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Critiques de Jacques Lacarrière (108)
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Alain-Fournier, Les demeures de rêve suivi de..

Entre Berry et Sologne, Jacques Lacarrière nous emmène discrètement sur les pas d’Henri-Alban Fournier (alias Alain Fournier), qui a partagé sa jeune existence dans trois maisons. La première où il naît en 1886, à La Chapelle-d’Angillon ; la seconde, où il passe son enfance et son adolescence, à Epineuil-le-Fleuriel, et la troisième, chez l’oncle Florent, près de Nançay, où il se rend chaque année pour une quinzaine de jours, à l’époque de la chasse.

Et c’est un véritable enchantement de cheminer aux côtés de l’enfant puis du jeune homme, le long des allées arborées et des sentiers mystérieux qui s’enfoncent dans la profonde forêt solognote et débouchent sur des vestiges de châteaux qui renferment sûrement des secrets impénétrables et les fantômes du passé…

Les éléments déclencheurs et déterminants pour l’écriture de son futur et unique roman : « Le Grand Meaulnes » qui mêle le rêve à la réalité et le naturalisme au fantastique seront bien sa passion pour les balades dans la nature et les sensations qui s’en dégagent, les divagations de son esprit autour des contes et légendes, très répandus à son époque, mais aussi la beauté des femmes dont la première image est celle de la silhouette gracile de sa sœur Isabelle, en robe et ombrelle blanches et qu’il fixe sur la pellicule de son appareil photo.



Dans son bel ouvrage, Jacques Lacarrière n’oublie pas de passer en revue la bibliographie posthume d’Alain Fournier : son roman inachevé, « Colombe Blanchet » ainsi que l’abondante correspondance échangée avec sa famille et ses amis d’enfance, notamment avec Jacques Rivière qui deviendra son beau-frère. Ces documents inédits ont été publiés après la mort de l’écrivain et sont ainsi passés dans la postérité. Ils demeurent un témoignage vivant du romancier trop tôt disparu, le 22 septembre 1914, à l’âge de 28 ans, fauché par la mitraille allemande au cours d’un combat dans le bois de Saint-Rémy, à la Tranchée de Calonne, dans la Meuse.

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Marie d'Egypte

Excellente surprise. Alexandrie pendant les premiers siècles du christianisme. Et déjà l'intolérance de Frères chrétiens. L'exact contraire du message de Jésus. On brûle et on détruit tout ce qui est païen, les temples et les gens. Le salafisme n'a rien inventé. Marie est une prostituée. Elle aime cette activité. Elle n'a d'ailleurs connu que cela. Sa vie tourne autour du sexe. Mais peu à peu, elle prend conscience du message des ermites chrétiens, de leur recherche de Dieu. Elle va elle aussi suivre cette quête, dans le désert. Jusqu'à se purifier, s'oublier, se dessécher. C'est écrit avec beaucoup de poésie et de lyrisme.

Ce qui me gène un peu, c'est cette idée, induite par le christianisme, de définir ce qui est pur de ce qui ne l'est pas. Se purifier de quoi ? D'avoir été une prostituée ? Et alors ? Cette dichotomie entre le corps et l'esprit est assez insupportable. Dans d'autres religions/philosophies, on ne retrouve pas cette séparation arbitraire. Dans l'hindouisme, on trouve la notion de brahmacharya, cette énergie sexuelle, vitale, disponible qu'on utilise comme on le souhaite, pour satisfaire le corps ou l'esprit. Si on satisfait le corps, on ne s'élèvera pas spirituellement. Ça me parait beaucoup plus pertinent, plutôt que de se culpabiliser par une activité sexuelle jugée excessive. C'est la condition humaine. Nous sommes fait de substances, d'envies, d'émotions, de pensées. Nous sommes des êtres de chair avec des désirs. Cette morale judéo-chrétienne, qui n'a certainement rien à voir avec le message initial, mais inventé à travers les péchés par l'institution ecclésiale est une manière totalitaire d'assujettir le peuple. Une de plus.

Je ne suis pas certain de la nécessité, pour Marie, de devoir se purifier par une ascèse mortifère dans le désert. Mais le livre de Jacques Lacarrière excelle à montrer l'intolérance des premiers chrétiens, une fois leur religion reconnue religion d'état, dans cette ville d'Alexandrie, présentée comme un riche creuset de plusieurs civilisations.

Un livre que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse.
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L'envol d'Icare

Jacques Lacarrière nous montre tout au long de cet ouvrage que je vous recommande chaudement, les clés de lecture autour de ce mythe très connu, l’un des plus connus que nous donne d’ailleurs Ovide dans Les métamorphoses. Quel symbole se cache derrière les ailes d’Icare ? Ce symbole des ailes si important dans la Grèce ou la Rome antique, synonyme de Dieux, de génies ou encore de héros. Pourquoi ce mythe a-t-il eu une si grande influence encore aujourd’hui ?



C’est ce que montre l’auteur avec une grande simplicité et pourtant un travail de recherches qui se sent profondément et qui permet d’obtenir diverses clés de lectures du point de vue anthropologique psychanalytique, ritualiste ou encore lexicale. Je ne vais évidemment pas rentrer dans les détails de cette démonstration très simple et passionnante à suivre, je vous laisse découvrir cela. Néanmoins, c’est un travail très complet qui permet de regarder ce mythe sous tous ses angles.



Mais avant ces clés, il revient en détails sur le mythe tel que nous le donne Ovide, puis dans diverses versions, car parfois, ce n’est pas dans les airs qu’Icare évolue, mais au sein de la mer. On découvre un Dédale qui peut à la fois être un père protecteur, non écouté par son propre fils (comme Phaéton avec Apollon qui connaîtra un funeste destin aussi), mais aussi parfois une figure plus sombre comme le récit le liant à son neveu, Thanos, qu’il fait chuter et qui sera métamorphosé en perdrix.



Jacques Lacarrière nous montre aussi que le vocabulaire maritime s’est complètement fondu dans le lexique de l’aviation, ce milieu qui fait tellement rêver l’homme et qui fait encore rêver l’homme moderne, cherchant à conquérir toujours plus haut jusqu’à l’espace. Avec simplicité et pour vraiment rendre complète la démonstration, l’auteur montrera aussi à quel point ce mythe a alimenter les consciences et l’art avec des tableaux qui le représente et qui vont parfois montrer différents moments de ce mythe.



C’est un ouvrage d’une grande qualité et c’est avec simplicité et passion que l’on découvre ce mythe qui est lu avec différents prismes très pertinents, rendant ce mythe toujours plus hypnotique.


Lien : https://www.mamzellepotter.f..
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En cheminant avec Hérodote

Un voyage dans le temps et dans le berceau de notre civilisation qui permet de mieux comprendre l’incroyable dialogue des civilisations méditerranéennes dès l’antiquité. Le propos est soutenu par un style très fluide qui rend plaisante l’acquisition de nombreuses connaissances historiques.
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Chemin faisant

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Chemin faisant

Dans ce livre, l'auteur va nous raconter son expérience de marcheur après avoir parcouru en 1971 seul et à pied quelques 600 km du Bas Rhin au Roussillon en marchant exclusivement sur des chemins. 



Au cours de son périple, il va croiser plusieurs personnes, certaines seront de belles rencontres et d'autres iront dans la case "mauvais souvenirs". Il va aussi tenter de nous transmettre la beauté des paysages que parfois (souvent ?), sous couvert de modernité, l'homme a saccagé, détruit, abimé.



Outre la résonnance que ce livre a eu en moi, grande adepte de la randonnée, c'est la finesse de l'écriture, la poésie qui en ressort qui m'ont le plus touchée. Les écrivains marcheurs contemporains n'ont pas réussi à me faire ressentir cette symbiose avec la nature, et cette sorte d'exaltation à la marche. 



C'est un beau récit de voyage à découvrir.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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Chemin faisant (suivi de) la mémoire des routes

L'auteur traverse la France des Vosges à la Méditerannée. Jacques Lacarrière est un grand intellectuel connu pour ses écrits sur l'antiquité grecque. Son récit ne se contente pas de décrire son parcours pédestre avec les inévitables anecdotes, d'autres l'ont fait, on trouve de tels récits sur internet. Ici l'auteur livre les réflexions qui lui sont inspirées. Son récit ne colle pas tout à fait aux chemins qu'il a parcouru. L'ensemble est inégal et un peu décevant. Je n'ai pas lu la mémoire des routes.
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Anthologie de la poésie grecque contemporaine..

Dès que l'on évoque la poésie grecque, immanquablement apparaissent les noms de Constantin Cavafis, et plus proche de nous, ceux de Georges Séféris, Odysseus Elytis et Yannis Ritsos. Ils sont les très grands représentants de la poésie grecque, les incontournables d'une oeuvre littéraire unique.

Parler de la poésie grecque contemporaine, même après la lecture de cette remarquable anthologie, relève de la gageure, d'un pari difficile à tenir, tant son champ est multiforme, foisonnant.



Depuis les années 50, la poésie grecque jouit en effet d'une vitalité assez exceptionnelle. Bien qu'elle n'ait jamais véritablement connu d'école, de courant littéraire, bien qu'héritière d'une grande tradition classique, qui emprunte au genre de l'épopée et au chant, la création poétique en Grèce n'a jamais eu de cesse de se renouveler, de se perpétuer, de s'interroger aussi, dans une grande diversité de style, de formes mais aussi dans ses sources d'inspiration.



Ce renouveau littéraire n'a cependant jamais renoncé de se référer aux mythes anciens, aux récits épiques mais également aux liens quasi religieux qu'elle entretient avec les éléments, avec la terre et la mer. C'est cette part de la poésie grecque contemporaine qui la rend si particulière, si attachante.



« D'abord il y eut la mer

Je suis né entouré d'îles

Je suis une île surgie le temps de voir

la lumière, dure comme la pierre

puis sombrer.

Les montagnes sont venues après.

Je les ai choisies.

Il fallait bien que je partage un peu le poids

écrasant ce pays depuis des siècles. »*



Dans cette remarquable anthologie dirigée par Michel Volokovich, qui assure également le choix et la traduction des poèmes, j'ai beaucoup aimé la découverte de nombreux auteurs mais aussi et surtout, de textes pleins de justesse et de sensibilité, de poèmes aux subtiles nuances, à l'imaginaire débordant de paysages, de couleurs, des rythmes du vent et de jeux de lumières, qui porte en elle les récits du quotidien, du banal, les rumeurs de la ville, des ports, la promesse des lointains,... le tout dans une écriture touchante, une subjectivité qui révèle tout l'espace de l'introspection et de l'intime.



C'est avec plaisir que j'ai (re)découvert des textes de grands noms de la poésie grecque, des auteurs aussi essentiels que Kikí Dimoulá et Zoé Karèlli, des figures connues et moins connues de Yòrgos Thèmelis, Tàkis Sinòpoulos, de Titos Patrìkios ou encore de Nìkos-Alèxis Aslànoglou, chacun portant en soi une source et un talent d'écriture qui m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur leur oeuvre poétique (tous malheureusement ne sont pas traduits en français).



Poète (et poétesse) témoin d'une époque, d'une histoire, poète de la guerre et de l'espoir, poète voyageur, poète solitaire et rêveur, poète inquiet et méditatif, poète nostalgique, idéaliste perdu, poète attentif et silencieux, poète des paysages et des villes,… Cette Anthologie de la poésie grecque contemporaine nous offre les portraits de tous ces poètes, venus d'un pays – la Grèce – qui n'en finit pas d'investir notre imaginaire.



« Je veux que le poème soit nuit, errance

dans des rues isolées, des artères

où la vie vient danser. Je veux

qu'il soit combat, non pas musique dénouée

mais passion d'exprimer en soi l'incohérence

le désordre qui prendra feu si l'on ne joue pas

le tout pour le tout



Tandis que les autres, indifférents, sûrs d'eux

se gaspillent ou se préparent le soir

à mourir, toute la nuit je cherche des petits cailloux

incorruptibles dans le monologue de chaque jour

même très usés. Qu'ils brillent

dans leur épaisse obscurité, maigres insectes

hasardeux, que le sens tue

et qu'abreuve le sentiment »





(*) Titos Patrìkios - poème "Les montagnes" (mai 1968) - p. 132

(**) Nìkos-Alèxis Aslànoglou - poème "Ars poetica" - p. 146
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L'envol d'Icare

« … mais moi je sais maintenant pourquoi je suis ici : pour aller en Sicile bien sûr, mais aussi pour me sentir oiseau, pour éprouver ce ciel, épuiser l'infini. Je ne suis plus Icare. Je ne suis plus un terrien ni même un humain mais un oiseau, un oiseau qui découvre qu'il a des ailes, que le ciel et la mer sont infiniment bleus, que... »



L’envol d’Icare, Jacques Lacarrière @editionsseghers



Quel livre fabuleux!



L’auteur nous entraîne au cœur du mythe, avec une réflexion présentant l’envol et la chute, mais aussi ce qui les a précédés, comme autant de battements d’ailes menant à la fin inexorable…



« Le jeune Icare, fier de son vol audacieux, abandonne son guide: il brûle de sonder les célestes espaces et s'élance plus haut. Par la vivacité de ses rayons, le soleil, dont le trône se trouve près de lui, ramollit la cire parfumée qui sert de lien à ses ailes : elle fond. Icare agite ses bras dépouillés, mais, n'ayant plus le plumage qui le soutenait comme deux rames, il ne saurait voguer dans les airs. »



… et sur celle-ci, la chute fatale, la fin inexorable, il fait toute la lumière! Il donne à réfléchir sur l’interprétation du mythe, sa signification, ses clefs de lecture, afin qu’il n’ait plus un mystère pour nous, qu’il nous apparaisse claire et limpide, comme une mer étale…



« Je sais très bien que cette histoire de Dédale et d'Icare est une pure légende qu'on imagina et raconta jadis pour expliquer que l'homme ne doit pas désirer l'impossible et que son domaine est la terre, non le ciel. Je sais très bien que j'ai à faire avec un mythe, mais c'est justement cela qui fascine : tout ce qu'il fallut imaginer d'Homère à Ovide pour étoffer le vide des faits, faire vivre cette inexistence, remplit les blancs, et justifier l'invraisemblance de l'histoire. Avec les textes anciens sur Icare, nous touchons cette part de l'homme grec qui de tout temps eut envie que cette légende existe et la fit exister en lui donnant un corps - à défaut de corpus - puis une trame puis un drame, bref qui l'enfanta progressivement et ne cessa de l'enrichir au cours des siècles. »



Car c’est là que réside la beauté de ce livre, la richesse de celui-ci: dans l’héritage d’Icare!



Ce n’est pas uniquement le mythe, c’est ce qu’il a apporté à travers les siècles, ce qu’il a inspiré… oh non! Pas seulement le désir de voler, mais ce que cela représentait! Pas simplement l’aviation mais aussi ce que l’art, la littérature, la peinture doivent à Icare… pourquoi le mythe inspire de tout temps? Si largement…



« Le mythe doit sûrement contenir autre chose qu'une simple histoire d'orgueil et de cire fondue et c'est cette autre chose, cet appel à la joie de l'envol et à l'ivresse de l'azur qui fit sa pérennité. C'est pourquoi le sujet de ce livre est moins le mythe lui-même que son sillage en nous depuis la fin du monde antique. Je dirai même que là résident le vrai mystère et le vrai mythe d'Icare: en cette pérennité qui le maintint pendant des siècles dans le conscient et l'inconscient de l'homme, dans le rêve de devenir cet homme-oiseau que la perspective d'une chute mortelle ne put elle-même jamais éteindre. »



Quelle beauté!



Ce texte transporte, enrichit d’un regard neuf, d’une portée plus vaste…



C’est un hymne à l’audace, à la curiosité, à la liberté!



« Tu nous as dit avec tes ailes: mieux vaut chuter libre dans le ciel infini que de vivre enchaîné dans le renoncement. »



C’est un chant de vie, d’espoir, une note contemporaine empreinte de mythologie…



« Tu as voulu voler alors même que le monde n'était pas préparé à recevoir ton acte et encore moins à le comprendre. Tu as chu incompris mais tu n'as pas chu oublié. Ta chute a servi d'exemple… »



Une ode à la mythologie revisitée, à son intemporalité, à son éternité!



« Le mythe d'Icare est le seul mythe grec à n'être jamais mort, à avoir hanté sans interruption l'imaginaire occidental depuis la fin du monde antique jusqu'à nos jours. »



Une lecture qui m’a profondément touchée et envoûtée, et pour laquelle je remercie les @editionsseghers qui me l’ont offerte en service presse 🙏🏼 merci infiniment!
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L'envol d'Icare

A la suite de ses trahisons répétées envers le minotaure, Dédale l’architecte est jeté avec son fils Icare dans le Labyrinthe qu’il a lui-même créé. Les issues étant gardées de toutes parts par Minos, la seule qui est envisageable est la voie des airs. Dédale rêve de retrouver la Sicile, son pays natale.



Dédale l’astucieux, fabrique deux paires d’ailes, la première pour son fils et la seconde pour lui.



“Ne vole ni trop haut, ni trop bas. Reste dans un espace intermédiaire, à mi-hauteur entre ciel et terre." : Dédale à son fils Icare, lorsqu’il le muni de deux ailes en plumes accrochées à son corps grâce à de la cire.

Les métamorphoses d’Ovide, livre VIII



Jacques Lacarrière invite ses lecteurs à s'interroger : 



Cette phrase est-ce le conseil d'un père terre à terre à son fils ?



Est-ce le père qui rêve que son fils côtoie les dieux, qu'il devienne aussi divin qu'eux ?



A-t-il seulement imaginé que son invention, que ses ailes, que sa technique n'était pas adaptée et qu’elle pourrait lui causer la perte de son fils ?



L’auteur nous donne des pistes de réflexion, nous invitant à toutes les connaître, et considérer afin de nous faire notre propre interprétation : 



Sur le prélude à l’envol, sur l’envol d’Icare, sur sa chute dans la mer.



Après la chute, plusieurs clés sont données  au lecteur : naturaliste , onirique, symbolique, psychanalytique, ritualiste, alchimique, utopique, lexicale.



Ce qui fascine Jacques Lacarrière, c’est comment et pourquoi ce mythe hante encore aujourd'hui l'imaginaire des hommes.



Qu’est-ce qu’il nous apprend, quel est ou quels sont le/ les messages ? Que veut-il nous dire dans son intégralité ? 



Et Icare désobéit à son père, les ailes craignaient l’humidité, et le soleil, à cause de la chaleur qui ferait fondre la cire et décrocherait ses ailes.



Icare est alors précipité dans la mer qui porte aujourd’hui son nom, la mer Icarienne, Ikaria.



Un texte très minutieux, documenté, intéressant et enrichissant pour tous ceux qui s'intéressent à la Grèce Antique et à ses mythes, aux légendes.



A ceux qui rêve de devenir homme-oiseau car l’auteur s’autorise quelques rêverie et quelques poèmes bienvenus dans ce texte si précis.



"Tu as chu incompris mais tu n'as pas chu oublié. Ta chute a servi d'exemple non à ceux qui rêvaient de voler mais à ceux qui vivent sans ailes."



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Chemin faisant

CHEMIN FAISANT / Jacques Lacarrière

"Chemin faisant", encore un de ces livres qui font en vous leur petit bonhomme de chemin et vous marquent pour longtemps.

" Rien ne me paraît plus nécessaire aujourd'hui que de découvrir ou redécouvrir nos paysages et nos villages en prenant le temps de le faire. Savoir retrouver les saisons, les aubes et les crépuscules, l'amitié des animaux et même des insectes, le regard d'un inconnu qui vous reconnaît sur le seuil de son rêve. La marche seule permet cela. Cheminer, musarder, s'arrêter où l'on veut, écouter, attendre, observer. Alors, chaque jour est différent du précédent, comme l'est chaque visage, chaque chemin.

" Ce livre n'est pas un guide pédestre de la France, mais une invitation au vrai voyage, le journal d'un errant heureux, des Vosges jusqu'aux Corbières, au cœur d'un temps retrouvé. Car marcher, c'est aussi rencontrer d'autres personnes et réapprendre une autre façon de vivre. C'est découvrir notre histoire sur le grand portulan des chemins. Je ne souhaite rien d'autre, par ce livre, que de redonner le goût des herbes et des sentiers, le besoin de musarder dans l'imprévu, pour retrouver nos racines perdues dans le grand message des horizons. "

Jacques Lacarrière.

Il y a des livres qui vous font signe : ceux qui, vendus au poids, affranchis de la condamnation au pilon, celui de Vincenot sur le rail évoqué hier, d'autres, qui échouent dans des magasins d'occasion, abandonnés pour diverses raisons. Ceux-là pour moi sont comme ces petits chiens des refuges qui viennent spontanément à vous. Celui-ci s'appelle "Chemin Faisant", le genre de nom à me faire craquer. Je l'ai adopté. Un vrai petit bonheur qui, depuis les Vosges, m'a entraîné vers le Midi et son protecteur. L'auteur, sensible au feu chaleureux des Sud, relève parmi ses sensations celle qui fait passer des terres du Nord à l'Occitanie. Du petit lait pour moi, même sur une île au lait de coco... Quel dépaysement ! Et ce grand saut dans la plaine à partir du Causse du Larzac ! Les villages sous les eaux du Salagou... les hippies, les chasseurs, le Minervois, les viticulteurs contre le vin d'Algérie... Et oui, les années 70...

Mais celui qui finit en sa compagnie avec les bleus de la mer, du ciel, les falaises de Leucate à la blancheur grecque (Lacarrière était particulièrement attaché à cet éclat hellène sur toute la Méditerranée), ne peut que ressentir un vent d'éternité aussi intemporel qu'universel... être porté par un sentiment de destinée commune à travers l'Histoire. Ceux qui marchent vers la nature et les autres, pas seulement pour Compostelle, comme nos aïeux le faisaient par force il y a encore un siècle, le ressentent mieux encore sous la plante des pieds.
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Dictionnaire amoureux de la Grèce

Un merveilleux ouvrage que je ne me lasse pas de lire et relire en piochant, ici ou là, telle ou telle entrée.

L'hommage enchanté à la Grèce d'un auteur qui a l'humilité de s'oublier lui-même devant son sujet alors que son savoir est immense et qu'il a le don de nous le faire partager avec grâce et légèreté. Un pur bonheur !
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Marie d'Egypte

Abandonné au bout de 50 pages, je ne suis pas du tout rentrée dans ce récit de Jacques Lacarrière. J'ai beaucoup de mal avec la littérature complaisante autour de la prostitution, on est en plein dedans.



J'avais été attirée par ce livre d'abord car je n'avais jamais lu cet auteur, pourtant l'un des préférés de ma maman, et par intérêt pour le traitement littéraire de la figure de Marie l'Égyptienne.

Effectivement cette sainte a été assimilée au Moyen âge à celle de Sainte Marie Madeleine, confusion entretenue par le schéma de la "prostituée repentante". On retrouve donc dans ce livre, pour ce que j'en ai lu, les biais de certains discours sur Marie Madeleine... J'ai lu quand même les quelques pages historiques qui terminent l'ouvrage.
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Le géographe des brindilles

Cet ouvrage est une compilations de textes courts produits par Jacques Lacarrière dans diverses publications et dont le thème commun est le rapport de l’auteur à la nature . Que ce soit avec la flore (arbres , fleurs ,jardins) ,la faune ( Libellule,abeille, oiseaux, serpent , crapaud..) voire les bactéries ou les pierres , il en parle toujours avec cet animisme tendre et poétique qui est sa marque de fabrique ( voir aussi « Le pays sous l’écorce ») . Si on ajoute à cela son érudition (toujours aimable jamais arrogante) et la qualité de son écriture on comprend que cet ouvrage se déguste avec volupté.
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Le pays sous l'écorce

" Au début, je n'éprouvai rien qu'un peu de mal à respirer et un léger picotement par tout le corps, comme en éprouvent les chenilles avant de se chrysalider ... Et juste après, un fourmillement plus intense, plus ramifié, comme si je m'effritais, m'excoriais, écorché par l'écorce de l'arbre. Mes nerfs apparemment s'enchevêtraient, s'enroulaient, sur eux-mêmes et son sang s'allégeait, ma peau se craquelait. Je percevais encore les bruits de l'air, le silence de l'eaux. Je percevais aussi d'infimes présences sous l'écorce. Et l'arbre tout entier, sa sève, ses rumeurs, l'émoi de ses branches et le désir nocturne des racines. Rien de tragique, en somme. J'étais entre deux mondes et je vivais toujours. "



Cette introduction n'est qu'un infime aperçu de toute la poésie que vous pourrez lire à haute voix pour vous en souvenir toujours.
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La poussière du monde

Ce petit livre est un trésor que j'aime conseiller. Tel un conte, son style éminemment poétique est empreint de sagesse ancestrale qui alimente des réflexions bien actuelles.

Pour moi, qui suis dérangée par la poussière, Jacques Lacarrière en parle avec sagesse. Au cours de ce récit, il nous emmène dans les steppes poussiéreuses d'Anatolie, au temps des sultans Seldjoukides repoussant les Mongols de Gengis Khan.

Depuis des années, Yunus Emré balaie sans cesse la cour du couvent, en priant et en méditant. Ce derviche, poète, troubadour vit dans le tekké de Konya, une des villes les plus saintes qui a échappé à la destruction des envahisseurs. Il part ensuite de caravansérails, en jardins et en mosquées, sa méditation s'élargit sur les routes, il apprend à se défaire des illusions pour trouver la vérité. Et le vent qui transporte la poussière du monde, disperse ses chants pour les amener aux oreilles de ceux qui savent écouter la rumeur de la terre.

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Les Clepsydres de l'inconnu : Poèmes (Dioscur..

Elytis est le deuxième Grec à avoir obtenu le prix Nobel de littérature en 1979, prenant ainsi la suite d’un autre poète, Georges Séféris. Après avoir découvert ce dernier, j’ai voulu poursuivre avec Elytis. Ces œuvres ne sont pas faciles à trouver, et le seul livre qui était disponible dans la bibliothèque où j’ai tenté de le dénicher, était un très mince volume composé de 7 poèmes traduits par Jacques Lacarrière, appelé Les clepsydres de l’inconnu. C’est relativement peu pour se faire une idée de cette poésie, et mon impression s’appuiera sur un aperçu furtif.



Je suis moins entrée dans ces textes que dans ceux de Georges Séféris. Nous sommes bien en Grèce, sous un soleil éclatant, la mer est presque toujours présente aussi, c’est un univers sensoriel, sensuel. C’est un peu moins limpide pour moi que Séféris, il y a des associations des mots un peu étranges, auxquels j’ai parfois eu du mal à trouver du sens : Elytis est présenté dans ses biographie comme ayant été influencé par le surréalisme, et c’est ce type de choses qui me gêne un peu dans ce dernier, des formules qui cherchent à surprendre, à étonner, au détriment d’une forme d’évidence.



Mais il faudrait que j’en lise un peu plus pour vraiment me faire une idée, là ce n’était qu’une petite mise en bouche.
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L'été grec

Ecrit par un helléniste et un héllénophile ce livre me prépara à un premier séjour dans ce pays . Il en restitue avec verve et poésie le mélange du passé et du présent ,de l'histoire et de la légende qui caractérise les paysages grecs. Il a contribué à l'étrange impression ressentie dans les rues d'Athènes d'être de retour "à la maison".
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L'envol d'Icare

Cet essai consacré au mythe d’Icare n’est pas une étude universitaire mais une promenade érudite et malicieuse dans la mythologie ,l’art et l’histoire . Cela n’exclut pas ,compte tenu du haut niveau d’intelligence et de savoir de l’auteur , la rigueur des sources et la qualité de l’expression , mais ajoute au plaisir de la connaissance ,la liberté de la rêverie poétique . Ce que nous dévoile , preuves à l’appui, Lacarrière , c’est que les mythes ne meurent jamais , chaque interprétation nouvelle ne fait qu’étendre leur toile tissée par les songes et les désirs des hommes.
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Le pays sous l'écorce

Lorsque je l’ai lu, il y a déjà longtemps je n’imaginais pas que l’auteur de ce livre, dont c’était la première fiction, avait plus de 50 ans. Il faut dire que première fiction ne veut pas dire premier livre. Ce récit dont le point de départ ressemble à de la science-fiction nous embarque dans le monde de l’infiniment petit, à la manière de Microcosmos.

Cet ouvrage est plein de poésie, oscillant entre les univers du fantastique pour la vraisemblance et du naturalisme pour la description des sensations animales qu’il éprouve et nous communique. C’est une lecture qui se savoure tranquillement.
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