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Critiques de Gilbert Keith Chesterton (129)
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Les paradoxes de M. Pond

Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), est un écrivain anglais. Son œuvre est d'une grande variété, il a été journaliste, poète, biographe et apologiste du christianisme. En tant qu'auteur de romans policiers, il est surtout connu pour la série de nouvelles dont le personnage principal est un détective en soutane, le père Brown. Les Paradoxes de M. Pond, est un recueil de huit nouvelles, paru à titre posthume en 1937.

Ces huit textes s’apparentent à des enquêtes policières mais d’un genre très particulier, difficile à imaginer si on ne les a pas lus. M. Pond, fonctionnaire du gouvernement, « simple et de bon goût, sinon une barbe d’apparence non seulement désuète mais vaguement étrangère, française peut-être… », a une très vague ressemblance avec Hercule Poirot dans le sens où c’est un petit bonhomme assez anodin qui se sert de ses petites cellules grises pour résoudre des meurtres, des objets volés ou des plans de guerre secrets dérobés. Mais là où Poirot raisonne avec une parfaite logique, M. Pond lui, balance un paradoxe quelconque (il en a plein ses poches !) qui laisse interloqué son entourage avant de dérouler le récit de l’affaire et son épilogue.

Toutes les nouvelles sont construites de la même manière, M. Pond est avec ses amis, le vieux Sir Hubert Wotton, « diplomate à l’ancienne mode » et le capitaine Gahagan, un Irlandais assez coureur de jupons. Ils discutent de choses et d’autres, Pond lâche un paradoxe et les autres attendent qu’il leur raconte l’histoire illustrant cette apparente ineptie qui s’avèrera très juste : « J’ai connu deux hommes qui parvinrent à un tel accord que l’un d’eux en vint bien sûr à tuer le second… » [Quand les docteurs se trouvent d’accord] ; ou bien « Un homme dit toujours exactement le fond de sa pensée, surtout quand il le cache » [L’Homme innommable].

Les huit textes sont indépendants les uns des autres mais avec néanmoins une continuité certaine, mêmes trois acteurs principaux et une évolution progressive pour le capitaine Gahagan, qui se fiance dans une nouvelle et sera marié dans une autre.

Un bouquin pas mal, teinté d’humour « intellectuel » discret et permanent, très déroutant dans l’obtention de résultats par M. Pond car souvent assez abracadabrants quand même. Original.

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La sagesse du Père Brown

Ces 12 nouvelles parues en 1914 mettent en scène le personnage du Père Brown ,prêtre catholique ,falot et maladroit , mais d’une redoutable intelligence , qui pratique en sus de son ministère la résolution des énigmes auxquelles il se trouve confronté par hasard avec une surprenante constance. Les intrigues sont souvent originales et sa manière de les résoudre est basée sur un sens de l’observation suraigu et un grand esprit de déduction . En cela il ressemble à Holmes (Conan Doyle l’a précédé de quelques années)mais il en diffère par son penchant pour l’empathie plutôt que la seule logique. L’ambiance de l’Angleterre est dépaysante (elle est encore marquée par la grandeur impériale) , Chesterton aime les décors et les mystères à la limite du fantastique (« (La Perdition des Pendragon » , « Le Dieu des gongs»).Il utilise très souvent (presque trop) les substitutions de personnages et les déguisements ( « L'Absence de Mr Glass », « Le Duel du Dr Hirsch» ) dans les résolutions .Mes préférées « L'Erreur de la machine » , « Le Conte de fées du Père Brown ».
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L'incrédulité de Père Brown

Ecrivain anglais du début du 20ème siècle, Chesterton s'est amusé à écrire une centaine de nouvelles policières, quelques années après Conan Doyle, mais bien avant Agatha Christie.

Il n'est pourtant pas vraiment question de police ni de policiers dans ces 8 nouvelles à tonalité fantastique. L'auteur se plait à nous montrer comment moult personnes marquées par le rationalisme se laissent embarquer par leur crédulité tandis que seul le père Brown, prêtre catholique, refusant toute superstition et intrusion du paranormal, parvient à mettre à jour la vérité.

Il y a donc un message spirituel derrière ces distrayantes énigmes. C'est le troisième volume d'enquêtes du père Brown que je lis, et le meilleur pour le moment.

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La sagesse du Père Brown

Ce second recueil de nouvelles policières de Chesterton, comme le précédent, fait partie de l'histoire du roman policier.

Ici, le père Brown, détective d'un genre étrange, voyage, ouvre les portes du policier historique et du policier fantastique.

C'est bien sûr daté, comme peuvent l'être les ouvrages de Conan Doyle ou de Gaston Leroux. La forme courte ne permet de pousser le suspens et le père Brown n'est pas souvent en péril. Reste cependant une exploration de la nature humaine, qui relève autant de la parabole que du polar.

Je retiens le conseil d'un lecteur précédent de Chesterton qui suggérait de ne pas lire toutes les nouvelles les unes à la suite des autres, pour éviter une certaine lassitude.
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9 Meurtres à huis clos : Les enquêtes cultes

Un recueil original composé de deux courts romans policiers et de sept nouvelles d'auteurs célèbres sur le thème des meurtres à huis-clos !

A découvrir chez @VOolume grâce à l'interprétation de Loïc Richard !



Les différentes intrigues mettent en scène des meurtres commis dans des lieux hermétiquement fermés. Ces 9 énigmes sont autant de défis aux capacités de déduction et d'imagination de l'audiolecteur.



Ce recueil contient les œuvres suivantes :

- Thérèse et Germaine, Maurice Leblanc

- Le Double assassinat de la rue Morgue, Edgar Alan Poe

- La Bande mouchetée, Conan Doyle

- L'Homme à la lèvre tordue, Conan Doyle

- Maximilien Heller, Henry Cauvain (Roman)

- La Vallée de la peur, Conan Doyle (Roman)

- Les Bouches inutiles, Octave Mirbeau

- Le Jardin secret, GK Chesterton

- Le Malade à demeure, Conan Doyle.



Je remercie @VOolume et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de (re)découvrir ces classiques enquêtes policières en version audio.



J'ai tout particulièrement apprécié les quatre œuvres d'A. C. Doyle, le maître du suspense, et plus précisément son court roman "La Vallée de la peur". Son intrigue complexe laisse planer le doute jusqu'au dénouement de manière très efficace. Sa structure narrative est composée de deux parties dont la première nous dévoile le crime et la seconde, son mobile.



L'interprétation très vivante de Loïc Richard, qui prête sa voix aux différents personnages, facilite la compréhension car il change son timbre de voix en fonction de la personnalité de chacun d'entre-eux. Son flux narratif, ni trop rapide, ni trop lent, permet de suivre le fil de l'intrigue sans aucun problème. J'ai trouvé l'écoute très agréable et j'ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir ces classiques en version audio.
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Les Enquêtes du Père Brown

Les éditions Omnibus ont eu la bonne idée de regrouper en seul volume les cinq recueils de nouvelles policières, publiées au début du 20ème siècle par Gilbert Keith Chesterton, auxquelles ont été ajoutées trois nouvelles inédites en France. Ces cinquante-trois nouvelles ont toutes en commun de mettre en scène un même personnage, le Père Brown, prêtre catholique anglais à l'allure assez falote, qui comprend plus vite que d'autres ce qui se cache derrière les apparences.



Le livre présente à mon sens deux intérêts majeurs, qui rejoindront deux catégories de lecteurs, même si certains se retrouveront dans ces deux catégories.



Les fans de romans policiers anciens, d'une part se pencheront vers ce personnage inventé peu après Sherlock Holmes, à peu près à la même époque que Rouletabille.

Nous voici donc aux prémices du genre policier, que Chesterton déploie sous forme de nouvelles. N'attendons donc pas un suspense incroyable, et encre moins des scènes de violence insoutenable. Nous sommes encore à l'époque d'un amusement littéraire pour jouer avec la logique, et l'humour prédomine souvent sur l'intrigue.



D'autre part, comme prêtre, le père Brown n'est pas un détective tout à fait ordinaire. Il traque le péché bien plus que le criminel. On parle finalement assez peu de policiers, mais plus de justice et de miséricorde, de foi et de crédulité. Ceux qui s'intéressent à la spiritualité y trouveront donc aussi leur compte, sans que cet aspect là n'alourdisse les récits et ne doivent faire peur aux autres.



Si La clairvoyance du Père Brown est le plus ancien des 5 titres, je lui ai préféré les deux suivants, La sagesse du Père Brown et L'incrédulité du Père Brown.



Dernier conseil, ne tentez pas de lire tous ces textes les uns après les autres, ils deviendraient un peu répétitifs. Deux ou trois nouvelles entre deux autres livres seront bien plus digestes.







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La Clairvoyance du père Brown (L'Innocence du..

Le père Brown apparait dans le paysage littéraire une quinzaine d'années après Sherlock Holmes, à peu près à la même époque que Rouletabille.

Nous voici donc aux prémices du genre policier, que Chesterton déploie sous forme de nouvelles.

Les amateurs de suspense n'y trouveront peut-être pas leur compte, mais l'auteur nous ballade avec humour et profondeur dans le monde du mal, qui, souvent, n'est pas là où on l'imagine.

Une lecture distrayante, originale, drôle, souvent plus spirituelle qu'il n'y parait.
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William Blake

Chesterton présente Blake comme poète, peintre et rêveur, une bonne définition. Son livre s’adresse au poète rêveur, créateur d’une mythologie religieuse, avec un mélange d’admiration pour sa créativité et d’ironie pour son obscurité. Il aborde les religions par leurs déclinaisons et contenus : mystique, puritanisme, hérésie ; dogmes, vérités, secrets, symboles, mystères, lubies. Il ne faut pas y chercher une théologie, mais une délicieuse nourriture pour l’amateur d’understatement. Le moins qu’on puisse dire est qu’il garde ses distances : « Vous et moi pouvons avoir les idées un peu vagues quant aux relations qui unissent Albion à Jérusalem, mais Blake avait là-dessus des certitudes aussi tranchées que Mr Chamberlain quant au lien qui rattache Birmingham à l’Empire britannique. Il faut aussi dire en faveur de son singulier style littéraire, juste que dans ses manifestations les moins probantes, que Blake nous donne toujours le sentiment d’avancer quelque chose de clair et catégorique, même quand nous n’avons pas la moindre idée de ce dont il s’agit » (p 115). « Blake était sincère ; s’il était fou, il l’était avec une entière et inébranlable sincérité. Et la marque la plus curieuse de sa sincérité est celle-ci : il écrit constamment des choses qui passent pour de simples fautes. Il jette sur le papier l’une de ses convictions les plus formidables et le commun des lecteurs croit à une erreur d’impression » (p 123).



L’auteur ne dit pas grand-chose de Blake le peintre, amateur de personnages séraphiques ou démoniaques, musculeux à la Michel-Ange (avec une maladresse dans l’anatomie), dont l’imagination a inspiré les surréalistes. Le livre contient une illustration en sombres couleurs sur la couverture et une demi-douzaine de dessins qui incitent à en voir plus, par exemple sur le site de la Tate Gallery.



Le livre (l’objet) est court et agréable : format, papier, illustrations. Parfait pour un cadeau de saison. Vérifier tout de même que votre ami(e) a aimé La Chasse au Snark ou d’autres fantaisies British.

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Orthodoxie

Dans cet ouvrage, G. K. Chesterton explique comment son intellect et son ressenti des choses de ce monde l'ont conduit à embrasser la foi catholique, lui le Britannique athée puis anglican.

Ce livre, s'il regorge de pensées audacieuses et d'interventions lumineuses, est loin d'être un traité de théologie chrétienne. Il est la synthèse de la sensibilité personnelle de Chesterton vis à vis de la Foi catholique. Ainsi, il explique avec beaucoup de beauté, de poésie même, sa lente conversion, agrémentée de moult pensées annexes sur des sujets assez variés. Il faut les prendre comme les affirmations d'un poète et non comme les démonstrations d'un théologien

Il s'attarde sur de nombreux sujets annexes et aussi hétéroclites que : les modes de gouvernement, la richesse, le progressisme, etc., avec des remarques qui sont toujours valables plus d'un siècle plus tard.

Sa manière d'évoquer la Foi chrétienne est singulière, très touchante, émouvante même, dans sa tournure souvent enfantine et candide et complètement à contre-pied de la théologie classique. Je prend un exemple d'une grande beauté, dans l'avant-dernier chapitre : "L'amour désire la personnalité, donc l'amour désire la Division. C'est l'instinct du christianisme d'être content que Dieu ait brisé l'univers en petits morceaux parce que ce sont des morceaux vivants. C'est son instinct de dire "aux petits enfants de s'aimer les uns les autres", plutôt que de dire à une grande personne de s'aimer elle-même".

À moins d'avoir le coeur de pierre, tout lecteur sera forcément touché par quelque pensée de Chesterton dans ce livre.
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La sagesse du Père Brown

Le père Brown est l'un de mes enquêteurs préférés !

J'ai récemment re-visionné la série avec Mark Williams (Arthur Weasley pour les fans de Harry Potter) et cela m'a donné envie de relire ces nouvelles très amusantes.



On est loin des romans policiers sanglants : les nouvelles de G.K. Chesterton sont plus "intellectuelles", avec un prêtre qui réfléchit beaucoup afin de résoudre les énigmes qui s'offrent à lui.

Et même s'il ne paie pas de mine, le père Brown parvient toujours à trouver la solution à tout problème et par démasquer les criminels les plus retors. Il n'y a pas à dire : malgré son apparence un peu négligée, avec son vieux parapluie et son grand chapeau, le père Brown est un homme extrêmement intelligent ! Et le fait que son apparence ne reflète absolument pas la qualité de son intellect est justement ce qui fait sa grande force : personne ne se méfie de lui, encore moins les assassins et les bandits.

Dans ce volume, le brave homme voyage beaucoup : France, Italie, croisière le long des côtes britanniques,... Plutôt que de rester sagement dans sa paroisse de l'Essex, le père Brown se lance dans des aventures aux quatre coins du monde, avec son ami Flambeau.

La sagesse du père Brown est un beau classique du roman policier à énigmes anglais : les aventures du Père Brown sont toujours très amusantes à lire, car le héros est assez atypique et suivre le cheminement de sa réflexion est absolument fascinant. Les intrigues sont aussi très intéressantes à découvrir et le format sous forme de nouvelles permet de lire les aventures du père Brown à un rythme plus lent que les polars/thrillers habituels, sans toutefois perdre le fil de l'intrigue.
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La sagesse du Père Brown

Moi aussi j'avais gardé un bon souvenir de G.K Chesterton, mon professeur d'anglais de terminale ayant eu la bonne idée, rare à l'époque, de nous faire étudier The man who was Thursday au lieu de petits morceaux de textes de toutes sortes. J'ai donc été ravie de recevoir ce livre dans le cadre d'une masse critique et j'en remercie Babelio et les éditions Omnibus.

Au moment où je l'ai reçu je venais de lire une citation sur Babelio "on n'est pas insomniaque si on aime lire". Je suis donc partie pour une lecture nocturne des enquêtes du père Brown : mauvaise idée; le texte est souvent tellement fantaisiste que j'ai du souvent repartir en arrière pour vérifier que je ne rêvais pas. Mais on pourrait dire que c'est un des charmes de l'auteur...

Ce qui ne m'a pas charmée, au contraire, c'est l'aspect un peu répétitif des nouvelles et l'aspect terriblement daté des textes. On y trouve un catalogue de stéréotypes : italiens voleurs, français athées, américains sentimentaux, etc...et bien sûr des noirs tous cannibales...

J'ai donc finalement été un peu déçue mais je crois que je vais essayer de relire d'autres nouvelles pour voir si mon impression persiste.
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Le poète et les fous : Quelques épisodes de la ..

Gabriel Gale, héros atypique de cette série d'enquêtes, dispose d'un sens de déduction qui frise le génie, tant il est impossible de deviner avant lui le fin mot de l'histoire. Pour ce faire, il se met à la place des "fous" qui l'entourent, et c'est par cette empathie de la déraison qu'il parvient à suivre les chemins tortueux des criminels. Étant lui-même un peu fou sur les bords, il les comprend et cela donne des tableaux loufoques et excentriques.

Un petit livre réjouissant.
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La Clairvoyance du père Brown (L'Innocence du..

Le premier recueil de nouvelles du prêtre détective imaginé par Chesterton. Certaines de ces nouvelles, notamment les deux premières, sont de purs chefs d'oeuvre. La deuxième, "le jardin secret", est un sommet dans l'art du crime en chambre close, surtout quand on pense qu'elle a été écrite il y a plus de cent ans. Et je ne parle pas de l'atmosphère, teintée d'humour absurde, qui rend l'univers de Chesterton unique en son genre.



Cet auteur est assez peu connu en France, et c'est ma foi bien dommage.
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Trois enquêtes de Père Brown

Mieux connu outre-manche qu'en France, le père Brown est un personnage atypique dans le genre policier. Ce n'est ni un homme de métier, ni un détective privé, ni un détective consultant mais un prêtre catholique qui, avec la force de son esprit déductif, de ses talents d'observation et de sa perspicacité, résout une série d'enquêtes au fil des ses voyages de courte, moyenne ou longue distance. Ainsi, au cours de ces "trois enquêtes" (sur les cinquante-huit nouvelles écrites par G.K Chesterton), on le retrouve dans sa propre paroisse pour aider une de ses ouailles ("L'absence de Mr Glass"), puis non loin des Cornouailles pour résoudre une étrange affaire de naufrages à répétition ("Les naufragés des Pendragon") et enfin en Italie, des voleurs de grand chemin sur son passage où le danger n'est pas loin ! ("Le paradis des voleurs")



L’énigme première de cette série de nouvelles policières, c'est bien sûr l'identité de son personnage éponyme. Que vient faire un prêtre catholique sous la peau d'un détective amateur, jurant ainsi avec les sacro-saints codes du polar ? Bien sûr, on pourrait l’interpréter dans une visée parodique qui ridiculiserait le genre, ses mécanismes mais. Au contraire, je dirais que la place prépondérante des énigmes à résoudre en absence de meurtres à proprement parlé met en valeur le genre puisque Chesterton en a gardé l'essence même. Que serait un roman policier sans ces énigmes qui travaillent le lecteur autant que les protagonistes ? Ces "Trois enquêtes du père Brown" conservent donc cet aspect cérébral même si, bien sûr, vu le format de la nouvelle, les énigmes ne peuvent pas être déployées comme dans un roman. Bien sûr, la parodie pourrait attaquer cet aspect même en laissant entendre que les romans policiers sont peut-être que des énigmes où les histoires plus ou moins macabres, les cadavres et la recherche du meurtrier ne serait qu'un bon prétexte pour faire chauffer ses neurones.



Par contre, si parodie il y a, le père Brown n'est jamais ridiculisé. Certes, il jure un peu avec le paysage habituel (rien que par le fait qu'il soit catholique parmi des anglicans ou des personnages non-croyants), il suscite toujours l'étonnement mais, il reste le héros de cinquante-huit nouvelles dont j'ai pu en lire un aperçu avec ces trois-là. Pour mieux comprendre le choix bien réfléchi de ce personnage en soutane, toujours affublé de son chapeau et de son parapluie (même en Italie!), il faut connaître un minimum d'informations à propos de G.K Chesterton. Comme C.S Lewis, Chesterton a plusieurs flèches à son arc : « homme d'un génie colossal » selon George Bernard Shaw (son ami-ennemi), journaliste, poète, biographe (de Robert Browning, Dickens, William Blake, Stevenson entre autres). Mais, c'est aussi et surtout un converti au catholicisme et, comme Lewis, il « s'engage » dans une apologétique du christianisme. Quoi de plus normal, dès lors, de voir ce prêtre sous sa plume surtout inspiré par sa rencontre avec un prêtre catholique, le père John O'Connor, un curé du Yorkshire qui a participé à sa conversion.



Pour ceux qui auraient peur de voir dans ses enquêtes « un message chrétien » trop marqué, je dirais que ces trois enquêtes n'en font pas du tout cas. C'est une façon ludique de faire connaissance avec ce personnage atypique avec un plaisir de lecture certain pour un trajet aller-retour en train comme moi par exemple. Le père Brown est particulièrement attachant et ces nouvelles pleines d'humour y sont bien sûr pour quelque chose. Je pense que des questions plus sérieuses, comme par exemple la « cohabitation » entre catholiques et anglicans en Angleterre dans les années 20, doivent être développées dans les nombreuses autres enquêtes.



C'est d'ailleurs le seul reproche que je pourrais faire à ces "Trois enquêtes du père Brown" : je suis un peu restée sur ma faim. Forcément, avec cette petite sélection de trois nouvelles sur cinquante-huit, on manque l'unité de la série créée par Chesterton et, malgré le brio des intrigues, on aurait envie d'en savoir plus sur ce père Brown, sur ses habitudes, sa personnalité.
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Le scandale du Père Brown

Cinquième ouvrage de nouvelles policières de Chesterton, Le Scandale du père Brown n'est pas mon favori, malgré une ou deux enquêtes assez joyeusement menées.

J'aurais donc tendance à vous conseiller de commencer votre lectures par d'autres titres, tels que le secret du père Brown ou L'incrédulité du Père Brown et de réserver la lecture de celui-là aux afficionados.

Sur la série elle-même, je vous renvoie à ma critique sur Les enquêtes du Père Brown, volume publié par Omnibus qui regroupe l'intégralité de ces enquêtes.

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Magie

Où finit la rationalité, où commence la croyance ? L'arrivée d'un magicien chez un homme de la haute société, trop libéral même aux yeux des anglais, sème le doute chez ses invités. Tandis que le duc donne des fonds aux associations végétariennes et anti-végétariennes, à toutes les paroisses et et à toutes les causes et contre-causes, deux jeunes gens, une demoiselle élevée dans les croyances irlandaises et un jeune homme rompu aux discours du monde des affaires américain se trouvent confrontés au mystérieux et à l'inconnaissable. En effet, quand les tours du magicien dépassent le simple cadre des petits tours de passe-passe, le doute s'installe et le plus fragile n'est pas forcément celui qu'on croit.



Une pièce courte, enlevée, que j'imagine aisément sur scène, et une réflexion sur la croyance, la spiritualité et sur la création.
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Le poète et les fous : Quelques épisodes de la ..

Le Poète et les Fous est le genre de livre qui provoque un petit débat intérieur chez moi. Il n'est assurément pas mauvais, car vraiment bien écrit. de plus, on comprend sans mal le but de l'auteur qui fait mener des enquêtes à un héros atypique dont l'esprit flotte dans une douce folie.

Le roman est un condensé de "crimes" que Gabriel Gale, notre héros, va résoudre grâce à sa perception toute particulière des gens et du monde. J'ai apprécié l'ironie de l'auteur, mais je n'ai pas été emballée ni convaincue par son raisonnement par l'absurde. Je dois être trop terre-à-terre, et c'est sans doute pour ça que j'ai eu plus d'affinités avec l'acolyte de Gale, le docteur Garth, le cartésien de ce duo.

Je retiendrai du livre une bonne petite immersion dans la campagne anglaise de l'époque.


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Le nommé Jeudi

Voici un objet à deux visages dont on ne sait distinguer lequel est face et l’autre pile, lequel serait un essai philosophique et l’autre un roman, lequel nous intéresse et l’autre moins. Tout au long de la lecture de ce livre attachant, j’ai oscillé entre ses deux aspects, livre à tiroirs ou simple mise en scène dont le dessein ressemble plus au Banquet de Platon qu’à un livre d’Agatha Christie, mais dont le mouvement, souvent adroit et surprenant, donnent à chacun de ces deux aspects un côté indécis.

J’entends hurler ses partisans, pour qui ce texte donne à la métaphysique chrétienne une forme populaire de symbolisme un siècle avant Maurice Dantec, et qui voient en cette œuvre le préau monumental construit au-dessus de l’école de pensée occidentale, sacralisant sa grandeur, sa souffrance et sa perfection poétique. On lit dans ce livre – qui sait d’ailleurs être surprenant, le renversement des valeurs opérant à l’intérieur est une fulgurance digne de respect - que la préoccupation principale du monde tient en la terreur qu’inspirent les anarchistes aux habitants de ce Paradis. Le Mal rôde, il faut le combattre. Mais comme personne n’est réellement ce que les autres pensent qu’il est, il est possible que tout le monde ne soit que ce que les autres font de lui, y compris donc, Dieu et le Diable, et inversement. C’est clair. Bien, quand on sait que ce livre a été édité en 1908, on comprend ce que la pensée de Chesterton avait de déplacée au regard des violents courants de nationalisme qui allait projeter violemment semblable contre semblable, lui qui ne lisait dans la folie de ses contemporains qu’une opposition entre ceux qui s’inspirent des voyages et ceux qui préfèrent les destinations.

Chesterton parle de souffrance, de doute, de quête dangereuse à accomplir avant de pouvoir trouver le salut. Croit-il vraiment que l’ennemi est partout et seulement à l’extérieur ? On assiste a plusieurs retournements de situations qui fondent la philosophie des apparences, personne n’est vraiment ce qu’il est, et c’est intéressant. Mais l’œil, le prisme par lequel est vécue cette aventure reste désespérément celui de l’innocence. Tout est extérieur. Syme, le héros, est ballotté dans son cauchemar comme le spectateur de sa propre vie, à aucun moment, il n’agit vraiment, il ne décide et ne doute de lui-même. C’est le tord de ce livre suranné, n’avoir pas su lire sur la peau des hommes cette vérité trouvée dans Platoon : « We did not fight the enemy; we fought ourselves. The enemy was in us. »

Seulement, bien que mon observation soit négative, la qualité de son écriture contrarie les regrets dûs à son propos. Ce n’est peut-être pas son meilleur ouvrage et je veux bien le croire. Car il s’y dégage une qualité narrative qui m’a souvent impressionné, principalement dans les premières cinquante pages ou j’ai vraiment cru tenir un chef d’œuvre. Voilà le dilemme : même après son achèvement et tout ce que je peux en dire, je ne peux m’empêcher d’y penser avec chaleur et respect, c’est là sûrement le dernier tour que nous joue Chesterton : rien n’est vraiment ce qu’il y parait, même pour ceux qui veulent bien le lire.


Lien : http://souslevolcan.over-blo..
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9 Meurtres à huis clos : Les enquêtes cultes

J'ai toujours eu une petite fascination pour ce qu'on appelle les énigmes de chambres closes. Meurtre à huis clos propose 9 histoires sur ce thème, C'est avec délectation que je me suis replongé dans l'univers de plusieurs histoires que j'avais déjà lues. Mais entrer dans cet univers en version audio apporte une nouvelle approche grâce à l'interprétation du lecteur, et ça m'a beaucoup plu.



Le charme a opéré tout de suite, car cela commence avec la merveille de Poe, Le double assassinat de la rue Morgue.



Foncez, c'est passionnant dde découvrir l'ingéniosité des auteurs à penser à de telles intrigues



Merci NetGalley

#9Meurtresàhuisclos #NetGalleyFrance
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Les Enquêtes du Père Brown

La clairvoyance du père Brown

La sagesse du père Brown

L'incrédulité du père Brown

Le secret du père Brown

Le scandale du père Brown



Il s'agit d'une intégrale des nouvelles mettant en scène le fameux père Brown, le curé détective. Qui, presque par inadvertance, se retrouve aux premières loges lors de crimes ou délits divers. Ou ce qui y ressemble. Et qui débrouille tout cela en deux temps trois mouvements alors que les enquêteurs officiels y perdent leur latin.



Les règles du genre sont donc bien respectées, dans les deux premiers recueils le père s'adjoint même une sorte d'acolyte, Flambeau, d'abord criminel puis détective. Les mystères à première vue inexplicables ont une explication très simple au final, à condition d'adopter le bon angle de vision, et ne pas se laisser distraire par ce qui n'a pas d'importance, mais qui saute aux yeux. Et puis utiliser sa raison, qui au final est le don le plus précieux que Dieu a donné aux hommes. Le père Brown est le pourfendeur de faux miracles, de mystères ésotériques, et de la crédulité humaine en général. Alors que ses interlocuteurs le supposent par principe prêt à croire à tout et n'importe quoi.



C'est ma foi fort divertissant, toujours à prendre au second degré, comme le fait l'auteur, même s'il glisse un peu de sérieux et de sa vision du monde l'air de rien. Et évidemment cela donne envie de lire autre chose de lui.

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