gravitent Marco le garde champêtre en reconversion, Marie la boulangère avec qui Antoine partage sa solitude certains soirs, Jonas l’homme des bois, Inès la petite rom.
Un livre lumineux, rempli de pudeur, de poésie, d’humanité. Si vous aimez la belle littérature, ne passez pas à côté de ce roman.


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Une presqu'île qui s'avance sur l'Océan, on y devine le Médoc venteux et ensoleillé de tous les derniers livres d'Éric Holder. L'intérieur de la presqu'île est boisé. Dans une grange au milieu de la végétation épaisse, Antoine a installé sa bouquinerie. L'endroit est quasi introuvable, et, sans l'intervention d'une mystérieuse madame Wong, le libraire crèverait de faim.

Antoine paraît heureux dans sa tanière. Il caresse ses spécimens, les habille de papier cristal, nourrit ses chats, s'interroge sur un voleur qui lui chaparde des livres, toujours du même auteur. C'est alors que déboule la blonde Lorraine, une conteuse professionnelle qui tourne de ville en ville. Antoine est vieux, aime se coucher à heure fixe : la belle n'a pas sommeil.

Ce sera donc l'histoire d'une idylle saisonnière, mais de celles qui laissent sous la peau des échardes cuisantes. Qui a dit que la campagne était un endroit tranquille ?

Ma lecture

La couverture du livre résume bien le récit : des piles de vieux livres, entassés jusqu'au plafond, une porte ouverte sur la lande, un ciel bleu, que des livres et des arbres, rien de plus normal dirait-on les livres sont issus des arbres.... La boucle est bouclée. Mais il y a aussi des personnages, peu mais assez typés, une ambiance, un climat, des silences....

Premier roman de ma part de cet auteur mais sa sélection pour le Prix France Télévisions 2018 m'a ravie car lors de son passage à la LGL, j'ai tout de suite pensé ..... celui-là il faut que je le lise : la nature, les livres, la solitude, un bouquiniste, un vol de livres, un auteur parlant peu, dans un endroit perdu, oh la la cela me correspond....

Et bien je ne suis pas déçue. J'ai vécu le temps de la lecture (lu en 24 heures) quelques mois avec ce bouquiniste, Antoine, la soixantaine, taiseux, amoureux des livres qu'il soigne, classe, range sur les étagères, connaît précisément la place de chacun, détermine les caractères des rares clients en fonction de leur choix ou inversement, imagine le livre qui leur faut.

Heureux dans sa lande, sur ce bout de terre près de l'océan, croisant quelques autochtones, une amoureuse discrète, un paysan, un garde-champêtre, vivant au rythme de la nature et de ses habitants, dans une routine qui lui convient et le rassure.

Des millions à bouger le moins possible, à nous taire, afin de ne pas déranger le feuilleton de nos microfictions, en ne réclamant qu'une seule chose : la paix, la paix épaisse, confortable, soporifique. les meilleurs jours, je me persuade que ce sont notre nombre, notre poids, notre silence qui pèsent sur la terre, freinant sa vitesse, la retenant par les cheveux, l'empêchant de tourner follement. (p19)

Mais voilà qu'un livre est volé, puis un deuxième, du même auteur Frédéric Berthet. Au-delà du vol, Antoine est curieux de savoir qui le nargue, qui le provoque, qui est assez fou pour dérober un livre ..... Et puis il y a l'arrivée de Lorraine, la nouvelle locataire de la maison voisine. la trentaine, belle, joyeuse, conteuse professionnelle. Ils vont dérégler la vie paisible et ordonnée et boulverser le quotidien de cet homme solitaire. 

Rien de bien original me direz-vous, non, mais l'écriture d'Eric Holder, la beauté des descriptions, la poésie qu'il donne à ce coin de terre où rien ne semble pouvoir changer le cours des choses transforment cette histoire en une petite perle. En peu de mots il plante un décor, un paysage, des hommes, des femmes, des parfums.

Comme si le froid scandinave avait nettoyé, aseptisé la grande table de la nature - la livrant débarrassée de saletés, plus une miette, à l'inspection du soleil -, de lourds nuages apparus avec la nouvelle année, vinrent y déposer le couvert.(p174)

C'est doux, poétique, j'ai senti l'odeur des livres, de la poussière, de la nature environnante. On s'attache à chaque personnage : Mme Wong, l'autre bouquiniste, redoutable femme d'affaires, pour qui il restaure à prix dérisoire les livres en mauvais état, Marco, le garde-champêtre, porteur des dernières nouvelles villageoises, Marie, la boulangère, qui partage certaines nuits avec Antoine mais aussi sa passion du cinéma, deux solitudes qui se réunissent par habitude. Et puis surgit Lorraine et sa décontraction, son aisance, ses fantaisies qui vont venir mettre un peu de sel (et quelques grains de sable) dans cette mécanique bien rodée de la vie qui s'écoule doucement. 

Il était une fois, dans la vie de ces gamins, une déesse blonde qui s'était généreusement penchée au-dessus d'eux, leur proposant, dans l'éclat d'yeux islandais où frémissaient des coquelicots, une compréhension magique, poétique du monde. Puisqu'elle-même existait, il fallait bien que tout cela fût vrai. Personne  n'avait envie de voir s'enfuir, en même temps qu'elle, le dessous des océans, l'intérieur des palais, les arbres aux souhaits, les trésors cachés. Et moi, encore moins que le public.(p188)

et même les chattes : La jeune acrobate, La caissière du grand café et La madone noire apportent leur touche personnelle en déambulant silencieusement dans l'antre de cet ours qui va ouvrir sa grotte et son coeur à cette fée tout droit sortie d'un de ses contes.

C'est un livre d'ambiance, de climat, de nature et de styles d'existence :  lectures, isolement, calme de la vie à la campagne. Et dans ce petit coin du sud-ouest, dont l'auteur a mis beaucoup de sa propre existence, où l'on pense que rien n'arrive il y a foule de sentiments, d'événements, anodins, sans importance mais qui rythment l'existence sans la bouleverser.

Livre lu dans le cadre du Prix du Roman France Télévisions 2018
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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critiques presse (2)
Bibliobs
02 mars 2018
L'auteur d'"En compagnie des femmes" publie "La belle n'a pas sommeil". Rendez-vous dans la pointe du Médoc.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeJournaldeQuebec
26 février 2018
Loin d’être endormant, le nouveau roman d’Éric Holder se penche de façon singulière sur les rêves d’un homme profondément marqué par la vie.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Des millions et des millions nous sommes à nous croire solitaires, en retrait, marginaux (...)
Des millions à bouger le moins possible, à nous taire, afin de ne pas déranger le feuilleton de nos microfictions, en ne réclamant qu'une seule chose : la paix, la paix épaisse, confortable, soporifique. Les meilleurs jours, je me persuade que ce sont notre nombre, notre poids, notre silence qui pèsent sur la terre, freinant sa vitesse, la retenant par les cheveux, l'empêchant de tourner follement. (p. 19-20)
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Frédéric Berthet, cité dans le livre :
"Ayez la grace d'un courant d'air, la fluidité de l'éternel, tout à la fois, la permanence et l'impermanence des êtres sérieusement atteints. Devenez une espèce à vous tout seul, évolutif et scissionnaire. Expliquez posément la situation à votre compagne intersidérale."
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- Depuis, tu vis en retrait du monde...dit-il d'une voix rêveuse. Entouré de papier. En misanthrope.
- Ah non, je rectifie vigoureusement. Pas misanthrope: j'aime les hommes, les femmes, les enfants... Mais anachorète : je crains leur nombre. (p. 93)
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Le soleil de septembre demeure en tenue d'été, la plus simple. Dans le ciel un nuage esseulé lui tient lieu de maillot. L'herbe devenue blonde, puis brûlée, craque avant de finir en poussiére sous le pied. On croise sur les petits chemins des camions de pompiers, aux aguets. Les couleurs de l'automne naissent dans des tons assourdis, jaune lichen, marron rouillé, comme si elles avaient connu, plutôt qu'un incendie, son souffle chaud, sous lequel des fougères achèvent de caraméliser.
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Le soleil de septembre demeure en tenue d'été, la plus simple. Dans le ciel un nuage esseulé lui tient lieu de maillot. L'herbe devenue blonde, puis brûlée, craque avant de finir en poussière sous le pied. On croise sur les petits chemins des camions de pompiers, aux aguets. Les couleurs de l'automne naissent dans des tons assourdis, jaune lichen, marron rouillé, comme si elles avaient connu, plutôt qu'un incendie, son souffle chaud, sous lequel des fougères achèvent de caraméliser.

Près de la terrasse, à l'abri de sa coiffure échevelée, striée de mèches rousses, le platane enfile sa tenue camouflée - vert olive entremêlé d'amande, en taches, en flaques sur le tronc, là où est tombée l'écorce racornie par la sécheresse.
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01.02.18 - INTEGRALE - Jean Teulé, Olivier Bourdeaut, Jacques Weber, Faïza Guène et Éric Holder.
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