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Citations de Georges Duhamel (197)


Le romancier est l’historien du présent, alors que l’historien est le romancier du passé.
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L’horizon était peuplé de tant de canons qu’on percevait un gargouillement continu, semblable à celui d’une immense bouilloire tourmentée par un brasier.
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Le garçon a découvert la lecture. Et non point la lecture scolaire, la lecture butinante et hasardeuse, mais la lecture-excès, la lecture-poison, la lecture à laquelle on se livre comme à une sorte de luxure de l'esprit, la lecture dans laquelle on s'enfonce comme dans une passion tyrannique, la lecture qui change le goût de la vie et le sens de l'univers.
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Malgré les apparences, le génie de la civilisation moderne est un génie simplificateur.
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A lire "Les confessions" on réprime avec peine un sentiment de dépit et parfois même d'horreur. Jean-Jacques parle de Voltaire, de Rameau, de Grimm, de Diderot, en termes si désobligeants, si défiants, si rancuniers que nous sommes, sans examen, tentés de lui donner tort.
Mais si nous ouvrons les livres des contemporains de Jean- Jacques, nous sommes presque aussitôt tentés d'absoudre le mélancolique et même de lui donner raison.
Il n'est reproche, injure, imputation grave que les adversaires de Rousseau ne lui jettent à la figure.
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Ce bercement régulier, modéré, majestueux, ce ne pouvait être que celui, légendaire, qui saisit les navires pendant la traversée de l'Atlantique équatorial. c'était le mouvement des alizés, de ces vents magiciens qui arrachent à la crête de chaque vague un vol de poissons ailés.
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« La mort, qui s'était étendue sur tout le corps comme sur un pays conquis, s'est retirée, cédant peu à peu le terrain ; mais voilà qu'elle s'arrête : elle s'accroche aux jambes, elle ne veut plus les lâcher ; elle réclame quelque chose en partage ; elle n'entend pas être frustrée de toute sa proie. »

« Je n'ai pas peur, mais j'aime mieux mourir.
Alors, je parle comme si j'étais l'avocat de la vie. Qui m'a donné ce droit ? Qui m'a donné l'éloquence? Les choses que je dis sont, juste, celles qu'il faut dire, et elles viennent si bien que j'ai parfois peur de trop promettre cette vie, que je ne suis pas sûr de conserver, de trop promettre cet avenir qui n'est pas aux mains des hommes. »

« Alors je lui disais des choses qui voulaient être douces, et qui étaient inutiles, parce qu'il n'y a pas de conversation possible entre l'homme roulé par les flots d'un torrent et celui qui demeure assis dans les roseaux de la rive. …Il n'avait plus besoin de nous ni de personne; il ne mangeait plus, ne buvait plus, et se souillait au gré de la bête, sans exiger assistance ni soins. »

« Tous les médecins ont pu remarquer l'atroce succès remporté, en si peu de temps, par le perfectionnement des engins de dilacération. Et nous admirions amèrement que l'homme pût aventurer son fragile organisme à travers les déflagrations d'une chimie à peine disciplinée, qui atteint et dépasse en brutalité les puissances aveugles de la nature. Nous admirions surtout qu'une chair aussi délicate, pétrie d'harmonie, créatrice d'harmonie, supportât, sans se désagréger aussitôt, de tels chocs et de tels délabrements.»

« Mais Grégoire n'est connu de personne ; il regarde le mur, il maigrit, et la mort seule semble s'intéresser à lui.
Tu ne mourras pas, Grégoire ! Je fais le serment de m'attacher à toi, de souffrir avec toi et de supporter ta mauvaise humeur avec humilité. Puisque tu es malheureux pour tout un monde, tu ne seras pas malheureux tout seul. »

« Puis il a hoché la tête en ajoutant :
— Deux genoux ! Deux genoux ! Quel avenir. C'est une chose bien pénible que de porter le fardeau de l'expérience. C'est toujours une chose pénible que d'avoir assez de mémoire pour discerner le futur. »
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L'Etat est gouverné par le rebut de toutes les carrières honorables
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Qui donc parle de bonheur ici ?
Je reconnais les accents de la vie généreuse et opiniâtre. Je reconnais tes accents, chair naïve ! Toi seule sais parler, ose parler de bonheur entre la douleur du matin et celle du soir, entre l'homme qui gémit à droite et celui qui, à gauche, agonise.
Vraiment, même au plus profond de l'enfer, les damnés doivent confondre leur besoin de joie avec la joie même.
Je sais bien qu'ici il y a l'espoir.
mais en enfer aussi, il y a certainement l'espoir.
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Pendant plusieurs semaines, je me suis trouvé si recru, si démoralisé que je faisais semblant de ne pas vivre, pour n’être point tenté de me détruire. Petit à petit, le calme est revenu. L’oubli suivra ; c’est ce qu’il y a de plus terrible. Je reprends mon journal et j’écris, pour ne pas oublier. J’ai fait, de ma personne, un examen général sans indulgence ; car, si je manque d’indulgence pour les autres, j’en manque aussi pour moi-même. Que cette justice dérisoire me soit, en secret, rendue. Je suis faible et lâche. Voilà. Me délivrer en me tuant serait trop simple et trop beau. Je suis faible et lâche pour l’éternité. Je ne crois pas à l’immortalité de l’âme et, pourtant, je suis faible, lâche, triste pour l’éternité, car la tristesse et la lâcheté ne sont pas que de Salavin, elles sont de l’éternité. Elles me survivront, comme le feraient mes vertus, si j’en avais. Je n’ai pas mérité cela, pas plus qu’Alexandre et César ne méritaient leur courage et leur gloire. Je n’ai pas mérité ce lot. Si je ne me suis pas tué, pendant le mois de septembre, c’est parce que ma mort ne suffirait pas à tuer toute la lâcheté du monde, l’éternelle lâcheté, l’éternelle tristesse du monde.
L’automne est venu. Je vis encore. Chose affreuse, je me suis repris à espérer. Déjà ma pensée, comme un chien, trotte en reniflant sur une autre piste.
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Il y a, sur la toilette, un petit miroir fêlé. Je l’ai retourné contre le mur. Je n’aime ni mon visage, ni mon âme, ni mon destin, et, pourtant, si je m’interroge avec franchise, je sens bien que je ne voudrais changer d’essence avec personne. Je ne connais pas d’homme qui voudrait changer vraiment et totalement d’essence avec qui que ce soit. D’un autre, on aimerait les dents, le teint, les traits, la prestance, le savoir, la fortune. Pas la racine, pas l’être profond, par cette chose qui est le moi, se moi que l’on préfère, malgré tout, même en le haïssant.
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Ce que je pensais de la solitude, hier soir, est absurde. La solitude est partout. Quand je marche dans la rue, s’il arrive, par hasard, que le rythme de mon pas s’accorde au rythme d’une autre personne qui va dans le même sens que moi, l’un de nous, tout aussitôt, fait en sorte que cet accord sois rompu, en pressant ou en ralentissant l’allure. C’est comme une amère politesse. Mille pardons ! Chacun chez soi, chacun dans son trou.
Le mot « nous » me dégoûte : il sert à tout. Il me prostitue à n’importe quelle société. Cerbelot et moi, c’est encore « nous ». Je rêve d’un mot plus chaste, qui ne me servirait que pour ceux que j’aime et pour moi.
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Ce que je pensais de la solitude, hier soir, est absurde. La solitude est partout. Quand je marche dans la rue, s’il arrive, par hasard, que le rythme de mon pas s’accorde au rythme d’une autre personne qui va dans le même sens que moi, l’un de nous, tout aussitôt, fait en sorte que cet accord sois rompu, en pressant ou en ralentissant l’allure. C’est comme une amère politesse. Mille pardons ! Chacun chez soi, chacun dans son trou.
Le mot « nous » me dégoûte : il sert à tout. Il me prostitue à n’importe quelle société. Cerbelot et moi, c’est encore « nous ». Je rêve d’un mot plus chaste, qui ne me servirait que pour ceux que j’aime et pour moi.
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Vous et vos semblables, vous êtes, aussi bien que vos adversaires, aussi bien que les forcenés de l'autre camp, vous êtes désormais sans pouvoir sur un homme qui a touché le fond de la tristesse. Comme vos ennemis de l'autre bord, vous êtes, sans vous en douter toujours, astucieux, méchants et obstinés. Vous êtes, comme eux, sans bien le savoir, peu dignes de la qualité d'homme.
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Je suis trop pauvre pour être avare.
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On ne peut devenir un saint dans le confort et la mollesse. Je doute même qu’on puisse y rester un brave homme
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Je suis sain de corps, du moins cette minute. Je suis également sain d’esprit. Je n’aurai pas la témérité sacrilège d’écrire que je n’aime personne. J’invoque ici les noms vénérés de ma mère, de ma femme, et tant d’être, de choses, de souvenirs. Du moins je ne suis pas en état de crise. Calme pur. Equilibre. Sérénité. Cette vacance parfaite, qui m’eût alarmé jadis, me semble, ce soir, favorable à l’accomplissement de mon dessein.
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Tout le monde, souffla-t-il, trouve naturel de faire travailler les mouches. Et, quand elles ont bien travaillé, tout le monde trouve naturel de leur rafler leurs réserves. Vlan ! Et il n'y a personne pour protester au nom de la charité, de la justice et autres fariboles. Tout le monde trouve naturel d'engraisser les oies, les lapins, les moutons et les autres bêtes. Et, quand elles sont grasses à point, nous leur prenons leurs réserves et, en même temps, la vie, bien entendu, la vie comme le reste. Voilà ce que c'est que l'homme. Et il est terriblement hypocrite ! 
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Je l'aime, le patron, je l'aime d'amour. Et pas de blague, mon petit, pas d'erreur surtout. Je dis d'amour et il faut s'entendre sur les mots avec tous les petits dégoûtants qui naviguent par ci, par là. Je répète que je l'aime, cet homme, comme un chien peut aimer son maître. S'il me disait : « Mets-toi à plat ventre et je vais te marcher sur le dos », eh bien ! Je rouspéterais, pour la forme, sans aucun doute ; mais je me mettrais à plat ventre et je lui tendrais mon dos, et même cela me ferait plaisir. Il me fichera peut-être à la porte demain, s'il en a le courage. Je rentrerai par la fenêtre ; je ne peux pas vivre sans lui. Je le trouve intelligent, beau, spirituel, plus intelligent, plus beau, plus spirituel que tous les gaillards qui sont dans la salle en train de bâiller à nous montrer leur luette, leurs amygdales, leur oesophage et tout le bazar.
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Pasteur est considéré comme un bienfaiteur de l'humanité parce qu'il a sauvé beaucoup de vies humaines. Résultat, les peuples sont devenus trop nombreux et ils ont dû s'égorger pendant cinquante deux mois pour remettre les choses en ordre et tuer quinze millions d'hommes, les quinze millions, justement que Pasteur avait sauvés. Voilà ce que c'est que les savants. Des fléaux de l'humanité.
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