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Critiques de Françoise Henry (71)
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N'oubliez pas Marcelle

C'est une histoire de vie.

La vie de Marcelle, née avant la deuxième guerre mondiale dans une famille de commerçants.

Marcelle a un petit frère, et ses parents travaillent beaucoup. Elle les aide, alors que son rêve, à Marcelle, c'est de devenir puéricultrice.

Dans la rue où elle habite, il y a un autre commerce tenu par un couple qui a un fils du même âge...Ils sont amoureux et rêvent de partager leur vie mais voilà: les parents de Marcelle s'y opposent.

Ainsi donc Marcelle restera célibataire et consacrera sa vie à rendre service...

C'est un résumé très sommaire de ce livre à vrai dire et je me suis ennuyée à cette lecture.

Le style est particulier, proche de la poésie , mais je ne suis pas entrée dans ce roman, et ne me suis guère attachée à cette drôle de femme. Je pense que j'oublierai vite Marcelle!

Il faudrait que je lise d'autres livres de Françoise Henry .

Merci à Babelio et aux éditions du Rocher.

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Le rêve de Martin

C'est la longue supplique d'une mère à son fils.

Dans ce court ouvrage, Françoise Henry donne la parole ou prête sa plume à une femme, mère de six enfants, vivant dans une ferme. Il y a longtemps, cette femme a accepté de "placer" un de ses enfants et elle s'adresse à lui aujourd'hui. Mais cette mère désespérée est morte!

Martin m'a émue, ses parents m'ont mise en colère. Cette mise à l'écart est incompréhensible;

Mais ce Martin-là possède la grâce et un coeur d'enfant étonné et sans calcul.

C'est un livre noir et sans espoir mais une écriture simple, touchante.
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Juste avant l'hiver

Prague, printemps 1969, Ivana trône à l'accueil d'un grand café sur la rive de la Vlata. La quarantaine austère, elle observe d'un oeil implacable son personnel. Tomas, le fidèle chef de salle, Heinrich l'Autrichien, élégant, rêveur et pianiste d'ambiance de l'établissement, les serveuses, et notamment Anna, jeune Slovaque d'à peine vingt ans qui danse entre les tables sourire aux lèvres et plateau à bout de bras. De son poste, Ivana assiste à la naissance d'un amour impossible, fulgurant, entre Anna et un client, l'étudiant Pavel qui jour après jour va savoir la conquérir. Une passion chaotique va s'en suivre dans une Prague encore groggy par la gueule de bois soviétique qui lui a définitivement ravi son printemps de liberté en Août 68.



"Peut-être qu'alors on ne pouvait tomber amoureux, à Prague, que dans l'interdit ou le grotesque."



Si d'emblée on pourrait percevoir Ivana telle un cerbère à la solde du régime - on sait que faits et gestes de ce jeune couple d'amants sont enregistrés sans concession par son regard froid ou recueillis grâce à l'aide du trouble Tomas - on comprend vite que derrière tout cela se cache autre chose. Les blessures et silences intimes des divers protagonistes ont tous à voir avec la situation politique du pays et nous sont distillés peu à peu avec toute la retenue des êtres meurtris.



Prague la secrète, la mystérieuse, protège de son brouillard les amours clandestines des révoltés, étouffe les cris des espoirs déçus et les regrets muets de ses habitants lâchés par les Occidentaux. Et si l'été donne une faible illusion de légèreté, la chape de plomb est bien trop lourde pour se faire oublier et ne laisse s'échapper que la nostalgie de ce qui a failli advenir.



A la violence politique se mêle celle des sentiments fougueux, à la triste atmosphère accablant la ville se mélange celle confinée, un brin surannée de ce café où, comme derrière une vitrine ou une scène de théâtre, on suit la duplicité des personnages et on assiste à la collusion tragique de la petite et de la grande Histoire.



On chemine dans cette histoire à pas feutrés, soucieux de ne pas déranger, presqu'honteux de toutes nos libertés chèrement gaspillées. Une fragile sensualité accompagne le lecteur dans la mélancolie de tous ces rendez-vous manqués et on savoure la pudeur empreinte de dignité qui habille les acteurs figés dans le glacis de la dictature. Un émouvant retournement final et du très beau travail d'équilibriste sur un fil tendu entre deux révolutions. En dessous, un vide de vingt ans se réfléchissant dans un miroir et dans lequel se sont engouffrés le temps de la jeunesse et les regrets.



Les idylles amoureuses ne sont pas ma tasse de thé, mais le contexte historique de ce livre m'attirait et lui confère une profondeur particulière. Sa construction habile en complète le charme. Un court roman intense à ne pas rater !




Lien : http://moustafette.canalblog..
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Juste avant l'hiver

Nous sommes à Prague, en 1969, et le "printemps" tchécoslovaque n'est plus qu'un rêve brisé par les chars du pacte de Varsovie.



"Prague qui ne se livre jamais tout à fait à eux. "Prague est mystérieuse", diraient-ils, de retour dans leur pays. Puis ils diraient "C'est gris, c'est triste, ça serre le coeur". Ils ont beau cherche à percer ce mystère, avec leurs armes qui dans leur pays libre fonctionnent bien, armes de parole, de questions, de sourires qu'ils vous adressent à vous, serveuses, pour tenter d'en savoir plus, pour happer des détails dont ils sont curieux, ça ne marche pas. Ils ne comprennent pas que nous ne pouvons pas parler."



La gérante d'un café, la quarantaine aigrie, s'adresse à l'une de ses serveuses, une belle Slovaque un peu naïve à l'insolente gaieté dans ce pays si triste. Elle s'adresse à elle à vingt ans de distance, l'interrogeant et la harcelant à propos de son premier amour, un étudiant nommé Pavel.



C'est une histoire d'amour tragique, dont on sait dès le départ qu'elle se finit mal, mais dont on découvre au fil du livre comment. Le drame d'Anna et celui de sa patronne finissent par se répondre.



En peu de mots, la fragilité des uns, la cruauté des autres sont brossés avec finesse. Un rayon de soleil qui pénètre dans le café, les tiges des tulipes fanées d'un bouquet que l'on jette, une goutte de sang sur un napperon blanc, et c'est l'urgence de vivre qui surgit.



Dans un récit épuré, la tragédie de toute une famille d'êtres broyés. Sur un thème pourtant rebattu (les anonymes détruits par les rouages de l'Histoire avec un grand H), un petit livre surprenant. Un talent incontestable de conteuse, un style sensuel et percutant qui se déroule comme un discours intérieur. Une auteur que j'ai, du coup, bien envie de réessayer, après avoir littéralement dévoré Juste avant l'hiver.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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N'oubliez pas Marcelle

Ce livre m'avait fait de l'œil et c'est grâce à la Masse Critique que j'ai pu le lire. Merci encore Babelio. J'avais déjà lu Françoise Henry et cette autrice m'avait beaucoup plu.

Dans ce court roman, l'autrice est présente du début à la fin et nous raconte Marcelle, sa Marcelle, notre Marcelle. "Louons maintenant les grands hommes" disait James Agee. Et pourquoi pas aussi les anonymes ? Qui n'a pas croisé un jour une "petite dame", col rond, jupe plissée (?), discrète presque invisible. Françoise Henry raconte donc Marcelle en nous prenant à témoin, et intervient de plus en plus au fil du livre, comme si elle voulait combler la solitude de la fin de vie de cette femme. Pour ce qui est de l'histoire, je vous laisse vous reporter aux autres billets qui la racontent très bien.

L'intrusion de l'autrice, ses allusions à notre présent, ne m'a pas emballée, même si elles ne sont pas en surnombre, et même si j'en comprends la démarche. C'est parfois un peu trop. Mais c'est le roman de Françoise, le roman de Marcelle, de toutes les Marcelle.

Merci





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Loin du soleil

Françoise Henry avec un récit simple nous amène dans les replis de l'âme humaine. Le récit est simple, comme l'histoire finalement, mais quelle émotion! Tel le courant d'un ruisseau, on se laisse emporter pour ne refermer le livre qu'une fois l'histoire terminée. Dans un petit hameau de 4 maisons un garçon de 30 ans réapparaît après une dizaine d'années d'absence. La voisine raconte ce qu'elle sait, témoin au sein du hameau des drames d'un foyer :elle déroule sur trente ans ce qu'elle a vu, prise à partie de temps en temps malgré elle. Situation du voisisn: concerné mais pas impliqué. Elle soigne sa culpabilité de simple témoin et prend part comme elle le peut à la destinée du jeune Loïc. Elle est elle-même atteinte d'une maladie qui l'oblige à ne pas s'exposer à la lumière, à vivre et oeuvrer dans l'ombre. Elle nous montre en particulier comment une existence peut être reniée, un enfant, une personne peut être en mal d'amour. Elle nous montre la chute d'un homme dans l'alcool. Dans son récit, personne ne juge, le temps se déroule, c'est ainsi. #netgalley #loindusoleil
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Le rêve de Martin

Un roman qui se lit sans reprendre son souffle dans lequel une mère a eu un enfant hors mariage. Le mari, agriculteur, s'en rend compte et lui fait payer sa faute en envoyant l'enfant travailler dans une ferme voisine alors qu'il n'a qu'une douzaine d'années. La mère en souffrira toute sa vie, ainsi que le fils abandonné qui vieillira sous la houlette des fermiers, plutôt cruels. La mère, décédée écrit cette très longue lettre à son fils déjà âgé. La plume très raffinée et la mélancolie sont à savourer dans ce roman.
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La lampe

LA LAMPE, Françoise Henry, Gallimard, 2003



SYNOPSIS : Pendant l’occupation allemande, dans un village où tout le monde se connaît, “cousine bobine connaîtt la solitude des personnes qui font partie du paysage, qui sont toujours là, qui appartiennent un peu à tout le monde. On en oublie qu’elles ont un nom, des désirs, des besoins… Et la petite couturière décide de résister au couvre-feu, en maintenant sa lampe allumée, pour ne pas se dissoudre dans la nuit…



POURQUOI CE LIVRE M’A PLU : Car cette plume est délicate, comme le personnage. Le livre tout entier vit au rythme des pauvres battements d’ailes du papillon de nuit qui a trouvé refuge chez la couturière. Il ne se passe pas beaucoup de choses dans ce petit livre. Le silence, le froid, la solitude, la peur… tout est si bien esquissé… Un joli roman qui se lit vite, et qui amène le lecteur à se demander s’il ne connaît pas une cousine bobine lui aussi ; car finalement, n’est elle pas une victime de la solitude et de l’abandon…?

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Le rêve de Martin

C'est un livre qui m'a beaucoup marquée (à avoir les larmes aux yeux), tant le récit est "déchirant" et bouleversant,et transcrit d'une plume tellement sensible!.

Cette histoire de vie de ce jeune enfant, abandonné par sa mère à l'âge de douze ans, est racontée avec tellement de pudeur et de réalisme, qu'elle vous met vraiment dans la peau du personnage, à ressentir ses propres émotions.

L'auteur nous raconte le combat, assez effrayant d'une mère, lâche de comportement, mais "gonflée" d'amour pour son enfant...et elle vivra ce drame toute sa vie.Seule, la mort va les rapprocher.

C'est triste, c'est fort de "ressenti"....et tellement pitoyable que ce jeune garçon puisse dire, à l'âge de soixante dix sept ans, dans sa maison de

retraite : " C'est ici que je vis la meilleure partie de ma vie".

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Loin du soleil

Françoise Henry compose avec "Loin du soleil" un récit poétique et douloureux, plein d'émotions et de pudeur. Greta, celle qui raconte et Loïc, celui qu'elle observe de la fenêtre de sa cuisine, sont condamnés tous deux à vivre loin de la lumière. Elle, la voisine, fuit les rayons du soleil qui lui brûleraient la peau, lui, le jeune homme paumé, a perdu sa mère si belle et lumineuse alors qu'il était tout petit.

De son point de vue privilégié, Greta a observé chacun des petits drames et des grandes misères vécus par Loïc : la mort de la toute jeune maman, Nadine, le deuil alcoolisé du père, Augustin, et la vie qui continue pour tous, sauf pour ce gamin triste et délaissé, qui se construit malgré tout. Malgré la démission du père, malgré l'indifférence de la belle-mère, malgré la misère sociale dans laquelle il s'enfonce parfois. Mais avec ténacité, Loïc essaie de se construire une vie décente. Et Greta réussira-t-elle à sortir de l'ombre pour lui tendre une main secourable?

L'écriture de Françoise Henry saisit avec beaucoup de justesse une ruralité faite d'isolement et de violence, de tristesse et de compassion, de déchéance et de vie gâchée. Une très belle découverte et une auteure que je suivrai désormais avec intérêt.

#netgalley #loindusoleil
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Loin du soleil



. Quand j’ai commencé ce court roman de 216 pages, je n’imaginais pas que je ne reprendrais mon souffle qu’à la dernière page.

.

. Ce livre c’est histoire de Loïc qui essaie de grandir et de se construire, frappé bien trop tôt par le destin. Celle de Greta, la voisine qui souffre d’une maladie orpheline, fuie le soleil et avec bienveillance essaie de palier les manques, empreinte de culpabilité. L’alcoolisme du père, une mère solaire partie trop tôt, l’illettrisme « nul doute qu'à cet instant un mot s'est mis à clignoter dans sa tête, même s'il ne s'y est pas attardé - il en avait vu d'autres, dans la campagne environnante : illettré », la recherche de la figure paternelle (le ramoneur du village) et enfin les violences conjugales.

.

. Cette vie loin du soleil pour Greta et Loïc, cette « orphelanité », cette fuite, font que le destin des deux personnages fonctionne en parallèle. Le jeu entre le « je » et le « tu ». Ce roman sonne si juste, si vrai/. Il résonne comme la confession poignante de Greta et révèle à demi-mot les tragédies des campagnes où les sentiments doivent se refouler.

.

. J’ai cheminé dans cette histoire à pas feutrés, soucieuse de ne pas déranger pour en savourer la pudeur, la fragilité et la tristesse, les blessures et les silences intimes.
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Loin du soleil

Loïc perd sa mère alors qu’il n’a que six ans. Greta, sa voisine, relate la vie de cet orphelin balloté entre un père alcoolique, une belle-mère qui le rejette et des grands-parents à l’équilibre précaire.



Un livre triste dont l’espoir est absent. Pas de colère non plus. Juste une sorte de résignation très dérangeante.



A lire au clair de lune.
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Plusieurs mois d’avril

C’est une histoire émouvante, présentée comme une histoire vraie et écrite de façon légèrement incantatoire, récit et poème à la fois.

Mes réactions ? Déconcertée au début par le style et finalement séduite par un charme certain et une tendre nostalgie émanant de ces trois femmes simples et exemplaires.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Loin du soleil

Greta, la voisine d'Augustin et de Nadine, les parents du petit Loïc, atteinte de photodermatose, ne supporte pas le soleil et occupe ses journées derrière la fenêtre à observer. Le récit est fait à la deuxième personne du singulier comme si elle racontait à Loïc sa propre histoire.



"Vous voulez bien me serrer dans vos bras s'il-vous-plait madame ?"

Cette phrase bouleversante du petit Loïc adressée à une voisine parisienne qui l'a invité ainsi que son père à dîner résume bien le quotidien de cet enfant : chez lui il n'y a pas de place pour la tendresse ni pour l'amour, encore moins depuis la disparition de sa maman.



C'est une histoire triste, teintée de regrets et de violence mais porteuse d'espoir pour le jeune Loïc. Car Greta est là à veiller sur lui. De loin.



Et la très belle plume de Françoise Henry, pleine de justesse et de poésie, fait que l'on est happé par cette histoire remplie d'émotions. une très très belle découverte.
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Loin du soleil

J’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman !



J’ai trouvé ce roman, ce récit très original. Greta, une voisine, va relater la vie de Loïc. Un récit poignant et remplit d’émotions. Greta est atteinte de photodermatose (elle est allergique au soleil), ce qui l’oblige à rester chez elle ou à ne sortir qu’habillée en « cosmonaute ». Ce qui est intéressant, c’est de voir à quel point, dans les petits villages, les hameaux, tout se sait. De base, tout se sait, mais là, tout se sait rapidement. Ainsi, au fil des années, elle a recueillir de nombreuses informations concernant Loïc, et je dois dire, qu’à la fin du récit, nous te connaissons également. Ces informations, elle les a recueillies de différentes manières, que je vous laisse découvrir.



Au fil des pages, on s’attache à Loïc, j’ai failli dire : « à toi », tant le récit de Greta m’a permis de te connaître. Loïc n’a pas eu « de chance », n’a pas eu une vie rempli de joie, et certains passages sont durs à lire.



Quand à Greta, nous sommes elle dans le récit, mais elle semble très mystérieuse, comme si quelque chose d’elle nous échapper.



Le récit est écrit à la première personne ce qui déjà facilite la lecture. Françoise HENRY apporte de la douceur avec sa plume fluide, accessible et agréable à lire. Ainsi, j’ai lu ce roman rapidement, tant j’ai été happé par l’histoire et la plume addictive de Françoise HENRY. Le récit est écrit d’une très belle manière, avec de la poésie, de la justesse, principalement au niveau des émotions.



C’est un très beau roman contemporain, poignant traitant de sujet encore tabou pour certains. Je vous invite grandement à le lire.
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Loin du soleil

📖😁J'ai été ravie d'apprendre que j'avais été sélectionné pour la masse critique, et que j'allais recevoir une lecture qui me faisait particulièrement de l'oeil, « Loin du soleil » de Françoise Henry.



🔹J'ai tout de suite été conquis par cette plume fluide, pleine d'humanité, de poésie.

On ne tombe jamais dans le pathos malgré une histoire « triste », et pourtant si réel .

L'auteure a choisit une voisine pour la narration. Greta, qui ne peut pas s'exposer à la lumière du jour, nous racontes la vie à travers ses yeux, d'un fils qui grandira loin de toutes preuves d'amour.

Loïc vit à coté, il perdra sa mère jeune. Il subira les conséquences de ce drame qui l'engloutira.



👍💛J'ai adoré cette lecture, comme la majorité. Je n'ai trouvé qu'un retour négatif mis en cause par la tristesse émotionnel de l'oeuvre, à l'heure où j'écris, mais qui démontre une fois de plus le pari réussi de mettre en avant ce que l'on n'a pas envie de voir .



📚✒N'abordez pas cette lecture en attendant un twist, divers rebondissements …Ce n'est pas le but de cette oeuvre.

Le Chemin, non la destination.

Peu d'auteurs sont capables de nous tenir sans carottes et Françoise Henry n'en a pas besoin, justement.

Elle a la plume.

L'Humanité.

Le juste regard, une extrême douceur. Elle met en lumière de façon si juste, le meilleur et le pire.



➡P101 « "Il y a des hommes comme ça, qui ressemblent à d'éternels gamins, poussés par la vie sans avoir rien compris de ce qui leur arrive, et qui gardent, même adultes, une façon de se balancer d'un pied sur l'autre, de se passer la main sur la nuque comme si leur tête pesait trop lourd, de fixer les yeux à terre quand on leur parle, tandis que leur pied remue obstinément un caillou. "



➡ "Mais sais-tu qu'elle s'appelle orpheline, ma maladie, comme toi tu l'es devenu : à moitié orphelin ? celà signifie que c'est une maladie qui ne se soigne pas : on peut faire le lien, si tu veux, entre orphelin et inguérissable. "



🔹Françoise Henry met en lumière les oubliés.

Sans jugements. L'auteure rend le lecteur impuissant, elle nous empêche de détourner le regard.

On s'est tous déjà rassuré en se disant « ça ne nous regarde pas », « je ne suis pas la/le mieux placé pour intervenir. ». Et si ça nous regardait justement, parfois ? Cherchons-nous à nous rassurer ou sommes-nous réellement impuissant, quand il ne s'agit ni de la famille, ni des amis ?

On fuit, ou vaque-t-on à nos occupations, nos impératifs ?





🔹Elle a parfaitement compris qu'un enfant a besoin de mettre en lumière les réponses à ses questions. Vouloir trop les préserver, c'est parfois aussi laisser les ténèbres les envahir. Les éloigner de nous.

Bien souvent, on les sous-estime.



➡P60 « On t'avait dit qu'elle était partie en avion. Tu faisais confiance à ces paroles d'adulte, tu y croyais encore. [...] Tu te sentais tout petit en contemplant cette immensité, encore plus petit puisque la seule sur terre à t'avoir fait comprendre que tu ne comptais pas pour du beurre, c'était toujours ta mère. Pourtant, elle était partie sans te dire au revoir. Tu cherchais à voir des avions [...] Un sentiment d'abandon, parfois, t'étreignait violemment. Un sentiment d'injustice »



🔹D'ailleurs, c'est là où l'on prend conscience de notre chance. Pour une petite note personnelle, j'ai eu la chance d'avoir une maman qui a su expliquer à sa fille de pas encore 4 ans, sa maladie et les enjeux de celle-ci.

Merci pour ça.

Ça m'a permis de vivre avec, puis de faire mon deuil.



J'ai aimé aussi la mise en avant des regards qui passent d'empathiques à résignés pour la plupart quand un enfant qui a trop subit devient adulte « il a fait les mauvais choix. ». Mais ont-ils eu les clefs et des mains tendus pour en faire d'autres ?





🔹Dans cette lecture, j'ose supposer que peut-être, l'auteure aurait pu à la fois conserver cette empathie et aller encore plus loin.

Elle aurait pu se permettre de contrecarrer d'avantage nos attentes, avoir plus de culot, impacter d'avantage le lecteur sans rien perdre de sa poésie.

A-t-elle eu justement trop d'empathie à notre égard ? Peur de nous frustrer ?



Elle a joué " la frustration de l'inaction" avec brio tout du long, et je comprends tout de même, les choix de l'auteur rempli de bienveillance. Ce n'est donc pas une critique mais plus une question que je pose à ceux qui l'ont lu.

Aurait-elle dû d'avantage nous bousculer ?

Simple supposition.



Si je tatillonne autant c'est parce que son propos, son regard est essentiel.

Tendre la main sans attendre que ça se fasse "par magie", grâce à quelqu'un d'autre.

Il ne faudrait pas que cette lecture reste juste belle et poétique.

C'est aussi un message.

Pour l'espoir, l'entraide, le soutient, l'amour, ... Et surtout notre meilleure force : notre humanité.



⏸Nb = J'ai songé pendant cette lecture à celle de Marie-Sabine Roger « Vivement l'avenir » qui arrivait a capter toute l'humanité de ce monde, même quand il est gris. Alors si vous l'aviez aimé , celui-ci devrait vous plaire aussi .

Et comme dans « Panorama » on comprend qu'il ne suffit pas de voir ce qu'il se passe pour résoudre les problèmes .



💛Alors tentez cette lecture !

Françoise Henry vous tend à vous aussi la main.

Saurez-vous vous en saisir ?



Parce que tout ceci n'est pas juste une histoire triste, ce sont les choix de nos lendemains.

Quel voisin serez-vous ? 💙

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Juste avant l'hiver

Une patronne de café est le témoin d'une histoire d'amour qui se révèle au sein de son café.

Il s'agit de la jeune Anna qui n'est autre que sa serveuse.

Mais cette histoire la ramène à la sienne ou elle vivra une blessure d'amour qu'elle ne pourra oublier.

Alors elle surveillera ces jeunes amoureux, les jalousera et souffrira de sa propre blessure dans ce complexe historique ou Prague se révèlera si triste.

On y partagera cette puissante complainte écrite dans un chagrin immense.
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Juste avant l'hiver

Juste avant l’hiver de Françoise Henry est la complainte poignante et poétique d’une vieille femme désenchantée, spectatrice il y a vingt ans d’une histoire d’amour qu’elle n’a pu contrôler, qu’elle n’a pu que deviner. D’une histoire d’amour brisée par un régime politique dictatorial. Son long et terrible monologue s’adresse à la jeune et candide Anna, cette resplendissante serveuse Slovaque qui servait dans son café à Prague, en 1969...



[...]



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Le rêve de Martin

Livre lu dans le cadre de mon défi lectures 2024, item : "Lire un livre dont le titre contient le mot rêve"... et comme j'avais celui-ci dans ma pile à lire, je l'ai choisi.

Je ne sais plus trop pourquoi je m'étais, en son temps, intéressée à ce petit roman d'une auteure que je ne connaissais pas. Peut-être parce qu'il s'agissait de l'histoire malheureuse d'un enfant rejeté et exploité devenu un adulte malheureux mal-aimé et ignoré de tous.



Je préviens d'emblée : ces 156 pages ne sont vraiment pas gaies et malheureusement guère chargées d'espoir. Aussi, si vous vous sentez un peu cafardeux, ce n'est vraiment pas le moment de lire ce livre.



De quoi s'agit-il ?

Ce roman est organisé comme une lettre virtuelle que la maman de Martin, morte depuis longtemps, adresse à son fils alors que celui-ci, lui-même âgé de 77 ans, s'achemine vers sa fin de vie.



La narratrice est donc une mère qui, de l'au-delà, et dans l'attente de l'accueillir à son côté, fait son mea culpa en expliquant à son fils les circonstances dans lesquelles il a été conçu (il est le fruit d'une histoire d'amour adultère mais néanmoins fugace), a été rejeté par le père de famille qui n'a pas été dupe, puis vendu à douze ans comme homme à tout faire dans une ferme voisine à un couple d'agriculteurs qui l'exploiteront jusqu'à plus soif et dans des conditions indignes d'un être humain.



Via la vision omnisciente qu'elle a des événements, la mère revient sur son passé, son couple, son histoire d'amour adultère et sa fin, sur les douze premières années d'existence de Martin au sein de sa famille où il fait figure de vilain petit canard, puis son devenir douloureux jusqu'à l'heure présente de sa fin de vie.



L'action du roman n'est pas datée ni vraiment localisée (c'est à la campagne), mais on sait que Martin a 12 ans le 9 mai 1940, date à laquelle il a été confié "aux bons soins" des agriculteurs. Ce qui laisse entendre que l'action a débuté à la fin des années 20. L'époque justifie-t-elle ce qui suivra ? Oui et non, à mon avis. Oui, car c'était encore un temps où la vie humaine (surtout celle d'un enfant, et notamment dans un milieu rural) n'avait que très peu de valeur. Et non, car à mon sens, ni la jalousie d'un mari bafoué, ni le manque d'éducation, ni la soumission d'une mère, ni la nécessité d'utiliser les bras des enfants pour l'agriculture ne sont des excuses suffisantes pour justifier l'injustifiable.



Car est injustifiable l'attitude du père qui n'hésite pas à sacrifier le devenir d'un enfant qui lui rappelle trop bien qu'il a été cocu.

Car est injustifiable l'attitude de cette mère soumise aux décisions de son mari qui, ni pendant, ni après, ne cherchera à "sauver" son enfant des griffes de ses bourreaux ni lui témoignera une quelconque affection maternelle. Cet état de sidération émotionnelle vis-à-vis de son fils est incompréhensible...

Car est injustifiable l'attitude des frères et soeurs qui se désintéressent complètement de leur frère (alors qu'il est enfant et quand il deviendra adulte).

Car est injustifiable l'attitude de ces agriculteurs qui font fi de la moindre charité chrétienne et qui abaissent l'enfant confié au rang d'esclave avec encore moins de privilèges qu'un animal.



Mais, ce qui est aussi parfaitement incompréhensible, c'est l'attitude de Martin lui-même qui, se sentant rejeté et mal aimé par sa famille et notamment par sa mère, s'est auto-conditionné dans cette attitude de victime, d'esclave subissant à la fois coups et humiliations et s'est maintenu coûte que coûte dans son isolement volontaire. le pire, c'est que cela continue bien après ses quarante ans.



Ce qui est intéressant ici, ce ne sont pas tant les faits, mais bien la façon dont l'auteure les décrit. On est glacé d'effroi à l'évocation de cette vie douloureuse et solitaire sacrifiée sur l'autel de l'apparente tranquillité d'une famille bien sous tous rapports. Ce qui est excellemment écrit, c'est ce regard introspectif de la mère sur les événements passés, présents, et futurs et la façon dont elle tente, avec sa confession, de rattraper le temps perdu afin d'obtenir le pardon de Martin mais aussi de se pardonner, elle (car c'est une vraie blessure qu'elle s'est infligée durant toutes ces années en niant ses impulsions premières et en évitant de retisser les liens). Ne devait-elle pas payer, elle aussi, pour sa faute ?



On est glacé d'effroi face à cette lente désespérance humaine qui montre, s'il était besoin, que l'environnement matériel et affectif dans lequel on vit enfant conditionne amplement son devenir adulte.



Certes, on se rend bien compte, a posteriori, dans les propos de la mère qu'il y avait beaucoup d'amour, amour qu'elle ne s'autorisait pas à manifester, à exprimer... Mais, comme c'est vraiment trop tard, et que le mal est fait, on ne peut, de notre point de vue, que juger tous ces gens pour "non-assistance à enfant en danger", "non-assistance à adulte en danger" et s'interroger sur cette société qui marginalise ainsi. Qui a écrit : "l'homme est un animal pour l'homme" ?



Bref, un livre bien écrit mais qui vraiment plombe le moral. On a hâte d'en sortir pour passer à quelque chose de plus joyeux.









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N'oubliez pas Marcelle

La vie d'une femme est mise en lumière dans ce roman. Qu'est ce qui pourrait la sauver de ce train train de vie tout à fait ordinaire, Marcelle vit dévouée aux autres, pour les autres et elle dans tout ça? On s'attache à Marcelle, à sa vie, et on l'accompagne jusqu'à la fin avec bienveillance. Merci de m'avoir fait découvrir ce livre
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Richard Gere

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Thèmes : Actrices , hollywood , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littérature , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

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