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Citations de Fiodor Dostoïevski (3099)


Fiodor Dostoïevski
Rien n'est plus facile que de dénoncer un être abjecte, rien n'est plus difficile que de le comprendre.
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Il n'y avait plus un instant à perdre. Il tira la hache complètement, la brandit des deux mains, en se sentant à peine agir, et presque sans effort, presque machinalement, il la laissa retomber sur la tête, du côté opposé au tranchant. À ce moment toute force chez lui semblait absente. Mais, dès qu'il eut laissé retomber la hache, la force naquit en lui.
La vieille, comme toujours, était tête nue. Ses rares cheveux châtain clair avec des fils blancs, comme d'habitude abondamment graissés, étaient tressés en queues de rat et ramenés sous un morceau de peigne de corne qui pointait sur sa nuque. Le coup avait porté justement sur cette nuque, ce qui venait de sa faible taille. Elle poussa un cri, mais très faiblement, et soudain elle pencha tout entière vers le plancher, bien qu'elle eût encore pu lever les deux bras vers sa tête. Dans une main, elle continuait à tenir " le gage ". Alors, de toute sa force, il frappa encore une fois, puis une troisième, toujours avec le dos de la hache et toujours sur la nuque. Le sang jaillit comme d'un verre renversé, et le corps s'écroula sur le dos. Il recula, le laissa tomber, et aussitôt se pencha sur son visage : elle était déjà morte.

Première partie, Chapitre VII.
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Mais tomber amoureux ne veut pas dire aimer. On peut être amoureux tout en haïssant.
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En jetant vos semences, votre "aumône", votre bonne action, quelle qu'en soit la forme, vous donnez une parcelle de votre personnalité et recevez en échange une parcelle de l'autre; vous communiez ainsi l'un dans l'autre; encore un peu d'attention et vous serez récompensé par la connaissance, par les découvertes les plus inattendues. Vous finirez infailliblement par considérer votre œuvre comme une science; elle absorbera toute votre vie et elle pourra la remplir toute. D'autre part, toutes vos idées, toutes ces semences que vous aurez jetées et que vous avez peut-être oubliées déjà, prendront corps et se développeront; celui qui a reçu de vous transmettra à un autre. Comment pouvez-vous savoir quelle part vous aurez dans la future solution des destins de l'humanité?
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Fiodor Dostoïevski
Chacun de nous est responsable de tout devant tous.
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Fiodor Dostoïevski
Ce n'est pas en enfermant son voisin qu'on se convainc de son propre bon sens.
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Fiodor Dostoïevski
L'homme est malheureux parce qu' il ne sait pas qu'il est heureux .
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Le monde a proclamé la liberté, ces dernières années surtout ; mais que représente cette liberté ! Rien que l'esclavage et le suicide ! Car le monde dit : "Tu as des besoins, assouvis-les, tu possèdes les mêmes droits que les grands, et les riches. Ne crains donc pas de les assouvir, accrois-les même" ; voilà ce qu'on enseigne maintenant. Telle est leur conception de la liberté. Et que résulte-t-il de ce droit à accroître les besoins ? Chez les riches, la solitude et le suicide spirituel ; chez les pauvres, l'envie et le meurtre, car on a conféré des droits, mais on n'a pas encore indiqué les moyens d'assouvir les besoins. On assure que le monde, en abrégeant les distances, en transmettant la pensée dans les airs, s'unira toujours davantage, que la fraternité règnera. Hélas ! ne croyez pas à cette union des hommes. Concevant la liberté comme l'accroissement des besoins et leur prompte satisfaction, ils altèrent leur nature, car ils font naître en eux une foule de désirs insensés, d'habitudes et d'imaginations absurdes. Ils ne vivent que pour s'envier mutuellement, pour la sensualité et l'ostentation. Donner des dîners, voyager, posséder des équipages, des grades, des valets, passe pour une nécessité à laquelle on sacrifie jusqu'à sa vie, son honneur et l'amour de l'humanité, on se tuera même, faute de pouvoir la satisfaire. Il en est de même chez ceux qui ne sont pas riches ; quant aux pauvres, l'inassouvissement des besoins et l'envie sont pour le moment noyés dans l'ivresse. Mais bientôt, au lieu de vin, ils s'enivreront de sang, c'est le but vers lequel on les mène. Dites-moi si un tel homme est libre.
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Fiodor Dostoïevski
Pour se conduire avec sagesse, l'intelligence seule ne suffit pas.

in : "Crime et Châtiment" (1866)
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Il était si las de ce mois de repliement désolé sur lui-même et d'excitation morose qu'il avait envie, ne fût-ce qu'un instant, de respirer dans un autre monde, quel que fût ce monde.

Première partie, Chapitre II.
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Que m'importe votre colère! J'aime avec désespoir, et je sais que plus tard je vous aimerai cent fois plus. Si je vous tue un jour, il faudra bien que je me tue aussi. Alors je me tuerai le plus tard possible, afin de ressentir cette souffrance atroce sans vous.
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Surtout, n'ayez pas tant honte de vous-même, car tout le mal vient de là.
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Hélas ! ne croyez pas à cette union des hommes. Concevant la liberté comme l'accroissement des besoins et leur prompte satisfaction, ils altèrent leur nature, car ils font naître en eux une foule de désirs insensés, d'habitudes et d'imaginations absurdes. Ils ne vivent que pour s'envier mutuellement, pour la sensualité et l'ostentation. Donner des dîners, voyager, posséder des équipages, des grades, des valets, passe pour une nécessité à laquelle on sacrifie jusqu'à sa vie, son honneur et l'amour de l'humanité, on se tuera même, faute de pouvoir la satisfaire.
(page 426)
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Il alluma la bougie et inspecta la chambre plus en détail. C'était une cage à ce point exiguë qu'un homme de la taille de Svidrigaïlov pouvait à peine s'y tenir debout, avec une seule fenêtre ; le lit était très sale, une table de bois peint et une chaise occupait presque tout l'espace disponible. Les murs semblaient faits de planches plus ou moins bien jointes, avec des papiers peints déchirés et poussiéreux à un tel point que leur couleur (jaune) se laissait encore deviner avec peine, mais qu'on n'y pouvait plus distinguer aucun dessin. Une partie de la cloison et du plafond était coupée de biais, comme d'habitude dans les mansardes, mais ici au-dessus de ce plan coupé était l'escalier.

Sixième partie, Chapitre VI.
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Tuer pour meurtre est une punition hors de proportion avec le crime même. Le meurtre d'un condamné est infiniment plus terrible que celui commis par un assassin.
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On compare parfois la cruauté de l'homme à celle des fauves ; c'est faire injure à ces derniers. Les fauves n'atteignent jamais aux raffinements de l'homme.
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Raskolnikov était assis à regarder fixement, sans se détacher du spectacle ; sa pensée se perdait en songes, en contemplation ; il ne pensait à rien, mais une sorte de regret le troublait et le faisait souffrir.
Soudain, à son côté se trouva Sonia. Elle s'était approchée sans bruit et s'était assise près de lui. Il était encore très tôt, la fraîcheur matinale ne s'était pas encore adoucie. Elle avait son pauvre vieux burnous et son fichu vert. Son visage portait encore des marques de maladie, amaigri, pâli, affaissé. Elle lui adressa un sourire affable et joyeux, mais, comme à l'habitude, ce fut timidement qu'elle lui tendit la main.
C'était toujours ainsi qu'elle lui tendait la main, timidement, parfois même elle ne la lui tendait pas du tout, comme si elle avait craint qu'il ne la refusât. Il avait toujours une sorte de répulsion à prendre sa main, une sorte de dépit à l'accueillir, et parfois, il gardait un silence opiniâtre pendant toute l'entrevue. Il lui arrivait, à elle, de trembler devant lui et de se réfugier dans une tristesse profonde. Mais cette fois-ci leurs mains ne se séparaient point ; il la regarda à la dérobée et rapidement, ne dit rien et baissa les yeux jusqu'à terre. Ils étaient seuls, personne ne les voyait. Le soldat de garde s'était justement détourné.
Comment cela s'était-il fait, il n'en savait rien lui-même, mais soudain quelque chose sembla le soulever et le jeter à ses pieds. Il pleurait, il lui embrassait les genoux. Au premier instant, elle eut une peur terrible et tout son visage se glaça. Elle bondit et toute tremblante le regarda. Mais au même instant, tout de suite, elle comprit tout. Un bonheur infini brilla dans ses yeux ; elle avait compris, il ne pouvait plus y avoir de doute pour elle : il l'aimait, il l'aimait sans bornes, enfin était arrivée cette minute...
Ils auraient voulu parler, mais ne le pouvaient point. Des larmes brillaient dans leurs yeux. Ils étaient tous deux pâles et maigres ; mais dans ces visages pâles et malades rayonnait déjà l'aube d'un avenir rénové, d'une résurrection totale à une nouvelle vie. L'amour les avait ressuscités. Le cœur de l'un renfermait des sources infinies de vie pour le cœur de l'autre.

Épilogue, Chapitre II.
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Il n’y a peut-être que les Français qui sachent paraître dignes sans l’être. C’est pourquoi, chez eux, la place publique a tant d’importance. Un Français laisse passer une offense réelle, une offense de cœur, sans la relever, pourvu qu’elle soit secrète ; mais une pichenette sur le nez, voilà ce qu’il ne tolère jamais, car cela constitue une dérogation aux lois des convenances.
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C'était une nuit merveilleuse, une de ces nuits comme il n'en peut exister que quand nous sommes jeunes [...]. Le ciel était si étoilé, un ciel si lumineux, qu'à lever les yeux vers lui on devait malgré soi se demander : se peut-il que sous un pareil ciel vivent des hommes irrités et capricieux ?
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Les larmes sont impuissantes contre le malheur, je le sais, ma petite mère, je le sais par expérience.
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