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Critiques de Herbjørg Wassmo (461)
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Le Livre de Dina

(juin 2007)



L'Histoire commence par la voix intérieure de Dina "Je suis Dina, qui regarde le traîneau et sa charge dévaler la pente". Femme d'un sang-froid à vous glacer le vôtre …



J'ai aimé ce livre d'une surprenante originalité et ponctué des citations de la Bible. Le livre de Dina est une saga en trois volets (Les Limons vides suivi de Les vivants aussi et Mon bien-aimé est à moi ). C'est un tableau brossé au vitriol, dans les fraîcheurs de la Norvège, celle du nord, hostile aux allures de fin du monde, et qui raconte l’histoire d’une enfant abandonnée et livrée à elle-même qui devient une jeune femme impétueuse et obstinée.



Déjà toute enfant, j'étais fascinée par l'Omelette Norvégienne. Cette appellation est magique, l'allure du gâteau improbable, ses goûts rêvés comme le mélange détesté. L'Omelette norvégienne sans alcool n'existe pas … et enfant, je ne pouvais donc que regarder ce fabuleux dessert et m'imaginer l'engloutir.

Depuis, je me suis mise au régime ;-D, et je lis Le Livre de Dina, l'Omelette norvégienne de la littérature …



J'ai été fascinée par le personnage de Dina.

Tour à tour, femme-enfant, enfant sauvage, déesse démoniaque, toujours imprévisible et insatiable, Dina au destin tragique, gare aux hommes qui la quittent, Dina est une femme d'action ! Et voilà le tour de force littéraire qui rend l'horreur de Dina si respectable … Dina a peu de paroles, elle ne s’exprime qu’à travers ses actions et ne raconte rien. Elle régit sa vie, elle régit les êtres, elle lit dans les pensées, elle s'affranchit des conventions, elle lit la Bible comme le diable le ferait, elle y trouve ce qu’elle y cherche. Elle est étonnamment libre ! à faire peur …



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En plus de l'incroyable originalité de ce personnage, en visitant la Norvège du XIXème, on découvre par le "Nord du Nord" les prémices de notre Europe comme ceux de la Russie, les liens obligés entre l'homme et la nature, l'homme et les saisons polaires. C'est une réflexion par le haut à laquelle nous sommes peu habitués.



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L'héritage de Karna

L’héritage de Karma, est la suite du livre de Dina. Entre les deux, il y a Fils de la Providence ( que je n’ai pas lu)

J’ai été désorientée par le premier tome, car j’y voyais un trou dans la chronologie après le livre de Dina ( trou peut-être éclairci par Fils de la Providence)

Le Benjamin a fait un saut de l’enfance au doctorat. Il a vécu à Copenhague, on n’en sait presque rien, sinon qu’il revient au domaine avec une petite fille Karna qu’il a eue avec une femme morte en couches. Cette petite est épileptique ( et moitié chamane)

Dina est à Berlin ( ?) . Elle vit apparemment avec un jeune homme ami de son fils.

Il y a deux Hanna-Anna.

C’est confus.

Le second tome est plus intéressant, surtout dans les portraits de femmes. N’oublions pas la petite Karna qui grandit, observant tout autour d’elle avec son langage à elle ( j’aime ces sauts de style). Anna est une femme lumineuse, Hannah une femme blessée et anéantie.

Les hommes sont ambigus. Benjamin est ( il faut bien le dire) lâche et pitoyable et l’autre, le Wilfred est violent, ambitieux, fourbe, puissant et faible.

N’oublions pas Dina qui revient. Dina femme puissante, Dina assise sur son trône. Je l’aime bien Dina. Elle fume, boit, couche. Et joue du violoncelle. Dina tire les ficelles.

Le troisième tome est vraiment très fort. J’en suis encore imprégnée, bouleversée. Il se termine en feu de joie, non en brasier, c’est une sorte de « Portrait de la jeune fille en feu » sauf que ce n’est plus une jeune fille. C’est une femme qui revoit sa vie, comme tout le monde.

Dans les trois tomes et surtout dans le dernier on assiste à la mutation industrielle du pays, l’apparition des bateaux à vapeur, la fin de la pêche comme ils la pratiquaient, c’est un monde, leur monde qui disparait. Cette dimension historique, la Norvège comme on ne la connait pas, est intéressante.

On savait Herbjorg Wassmo préoccupée par la relation homme-femme. Dans cette trilogie, Il y est question de trahison dans l’amour ( doit-on ne pas vouloir savoir ce que l’on sait…et quand enfin, on sait, que faire ? renier, oublier, disparaître, continuer ? ) L’auteure ne fait pas non plus l’impasse sur l’amour à l’envers. (Femme battue, doit-on se taire ? ).

Dina, héroïne du XIX° S, qui au nom de la liberté alla jusqu’à supprimer ses entraves est féministe avant l’heure. Et l’aveu qu’elle fait à la fin de sa vie est sans regret « Moi, Dina, j’ai de mes propres mains fait en sorte que le traîneau tombe dans le gouffre et provoque la mort de Jacob... » A l’image de sa vie entière, elle assume crânement ses choix. Et j’aime bien ça.

Wassmo est une écrivaine qui me plait. Pour ses positions, pour la poésie du Nordland qu’elle décrit si bien, pour la mer, les barques et la pêche et pour son écriture.

Je continuerai à la lire.

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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

3 Tomes vite lus

L'écrivain vous plonge dans la vie du 19 ème siècle en Norvège.

Au début DINA, l'héroïne me m'était mal à l'aise.....Il y a un peu de folie en elle qui perturbe ....mais maintenant je comprend mieux sa souffrance et sa violence...Elle est marquée par l'horreur de la mort de sa mère et par ce mariage contre nature - Elle n'était qu'une enfant sauvage laissée à l'abandon sans éducation par un père qui rejette sans le vouloir sur elle la faute du décès de sa femme ....Elle s'endurcie pour ne pas sombrer ....ses morts la hantent.....Un roman hors norme que j'apprécie..



Roman original que j'ai dévoré.....



bonne lecture



Mireine
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Le Livre de Dina, tome 3 : Mon bien aimé est ..

Amoureuse de Léo Zjukovskij, Dina attend avec impatience ses retours à Reinsnes. Mais Léo veut garder son indépendance et ses secrets. Il va et vient à sa guise ce qui convient de moins en moins à Dina qui n'a guère l'habitude qu'on lui résiste. Ce dernier tome nous achemine petit à petit vers une fin qui m'a d'abord choquée mais qui, à la réflexion, me paraît tout à fait cohérente avec ce que je sais de Dina.



Il se passe plein de choses passionnantes dans ce volume. L'évolution des personnages mais aussi un aperçu sur l'histoire de la Norvège dont j'apprends qu'elle eut à souffrir de la guerre de Crimée car le commerce du Nordland avec la Russie par la mer Blanche fut interrompu ce qui rendit difficile l'approvisionnement en blé de la région.



Enfin, avant de terminer, il faut que je parle de l'écriture que je n'ai pas encore évoquée. J'ai été un peu surprise par le style au départ. Il est composé de phrases courtes, voire très courtes, parfois sans verbe. Ca donne parfois l'impression que ça saute du coq à l'âne. Mais tout cela est parfaitement maîtrisé et fait bien ressentir les sentiments tout en apportant un aspect poétique au texte. J'apprécie beaucoup :



"L'équipage était de bonne humeur. Il faisait un beau temps de retrouvailles. Chacun était perdu dans ses pensées. La mer frisottait et le ciel était parsemé de tâches de crème épaisse. La crème enrobait les montagnes sans pour cela empêcher un seul rayon de soleil de passer. Le long des criques et des pointes il y avait la forêt. D'un vert brillant après la pluie. Strandstedet, autour du lac Larsnesset, s'étirait paresseusement, et l'église était un géant blanc et familier dans tout ce vert et ce bleu."



Chaque chapitre est précédé d'un passage de l'ancien testament qui l'annonce. Dans ce volume, souvent le Cantique des Cantiques ("Mon bien-aimé est à moi") ou le livre de Job.
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Le Livre de Dina, tome 2 : Les Vivants aussi

Après la mort de Jacob, son mari, Dina traverse une période mutique qui se termine à la naissance de son fils. Elle se décide alors à prendre en main la gestion du comptoir de Reinsnes et impose ses choix à son entourage : elle embauche une Lapone, Stine pour être la nourrice de son fils; elle s'affronte à Niels, le fils de Jacob, pour la maîtrise de la comptabilité. Elle est régulièrement visitée par les fantômes de ceux qui ont compté dans sa vie : Hjertrud, sa mère, Lorch, son professeur de violoncelle, Jacob. Elle fait la connaissance de Léo Zjukovskij, un voyageur russe qui séjourne au comptoir.



Je retrouve avec plaisir le personnage de Dina, menant sa vie comme elle l'entend, sans se soucier de ce qu'en pensent les autres, se comportant plus souvent en homme que comme on l'attend d'une femme. (Après le dîner, elle s'installe au fumoir avec ces messieurs, boit un coup et fume le cigare). J'aime aussi ce que je découvre de cette bourgeoisie qui dans son coin reculé du grand Nord joue du violoncelle, organise de somptueux festins pour Noël et reçoit à bras ouverts les visiteurs cultivés capables de parler littérature.
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Les limons ce sont les bras d'une charrette qui permettent de l'attacher au cheval.



L'histoire se déroule dans la première moitié du 19° siècle, dans le nord de la Norvège, le Nordland. A l'âge de cinq ans, Dina a été responsable d'un accident qui a coûté la vie à sa mère. Traumatisée, délaissée par son entourage, elle grandit en enfant sauvage qui n'a que faire des conventions sociales. Son mariage à l'âge de 16 ans est organisé et vécu comme une libération par son père et sa belle-mère.



"Son corps était celui d'un animal bien développé. Mais la veille de son mariage elle grimpa dans le grand bouleau et y resta longtemps. Et elle avait des écorchures sur les deux genoux parce qu'elle était tombée en courant sur les rochers pour dénicher des oeufs de mouette."



Je retrouve avec plaisir le même cadre que dans Cent ans sauf qu'ici le roman se déroule un peu plus tôt. Après son mariage avec Jacob, Dina s'installe à Reinsnes, un comptoir sur la côte. C'est un endroit où les bateaux peuvent faire escale, qui sert d'auberge et où on vend diverses denrées. C'est peu de dire que cette sauvageonne va perturber la vie bien réglée des habitants du comptoir, à commencer par celle de Jacob qui a plutôt l'âge d'être son père et qui n'avait pas envisagé que son mariage serait aussi fatiguant.
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Le testament de Dina

Dans ce dernier volet du" cycle de Dina", Herbjorg Wassmo clôt la vaste fresque familiale des Gronelv qui se situe dans la 2ème partie du XIXème siècle, une période où des changements commencent à apparaître dans la marche des affaires, dans les mentalités et les moeurs.

"Le testament de Dina" s'ouvre en 1890 lorsque disparaît Dina Gronelv, morte accidentellement dans l'incendie du domaine maritime de Reinsnes, dont elle était propriétaire sur la côte septentrionale de la Norvège. Cette disparition s'accompagne du très lourd héritage que la maîtresse des lieux fait porter à sa petite-fille Karna, âgée seulement de 16 ans et fragilisée par une maladie neurologique depuis l'enfance.

Dans ce dernier volume, l'auteure convoque à nouveau, même épisodiquement, les principaux acteurs de cette saga, afin que le puzzle s'emboîte parfaitement et que chacun y ait bien sa place dans l'esprit du lecteur. Le projecteur est toutefois mis sur deux personnages en particulier: d'abord, la jeune Karna, détentrice du testament de sa grand-mère, dont le mutisme nourri d'hallucinations obligent ses proches à la faire hospitaliser dans une clinique de Copenhague. Accompagnée d'Anna Gronelv, la femme de son père, elle va passer deux ans dans la capitale danoise, avant son retour définitif dans le Nordland. C'est ensuite sur Anna que l'auteure met la lumière, une femme attachante, partagée entre ses rêves de liberté et ses devoirs, confrontée à ses doutes, ses incertitudes, ses problèmes de femme et d'épouse. C'est une personne courageuse qui finit par trouver, semble t'il, le bon cap à donner à sa vie.

Mais Herbjorg Wassmo a un talent certain pour toujours évoquer derrière la lumière apparente, les ombres qui s'y projettent. Judicieusement elle introduit dans le dernier tome de cette histoire familiale l'ombre de deux absentes "de poids", Hanna, l'amie d'enfance de Benjamin Gronelv, dont il ne parvient à oublier ni le charme ni le destin tragique, et Dina, l'incontestable héroïne de ce cycle remarquable.

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L'Héritage de Karna, tome 3 : Les femmes si b..

"L'héritage de Karna", divisé en trois livres, s'inscrit dans la vaste saga familiale des Gronelv, propriétaires du comptoir maritime de Reinsnes dans le Nordland norvégien, et dont le récit débute avec " Le livre de Dina", composé lui-même de cinq parties. C'est dire si Herbjorg Wassmo est une auteure prolifique, mais pas seulement, car sa narration est précise, méticuleuse, alliant la poésie et la dureté, et n'est jamais redondante. Une écriture puissante qui relate les soubresauts de l'intime, qui parle de culpabilité ou de l'idée qu'on peut s'en faire, de la coexistence du Bien et du Mal, mais aussi de l'emprise des paysages sur ceux qui les côtoient, de l'importance des sons et de la musique; celle-ci est omniprésente tout au long du roman et elle est notamment symbolisée par l'existence d'un violoncelle et, plus tard, d'un piano à queue, auprès des " femmes si belles" que sont Dina, Anna et Karna Gronelv.

En insérant peu à peu dans les faits relatés des indications en apparence mineures, des suppositions, des sous-entendus, l'auteure dresse magistralement le portrait d'êtres complexes, touchants dans leurs contradictions, en même temps qu'elle évoque un monde en mouvement, celui de la fin du XIXème siècle en Europe du Nord.

Plus précisément, ce volet du roman raconte l'enfance et l'adolescence de Karna, née à Copenhague lorsque son père, Benjamin Gronelv, y faisait des études de médecine, à l'issue desquelles, en 1872, il rentre en Norvège dans sa région d'origine du Nordland. le récit s'achève en juin 1890; Karna a 16 ans et s'apprête à partir avec son ami à Bergen pour y faire des études. Entre ces deux époques, le lecteur découvre une fillette, puis une adolescente, attachante, observatrice scrupuleuse de ce qui l'entoure.

Mais, en ce jour de fête familiale prévue le jour de la Saint-Jean à Reinsnes pour redonner vie à ce domaine vidé de ses habitants depuis longtemps, rien ne se passe comme prévu. de révélations en révélations, la journée se termine par une tragédie qui provoque la destruction accidentelle du domaine et deux décès, dont celui de la maîtresse des lieux, la fascinante Dina Gronelv. C'est alors Karna qui aura la charge, mais aussi la force, de lire, le jour des obsèques de sa grand-mère, la révélation finale de cette femme hors du commun. Un "héritage" lourd à porter pour une toute jeune fille que l'auteure introduit alors, non plus comme une simple observatrice, mais comme une actrice; elle annonce ainsi le dernier volume de cette intense fresque familiale, titré " le testament de Dina".

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Le Livre de Dina

C’est un récit (une saga, un poème épique…) qui a pour cadre le nord profond de la Norvège au milieu du XIX°S et qui raconte la vie d’une famille d’armateurs, sur les mers au temps de la guerre de Crimée.

Mais surtout c’est la description d’un beau personnage de femme qu’Herbjorg a du sortir du fond de ses entrailles, féministe avant l’heure, sauvage, entière, fougueuse. Herbjorg Wassmo nous a toujours décrit des femmes fortes (Je pense à Cent ans que j’ai beaucoup aimé) mais Dina est un type qu’on n’oublie pas. Elle ensorcèlera mari et amants, les détruira aussi. Je relisais en même temps Les Hauts de Hurlevent et je ne pouvais pas m’empêcher de les associer.

J’aime Herbjorg Wassmo, son univers, la sauvagerie de sa terre. On imagine mal ici les nuits interminables de l’hiver norvégien, la violence de la mer déchaînée pour les marins.

Son style (particulièrement dans ce livre) est rugueux et poétique à la fois. Le surnaturel est très présent, les ombres des morts vivent et parlent. J’ai moins aimé les citations (sibyllines) de la Bible (que j’ai sautées la plupart du temps) Les monologues introspectifs (en italique) Je suis Dina…qui s’intercalent dans le récit donnent une respiration salutaire dans ce flot tumultueux.

Les trois tomes sont portés par l’inexorable malédiction qui suit Dina, après qu’elle ait tué sa mère par accident. On l’a changée en démon et démon elle sera. Mais, si dans le deuxième tome, Dina amoureuse me fit pitié, dans le troisième, sa douleur secrète n’en est que plus émouvante.

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Fils de la providence, tome 2

Le lecteur retrouve Benjamin Gronlev, le fils de Dina, à Copenhague où il poursuit des études de médecine. Le contexte politique de l'époque est tendu; le Danemark est engagé dans la "guerre des Duchés" qui l'oppose en 1864 à la Prusse et à l'Autriche, et dont l'enjeu est la possession des provinces du Schleswig et du Holstein. Envoyé en tant que futur médecin dans l'hôpital de campagne de Dybbol, Benjamin fait la connaissance de Karna Dons, une jeune fille modeste, qu'il va retrouver par la suite dans l'hôpital de Copenhague où il effectue son internat. De leur relation éphémère va naître la petite Karna, alors même que la mère de l'enfant ne survivra pas à l'accouchement.

Durant ces années d'études et de jeunesse, Dina est absente "du paysage", mais son ombre est omniprésente dans l'existence de son fils, partagé entre des sentiments contradictoires à son égard, amour, détestation, mais surtout fascination. Lorsqu'à la fin du roman Dina réapparait soudainement, elle révèle peu à peu à son fils la part la plus obscure de sa personnalité. Peu à peu, et sans doute pas complètement, car c'est de cette façon qu'elle place ses pions sur l'échiquier de sa vie. L'auteure parvient ainsi à transcrire magistralement la profondeur et l'ambiguïté de cette femme. Parallèlement, par le jeu d'un marché "donnant donnant " entre mère et fils, elle introduit subtilement le volet suivant de cette fresque familiale. A suivre donc avec "L'héritage de Karna".
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Fils de la providence, tome 1

"Fils de la Providence" s'inscrit dans la vaste saga familiale du "Livre de Dina". Ce volet, consacré à Benjamin, le fils de Dina, est lui-même composé de deux tomes, le tout constituant un foisonnement de personnages et de lieux qui confirme la prodigieuse aptitude de Herbjorg Wassmo à la narration.

Le prologue de ce 1er tome s'ouvre sur deux récits, le premier évoque l'image d'un petit garçon de 11ans qui assiste impuissant à la mort non accidentelle de Leo zjukovskij, l'amant russe de sa mère. La scène se passe dans le domaine familial de Reinsnes au Nord de la Norvège, et il va profondément affecter l'enfant.

Le 2ème récit, raconté quelques années plus tard par Benjamin lui-même, enjambe les distances et propulse le lecteur à Berlin où, à la demande de sa mère, il est à la recherche d'un violoncelle qu'elle avait laissé là, avant de repartir ailleurs.

Entre ces deux moments, le roman évoque l'enfance et l'adolescence solitaires de Benjamin sur les terres septentrionales de la Norvège, une période marquée par le poids d'un secret et par l'abandon de sa mère partie à l'étranger après avoir confié son enfant et la marche du comptoir maritime à Anders, son second mari; C'est une "grande dame" qui s'en va en emportant avec elle son violoncelle et le livre de sa mère, disparue alors qu'elle n'avait que 5 ans. Le lecteur mesure à nouveau l'ambivalence de cette femme capable d'abandon mais aussi de fidélité et de mémoire.

Malgré la sollicitude de son beau-père, ce sont des années de mal-être qui attendent Benjamin; mais ce sont aussi des années de formations intellectuelles solides. A l'issue de brillantes études secondaires, le jeune homme semble avoir trouvé sa voie en prenant alors un chemin qui va l'emmener loin de Reinsnes.
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Cent ans

Dans le nord de la Norvège, l'auteure nous raconte la vie de sa mère, sa grand mère et son arrière grand mère entre 1842 et 1942. Cent ans. Le livre est constitué de 6 cahiers qui ne suivent pas de structure chronologique. Ces femmes suivent le destin typique de leur époque. Elles se marient et ont des enfants. On sent que pour chacune d'elle, la maternité est parfois un poids. Des femmes intelligentes et courageuses qui auraient voulu voir le monde mais qui sont enfermées dans leur quotidien. On découvre dans ce roman, la vie quotidienne dans le nord de la Norvège. l'auteure nous montre aussi comment les changements de la fin du XIXe à la moitié du XXe affectent la vie des Norvégiens. Le style est simple et pure. On s'attache à ces femmes, on s'identifie à elles.
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

En Norvège, bien au nord, dans les contrées très froides, vit une jeune fille Dina traumatisée par l'accident qui tua sa mère.

Elle est responsable de la mauvaise manœuvre de la machine à lessiver qui a causé la fin horrible de sa pauvre mère.

Délaissée par son père,le commissaire, un être froid, endurci par le malheur , la jeune fille se réfugie dans son monde.

Dina, blessée à l'âme, devient cruelle, libre, rebelle, vit une jeunesse folle, diabolique.

Elle est mariée à un homme beaucoup plus âgé qu'elle.

Tout cela finit très mal.

La saga comprend trois tomes écrits d'une écriture hors du commun, rugueuse, dure comme le climat de là-bas, comme les gens qui habitent le livre.

Je ne lis que le premier "Les limons vides, repoussée par un malaise en lisant.

En lisant ce livre, j'ai appris qui était la romancière Herjborg Wassmo, écrivaine norvégienne, très connue dans les pays scandinaves et chez nous également.

Le roman est paru en 1989 en Norvège et en 1994 pour les éditions en français.

Un film a été porté à l'écran avec Gérard Depardieu qui doit se montrer grandiose dans cette ambiance.

Une étrange lecture venue d'ailleurs.
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Le testament de Dina

Comme à son habitude, Wassmo nous dresse des portraits de personnages forts, de ceux qui vous restent en mémoire longtemps. La description de la folie pourrait paraître dure, mais c'est autour de ce climat que l'histoire se noue entre Karma, Anna, Joakim et Benjamin. Anna est éprise de liberté et hésite entre deux hommes. son mari fait preuve de compréhension et d'abnégation et finit pas faire l'admiration de son rival. Au total, dans cette quête de liberté, je suis bien en peine de vous dire s'il y a un vainqueur. Je ne le pense pas : tous les personnages repartent avec une perte. C'est un mode un peu rude, mais passionnant. C'est écrit de manière magistrale, c'est envoûtant !
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Le Livre de Dina



Herbjorg Wassmo est une autrice norvégienne reconnue et récompensée par de nombreux prix.



Elle excelle dans les sagas familiales. « Le livre de Dina » est la première partie de la trilogie « le cycle de Dina ».



Dina n’est encore qu’une petite fille curieuse quand, intriguée par la lessiveuse remplie d’eau bouillante, elle en actionne la manivelle de vidange, déversant ainsi accidentellement sur sa mère Herjtrud des litres du liquide bouillant.



En quelques secondes, Dina est devenue la « meurtrière » de sa mère qui a agonisé pendant de longues heures des suites de ses brûlures.



Son père, qui a de hautes fonctions dans le village puisque commissaire, éprouve un profond ressentiment vis-à-vis de sa fille unique et s’en désintéresse totalement.



Dina, livrée à elle-même, grandira loin de toute tendresse, passant son temps à grimper dans les arbres ou à chevaucher.



Certains villageois la trouvent bizarre, d’autres en ont peur.



A l’âge de 16 ans, son père la marie avec son meilleur ami Jacob, veuf et âgé de 30 ans de plus qu’elle.



Dina devient alors maîtresse du Domaine de Reinsnes, comptoir réputé qui vit du commerce maritime.



Mais la jeune femme entend bien mener sa vie de façon indépendante et ne pas se laisser enfermer dans les conventions sociales que l’on voudrait lui imposer.



Dès les premières pages, j’ai adhéré à l’histoire de la petite Dina, hantée par son acte et le fantôme de sa mère. Suivre son parcours de femme a été passionnant.



Herbjorg Wassmo dresse un portrait de femme hors du commun avec ses forces, ses faiblesses, ses outrances parfois tout en nous racontant la vie au nord de la Norvège au XIXème siècle.



Un grand roman à découvrir.

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Cent ans

[Lu en 2018]

Quel livre fabuleux !

J'ai vraiment adoré suivre l'histoire de famille de ces femmes qui se ressemblent et qui pourtant sont très différentes. Toutes ont un caractère fort (sauf peut être la dernière), même si parfois, elles savent bien le cacher. J'ai une préférence pour Sara Suzanne, la plus ancienne, probablement car pour moi, c'est celle qui a le plus fort caractère.

Herbjorg Wassmo n'a pourtant pas inventé de personnages et de situations rocambolesques mais, son écriture est tellement juste et puissante que cela suffit à rendre une histoire simple formidable.

Bref, je ne peux que vous conseiller cette lecture fascinante qui retrace 4 destins de femmes norvégiennes et de leurs maris qui ont tous un lien très fort avec la mer.
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Ces instants-là

Ces instants-là ou le portrait d’une femme défendant sans cesse ses droits et l’égalité hommes-femmes.

Personne n’est nommé dans Ces instants -là

Phrases courtes. Coupées. Les points semblent être la règle. Rythment le roman telle une musique. Trouble. Inhabituel. Peu importe. Continuer quand même.

Un bon souvenir lecture.
Lien : https://eleonoreb.wordpress...
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Reinsnes, au nord de la Norvège. Dina n'est qu'une enfant lorsqu'elle assiste, impuissante à la mort de sa mère, ébouillantée dans un lavoir. Depuis ce jour, elle vit avec le poids de la culpabilité et entre dans une période de mutisme. Son enfance est compliquée. Son père se remarie et l'entente avec sa belle-mère est électrique. Les seuls objets qui l'apaisent sont les portraits de sa mère qui habillent les murs de la maison et un livre qu'elle gardait précieusement. La situation devenant difficile au fil des années, son père finit par la confier à une famille vivant dans une métairie à Helle, à quelques kilomètres de chez elle. Lorch, son précepteur, lui fait alors découvrir la musique.

"Quand Lorch commença à jouer, les yeux gris clair de Dina se révulsèrent comme si elle allait s'évanouir. Les larmes coulaient à flots le long de ses joues, et elle faisait craquer les jointures de ses doigts au rythme du violoncelle. Quand Lorch vit l'effet que faisait la musique sur la petite fille, il s'arrêta, effrayé. C'est alors que le miracle se produisit."



Quelques années plus tard, alors qu'elle n'a que seize ans, Dina épouse Jacob, un veuf de vingt ans de plus. Rebelle, n'aimant pas se plier aux règles et aux convenances, Dina découvre sa nouvelle vie d'épouse.



En trois tomes, Herrbjorg Wassmo raconte la vie d'une femme au destin sombre dans une Norvège hostile des années 1840 dans cette trilogie composée des titres "Les limons vides" (Livre 1), "Les vivants aussi" (Livre 2) et "Mon bien-aimé à moi" (Livre 3). Chaque ouvrage s'ouvre sur une nouvelle période.



Dans les toutes premières lignes, Dina est une femme mariée. Elle se trouve au bord d'une falaise. Il fait un froid glacial, le traîneau qui la transportait elle et son mari est renversé. Le vide n'est pas loin. La neige est à perte de vue. Un drame se profile sans qu'on en connaisse encore les circonstances.

A partir de ce moment, on fait un bon dans le passé, on bascule alors dans son enfance.



Dina est une petite-fille trop tôt confrontée au pire. La perte de sa mère et un père absent l'amènent à se renfermer et à devenir ce petit être sauvage qui ne trouve du réconfort que dans le monde qu'elle s'est créé.



D'une enfant perdue, à une adolescente au caractère indomptable, Dina devient une femme de poigne, enfermée dans un univers mystique. C'est également une femme à la beauté exceptionnelle qui fascine autant qu'elle impressionne.



"Le livre de Dina" est le portrait d'une femme dont les obstacles liés à la rudesse du Nordland et à la vie à la campagne ne l'empêcheront pas de découvrir des bonheurs simples et essentiels. Une très bonne lecture pour ce mois de décembre.




Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Cent ans

Des femmes courageuses qui ne s'oublient en tant que femmes malgré les grossesses... Des histoires fortes. Longtemps, elles resteront dans ma mémoire. Un roman qui invite à en savoir plus sur l'Histoire de la Norvège.

Entre terre et mer. Du nord au sud. D’une génération à l’autre. Partir, se sauver. Abandonner les siens. Les retrouver… plus tard. Être rejeté(e). Aimer. S’offrir, s’ouvrir à lui. Et vivre. Vivre…



Et moi ? Être captivée, aimer. Me sentir proche d’elles. Imaginer ma grand-mère, sa mère, sa grand-mère… ces femmes basques. Une autre histoire, une autre Histoire…
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La Véranda aveugle

J’ai lu la Véranda aveugle à la suite du livre de Dina, de la même auteure.

Cette fois-ci on y suit Tora, mais on y retrouve les éléments saillants qui imprégnaient l’univers de Dina :

- la Norvège et le froid, bien sûr (même si ce n’est pas exactement la même époque, puisque le roman commence dans l’après-guerre ; et ce n’est pas non plus exactement le même décors : ce n’est plus l’isolement de Dina au-delà de Tromso et du cercle polaire, jusqu'aux îles Lofoten, mais les replis d’un triste et pauvre village de pêcheurs, avec ses non-dits, ses rumeurs, ses solidarités et ses haines cachées)

- les conditions innommables de la naissance (Tora est une  « bâtarde », née de la relation honteuse entre sa mère et un officier allemand pendant l’occupation. Elle est marquée au fer rouge par la rumeur, les ragots, et vit le regard suspicieux des villageois dans sa chair.)

- des hommes faibles, qui doivent faire face à des femmes puissantes (comme le beau-père de Torah, qui a des pulsions incestueuses et peine à les réfréner)

- la beauté de la plume de Wassmo, capable de décrire toute cette violence, mais d’une manière si fine, si dentelée, que c’est en définitive surtout d’humanité qu’il s’agit.

 

J’avais déjà beaucoup aimé Le Livre de Dina, mais je trouve qu’ici il y a quelque chose de presque plus fort : Wassmo n’a plus besoin du côté pittoresque (même si hostile, terrible) de la région isolée dans laquelle se déroulait Le Livre de Dina : elle déploie la même terrible faculté de percevoir des êtres souffrants sans le « folklore » de la grande nature révoltée (je précise malgré tout que Le Livre de Dina est à mes yeux un très grand livre !)
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